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PAPE. LA SURVEILLANCE DES ÉVÊQUES


cet établissement fournil aux instituts d’enseignement supérieur approuvés par le Saint-Siège ; à indiquer les améliorations que l’on pourrait apporter à l’état de choses actuel. I ! convient d’ajouter que les évêques sont obligés, en outre, depuis 1924, d’adresser lous les trois ans à la Congrégation des séminaires et universités un rapport spécial, contenant des indications plus circonstanciées encore que celles qu’exige la Consistoriale. Et même, s’ils adoptaient dans leur grand séminaire, entre deux relations triennales, un nouveau manuel de philosophie, de théologie, de droit canonique ou d’Écriture sainte, ils devraient immédiatement en référer à Rome. Décret de la S. Congr. des séminaires et universités, du 2 février 1924, Acta ap. Sed., t. xvii, p. 547.

Chap. vu. Le clergé en général : a-t-il de quoi vivre décemment ? Pour les infirmes et les vieillards, disposet-on d’une maison de retraite ou d’une caisse destinée à kur fournir des subsides ? Existe-t-il un établissement affecté aux exercices spirituels ? une maison de pénitence ? Passant en revue chacun des canons du code de droit canonique relatifs aux obligations des clercs, la Consistoriale veut savoir si, et avec quel succès, l’évêque se préoccupe d’en assurer l’observation. Elle demande des renseignements spéciaux sur les membres du clergé qui déploieraient éventuellement leur activité dans un domaine exceptionnel : l’évêque a-t-il permis à quelqu’un de s’occuper de banques, de coopératives, de caisses rurales, etc. ? pour quelles raisons ? et celles-ci subsistent-elles encore ? S’il s’agit de banques, comment s’est-il assuré qu’elles étaient solides et que l’on n’avait pas à craindre une déconfiture, préjudiciable au bon renom du clergé ? Y a-t-il, dans le diocèse, des prêtres qui s’occupent de journalisme, à titre de directeurs ou de rédacteurs, même occasionnels ? en vertu de quelle autorisation ? pour quelle utilité ? Y a-t-i ! des clercs, prêtres ou autres, qui donnent du scandale en lisant des publications malséantes, journaux, revues ou livres ? qui se mêlent indûment aux luttes politiques ou municipales ? qui nient été réduits à l’état laïc ou aient fait défection ? Sur quelques points, l’évêque doit même donner des noms propres : si, par exemple, certains clercs se permettaient de graves irrévérences envers lui ou le Saint-Siège, ou s’il avait dû porter, pour quelque raison que ce soit, des peines canoniques graves. Il doit dire, également, s’il éprouve des difficultés à faire accepter les emplois qu’il propose, si certains sujets, qui pourraient rendre service, ne préfèrent pas s’obstiner à rester oisifs.

Chap. vin. Le chapitre : sa composition, en chanoines, en dignités ; des bénéfleiers mineurs y sont-ils attachés, et en quel nombre ? Les chanoines honoraires ; les ressources capitulaires : a-t-on introduit les distributions manuelles et le pointage des présences ? Existe-t-il, conformément au droit, un théologal et un pénitencier, et s’acquittent-ils de leur charge ? Fidélité du chapitre à ses occupations d’ordre liturgique, son attitude à l’égard de l’évêque, etc.

Chap. ix. Doyens et curés : manière dont les premiers remplissent leur rôle de surveillants ; peut-on donner des curés à toutes les paroisses ? Ceux-ci arrivent-ils à vivre sans trop de gène ? D’où leur viennent leurs ressources : immeubles, traitement, casuel, offrandes ? Si chaque curé n’a pas un presbytère décent, au moins loué, se préoccupe-t-on d’améliorer cet état de choses ? et avec quel espoir de succès ? Y a-t-il des paroisses dont le curé soit amovible ? en quel nombre, et pourquoi ? Des paroisses unies à une personne morale, chapitre, couvent ? soumises au droit de patronat ? Comment se comportent les curés sous le rapport de la résidence, de la célébration de la messe pro populo, du soin des malades, de la préservation de la foi, des œuvres de

piété et de charité, de la prédication, des catéchismes, de l’administration des sacrements ? Et pour chacun de ceux-ci le questionnaire demande des détails circonstanciés. Un dernier paragraphe est relatif aux vicaires. Chap. x. Les religieux.L’ordinaire a-t-il fait la visite quinquennale de toutes les maisons religieuses de son diocèse et qu’y a-t-il remarqué de saillant ? Se trouvet-il des religieux vivant hors de leur couvent, seuls ou chez des laïcs, et pour quelles raisons ? qu’en dit-on ? quelle utilité présente cette anomalie ? — S’il y a des mendiants, observent-ils la discrétion prescrite par le droit ? L’évêque a-t-il constaté des inconvénients sous ce rapport ? a-t-il des remarques à formuler à ce sujet ?

— S’il existe des congrégations de droit diocésain, ou des sociétés d’hommes ou de femmes menant la vie de communauté sans vœux de religion, la Consistoriale veut savoir le nom de ces instituts, leur but, le chiffre de leurs membres, les servîtes qu’ils rendent, et tout ce que l’évêque jugera utile de dire en outre à leur propos.

— Trouve-t-il, du côté des religieux établis sur son territoire, des obstacles à l’exercice de son autorité ? Il signalera la façon dont vivent les membres de communautés d’hommes, engagés dans les ordres sacrés, qui ont quitté leur institut par suite d’exclaustration, de sécularisation ou d’expulsion. Il s’étendra particulièrement sur les communautés de femmes : y observe-t-on bien les règles canoniques touchant le noviciat, la profession, la clôture, les confesseurs, la gestion des biens temporels ? A quoi s’occupent les sœurs des congrégations actives, et avec quel profit pour le bien général ? Si quelques-unes vont soigner les malades à domicile, ou prêtent leur concours dans les hôpitaux, séminaires ou autres établissements d’hommes, quelles précautions prend-on pour obvier aux dangers inhérents à de telles situations ? N’a-t-on eu à déplorer, en fait, aucune misère morale ?

Chap. xi. Le peuple des fidèles. Pour répondre pertinemment aux questions posées dans ce chapitre, il faut que l’évêque possède déjà de son troupeau une connaissance bien approfondie. On lui demande, en effet, des renseignements sur « les mœurs en général » de ses diocésains, sur la vie chrétienne au sein de la famille, la participation aux actes publics de culte dans les villes et dans les campagnes, si la religion est en surface ou en profondeur, faite de piété vraie ou de simple attachement à des cérémonies extérieures : et il doit marquer les différences qui peuvent se relever d’une partie à l’autre du diocèse. Que fait-on pour soutenir ou redresser l’esprit chrétien là où il fléchit ou dévie ? Quelle est l’attitude des populations à l’égard du clergé, de l’évêque, du pape ? Comment observent-elles la loi du dimanche, celle de l’abstinence et du jeûne, du prompt baptême des enfants, de la communion pascale ? Quel est le pourcentage des catholiques déclarés qui ne font pas leurs Pâques ? En est-il qui reculent devant les derniers sacrements ? Constate-t-on des enterrements civils, des crémations, et dans quelks proportions ? Ne faudrait-il pas les attribuer, en partie, à une trop grande exigence des tarifs diocésains ? Froportion des mariages civils, des unions libres, des divorces. Les lois touchant la sainteté du mariage sont-elles observées, et que fait-on pour en restaurer, fu besoin, le respect ? Proportion et résultats des mariages mixtes, dans les pays de confessions mêlées. Dans les familles, les parents se préoccupent-ils de l’éducation chrétienne des enfants ? L’enseignement religieux se donne-t-il dans les écoles publiques ? Sinon, le clergé et le peuple s’attachent-ils à ouvrir des écoles libres ? État matériel et moral de ces écoles, là où elles existent : d’où viennent les ressources, qui les fréquente, quels résultats obtiennent-elles ? Les œuvres postscolaires pour jeunes garçons et jeunes filles. Et pour les adultes, a-t-on des confréries, des tiers ordres, des asso-