Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 11.2.djvu/358

Cette page n’a pas encore été corrigée

1849

PANARÉTOS — PANIGAROLA

1850


t. x, 1915, p 63, 64 ; M. Jugie, op. cit., p. 177 et 309. Lit te pratique constituerait une violation flagrante du grand précepte de la charité chrétienne, puisqu’on s’en prévalant le clergé s’élève au-dessus des fidèles dans l’intention de les tromper. — 3. Enfin une troisième opinion extrême qui, à rencontre des deux précédentes, connut peu ou prou de succès, nie que l’on puisse consacrer validement avec du pain azyme ; cf. M. Jugie, op. cit., p. 254, 255. A vrai dire, Panarétos n’est pas le premier inventeur de cette théorie ; il n’en est pas moins resté cependant dans toute l’ancienne littérature grecque le seul partisan décidé, ses devanciers s’étant dédits.

Avant de porter sur la personne et l’œuvre de Pauarétos un jugement définitif, on devra publier ses écrits inédits et surtout démêler l’histoire obscure du dossier photien que nous lui devons. La rigueur, jamais relâchée, de ses accusations trahit assez une volonté opiniâtre de l’emporter coûte que coûte sur l’adversaire. Mais, si la tentation d’inventer ou de détruire des textes accablants travaille ordinairement les esprits extrémistes, rien ne prouve péremptoirement que Panarétos, qui en avait d’ailleurs le tempérament, se soit cru une vocation de faussaire. Son nom n’en reste pas moins attaché à celui de Photius. A lui surtout revient l’honneur d’avoir, tout le premier, marqué la réaction de la théologie orthodoxe contre l’enseignement de saint Thomas.

Les rares sources dont nous disposions, comme les ouvrages tes plus récents (les seuls qui comptent) ont été énumérés au cours de l’article. Qui voudra consulter la littérature ancienne fa trouvera citée et critiquée par P. Risso dans llom.ie l’Orienle, t. nu, 1915, p. 92-105. Nous n’avons nousinême fait que suivre fe savant italien, en complétant ou en redressant certaines de ses assertions. Notons en lin la récente notice consacrée à Panarétos par M. Jugie, Theologia dogmatica christianoruni orienlalium, t. i, 1926, p. 446-448.

V. Laurent.

PANCIROLE Guy, célèbre jurisconsulte italien, né à Reggio, mort à Padoue, après avoir longtemps professé le droit à l’université de cette ville (1523-1599). — Il doit figurer ici, au moins à titre de commentateur de Tertullien. Très au fait, non seulement de la pratique et de l’histoire du droit, mais encore des institutions de l’antiquité classique, il fut sollicité, lors du séjour qu’il fit à Turin comme professeur entre 1570 et 1582, de travailler à une édition et à un commentaire de Tertullien. A en juger par une préface qui a été publiée ultérieurement, ce travail a dû être poussé assez loin, mais il n’a pas été publié par Guy lui-même et, moins heureux que d’autres ouvrages sortis de sa plume féconde, il n’a pas trouvé d’éditeur posthume. Le ms. s’en était conservé longtemps à Reggio, mais on ignore ce qu’est devenue cette volumineuse élucubration. Muratori, qui put s’en procurer une copie partielle, a publié la courte préface générale et les notes au traité De oratione, dans ses Anecdota, t. iii, Padoue, 1713, p. 4-56. Des indications fournies par Guy sont peut-être passées dans les savantes dissertations de dom Le Nourry, s’il est vrai que les Mauristes ont eu en main le manuscrit de Reggio. — On peut encore retenir de Guy le traité de morale, Stimuli virtutum udolescentiæ christianx dicati, traduits de l’italien en latin et publiés à Cologne en 1594. L’œuvre littéraire de Guy Pancirole est considérable, mais n’intéresse que de très loin la théologie.

Il y a une biographie de l’auteur en tête du De Claris legum inlerprelibus que son neveu Octave a édité en 1637. C’est de là que dérivent les notices littéraires : Niceron, Mémoires, t. ix ; ChaulTepié, Dictionnaire, au mot Pancirole ; ïiraboschi, Stnria litleraria d’Italia, t. vu b, p. 1125 sq. ; du nx’me, Biographia Modenese ; Michaud, Biographie uni verselle, t. xxxii, p. 62 ; Hoefer, Nouvelle biographie générale, t. xxxix, col. 126 ; Hurler, Nomenclator, S^édit., t. iii, col. 320.

É. Amann.


PANIERI Ferdinand, de Pistoic, né le 24 novembre 1759, mort le 22 janvier 1822, professeur de théologie dogmatique au séminaire de son diocèse, fut un partisan déclaré de son fameux évêque, Scipion Ricci, prit une part active au synode de Pistoie et aux prétendues réformes qui y furent édictées. Après la bulle Auctorem fidei, Panieri fit sa soumission au Saint-Siège, oralement et par écrit. Il a laissé un traité De usura, 1813, et un Catalogus sanctorum Pisloriensium, 1818.

Hurtcr, Nomenclator, 3’édit., t. v, col. 1012.

F. Bonnard.


PANIGAROLA François, frère mineur de l’observance, prédicateur et controversiste célèbre (1548-1594). — Né à Milan, le 6 janvier 1548, d’une famille riche et distinguée, il fut envoyé dès l’âge de treize ans à Pavic pour y étudier le droit. Entraîné par de mauvais exemples, il y fréquenta de jeunes libertins et passa son temps à courir les aventures. A la suite de l’une d’elles, ayant eu le malheur de blesser mortellement en duel un jeune gentilhomme d’une famille puissante, il fut obligé de fuir et de chercher un asile à Bologne, où il continua ses études de droit. Loin d’être corrigé, il s’y livrait à tous les excès, lorsqu’on lui apprit que son père, prêt à mourir, désirait le voir. Panigarola partit, mais ne put arriver à temps à Milan, pour revoir son père encore vivant. Il continua à Bologne sa vie dissipée, jusqu’à ce que, deux ans après la mort de son père, touché par la grâce et désespéré de ce malheur, il demanda au ministre général de tout l’ordre franciscain d’être admis dans i’ordre. Il revêtit la bure franciscaine à Florence, le 15 mars 1567, et échangea son nom de Jérôme contre celui de François, qu’un de ses oncles, appartenant au même ordre, avait rendu illustre par son talent de prédication. Panigarola, dont la vie devint au couvent aussi austère qu’elle avait été dissipée dans le monde, ne tarda pas à devenir un modèle. Après sa profession, il fut envoyé à Padoue pour étudier la philosophie et ensuite à Pise pour s’y adonner à la théologie. Vers cette époque, il fut appelé à Rome, à l’âge de vingt-trois ans, pour y prononcer le discours d’ouverture du chapitre général, présidé par saint Pie V. Émerveillé par les beaux talents oratoires du jeune religieux, le pape l’envoya à Paris, pour y étudier les saints Pères et les conciles et apprendre le grec et l’hébreu. Revenu après deux ans en Italie, il s’adonna à la prédication et évangélisa, pendant treize ans, les principales villes de l’Italie, principalement Rome, où il fut réclamé et retenu par le pape Grégoire XIII. La réputation qu’il s’acquit était si grande et si universelle qu’on l’appela le Démosthène chrétien, le Chrysostome italien, le Léon populaire, le type des prédicateurs, l’honneur de la société chrétienne, la lyre de la chaire sacrée. A Naples, il recueillit dans un sermon assez d’argent pour construire un hôpital pour les incurables. Au sujet des prédications de Panigarola, des auteurs compétents écrivent qu’elles étaient vivantes, énergiques, fécondes et pleines d’érudition, spécialement biblique. Ils ajoutent toutefois que les prédications du Père Panigarola sont incomplètes et inachevées, qu’elles sont plutôt des instructions que des discours oratoires, que l’ordre des arguments est souvent confus, que le sentiment en est généralement exclu et que l’ingénieux et l’artificiel y prédominent. Dans les sermons de Panigarola prédomine la méthode scolastique et érudite de traiter les sujets sacrés, tandis que l’expression chaude et émouvante et la partie sentimentale en sont, pour ainsi dire, complètement exclues. Cf. Zanotto, Storia