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1833
1834
PALLAVICINO — PALLOCIUS


menlo pœnitenliai, Hume, 1651, n. 148, p. 233. Une réconciliation, ainsi raisonne Pallavicino, peut-elle se concevoir sans avances d’amour réciproques de la part de deux amis’.' Mais, au moment même où il expose ses exigences, un scrupule saisit cet « homme tout amour », comme le pape se plaisait à l’appeler, et il se déclare prêt à abandonner sa théorie si elle devait rendre le repentir moins facile. Ibid., n. 150, p. 237. - -Pour expliquer la variabilité qu’on peut constater dans certains sacrements, Pallavicino distingue entre l’élément physique, matériel (le pain, le viii, l’huile, l’eau, etc.) et l’élément moral, par ex. : les paroles. Le premier, d’après lui, reste invariable, le second peut varier suivant les époques et les circonstances. L. VI, De sacramentis, Rome, 1550, n. 70, p. 101 sq.

Les Asserliones theologicæ étaient à peine achevées que Pallavicino se mit aussitôt à publier les Disputaliones in l am -Il x D. Thomæ, t. i, Lyon, 1553. L’œuvre entreprise resta inachevée : un seul tome parut. Cette interruption s’explique aisément. Pallavicino, à cette date, était occupé à composer l’ouvrage capital qui allait le rendre célèbre.

Le trop fameux servite Paolo Sarpi, qui avait battu en brèche l’autorité du pape Paul V et qui avait employé tout son savoir-faire pour introduire à Venise les idées protestantes, avait composé sous un pseudonyme, quatre ans avant sa mort, en 1629, une « histoire du concile de Trente. » Istoria del concilia Tridentino, nella quale si scoprono tutti gliartifici dclla carte di Ronia… di Pietro Soave Polano, Londres, 1619. Cette œuvre, dans l’esprit de son auteur, était destinée à prouver que les papes, surtout depuis Paul II, avaient toujours orienté leur politique dans le sens du népotisme et des intérêts familiaux. L’ouvrage avait fait grand bruit. Pour couper court aux calomnies qu’il colportait partout, il fallait lui opposer une histoire du concile de Trente objective et sérieuse. Urbain VIII, si ami des hommes de science, se préoccupa de chercher l’historien qui fût capa’jle de réaliser cette œuvre nécessaire. Il crut l’avoir trouvé dans le jésuite Perenzio Alciati. Paslor. Geschichte der Pâpsie, t. xiii b, p. 901-902 ; Elises, Geheimhallung der Aklen des Konzils von Trient, dans Rômische Quartalschri/t, 1902, p. 295-307. Celui-ci se mit résolument à la tâche, dès 1626. Il rassembla une niasse de matériaux, mais il mourut subitement en 1651, avant d’avoir pu mettre la main à la rédaction de l’histoire projetée. Innocent X chargea Pallavicino de mener à bonne fin l’entreprise. Sept années lui suffirent pour la réaliser. Les deux in-folio parurent successivement en l’année 1656 et 1657 : Istoria del concilia di Trento ove insieme rifnitasi con autorevoli testimoniale un Istoria falsa divolgata nella stesso argomento sotto nome di Pelro Soave Polano. Rome, 1656-1657. Une seconde édition, préparée par l’auteur lui-même, parut à Rome en trois volumes en 1664. Aidé de son secrétaire Catalani, il élabora un résumé, où ne figurait pas la partie polémique, Rome, 1666. Réédité à nouveau et annoté par Antonio Zacharia, Rome, 1733, 4 vol., l’ouvrage fut traduit en latin par le jésuite Giattini, Anvers, 1670 ; en allemand par Klitsche, Augsbourg, 1835-1837 ; en français, coll. Migne, Paris, 1844-1845, et en espagnol, Madrid, 1846.

L’œuvre magistrale de Pallavicino a été appréciée très différemment. J. N. Brischar, Beurtlieilung der Controversen Sarpi’s und Pallavicini’s, Tubingue, 1844. Généralement on a rendu hommage à l’érudition immense, à la droiture et à l’objectivité de l’historien. Tous, amis et ennemis, reconnaissent que l’Histoire du concile de Trente est encore aujourd’hui un instrument indispensable à quiconque veut étudier cette période de l’histoire de l’Église. Cela ne veut pas dire qu’elle soit de tout point parfaite. Le but apologétique dé teint parfois sur les faits, ensuite l’érudition de l’écrivain n’est pas sans lacunes. S. Merkle, Concilii Tridentini Diaria, Fribourg-en-B., 1901, t. i, p. xiii. Il est à souhaiter qu’un historien catholique reprenne cette œuvre et refasse, d’après les sources éditées déjà en grande partie par les soins de MM. Ehses et Merkle, une histoire de tout point digne du concile qui a réformé l’Église.

Bien d’autres travaux, mais beaucoup moins importants, sont dus à l’activité de Pallavicino. Pour défendre la Compagnie de Jésus contre un profès transfuge : J. Clément Scotti, il composa en 1649 les Vindicationes Societatis Jesu quibus miiltorum accusationes in ejus institulum, leges, gymnasia, mores rejclluntur, Rome, 1649. — Un Traite sur l’infaillibilité du pape dans les questions de fait était destiné à ôter aux jansénistes le grand prétexte de leur désobéissance. Pastor, op. cit., t. xiv a, p. 475. — Dans un autre Mémoire, il défendait l’opportunité de la définition de l’immaculée conception, Tractalus pro conceptionc intaminata et undequaque pura Deipane, Rome, 1645 ; cf. Aug. Roskovàny, Beata virgo Maria in suo conceptu immaculata, t. iii, Budapest, 1873, p. 461, n. 9404 ; Boeri, O. P., Dell’inunac. Conc. di Maria virgine pareri teologici inediti. — Le dernier ouvrage du célèbre cardinal est son « Art de la perfection chrétienne », en trois livres (Arle délia perfezione cristiana, Rome, 1665). Dans Pavant-propos, l’auteur remercie Dieu de toutes les grâces qu’il avait reçues durant sa vie. Il mentionne spécialement celle d’avoir reçu de Dieu le goût, l’aptitude et le temps de se livrer à la culture des belleslettres. Il termine en disant sa joie de pouvoir achever sa vie en « consacrant ses efforts au bien spirituel de son âme et de celles de ses semblables ». Pallavicino ne pouvait mieux terminer une existence toute consacrée à la défense de la religion et de l’Église.

Peu après sa mort, Giambattista Galli Pavarelli, qui fut jadis son secrétaire, publia une collection de ses lettres Lellere deltale dal card. Sforza Pallavicino. Rome, 1668. Trois autres collections parurent successivement à Bologne, 1669, à Venise, 1825, et à Rome. 1848, en 4 vol. Le « Corpus » de ses « Œuvres » ne fui publié qu’au xixe siècle. Les collections les plus importantes sont celles en 2 volumes parues à Rome en 1834 ; et celles en 33 volumes parues là-même, de 1844 à 1848. Pendant ce même temps, Ottavio Gilgi fit paraître, en 5 vol., une collection d’autres œuvres.

Iroeneo Affo, O. M., Memorie délia vilae degli studi di S/orza cardinale Pallavicino, Venise, 1780 ; Silvestre Maure, Relazione délia morte de signore cardinale Pallavicino (manuscrit en possession de la Compagnie de Jésus) ; Sotwell, Bibliotheca scrinlorum S. J., Rome, 1676, p. 739 ; Macchia, Relazioni Ira il Padre S/orza Pallavicinoe Fabio Chigi, Tarin, 1907 ; Hurler, Nomenclator, 3e édit., t. iv, col. 192196 ; Sommervogel, Bibliothèque de la Compagnie de Jésus, 2e édit., t. vi, 1895, col. 120-143 ; J. P. Kirsch, Pallavicino, dans The catholic encj/elopedia, l. xi, NewYork, p. 426-427.

J. DUHR.

    1. PALLOCIUS Benoît##


PALLOCIUS Benoît, frère mineur capucin de la province de Rome († 1659). — Originaire de Scandriglia, il exerça dans l’ordre les charges de définiteur et de professeur de théologie. Il composa les ouvrages suivants : 1. Ordinazioni degli antichi Padri nella religione de’FF. Minori, particolarmente del doltore Serafico S. Bonavenlura circa la composizione dell’uomo esleriore, in-12, Viterbe, 1659 ; 2. Frulti serafici, ovvero compendio degli annali del P. Zaccaria Boverio dell’anno 1525 fino al 1612, in-4°, Rome, 1656 ; 3. Meditazioni divotissime délia passione di noslra signore Gcsù-Crislo, in-8°, Viterbe et Rome, 1656. Il mourut à Rome en 1659.

Bernard de Bologne, Bibliotheca scriptorum O. M. Cap., Venise, 1747, p. 41 ; J.-H. Sbaralea, Supplementum et cas.