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181J IWLAMITE (CONTROVERSE). DESTINÉES ULTÉRIEURES 1812

buts, ces grâces, s’identifient, en dernière analyse, avec la nature, l’essence et la réalité de Dieu, à cause de son extrême simplicité : 0eoû uxv ouata wç svôvxa èvŒwpeîxai, eïx' oùv èv ovxa, xal xaùxô cpûcret xal ouata (-)eoû xal ôvxoxrjxi Stà tyjv àxpaKpvsaxâxrjv àTrX6xY)xa. //>/<L, p. 224-225.

2° Au xvii c siècle, nombreux sont les théologiens grecs qui oublient le palamisme. Métrophane Ctitopoulos, dans sa Confession de foi, c. i (éd. Kimmel, Monumenta fldei Ecclesise orientalis, t. ii, Iéna, 1851, p. 38), affirme qu’en dehors des propriétés hypostatiques, tout en Dieu est indistinct : Ta tîjç Geoxyjxo ::, tcXyjv xcov ÈvSoxépfov, àStôpiaxâ èaxtv… Trâvxa xotvà xal àStôpiaxa. Non moins explicite sur le même point est Nicolas Bulgaris, dans sa Rax/jx^aiç îspâ (éd. princ, Venise, 1681), encore répandue de nos jours parmi les Grecs : Dieu, dit-il. n’admet de distinction que par rapport aux seules personnes. Il est tout entier opération et opération surpassant toute opération : ô Qeôç xaxà (i.6va xà TzpôacùTvx Siai.pouu.evoc… slvat ôXoç èvÉpyeia xal èvépyeta TcâaYjr ; èvEpyEtaç êEY)py)u.Év7), p. 81 et 127 de l'édition de Venise, 1681.

La Confession orthodoxe de Pierre Moghila, telle qu’elle est sortie des corrections de Mélôce Syrigos, ne dit rien de clair sur les thèses palamites. Elle les contredit assez ouvertement en enseignant que, toul comme la nature de Dieu, ses attributs sont incompréhensibles, àxaxâXYjTtxa, part. I, q. viii et xi. éd. Kimmel, op. cit., p. 62 et 68. Elle paraît s’en rapprocher là ou il est dit : « Après le jugement dernier, une lumière nous sera donnée par Dieu, avec laquelle nous verrons la lumière de Dieu, u.è x6 ôtioïov GÉXou.ev ISeïv xo cpcoç xoû 0eoù. I p., q. cxxvi, Kimmel, p. 202.

Dosithée, qui était palamite, paraît l’avoir oublié en rédigeant sa Confession de foi. Il écrit, en elïet, que les saints dans le ciel contemplent clairement la sainte Trinité, à la lumière infinie de laquelle ils voient ce qui

nous regarde : x<ov èaÔTuxpcov XuOsvtwv, xaGapûç sttotctsÛodot xrjv àytav TptàSato àforeipov èxeîvyjç

x(Ôy]o-i. xà -/]u.Éx£pa. Confessio Dosithei, c. viii, Kimmel, p. 435. 3° De nos jours, les théologiens grecs qui contredisent le palamisme ne manquent pas. Signalons : 1. Nectaire Képhalas, qui considère les attributs divins comme des concepts de notre esprit, par lesquels nous définissons l’unique idée, de nous inconnue, exprimant l’essence de Dieu : Stà xwv GeCmv Xoittôv tSuûu, àx<x>v ôplÇofxsv Stà 7roXXâJv èvvotcov zrfj ulav àyvtoaxov TiEpl xrjç oùaitxç TOÛ ©eo’j svvotav. 'Jspà xonif/yioiç, Athènes. 1899, p. 30-31. — 2. Chrestos Androutsos, qui déclare que les attributs divins ne sont que des expressions de l’essence divine, avec laquelle ils s’identifient dans la réalité. Ce ne sont point des distinctions dans l’essence même de Dieu. Ce ne sont pas non plus des mots vides de sens, comme l’enseignent les nominalistes, mais des représentations subjectives des relations réelles du Dieu infini avec le monde fini : 'H àXrjGïjç Gswpla xôv Gsîcov iStoxrjxoJV EyxEtxai. èv xe> p.éo-<o TTJç 7tpayu, axi.x7Jç xal ttjç ôvou.axix - 7]ç Gstoptaç, [i.7)X£ wç àvxiXEtu.svtxàc StaxpîaEtç èv XTJ Gela ouata, [ZT)X£ wç sliiXà ôvou.axa èxSeyouivY) xàç GEÎaç tSt6xv)xac ;, àXX’oiç Ù7roxEi.u.svixà< ; TrapaaxàaEiç xtôv 7xpay[i.axixiï>v crj(Éae(<)v toG àixelpou 0eou 7tpoç xôv Ttsicspao-uivov x6<ru.ov. Aoyjjtaxtxr] xyjç opOoSôÇoo àvaxoXixTJç 'ExxX/)aîaç, Athènes, 1907, p. 44 ; cf. p. 46-47. —3. La plupart des catéchismes grecs contemporains qui, se taisant sur la question des attributs divins ou sur la nature de la grâce, enseignent explicitement que l’objet de la béatitude céleste est de voir Dieu un et trine. tel qu’il est en lui-même. Celui de Damascène Christopoulos, 'OpGôSoÇoç xaTr)X7)o~iç, Athènes, 1881, p. 24, dit même que l’essence de Dieu, que ni les anges, ni les hommes ne peuvent scruter par leurs forces natu relles, nous a été manifestée par la Révélation, è<pocvspwÔT) Se 7)u, tv Sià xîjç àTroxaXù^Ecoç. 1° Parmi les théologiens grecs qui, dans la période moderne, sont restés attachés au palamisme canonisé au xive siècle, il faut signaler : 1. Damascène de Thessalonique, dit le Studile (| 1577), dans un discours sur la transfiguration contenu dans le recueil intitulé 0/)craup6ç, éd. princ, Venise, 1570 ; nombreuses rééditions jusqu'à notre époque ; cf. p. 133 de l'édition de Venise, 1848, et Allatius, De perpétua ronsensione, etc., p. 838. 2. Gabriel Sévéros († 1616), dans son ouvrage : ïlzç. xoiv 7TÉvx£ S'.acpopwv, Constantinople, 1627 : TCpl rff a' Siacpopàç, p. 4-6, 9-10 : àXXo rj Œîa èvépyEia xal aX>.0 ꝟ. 0sîa ouatar) èvèpyEta u.ExÉx£xat xal ytvtiaxExaf /) Se ouata oûxe ii, Exé/sxat, ouxs ytvo'^axExat. 3. Georges Corcssios, à la fin de son ouvrage : Ilept ttjç êxTropeôaecùç toû IIvEou, axoç àyîou, imprimé par Dosithée dans le T6u.oç xaxaXXayîjç, Jassꝟ. 1692. p. 368-410. Ce polémiste admet toutes les thèses de l’alamas sur la distinction réelle entre l’essence et les attributs ; entre les attributs respectifs ; entre l’essence e1 chaque propriété hypostatique ; sur la grâce et les dons du Saint-Esprit incréés ; sur la lumière thaborique incréée, objet de la béatitude. Ce qu’il y a de curieux, c’est que Coressios appelle distinction de raison, Xôyou Stacpopâ, celle que les théologiens latins nomment réelle mineure. Pour lui, il n’y a de distinction réelle, 7tpayu.axt.XT) Siatpopâ, que là où il y a, en fait, ou bien là où il peut y avoir séparedion réelle des réalités distinguées dans la chose. En Dieu, il y a de nom breuses réalités distinctes de l’essence même, mais aucune n’est séparée, ni séparable de l’essence ; c’est pourquoi il faut appeler distinction de raison celle qui existe entre ces réalités, et les scolastiques ont tort ( ! r l’appeler réelle : 'H Siacpopà xcôv Stacpôpcov ovxwv èv tû aùxco TrpâYU.otxt Xoyou Staçopà xèxXr^xat, xal où Ttpàyu.axoç, wç vouiÇouatv ot a/oXaaxtxoL Op. cit., p. 374. Lette multiplicité d’entités en Dieu ne détruit pas la simplicité de son être et n’introduit pas en lui de composition, caril n’y a composition, aùvŒatç, que là où il y a réunion d’essences séparables, ou union de substance et d’accidents : Sixxy) èaxtv rj aùvŒaiç, r t è ; oùaiwv, t) èÇ oùataç xal <7')u.6e67)x6xo !  ;, xptxv) Se où SÉSoxaiOr, il n’y a en Dieu aucun accident, parce qu’il est immuable. Coressios entend par accident le seul accident logique ou prédicable. Pour lui, le propre ou accident physique et ontologique, n’est pas un accident, et il y a en Dieu beaucoup d’accidents de cette sorte, c’est-à-dire beaucoup de propriétés, îSto')[xax-/, '.SlOXY)X£Ç. t. La plupart îles théologiens du XVIire siècle. Il est remarquable qu’au XVIIIe siècle, à l'époque même où l'Église russe, comme nous le dirons tout à l’heure, se détache complètement du palamisme, cette doctrine obtient un regain de vie dans l'Église grecque proprement dite. Au début de ce siècle, Sébaslos Kgménitès compose un traité spécial, resté inédit, sur l’essence divine et son opération. Cf. Papadopoulos Kérameus. Biographie de Sebastos Kgménitès dans le t. xiii de la collection Hurmuzaki. Teste greçesti privitoare la istoria romàncscâ, Bucarest, 1909, p. Xa'. En 1727, les patriarches d’Orient, réunis en concile à Constantinople. rédigèrent une profession de foi adressée à tous les fidèles, où nous trouvons deux articles palamites : Article 9 : « Les fidèles doivent croire que la lumière divine manifestée sur le mont Thabor, à la transfiguration du Christ, notre Sauveur et Dieu, n'était pas quelque chose de créé, mais n'était pas non plus l’essence divine elle-même, car personne n’a jamais vii, ni décrit l’essence et la nature de Dieu ; ils doivent professer que c'était une sorte d'éclat physique incrée, une opération partant de l’essence divine, par laquelle