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PALAMITE (CONTROVERSE). CONCILES DE L34J


tati, et i l notre document, oLxovo[x.7Jo~ai xà toû TrpaYfiaTOç « xî r » )v 'JTrovooufxévTQv sptv SixXôaaaOai Si’eÊpYjVTjç. Le récit de Nicéphore Grégoras, 7/i’sI. bijzant.. t. XI, c. x. P. (/'.. t. cxi. viii, col. 764, laisse entendre la même chose et donne les raisons qui firent prévaloir ce dessein : tx tièv t9jç èyxaXoujJiévYjç GeoXoYÎaç aici>7rîj xp’JTC-eaÔoa Seîv Èvopûa6r, .

Ce programme fut exécuté de point en point. Réuni à Sainte-Sophie le 10 juin 1341, sous la présidence de l’empereur en personne — - car Barlaam avait refusé de comparaître devant le synode patriarcal en L’absence du souverain, ayant eu vent sans doute du complot tramé contre lui (cf. le tôu, oç auvoSixéç, P. G., t. cli, col. 680-681) — le synode, auquel assistèrent le Sénat au complet et de nombreux curieux, régla l’affaire en une journée. Barlaam fut d’abord invité à développer contre Grégoire Palamas et les hésychastes les accusations qu’il avait formulées contre eux dans son rapport écrit au patriarche. Au lieu d’aborder tout de suite le point précis qu’on lui indiquait, il crut habile d’entamer au préalable la question dogmatique de la nature de la lumière thaborique. On l’arrêta net. Il eut beau insister. On ne lui permit pas <le développer ses arguments contre la théologie de Palamas. Il prit alors le parti de garder le silence et l’on lit lire à son adresse le canon 64 du concile m Trullo et le canon 19 du concile de Chalcédoine défendant aux simples particuliers, clercs ou laïques, de se mêler d’enseigner les vérités religieuses et d’agiter les questions de dogme. les évêques seuls ayant pouvoir légitime d’enseigner dans l'Église. Puis on donna connaissance de son accusation écrite contre les moines, a laquelle Grégoire Palamas fut invité à répondre. Celui-ci fit brièvement l’histoire de sa querelle avec le moine calabrais et se garda bien de se compromettre en parlant de ses Osqttjtsç. Pour achever la défaite de l’accusateur des hésychastes. on lui quelques passages « le son livre intitulé Contre les massaliens. A sa doctrine sur la lumière thaborique on opposa, non tous les textes patristiques qui se lisent dans le -6|xoç rruvoSixôç, mais seulement des extraits des discours de saint Jean Damascène et de saint André de Crète sur la Transfiguration. Cf. l’Explication du tôjjioç par le patriarche Jeun. P. G., t. cl, col. 900 1). Cette simple confrontation suffisait à établir la témérité de son langage. On lut aussi les passages les plus faibles de son accusation touchant la méthode de prier des hésychastes. Tout le monde en vit le peu de fondement. Enfin, l’empereur assena au Calabrais le coup de grâce en réfutant luiinème quelques-uns de ses arguments, spécialement sur la prière : Seigneur Jésus, etc.

Barlaam, qui était perspicace, vit la manœuvre. Il devina l'économie, comme disent les Grecs, dont on lui faisait faire les frais, et eut le bon esprit d’entrer dans les vues pacifiques de l’empereur et du patriarche. Il promit de cesser ses attaques contre les moines et évita ainsi l’excommunication. Mais la défense qu’on lui fit de continuer la polémique fut aussi intimée à Grégoire Palamas, aux siens et à tous les fidèles. On interdit à quiconque, sous peine d’excommunication, de dogmatiser sur des questions nouvelles. Un prochain synode dirimerait, s’il y avait lieu, la question doctrinale soulevée par Barlaam.

Tel fut le synode du 10 juin 1341. Il se plaça uniquement sur le terrain pratique et disciplinaire, et n’aborda pas la question de fond qui mettait aux prises Barlaam et Palamas. Il se proposa uniquement de fermer la bouche à l’accusateur et d’arrêter toute discussion ultérieure. Il ne promulgua aucun tome dogmatique, et le t6[aoç auvoSixôç n’est pas son œuvre. Le seul document officiel qui résulta de ses délibérations fut la lettre encyclique par laquelle le patriarche Jean ordonna la destruction des écrits de

Barlaam dirigés contre les moines. Cette lettre, qui nous a été conservée (cf. P. G., t. clii, col. 1211), ne porte malheureusement pas de date. Selon toute vraisemblance, elle fut publiée peu de jours après le synode, alors que Barlaam avait déjà repris le chemin de l’Occident, s’il est vrai qu’il partit dès le lendemain même du synode, comme l’affirme le tome du concile palamite de février 1317 : tï)v S'ôorepatav <j’j/eto « psûycov àSrjXeoc. Codex Dionysianus Athonensis 147, fol. 265.

Quatre jours après ce concile de juin 1341, l’empereur Andronic mourait sans laisser d’indication précise sur la constitution du conseil de régence qui s’imposait, le successeur légitime Jean Y étant encore un enfant. Les compétitions et les intrigues commencèrent autour de l’impératrice-mère, Anne de Savoie. L’ambitieux Jean Cantacuzène prétendait prendre en main la direction des affaires. Le patriarche contrecarra ses projets et une rupture devait bientôt s’ensuivre avec la guerre civile. Cependant Palamas et les moines qui l’avaient accompagné au concile étaient toujours là. Barlaam ayant pris la fuite, ils triomphaient bruyamment et attendaient le second synode qui devait statuer sur la question dogmatique. Au lieu de tenir la promesse qu’il avait faite d’effacer de ses écrits les expressions malsonnantes, oublieux également de la défense portée par le synode, Palamas prêchait ouvertement sa théologie dans ce qu’elle avait de plus cru. De vives altercations s’ensuiviienl avec Acindyne. Le patriarche arriva à les récopeilier une première fois. Mais la querelle s’envenima. La colère des amis du novateur se tourna alors contre Acindyne qu’on traita de barlaamite. Des menaces de mort furent proférées contre lui, et deux des moines de son couvent faillirent être écharpés. Le patriarche essaya encore d’arrêter les disputes en faisant comparaître devant son synode les deux antagonistes. Il fit lire à leur adresse un passage significatif de saint Basile raillant les téméraires qui veulent scruter l’essence de Dieu, alors qu’ils sont incapables d’expliquer les phénomènes les plus simples de la nature. Rien n’y fit. Le démon de la dispute était entré dans l'âme des mystiques. Ils réclamaient à cor et à cri le synode promis, qui devait, dans leur pensée, sanctionner de son autorité la théologie de leur patron, Palamas.

L’ambitieux Cantacuzène entendit leurs plaintes. Au moment où il rêvait de jouer au basileus, une occa sion propice s’offrait à lui de faire une démonstration publique de son autorité. Un concile, en tout égal au premier, se réunirait à Sainte-Sophie sous sa présidence. Acindyne y remplacerait Barlaam, et les hésychastes auraient leurs apaisements. La question dogmatique y serait abordée et résolue. Ainsi fut fait. Lin second synode fut convoqué par Cantacuzène à Sainte-Sophie, et se tint dans la partie de l'édifice réservée aux catéchumènes, au mois d’août de cette même année 1341. Mais ce fut un conciliabule, non un concile, car le patriarche refusa d’y paraître, et ce fut contre sa volonté que l’assemblée se réunit. Explication du t6[xoç pai Jeun Calécas, P. G., t. cl, col. 901 A. C’est ce qui explique pourquoi la plupart des historiens contemporains font le silence autour de ce synode. L’astucieux Cantacuzène embrouille le récit avec le premier concile de juin, et ne craint pas de le faire convoquer par le patriarche lui-même, Histor., 1. IL c. xl, /'. G.. t. cliii, col. 676-689. Le tome du concile palamite de Février 1347 nous en parle également, ainsi que le tome anonyme du patriarcal d’Antioche signalé plus haut. Les métropolites et les sénateurs crurent devoir s’y rendre. Les détails nous manquent sur ses délibérations. Tout ce que nous en savons, c’est qu’on y discuta sur la théologie de Palamas. Acindyne était pré-