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    1. PALAMAS##


PALAMAS. AUTRES DOCTRINES

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jciov ï’JToij, xal èÇayYsXXsw Ta ttjç xapâîaç 7rov/)pà -à07 ;. 76/rf.. p. 201. Il parle des fruits merveilleux de la communion bien faite, p. 209. Celui qui communie indignement reçoit sans doute le don divin, mais ne le conserve pas avec lui : Jésus s’envole du cœur souillé.

— i<t/v. fisv oùSsv tô 6slov âwpov à7ïa6s< ; yâp- àXXà toùto (j.èv rjji.wv àçavôç àcpicrraTa !., p. 205. Par cette dernière expression nous voyons que Palamas, à la suite de saint Jean Damascène et de beaucoup de théologiens byzantins, enseigne la permanence de la présence eucharistique du Sauveur dans l’âme en état de grâce. Ces théologiens, en effet, ignorent notre théologie des accidents eucharistiques, et l’œil de leur foi n’aperçoit dans le sacrement qu’une seule chose : le corps de Jésus-Christ et Jésus-Christ lui-même tout entier.

9° Les fins dernières. Contrairement à beaucoup de théologiens byzantins, qui retardent jusqu’au jugement dernier les rétributions d’outre-tombe et reprochent aux Latins d’enseigner la béatitude immédiate des âmes saintes aussitôt après la mort, Palamas atlirme très explicitement en plusieurs endroits de ses homélies que les justes reçoivent leur récompense sans retard : « Les esprits des justes, dit-) !, possèdent maintenant dans les deux la gloire ineffable dont on peut avoir dès ici-bas comme un avant-goût : oïov — pooî[l’.ov ttjç ii, eXXoùaY)ç sxslvinç à : topp7JTOU SoÇtjç, 7 ; v xal vùv iyouGiv èv oùpavoôç tcov Sixalcov Ta TCVEÙfvaTa. Hom., xxv, P. G., loc. cit., col. 325 B ; cf. Nom.. xxxv, col. 448 B : èwpàv.aai xal vùv ol tô’Iyjcoù auvavaêâvTsç. înutile de rappeler que notre théologien se trompe sur l’objet de la vision béatiflque.

V. Doctrine morale et ascétique. —

Dans ses homélies, son opuscule intitulé AexâXoyoç, et ses écrits spirituels, Palamas nous livre une doctrine morale et ascétique d’une grande élévation, où le théologien catholique ne trouvera pas grand’chose à reprendre, si l’on excepte toutefois ce qui regarde la méthode d’oraison des hésychastes.

Nous avons dit plus haut en quoi consistait celle méthode. Plus peut-être par esprit de contention et de corporation que par conviction personnelle bien arrêtée, Grégoire, dès le début de sa querelle avec Barlaam, a couvert de son approbation le procédé mécanique du moine Nicéphore et du pseudo-Syméon pour arriver au recueillement intérieur et par là à la contemplation de la lumière divine. Il a, du reste, une manière à lui de l’expliquer et d’en justifier la légitimité et l’utilité. Il part du principe que, pour arriver à la contemplation de la lumière divine, il faut mater l’homme animal, la concupiscence vicieuse qui nous porte au péché. Il faut aussi combattre les divagations de l’esprit, c’est-à-dire de la faculté spirituelle et raisonnable de notre âme, du voôç. Le voûç considéré en lui-même et dans son essence, a son siège non dans l’encéphale, comme le pensent quelques-uns. non dans le milieu du ventre, comme opinent certains autres, mais dans le cœur, dont il se sert comme d’un instrument, rxslç, 8s èv TÎj xapSla à>ç èv ôpyâvco to Xoyiarixov 7)p.wv sïvai è7uen-âfX£0a. De hesychaslis, P. G., t. cl, col. 1105 C. L’essence du voùç réside là et n’en sort pas ; mais il n’en va pas de même de son opération, èvspysia. Par clic, en effet, il se répand, au dehors, sur les objets sensibles. Il s’agit de faire cesser cet éparpillement des pensées et de les ramasser au dedans, de ramener le vooç opératif à son centre, à son siège naturel, c’est-à-dire de le faire rentrer, de l’enfermer dans le cœur pour qu’il ne divague plus : en un mot il s’agit de se recueillir. Le recueillement. tous les Pères, depuis saint Macaire jusqu’à saint Jean Climaque, ! e recommandent instamment. C’est du recueillement qu’on veut parler quand on recommande, surtout aux commençants, d’enfermer leur esprit au dedans de leur corps, c’est-à-dire dans le cœur. Ceux qui critiquent cette expression, sous prétexte que le voûç n’est pas séparé de l’âme, ^o^ï), ignorent que autre chose est l’essence du voùç, autre chose son opération, âyvooOai, wç eoixev, cm àXXo [ièv yj ouata vooç, àXXo rj èvspyeta, ibid., col. 1108 D. Aux commençants donc qui veulent arriver au recueillement il faut recommander de fixer le regard sur eux-mêmes, pour faire rentrer leur esprit à l’intérieur par le moyen de la respiration, zlc, èaoTGÙç ^Xérasiv xal Sià ttjç àva7rvoîjç sÏctej rcéfj.7rs !, v tov oîxeïov voûv. Ibid., col. 1109 C. L’esprit, en effet, s’évade facilement par la respiration. C’est pourquoi certains recommandent de la ralentir, phénomène qui se produit naturellement quand on est attentif. C’est dur, au début. mais le procédé est efficace, comme le savent ceux qui l’ont expérimenté. Pour augmenter son efficacité et pour empêcher les yeux d’errer ça et là, il sera très utile, en imprimant à la tête un mouvement circulaire, de concentrer les regards sur la poitrine ou le nombril comme sur un appui solide. Le mouvement circulaire du dehors facilitera l’enroulement de l’esprit dans son centre, qui est le cœur. Depuis la chute d’Adam, en etfet, l’homme intérieur est porté naturellement à se modeler sur les altitudes extérieures du corps. Et, si la force de la bête intelligente réside dans le nombril et le ventre, où la loi du péché exerce son empire et trouve sa pâture, pourquoi ne pas opposer, sur ce point même, a la loi du péché la loi de l’esprit en s’armant de la prière ? N’est-ce pas le moyen d’empêcher l’esprit mauvais, chassé par le baptême, de revenir à son ancien domicile avec sept autres esprits pires que lui ? Ilwç oùx ôlv ouvTeXsasiÉ ti fj.sya tw anei>80>xi auoxpétùsiv tov voûv sic sauTGv, wç u.7) xcrr’sùOsTav, àXXà tyjv xuxXt, xr ; v xal àuXavr) xivsîaOai xlvyjcriv tw p.7) tôv ôcp6aXp.ov &Ss xàxsïas TCpi.àyeiv, àXX’olov èpsla^aTÎ tivi toûtov TrpoaspslSsiv tco olxsuo ax’f]0si, yj tô ô(/cpaXco : Ibid., col. 1112 B.

Telle est la curieuse apologie que trouva Palamas pour justifier ceux que le Calabrais Barlaam poursuivait de ses sarcasmes et traitait d’omphalopsyques. Il va plus loin, et déclare que le prophète Élie a été l’initiateur de la méthode de recueillement des hésychastes, parce qu’il pria en mettant la tête entre les genoux, le jour où il obtint de Dieu la fin de la longue sécheresse. Ceux que Barlaam appelle ô[xcpaX6t| ; ux &(’ne font qu’imiter le publicain, qui n’osait lever les yeux au ciel. Ceux qui les attaquent sont, sans doute, atteints de la maladie de l’orgueilleux pharisien. Ibid., col. 1114. Il termine en couvrant la pratique hésychaste du patronage de Syméon le Nouveau Théologien et du moine Nicéphore parmi les anciens, de Théolepte de Philadelphie, du patriarche Athanase († 1310) et de plusieurs autres parmi les contemporains. Ibid., col. Il 14-1 lis.

Mise à part cette bizarrerie, notre théologien disserte sur la morale chrétienne et la vie spirituelle en homme qui a lu les homélies des Pères grecs et les écrits ascétiques et mystiques des grands représentants du monachisme oriental. Comme pratiques ascétiques il recommande surtout la pauvreté, le jeûne et la prière continuelle. Parmi les vertus, il donne la première place à la charité, insiste ensuite sur l’humilité et l’esprit de pénitence et de componction. Pour l’homme spirituel le but à atteindre est l’union avec Dieu par l’oraison continuelle. On n’y arrive que par la purification du cœur et le recueillement intérieur. Notons que, dans l’opuscule sur le décalogue, il proscrit absolument le serment, au moins le serment prisé. P. G.. t. cl, col. 1093 1°. Il recommande l’abstention des œuvres serviles le dimanche et les jours de fête, la communion hebdomadaire, la confession fréquente et’a direction spirituelle, ibid., col. 1093-1096 : tts’j’jî’.ç