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PACHYMÈRE PACIEN

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fauts sont amplements rachetés par la loyauté avec laquelle il rend hommage aux vraies intentions des papes, à la sincérité, à la science et à la sainteté dévie, aujourd’hui contestées, du patriarche Jean XI Beccos, le vrai artisan de l’union des deux Églises à cette époque, à la nécessité en tin de la réconciliation entre chrétiens pour barrer la route à l’Islam menaçant. Ces jugements ont d’autant plus de valeur qu’ils émanent d’un écrivain qui passa toute son existence dans l’opposition anticatholique. - L’auteur, arrivé aux événements de 1308, promit de tenir ses récits à jours. P. G., t. i : liv, col. 713 A. Mais la mort, survenue bientôt, dut briser ce projet, l'œuvre annoncée n’ayant jamais paru.

1 Notons ici la part certaine, niais mal définie, que Pachymère prit à la rédaction d’un ouvrage théologique qui résume le point de vue orthodoxe sur les questions controversées entre Latins et Grecs à la fin du iiie siècle, cf. P. G., t. cxliii, col. 833. Voir, à propos de cet important mémoire doctrinal, l’art. Job Jasitès, t. viii, col. 1488.

5. Mentionnons enfin deux grands ouvrages de notre auteur, utiles à consulter sur des points de philosophie ou de. théologie morale, a) La Paraphrasis universa in Aristotelem, en 238 chapitres dont 1 5 seulement ont été publiés. Cf. Ch.-Ém. Ruelle, loc. cit., p. 163, n. C et p. 106-168. — &)LesIIpOYupivàap.a7aouM£X£T0ci, exercices oratoires, au nombre de 29, roulant sur des thèmes divers, v. g. sur la réflexion, source de la félicité, le pouvoir absolu de la richesse, et divers cas de jurisprudence. Voir la nomenclature des sujets dans P. G., t. cxliii, col. 414-418. L'édition en a été faite en deux fois, par Chr. Walz. Bhetores grseci, t. i, 1832, p. 589596, et Fr. Boissonade. G. Pachymeris declamationes XIII, Paris, 1848.

6. Œuvres perdues ou supposées. - a) Recueil de lettres. Signalé par C. Gesner dans sa Bibliotheca, à la suite, sans doute, d’une méprise ou d’une erreur, car, malgré toutes les recherches, rien n’en a encore révélé l’existence. De toute la correspondance de Pachymère deux lettres ont été retrouvées, l’une se lit en tête de la paraphrase du pseudo-Denis, cf. P. G., t. iii, col. 108-116, l’autre, confondue à tort avec la précédente par Ruelle, lue. cit., p. 163. n. 4, est inédite dans le Paris, græe. <J’J6, fol. 275-276 v u. Toutes deux sont adressées au même personnage, Athanase III d’Alexandrie. — b) Une Vie de saint Jean Chrysostome attribuée a notre auteur par Casaubon a été restituée à l'évêque d’Alexandrie Georges. Sur le personnage, voir Ch. Baur, Georgius Alexandrinus, dans la Byzantinische Zeitschrijt, t. xxvii, 1927, p. 1-7. Fabricius (P. G., t. cit., col. 133, 434) observait toutefois qu’une erreur de ce genre de la part de l’illustre bibliothécaire serait assez surprenante, Quoi qu’il en soit le texte n’en a p.is été retrouvé. — c) Un traité dont l’objet est inconnu et d’une obscurité telle, qu’un lecteur aussi lettré que Georges de Chypre en manifestait son incompréhension totale, cf. 'ExxAïlffiocafWtôç <Mpoç, t. iii, 1909, p. 7, lettre £0'. On trouvera, ibid.. p. 37, 38, une autre lettre au même. — d) Quant à la prétendue Responsio uil calumnias Georgii Cyprii dont parle Nicolas Comnène Papadopoli dans ses PrænoUdiunes mystagugiese, p. 257, elle n’a certainement existé que dans l’inépuisable imagination de cet impudent faussaire. Une Suggestio de officio diæuni patriarchalis, mentionnée par le même, ibid., p. 398, est de même invention.

La bibliographie la plus importante a été cilée dans le corps de l’article. On trouvera d’autres références utiles dans K. Krumbacher, Geschichte der byzantinischen Lileratur, 2 : éd., 1897, p. 238-231 et U. Chevalier, Répertoire des sources historiques du Moyen Age. Bio-bibliographie, t. ii, 1907, col. 3470 sq. Le jugement porté par N. Jorga (cf. Byzuntion, t. ii, 1925, p. 200-292) sur Pachymère historien

est liés tendancieux et semble inspiré par la lecture de la glose latine, plutôt que par l’examen réfléchi du texte original.

V. Lauhi.n i.

    1. PACIEN (Saint)##


PACIEN (Saint), évêque de Barcelone (seconde moitié du IVe siècle). - Les renseignements que nous avons sur sa personne sont dus exclusivement à la brève notice de saint Jérôme : Pacianus in Pyrenzei jugis Barcelonse episcupus castigatee eloquentise. et lam vitu quant sermone clarus… sub Theodosio principe jam ultinut senectute mortuus est. De vir. illustr., n. 106. En tenant compte du fait que le De viris est de 392, que le règne de Théodose a commencé en 379, on voit entre quelles dates on peut situer la mort de ce saint évêque dont la naissance devait remonter aux toutes premières années du siècle. Jérôme d’ailleurs pouvait être exactement renseigné sur lui. Le préfet du prétoire Dexter, à la requête de qui il a composé le De viris (voir le prologue), était le fils de ce même Pacien. Dexter Pac(at)iani, de quo supra dixi filius, clarus ad sœculum et Christi fidei deditus. Ibid., n. 132.

Jérôme connaissait de cet évêque divers ouvrages, « d’une éloquence châtiée », ouvrages de peu d’ampleur, dont il ne signale que deux par leurs titres : Scripsit varia opuscula, de quibus est Cervus et Contra novatianos. De vir., n. 106. — L’opuscule intitulé Cervus ou mieux Cervulus est perdu, mais une allusion y est faite dans un autre ouvrage de Pacien, P. h., I. xiii, col. 1081 CD. L'évêque y flétrissait les désordres liés aux amusements profanes du 1 er janvier. On lui reprocha, dit-il lui-même, d’avoir par là scandalisé de bonnes âmes. Puto nescierant Cervulum facere, nisi illis reprehendendo monstrassem ! Sur les divertissements en question voir les deux glossaires de Du Cange aux mots Kep60ûxoXoç et Cervula et le Thésaurus linguec latinse au mot Cervulus. — Les opuscules contre les novaliens dont parle également Jérôme doivent être identifiés à trois lettres, dont la dernière a l’ampleur d’un petit traité, et qui sont adressées à un certain Sympronianus. Ce personnage, qui n’est pas autrement connu, avait désiré discuter par écrit avec l'évêque de Barcelone sur les principes du novatianisme, auquel il se rattachait. A une première invitation du novatien, qui lui demandait d’exposer la position de l'Église catholique, fidem catholiese veritatis, Pacien répondit par une lettre, où, après avoir justifié le nom de catholique que s’attribuait la grande Église (christianus mihi nomen est, catholicus vero cognomen, dit-il avec fierté), il mettait le doigt sur le point capital qui séparait celle-ci de la secte adverse : la possibilité acceptée par l’une, niée par l’autre de la réconciliation ecclésiastique des pécheurs ayant accompli leur pénitence. Texte dans P. L., t. xiii, col. 1051-1058. Sur quoi Sympronien, qui avait, semble-t-il, des loisirs, renvoya coup sur coup à l'évêque deux lettres et un traité où, sur un Ion quelque peu contentieux, il attaquait la doctrine des catholiques relative à la rémission des péchés. La 2e lettre de Pacien (col. 10581063), accusé de réception de toute cette écriture, se contente de relever quelques difficultés d’ordre plutôt personnel soulevées par son correspondant : mais Pacien promettait de réfuter quand il lui serait loisible les positions dogmatiques de la secte. C’est ce qu’il fit dans une troisième lettre (col. 1063-1082), qui est plutôt un court traité en réponse à celui que lui avait adressé Sympronien. Ce dernier ramenait à trois points l’essentiel de la doctrine novatienne : après le baptême il n’y a plus de place pour la pénitence ; l'Église ne peut remettre le péché mortel ; elle se détruit elleînsme en recevant les pécheurs (à la réconciliation). Sans s’astreindre à suivre exactement cet ordre dans sa réfutation, Pacien ne laisse pas de faire un exposé très complet et fondé sur les meilleurs textes scrip-