Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 11.2.djvu/248

Cette page n’a pas encore été corrigée
1629
1630
OSBEKT PICKENHAM — OSEE


docteurs qui, pour défendre la liberté humaine, diminuent outre mesure l’action du Moteur suprême.

Jean Barret, Magistri Parisienses quos Trissa omisil, dans Benedici Zimniermann, Monumenta historica carmelitana, Lérins, 1907, p. 395 ; Jean Baie, Collectanea, cod. Harley 1819, M. 3 r°, cod. Bodley 73, fol. 3 v° et fol. 198 r » ; Anglorum Heliades, cod. Harley 3838, fol. 60-01 ; Jean Leland, Commentarii de scriploribus britannicis, Oxford, 1709, c. 349, p. 336-337 ; Jean Baie, Scriptorum illuslrium Maioris Britanniæ catalogus, t. i, Bâle, 1557-1559, cent. v, c. xvi. p. 394-395 ; Jean Trithème, De scriploribus ecclesiasticis, dans Opéra historica, t. i, Francfort, 1601, p. 319, Pierre Lucius, Bibliolheca carmelitana, Florence, 1593, fol. 68v° ; Jean Possevin, Apparatus sacer, t. ii, Venise, 1606, p. 543 ; Jean Pitseus, Relaliouum hisloricarum de rébus anglicis tomus primus, Paris, 1619, p. 422-423, n. 491 ; Augustin Biscareti, Palmites vinece Carmeli, ms. de 1638 conservé au Collège Saint-Albert à Rome, fol. 184 ; J.-B. deLezana, Annales, t. iv, Rome, 1645-1656, p. 550, n. 10 ; Daniel de la V. Marie, Spéculum carmelitanum, t. ii, Anvers, 1680, p. 892, n. 3034 (Arnold Bostius) ; p. 1119, n. 3948 ; Tanner, Bibliotheca britannico-hibernica, Londres, 1748, p. 599 ; Cosme de Villiers, Bibliotheca carmelitana, t. ii, Orléans, 1752, col. 520-521, n. 12 ; card. A. Mai, Classicorum auctorume Vaticanis codicibus editorum, t. viii, Rome, 1836, p. 1-632 ; Omont-Molinier, Catalogue général des manuscrits des bibliothèques publiques de France, départements, Chartres, Paris, 1890, p. 126 ; Georges Goetz, Corpus glossariorum latinorum, t. i : De glossariorum latinorum origineet fatis, Leipzig, 1923, c. xvii, § 52, p. 196 ; Barthélémy F. M. Xiberta, De Osberto anglicano, dans Analecta Ord. Carm., t. vi, fasc. 2, p. 177-243. Anastase de Saint-Paul.

OSEE, le premier des douze petits prophètes dans la Vulgate. I. Le prophète. II. Le livre.

I. Le prophète. — 1° Son nom. — Le nom de Hoschea, forme abrégée qui signifie : « Jahvé aide ou délivre », a été porté par plusieurs personnages de l’Ancien Testament, entre autres par Josué, le successeur de Moïse, Num., xiii, 16, et par le dernier roi du royaume d’Israël, IV Reg., xv, 30. Pour le distinguer de ces personnages est ajouté au nom du prophète celui de son père Béeri, dont malgré certaines traditions rabbiniques on ne sait rien.

Son pays.

Si le prophète ne nous dit rien sur

son pays d’origine, on peut cependant, d’après quelques allusions, relevées dans son livre, le conjecturer avec assez de certitude. Non seulement l’activité prophétique d’Osée a eu pour théâtre le royaume d’Israël, tout comme celle d’Amos qui était du royaume de Juda, mais lui-même en est originaire et l’a habité. Les raisons pour l'établir ne manquent pas, sans qu’il soit nécessaire de recourir à l’expression « notre roi », vu, 5, qui n’est pas formulée au nom du prophète ou même ne serait qu’une corruption du texte pour « leur roi », non plus qu’aux aramaïsmes plus ou moins nombreux qui trahiraient un idiome éphraïmite. Il semble bien, en effet, que seul un Éphraïmite ait pu avoir de la politique et de l’histoire du royaume du Nord la connaissance exacte et précise que révèlent les nombreuses allusions qui y sont faites au cours du livre. De plus, tandis que les villes du Nord de la Palestine sont maintes fois citées, Jérusalem n’est pas mentionnée, même une seule fois.

Les quelques ressemblances avec Amos, originaire du pays de Juda, non plus que les allusions au royaume de Juda (qui, pour une part d’ailleurs sont des interpolations) ne sauraient infirmer la conclusion qui se dégage des remarques précédentes. Plus dignes d’attention seraient les raisons, apportées à l’appui de l’hypothèse qui fait du pays de Benjamin la patrie du prophète : son particulier intérêt pour les cités de Benjamin, v, 8, sa double allusion aux jours de Gabaa, ix, 8, la parfaite connaissance qu’a de son œuvre le Benjamite Jérémie… De telles considérations n’apparaissent pas cependant décisives à la majorité des

critiques qui admet, à juste litre, l’origine éphraïmite du prophète Osée.

Peut-on préciser davantage ? Des traditions, mais sans valeur, l’ont essayé ; c’est ainsi qu’on trouve mentionné Belemoth, dans la tribu d’Issachar, comme lieu de la naissance d’Osée, d’après le pseudo-Épiphane.

Son époque.

Plus précises sont les données du

livre relatives au temps où Osée exerça son ministère prophétique.

Bien que son recueil vienne en tête de la collection des douze petits prophètes, le fils de Béeri n’en est cependant pas le plus ancien, Amos l’ayant devancé de quelques années dans l’annonce des oracles divins. Tous deux, est-il indiqué dans le titre du recueil de leurs prophéties, prêchèrent sous le règne de Jéroboam II, fils de Joas, roi d’Israël. C’est vrai des débuts tout au moins d’Osée, qui remontent aux dernières années de ce roi, mort en 743. Le texte même des oracles en donne plusieurs preuves : c’est d’abord la menace de la vengeance du sang jadis répandu à Jezrahel, i, 4 ; cf. IV Reg., ix-x, vengeance qui sera exercée sur la maison de Jéhu, dont le dernier représentant, Zacharie, fils et successeur de Jéroboam II, fut massacré après six mois de règne ; l’annonce, faite en même temps à la maison d’Israël, de la fin de sa royauté, qui ne devait survenir que quelque vingt ans plus tard, ne doit pas faire retarder la date de cette menace, car, selon la juste remarque de Marti, la chute de la dynastie de Jéhu, dans les circonstances où se trouvait alors le royaume, équivalait moralement à la ruine de ce dernier. C’est ensuite, au c. ii, les reproches adressés à Israël qui supposent en même temps qu’une grande prospérité matérielle une profonde corruption morale et religieuse, situation qui correspond bien à ce que nous savons par ailleurs du règne de Jéroboam II, en particulier par les fréquentes allusions du livre d’Amos. On peut donc placer, avec nombre de critiques, les débuts de l’activité prophétique d’Osée aux environs de 750.

Combien de temps dura-t-elle, cette activité. ? A s’en tenir à l’information du livre, i, 1, la parole de Jahvé fut adressée à Osée au temps d’Ozias, de Joathan, d’Achaz et d'Ézéchias, rois de Juda, et de Jéroboam, roi d’Israël. Cette information, suivant une réserve souvent formulée, ne serait pas à retenir, soit parce qu’elle contredirait la durée réelle du ministère d’Osée, soit parce que la mention de rois de Juda, dans un recueil d’oracles n’intéressant que le royaume d’Israël et œuvre d’un de ses sujets, ne s’expliquerait guère. Quelque scribe, s’inspirant du début d’Isaïe, i, 1, l’aurait ajoutée au titre primitif qui ne comportait que ces mots : « Parole de Jahvé qui arriva à Osée, fils de Béeri. »

Restent donc, pour répondre à la question de la durée de l’activité prophétique d’Osée, les indications historiques fournies par le texte même des prophéties. Leur examen ne permet pas de le faire avec une entière certitude à cause de la difficulté de fixer une date précise à chacun des oracles.

D’une part, en effet, la destruction du royaume de Samarie, arrivée en 722, bien que parfois envisagée avec une telle netteté qu’on serait tenté de croire l'événement accompli ou sur le point de l'être, n’apparaît pas en général comme une menace d’exécution prochaine ; l’incertitude au sujet de toute allusion à la guerre syro-éphraïmite laisserait plutôt entendre que le ministère d’Osée ne se serait pas prolongé au delà du règne de Manahem, 743-737, et l’attitude d’Israël vis-à-vis de l’Assyrie, qui n’est pas encore celle de l’asservissement, caractéristique du dernier règne en Israël, porterait à croire que le roi Osée n’avait pas encore payé son avènement du prix d’un fort tribut à Téglatphalasar. Cf. Os., xii, 2 ; xiv, 4.