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ORSI — ORY

retirée et studieuse. C’était un homme d’un caractère estimé mais il n’avait pas que des amis et on l’accusait d’intriguer contre les jésuites. On se plaignit même de sa brillante carrière ecclésiastique qu’on jugea due à des faveurs et supérieure à ses talents. Picot, Mémoires pour servir…, t. iv, p. 439. Picot, dur aux ennemis des jésuites, semble s’attarder à ces appréciations fâcheuses.

Orsi mourut, le 12 juin 1761, dans la maison du duc Cafarelli, près du Capitole, entre les bras de son ami Bottari. Il fut enseveli dans son église cardinalice. A l’intérieur de son ordre, on le considérait comme une gloire. Le 21 juillet 1761, le maître général, Jean Thomas de Boxador. écrivait à l’ordre entier des dominicains une épître vantant le dévouement du défunt à l’apostolat de la vérité. Mortier, Histoire des maîtres généraux…, t. vu. p. 409. Lorsque le t. xxi de la Storia ecclesiastica parut, peu de temps après sa mort, un éloge d’Orsi par Bottari y était joint. Lne notice biographique latine assez détaillée allait lui être consacrée par un autre de ses amis, Angelo Fabroni, dans ses Vies des Italiens illustres.

J. Catalani, P< ? magistrn Sucri Palatii aposlolici libri duo, Rome, 1751, p. 230-232 ;. !. Catalani, De secretario Sacra ; Ccngregationis Indicis libri duo, P.ome, 1751, p. 139-141 ; D. Concina, Theologia christiana dogmatico-moralis, t. IV, Rome, 1749, p. 10-11 ; A. et A. De Backer, Bibliothèque des écrivains de la compagnie de Jésus, deuxième série, Liège, 1854, p. 109-110, 119 ; A. Fabroni, Vita Ilalorum doctrina excellentium qui sœculis XVII et XVI II floruerunt, t. xi, Fisc, 1778-1799, 1785, p. 6-36 ; F. Gaquere, La vie et les œuvres de Claude l-’lcury, Paris, 1925, p. 415-416 ; Hurter, Nomenelaior…, 3e édit., t. iv, col. 1505-1509 ; P. —T. Masetti, Monumenla et antiquitales veteris disciplina* ordinis preedicatorum, t. ii, Rome, 1864, p. 309-310 ; Michaud, Biographie universelle, 2e édit., t. xxxi, p. 419 ; Moroni, Dizionario, t. xl.iv, p. 144 sq. ; A. Mortier, Histoire des maîtres généraux de l’ordre de Saint-Dominique, t. vii, Paris, 1914, p. 409 ; Novelle leilerarie publicate en Firenze, 1752-1762 ; M. Picot, Mémoires pour servir à l’histoire ecclésiastique pendant le XVI li< siècle, t. iv, Paris, 1855, p. 432-433 ; H. Reusch, Der Index der verbolencn Biicher, t. ii, Bonn, 1855, p. 3, 514, 590, 764, 769, 821, 830 ; Schrôdl, art. Orsi, dans Kirchenlexikon, t. ix, 1895, col. 1087-1088.

M.-M. Gorce.

ORTEGA (Christophe de), né à San-Clemente, diocèse de Cuenca (Espagne), en 1598, entra dans la Compagnie de Jésus en 1616. Pendant vingt ans il professa la théologie dans la province de Tolède, puis remplit les fonctions de censeur auprès du tribunal de l’Inquisition, et d’examinateur synodal de Tolède, fut recteur d’Alcala, et mourut à Madrid, le 22 février 1686. De son enseignement théologique il reste : 1° un gros traité De Trinitate et de incarnalione, in-fol., Lyon, 1661 ; 2° un non moins volumineux De Deo uno, in-fol., Lyon, 1671, dont on remarquera le sous-titre : In quo quidquid hactenus pro scientia média, vel udslruenda, vel impugnanda a variis uutoribus tentatum est, radie itus examinatur ac de autoris penu illustratur et augetur ; 3° un autre volume de contenu plus mêlé qui se donne comme le t. ii du précédent et qui traite lie volantate, virtutibus moralibus, providentia, pnedestinationc, reprobatîone ac de angelis. Lyon, 1671.

C. Sommervogel, Bibliothèque de lu Compagnie de Jésus, t. v, 1894, col. 1952-1953 ; Hurter, Nomenelaior, 3e édit., t. iv, col. 368.

É. Amann.

1. ORTIZ François-Lucius le Jeune, frère mineur de l’observance. Il est appelé « le jeune », pour le distinguer d’un autre François Ortiz († 1547), qui, non seulement porta le même nom, mais qui appartint au même ordre des frères mineurs de l’observance et à la même province de Castille. François Ortiz le Jeune, que L. Wadding, Scriptores ordinis minorum, Rome, 1906, p. 37, confond avec François Ortiz « senior », doit avoir vécu vers la fin du xvie siècle et le début du xviie siècle. Il fut définiteur de sa province et composa de nombreux ouvrages : 1. Summa summarum ou Instructiones et documenta pro omnibus statibus, Alcala, 1595 ; Majorque, 1599 ; Madrid, 1603 et 1610 ; — 2. Summa astesana a Francisco Ortisio Lucio castigata, Venise, 1568 ; c’est une nouvelle édition, revue et adaptée aux nouvelles décrétales, de la fameuse Summa casuum du franciscain Astesan de Ast ; — 3. Expositio in regulam sive Compendium declarationum, Madrid, 1584 et 1585 ; — 4. Viridarium divini amoris ac locorum communium, Alcala, 1589 et 1592 ; cette dernière est une édition augmentée qui comprend vingt traités ou chapitres dont le dernier est intitulé : Compendium alphabeticum concionatoribus utilissimum ; — 5. Conciones de pænitentia super Miserere, Alcala, 1595 et Majorque, 1599 ; — 6. Considerationes Lucii, Salamanque, 1597 ; — 7. Flores sanctorum, seu Vita Jesu Christi, virginis Mariæ et omnium sanctorum, Madrid, 1597 et 1605 ; — 8. Tractatus de justo pretio frumenti et hordei, dédié à Philippe III, roi d’Espagne, Madrid, 1600 ; — 9. Viridarium de divinis floribus sacerdotis christiani, in quo ostenduntur qualitates, dignitates et reverentia debita præcellenti huic officio, Madrid, 1601 ; — 10. Viridarium de quatuor novissimis et fine vitæ humanæ in quatuor tractatus divisum de morte, judicio, inferno et gloria, Madrid, 1602, 1608 et 1610 ; — 11. De creatione mundi, peccato Adami ac de adventu Domini tractatus, Madrid, 1605, avec les Flores sanctorum ; — 12. De principe christiano, judice christiano ac judicum speculo tractatus, Madrid, 1606 ; — 12. Mystica theologia, dans laquelle il traite : De sacramentis et De peccatis, Madrid, 1608.

L. Wadding, Scriptores ordinis minorum, 2e édit., Rome, 1906, p. 87-88 ; J. H. Sbaralea, Supplementum ad scriptores trium ordinum S. Francisci, 2e édit., t. i, Rome, 1908, p. 291 ; Hurter, Nomenclator, 3e édit., t. ii, col. 1572.

A. Teetært.

2. ORTIZ Jean, frère mineur espagnol de la province de Burgos et gardien du couvent de Pampelune vers le milieu du xviie siècle. Prédicateur remarquable, il a publié quelques sermons intéressants sur la sainte Vierge : 1. Concio de præservatione virginis Mariæ, Burgos, 1645 ; — 2. Concio de patrocinio Virginis, Pampelune, 1655 ; — 3. Conciones plures de immaculata conceptione virginis Mariæ, en 1663.

J. H. Sbaralea, Supplementum in scriptores trium ordinum S. Francisci, 2e édit., t. ii, Rome, 1921, p. 109.

A. Teetært.

ORY Matthieu, inquisiteur dominicain († 1557). — Né à La Canne, diocèse de Saint-Malo, dans les dernières années du xv siècle, Matthieu Ory prit l’habit dominicain à Dinan et fit à Paris, au collège de SaintJacques, ses études théologiques. Licencié au début de 1527, il acquit rapidement une réputation de doctrine et d’habileté qui lui valut, en 1538, un titre de pénitencier du pape et, en juin 1539, des pouvoirs très étendus pour remplir la charge de grand inquisiteur en France, où il succédait à Thomas Laurent.

Dès 1536, Matthieu Ory avait été confirmé dans sa nouvelle charge d’« inquisiteur général de la foy du royaume de France » par lettres de François I er données à Lyon le 30 mai 1536 (Arch. nat., K 87, n. 5). Cette réorganisation de l’inquisition se produisait en même temps que le pouvoir royal décidait de sévir contre les luthériens ou les plus hardis disciples de Lefèvre d’Étaples. Mais Matthieu Ory n’a pas joué en France le rôle d’un Torquemada en Espagne. De grandes institutions traditionnelles, faculté de théologie, parlement, eurent un rôle capital dans la répression des hétérodoxes et Matthieu Ory