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ORLANDO — ORNEMENTS SACRES

20 juillet 1668 il obtint de Clément IX pour lui et ses successeurs la faculté d’accorder le doctorat aux étudiants du collège de Sainte-Marie-Transpontine, pouvoir qui fut, en 1672, étendu aux étudiants des autres collèges de l’ordre. En 1668-1069, il visita les couvents des sept provinces françaises avec les pouvoirs de visiteur apostolique, par de sages ordonnances et décrets il y rétablit l’observance et encouragea la réforme dite de Touraine. Il visita en outre quelques provinces d’Italie. Rentré à Rome, Orlando fut confirmé dans sa charge de général par bref du 13 juin 1670. Enfin, sur la proposition du roi d’Espagne, Charles II, le pape Clément X le nomma évêque de Gefalù, en Sicile, au consistoire secret du 25 juin 1674. Consacré à Rome le 1er  juillet en la basilique de Sainte-Marie-Majeure, il prit possession de son diocèse par procuration le 15 août suivant et ne rejoignit Cefalù que le 20 juin 1675. Après avoir administré son évêché avec prudence et sagesse, il mourut en sa ville épiscopale le 13 novembre 1695 et fut enseveli en sa cathédrale.

Suivant Cosme de Villiers, qui se base sur le Supplementum Morerianum, t. ii, 1749, p. 219, Orlando aurait publié : 1° In 7am et 7am partem D. Thomæ commentaria, Rome, 1653, in-fol. ; 2° In IIIam partem D. Thomæ disputationes de mysterio incarnationis, 1 vol. in-fol., Rome, 1650. Cela est inexact, car Orlando ne publia pas de commentaires sur la Ire et IIe partie de la Somme théologique ; il n’édita que le tome i des commentaires sur la IIIe partie : Cursus theologicus in tertiam partem D. Thomæ, ad methodum scholasticorum ordinalus. Tomus primus, Rome, Vital Mascard, 1653 (et non 1650) (rarissime ; la bibl. Barberini de la Cité vaticane en possède un ex. ; le collège Saint-Albert des carmes chaussés à Rome en possède deux ex.). Les autres tomes ne parurent pas. Furent-ils du moins composés, je l’ignore. De la dédicace du volume publié, il ressort que l’auteur le considère comme les prémices de ses œuvres. Il l’écrivit après avoir donné déjà trois fois tout le cours théologique. Dans la préface, il promet d’éditer sa philosophie achevée et ensuite toute la théologie. Aucun de ces deux derniers ouvrages ne fut imprimé. Ce t. i du Cursus theologicus contient sept traités : 1° De incarnatione Verbi divini ; 2° De gratia Christi ; 3° De scientia Christi ; 4° De potentia et voluntate Christi, etc. ; 5° De conceptione B. virg. Mariæ, où il défend l’immaculée conception ; 6° De sacramentis in genere ; 7° De venerabili eucharistiæ særamento. On doit encore à Orlando : 1° une épître Dilectis nobis in Christo provincialibus, prioribus, cœterisque Ordinis nostri alumnis in provinciis regni Galliarum…, contenant les ordonnances et décrets rendus lors de sa visite apostolique en France, Avignon, 29 août 1669, Turin, 22 septembre 1669 (ex. bibl. Vitt.-Em. de Rome) ; 2° des décrets relatifs aux élections dans son ordre (Rome, 1er  septembre 1671) ; 3° l’impression du bréviaire carmélitain (4e révision du card. Bona) ; 4° Constitutiones synodales pro Cathedra Cephalædensi totaque diœcesi componenda, Palerme, 1694 ; et enfin 5° Allegationes pro Ecclesia Cephalædensi contra objecta per R. M. C. advocatum (sans lieu, ni date).

Archiv. consistor., Acta camer., t. xxii, fol. 158 r° et v° ; Processus anni 1674, fol. 72 r°-81 v° ; Daniel de la V. M., Speculum carmelitanum, t. i, Anvers, 1680, part. 2, p. 136, n. 583 ; t. ii, p. 943-944, n. 33K5 ; p. 1073, n. 3746 ; p. 1075, n. 3759 ; Joseph-Marie Fornari, Anno memorabile dei carmelitani, t. i, Milan, 1688-1690, 29 mars, p. 354-355, n. 43 ; 25 juin, p. 794 ; Antoine Mongitore, Bibliotheca sicuta sive de seriptoribus sicutis, Palerme, t. ii, 1707-1714, p. 58-59 ; Elise Monsignani, Bullarium carmelilanuni, t. ii, Rome, 1715-1768, p. 523-526 ; 540-541 ; 544-610 ; Cosme de Villiers, Bibliotheca carmelitana, t. ii, Orléans, 1752, col. 400-403, n. 104-105 ; col. 957, n. 7 ; Marian Ventimiglia, Historia chronologica priorum generalium latinorum. Ord. B. V. Mariae de Monte Carmelo, Naples, 1773, p. 255-260, c. xlix ; Alexis Narbone, S. J., Bibliografia sicola sistematica, t. ii, Palerme, 1850-1855, p. 303, 323 ; P. B. Gams, Series episcoporum Ecclesia catholiae, Ratisbonne, 1873, p. 946 ; Regula Fratrum B. Dei Genitricis et virg. Mariae de Monte Carmelo, Gestel St-Michiels (Hollande), 1880, p. 414-417 ; Huiler, Nomenclator, t. iv, 3e éd., col. 348-349.

P. Anastase de Saint-Paul.

ORNEMENTS SACRÉS. — Il convient d’appeler ainsi ce dont l’évêque, le prêtre et ses ministres se revêtent pour la messe et les offices : chasuble, dalmatique du diacre et tunique du sous-diacre, étole, manipule, aube, cordon, amict, voile du calice et humerai, chape ; — et ce qui entoure l’autel et le ciboire : antipendium, conopée et baldaquin, pavillon du ciboire, tentures autour de l’autel. Chacun de ces ornements fait l’objet d’un article du Dictionnaire d’Archéologie et de Liturgie, nous y renvoyons pour l’étude de l’origine et des différentes formes des ornements au cours des âges. L’histoire ne doit nous occuper ici que dans la mesure où elle a déterminé un symbolisme qui est souvent la cause des prescriptions de l’Église : nous dirons ce qu’elle ordonne, autant que possible ce qu’elle désire, ce qu’elle permet ou tolère seulement. Ceux qui ont besoin de renseignements, de conseils sur le style, l’harmonie de la composition, la perfection de l’exécution, les trouveront dans les ouvrages cités.
I. Origine et symbolisme.
II. Discipline actuelle.

I. Origine et symbolisme.

Les apôtres et les premiers évêques ou prêtres célébraient la messe avec leurs vêtements habituels ; prétendre que le manteau laissé par saint Paul à Troade était un ornement servant au culte, ou établir une relation entre les ornements du grand-prêtre et ceux des ministres de la loi nouvelle est pure imagination. Peu à peu sans doute, ceux-ci ont mis, pour célébrer, une tunique plus blanche et une pénule plus belle que celle qu’ils portaient dans la rue. Au début du iiie siècle, Tertullien blâme, Clément d’Alexandrie conseille une tenue spéciale pour la prière ; saint Jérôme s’appuie sur l’Ancien Testament pour en recommander l’usage ; mais, pendant longtemps, celui-là passait pour prétentieux qui ajoutait quelque ornement à son costume habituel. Le pape Célestin Ier (422-432) reproche aux évêques des Gaules de chercher à se distinguer par là, de porter une ceinture et un petit manteau ; il traite cela de superstition empruntée à un monde qui n’est pas d’Église : « Distinguons-nous, dit-il, par notre doctrine, non par notre costume. » Lettre aux évêques de la Viennoise et de la Narbonnaise, Jaffé, Regesta, n. 369. Il résulte clairement des paroles de saint Augustin que la tunique de lin et le byrrhus de laine qu’il porte à l’autel sont les mêmes que ceux avec lesquels lui et ses prêtres, diacres et sous-diacres, circulent habituellement. Serm., ccclvi, vers l’année 425. Pas encore de changement notable sous saint Grégoire le Grand ; Jean Diacre raconte en effet que le pape avait fait peindre, dans le monastère installé dans la maison de ses parents, le portrait de Gordianus son père et de Sylvia sa mère : Gordianus porte la dalmatica sous la planeta de couleur marron et Grégoire, représenté lui-même dans une autre salle, a les mêmes vêtements et seulement de plus le pallium, insigne de sa dignité épiscopale. Il est revêtu du costume civil d’un laïque de la bonne société, puisqu’il est habillé comme son père Gordianus. Cependant, au vie siècle, le Liber pontificalis, transportant à l’époque d’Etienne Ier (254-257) les usages de son temps, parle de vêtements sacrés qu’on ne doit porter qu’à l’église ; ils étaient de même forme que les habits civils et, à la fin du vie siècle ou au commencement du viie, il n’existait pas encore (en Occident du moins, l’Orient nous a pré-