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ORIENTALE (MESSE). RIT ALEX., CONSÉCRATION


des fidèles. D’abord le prêtre fait une courte prière à Dieu eu désignant l’intention, le diacre exhorte les fidèles à prier pour l’intention ; alors le prêtre fait à haute voix la prière et le peuple s’y joint par le Kyrie eleison.

Lorsque le célébrant arrive au mémento des patriarches et évêques, on fait la lecture des diptyques. Le prêtre encense, tandis qu’il récite à voix basse certaines prières qu’il termine par une eephonèse.

Sanctus. — Le Sanclus est amené normalement ; il est récité par le peuple sous deux formes différentes. Le célébrant se lave les mains en récitant le ps. l, 9 et 10, xxv, 6, comme dans le rit arménien.

Paroles de la consécration. — Le Vere sanctus, en reprenant le thème du Sanctestament une prière qui ressemble fort à une épiclèse.

Impie hoc sacrificium tuum Domine, benedictione quae a te est per illapsum super illam Spiritus tui sancti f : (le peuple) Amen : et benedictione benedic t (le peuple) : Amen : et purificatione purifica t (le peuple) : Amen, hsce dona tua veneranda proposita coram te, hune panem et hune calicem. Renaudot, t. i, p. 45.

L’anaphore de saint Grégoire est adressée tout entière au Fils, cette prière, aussi bien que les paroles de la consécration et que la grande épiclèse.

Et le peuple, presque à chaque mot important, dit : Credimus ou Amen ; pour mieux manifester sa foi, il répétera trois fois de suite : Amen.

Voici les paroles de l’institution d’après l’anaphore de saint Cyrille. Celles de l’anaphore de saint Basile n’en diffèrent que par de légères variantes.

… Ea nocte qua tradidit se ipsum, ut pateretur pro peccatis nostris, ante mortem, quam propria sua voluntate suscepit pro nobis omnibus.

Populus : credimus.

Sacerdos : Accepit panem in manus suas sanctas, immaculatas, puras, beatas et vivificantes et suspexit in cœlum, ad te Deum, Patrem suum et omnium Dominum, et gratias egit.

Populus : Amen.

Sacerdos : Kt benedixit illum f. P : Amen.

S : Et sanctificavit illum t. P : Amen.

.S : Et fregit illum et dédit illum suis discipulis sanctis, et apostolis puris dicens : « Accipite, manducate ex eo, vos omnes. Hoc est corpus meum quod pro vobis frangitur, et pro multis tradetur in remissionem peccatorum ; hoc facite in meam commemorationem. »

P : Amen.

S : Similiter et calicem post cenam, miscuit vino et aqua et gratias egit.

P : Amen.

S : Et benedixit eum f. P : Amen.

S : Et sanctificavit eum t. P : Amen.

S : Et gustavit, deditque eum suis prreclaris, sanctis discipulis et apostolis dicens : « Accipite, bibite ex eo vos omnes : Hic est sanguis meus' novi Testamenti, qui pro vobis effunditur et pro multis dabitur in remissionem peccatorum : Hoc facite in meam commemorationem. »

P : Amen. — Renaudot, t. i, p. 45-46.

En remplaçant la troisième personne par la seconde, on aura les paroles de la consécration de l’anaphore de saint Grégoire.

Le prêtre abyssin dit :

… Hic panis est corpus meum quod pro vobis frangitur in remissionem peccatorum. Amen. »

Le peuple répond : Amen (ter), Credimus et certi sumus, laudamus te, Domine Deus noster, hoc est vere, et ita credimus, corpus tuum. »

… Hic est calix sanguinis mei. » Nouvelle profession de foi des fidèles. Renaudot, t. i, p. 490.

Pour la question du hic panis, cf. Le Brun, op. cit., t. ii, p. 549-552.

Déjà en prononçant fregit, le célébrant divise l’hostie en trois parties qu’il replace comme si l’hostie restait intacte. Cf. Le Brun, t. ii, p. 492.

Anamnèse. — Le célébrant commence par donner l’ordre du Christ dans le style direct ; ensuite le prêtre et le peuple font chacun l’anamnèse.

Épiclèse. — Dans la liturgie de saint Grégoire, la prière est adressée au Christ pour que lui-même opère le changement du pain et du vin ; dans les autres anaphores on demande au Père d’envoyer l’Esprit Saint pour le même changement. Le peuple répond toujours par une profession de foi et par l’Amen. Dans le rit abyssin la demande de changement des espèces est faite pour les deux à la fois. Mais, dans toutes les anaphores, le changement n’est demandé, qu’en vue de la sanctification des âmes, et de leur transformation.

Litanies et diptyques. — Les deux anaphores de saint Basile et de saint Grégoire ont leurs litanies et leurs diptyques à ce moment, puisqu’elles ne les ont pas au milieu de la préface ; l’anaphore de saint Cyrille les a à la préface ; par conséquent elle ne les répète plus après l'épiclèse.

Les Abyssins ne les ont, ni à la préface, ni à ce moment-ci.

3. Communion.

a) Consignation et fraction. — Le prêtre fait un signe de croix sur l’hostie avec son doigt qui touche l’hostie ; il fait de même un signe de croix dans le précieux sang, et avec son doigt tâché de sang il refait un autre signe sur l’hostie. Une prière d’action de grâces accompagne ce rite. Il fait précéder et accompagner le rite de la fraction d’une longue prière appelée prière de la fraction.

Les fragments détachés sont disposés en forme de croix, comme dans la liturgie gallicane.

b) Le Pater. — La prière de la fraction introduit le Pater que le peuple récite ; le célébrant en fait l’embolisme. La formule du Pater est celle de la liturgie romaine : il n’a pas la finale que l’on rencontre dans la liturgie d’Antioche.

c) Adoration du Père céleste et nouvelle absolution. —

Le diacre : Inclinate capita vestra Domino. Le peuple : Coram te Domine.

La prière d’adoration que le célébrant adresse au Père est une préparation à la communion.

Le diacre : Attendamus Deo eum timoré.

Le prêtre (continuant à s’adresser au Père) : … Tu es qui dixisti Petro patri nostro, per os Filii tui unigeniti Domini Dei et Salvatoris nostri Jesu Christi : « Tu es Petrus et super hanc Petram aedificabo Ecclesiam meam, et portée inferi non prævalebunt adversus eam, et dabo tibi claves regni caplorum : quod ligaveris super terram, erit ligatum in cœlis et quod solveris super terram erit solutum in cælis. » Sint etiamnum, Domine, patres et fratres mei absoluti ex ore meo, per Spiritum Sanctum tuum… O Domine, absolve nos et populus tuus absolutus sit. Renaudot, t. i, p. 21-22.

Cette prière se trouve aussi dans la liturgie grecque d’Alexandrie, attribuée à saint Basile. Benaudot, op. cit., p. 77. La liturgie éthiopienne a de même cette prière préparatoire à la communion, avec le texte de la primauté de Pierre comme fondement du pouvoir de remettre les péchés. Cf. Benaudot, 1. 1, p. 491-492.

d) Mémento des vivants et des morts. — Les intentions que le célébrant et le diacre avaient recommandées dans les différentes litanies sont reprises, encore une fois.

e) Élévation. Nouvelle consignation, fraction et commixtion. — L'élévation de l’hostie se fait comme dans toutes les liturgies orientales au Sancla sanctis qui n'était qu’une invitation à la communion. Le peuple à l’avertissement du diacre de faire attention et d’adorer avec crainte, s’est incliné très profondément, en disant Kyrie eleison : unus Pater sanctus, unus Filius sanctus … Le prêtre adore, puis plonge la grande hostie, despoticon, dans le précieux