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ORIENTALE (MESSE). RIT ALEX., AVANT-MESSE


coptes et le jeudi saint pour les Abyssins. Ces derniers utilisent ! e vin extrait de raisins secs. Le Brun, t, ii, p. 480 et 558.

D’après le Dict. d’archéol., t. i, col. 1189, la prothèse solennelle n’a été empruntée aux autres rits que depuis le XIIIe siècle.

Le prêtre s’habille, en récitant le ps. xxix, Exaltabo te Domine, et le ps. xcii, Dominus regnavit. Il fait une prière au Christ miséricordieux pour qu’il le rende digne de se présenter au service divin. Soins sine peccalo, et potens ad remissionem peccatorum coneedendam.

Le célébrant choisit une hostie, la baise et la met dans un voile en soie, il se lave ensuite les mains et à trois reprises en récitant le ps. l, 9-10, Asperges me, et le ps. xxv, 6-12, Lavabo. Il prend l’hostie sur la paume de sa main et dit :

Deus…da nobis, ut sacrificiumnostrum.coram te.acceptum sit, speciatim pro peccatis meis, et pro insipientiis plebis tuæ quia purum est, sicut donum Spiritus Sancti tui, per Christum Jesum, Dominum nostrum. Eucholoqe des copies ou livres des trois liturgies, de saint Basile le Grand, de saint Grégoire le Théologien et de saint Cyrille, Rome, 1736, p. 10.

Il fait une prière en nommant la personne à l’intention de laquelle il célèbre, et désigne l’intention.

Messe des catéchumènes.

1. La grande entrée. —

Le diacre porte sur la tête les burettes bien enveloppées dans un voile de soie, le célébrant fait de même pour l’hostie et tous deux, précédés de deux acolytes tournent une fois autour de l’autel, en chantant une hymne de louange à la Sainte Trinité et pro pace et œdificatione unius, unicæ, sanctæ, catholicæ upostolicœque Ecclesiæ Dei. Amen ; pro Mis qui ofjerunt et pro qui bus offertur.

Arrivé à l’autel, le prêtre fait trois signes de croix, à la fois, sur le pain qu’il tient de la main gauche et sur les burettes que présente le diacre, de l’autre côté de l’autel. Comme dans le rit persan, le prêtre verse du vin dans le calice, y ajoute quelques gouttes d’eau et vide enfin dans le calice toute la burette de vin. L’idée de consacrer tout le vin viendrait du fait que ce vin a été destiné au sacrifice et a été béni solennellement pour cela.

Le prêtre salue le clergé et l’assemblée par le Dominus vobiscum ; il récite ensuite une prière d’action de grâces.

2. La prière diaconale.

Le diacre invite le peuple : orale ; le peuple répond : Kyrie eleison, ainsi qu'à la prière du diacre Orale ut Deus misereatur nostri… el exaudiat nos et accipial oraliones sanctorum… Alors, le prêtre adresse une prière dans le même sens, et par des signes de croix sur lui, le peuple et le saint autel, mensa, il fait une sorte d’exorcisme.

Les Abyssins font de longues oraisons sur chacun des vases sacrés et des instruments. La prière sur l’hostie est la même que chez les maronites :

Domine Deus noster qui suscepisti sacrificium Abel… Noe… Abrahae… et minuta vidiise in sanctuario, suscipias oblationem et sacrificium servorum…

En versant le viii, le prêtre rappelle les noces de Cana. Suit une oraison pro illis qui altulerunt munera et pro illis qui voluerunt offerte et non poluerunt.

3. L' offertoire. — Le prêtre désigne avec la main le pain et le vin chaque fois qu’il en parle.

Domine Jesu Christe, Fili unigenite, Verbum Dei Patris eique consubstantiale, et coseternum et Spiritui Sancto ; tu es panis vivus, qui descendisti de cælo, et prsevenisti nos, impendistique animam tuam perfectam et absque vitio, pro vita mundi ; rogamus obseeramusque bonitatem tuam, o amator hominum, ostende faciem tuam super hune panem, et super hune calicem, quos super mensam liane tuam sacerdotalem posuimus ; benedic eos f, sanc tifica eos f, et consecra eos f ; transfer eos, ita ut panis quidem hic fiât corpus tuum sanction et hoc mistum in hoc calice, sanguis tuus pretiosus, ut sint nobis omnibus pra : sidium, medecina, salus animarum, corporum, spirituumque : quia lu es Deus noster, tibique debetur laus et potestas, cum Pâtre tuo bono et Spiritu vivilicante, tibique consubstantiali, nunc et semper et in omnia siecula sœculorum. Amen. Euchologe, p. 24-27 ; Renaudot, op. cit., t. i, p. : i.

Le prêtre couvre les oblats des trois voiles habituels à la liturgie orientale, baise l’autel et descend pour donner l’absolution.

Il est à remarquer que la prière de l’offertoire a l’allure d’une épiclèse, mais elle est adressée au Fils. Le célébrant n’entend certainement pas consacrer par cette prière ; mais il expose simplement le but de son action, comme il exprime par la vraie épiclèse ce qui s’est fait.

En parlant du mélange qui se trouve dans le calice, le prêtre veut parler du mélange de vin et d’eau et non pas du mélange de plusieurs espèces de viii, comme on l’a prétendu à propos de la liturgie byzantine. Cf. Charon, op. cit., p. 88.

  • 4. L’absolution. — Le prêtre se retourne vers le

peuple et le clergé et développe méthodiquement l’origine du pouvoir des clefs : Le Christ l’a pratiqué et l’a communiqué à ses apôtres et à leurs successeurs. Il demande au Christ de pardonner les péchés de toute l’assemblée. Ce disant, il bénit le clergé, le peuple et trace sur lui-même un signe de croix. Un fait curieux est qu’il se donne l’absolution :

Servi tui hodie in ministerio constituti, sacerdos (vel sacerdotes) f, diaconus ")', clerus t> omnis populus t, et infirmitas mea t. absoluti sint, ex ore sanctae Trinitatis, Patris, Filii et Spiritus Sancti, et ex ore unius, unicæ sanctæ catholica ? et apostolicæ Ecclesia ;  : ex ore duodecim apostolorum, et ex ore contemplativi evangelista ? Marci, apostoli et martyris, ut etiam patriarcha* sancti Severi, et doctoris nostri sancti Dioscori, sancti Joannis Chrysostomi, sancti Cyrilli, sancti Basilii et sancti Gregorii, neenon ex ore trecentorum decem et octo Nicæse congregatorum et centum quinquaginta qui Constantinopoli, centum qui Kphesi : ut etiam ex ore venerandi patris nostri archiepiscopi anba N. ejusque in ministerio apostolico consortis venerandique patris episcopi anba N. et ex ore humilitatis mea ? qui peccator sum, quia benedictum et gloria plénum est nomen sanctum tuum, Pater, Fili et Spiritus Sancte, nunc et semper… Cf. Euchologe, p. 29-34 ; Renaudot, t. i, p. 3-4.

5. Prière de l’encens et litanie.

L’assemblée agenouillée pendant l’absolution se lève pour les litanies et l’encensement. Le diacre désigne l’intention de la prière et le prêtre évolue devant l’autel ; en se tenant d’une manière ou d’une autre, il prie pour la paix de l'Église, pour l'évêque et pour l’assemblée. L’encensement est accompagné de nouvelles prières ou demandes ; on encense l’icône du Christ, de laVierge, l'évêque et les prêtres.

6. Lectures.

Outre l'évangile, on fait trois lectures ; la première de saint Paul, la seconde des épîtres catholiques et la troisième des Actes. Le sousdiacre lit la seconde laissant les deux autres au diacre ; chaque lecture est faite en deux langues ; d’abord en copte, ensuite en arabe ; pendant chaque lecture en langue arabe le prêtre prie pour que Dieu, par l’intercession de l’apôtre, donne au peuple l’intelligence de sa parole sainte. Les uniates laissent tomber, à la messe quotidienne, la lecture des Actes et des épîtres catholiques.

A la fin de la lecture de l' « Apôtre », le diacre salue le président (évêque ou patriarche) par la finale de l'épître aux Galates : GraliaDomini noslri Jésus Christi vobiscum… Le sous-diacre termine la seconde lecture