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ORIENTALE (MESSE). HIT ALEXANDRIN


embolisme du Pater et le termine par l’ecphonèsc ordinaire.]

3. La communion.

a) Prière de l’imposition des

mains. — On ouvre le rideau et le diacre invite les fidèles à incliner la tête devant le Seigneur ; et le prêtre appelle la bénédiction et la grâce du Très Haut sur ceux qui inclinent leur front. Cette prière est dite à voix basse, mais elle est terminée par une ecphonèse. Une autre prière est faite pour demander la purification des fidèles présents ; car, on l’a vu plus haut, les seuls communiants étaient admis au sacrifice.

Faites-nous la grâce de recevoir, de votre main toute puissante, votre corps immaculé et votre précieux sang, et de les donner à tout le peuple.

Le prêtre a préparé l’assemblée à la communion qui va avoir lieu. Ceci est plus net dans la liturgie arménienne comme on va le voir.

b) L'élévation. — M. Gharon avertit bien, en note, dans sa traduction que ce rite n’a rien de commun avec l'élévation usitée dans la liturgie romaine, immédiatement après la consécration, cérémonie qui n’a été introduite qu’au Moyen Age, après les erreurs de Bérenger sur la présence réelle. Op. cit., p. 59 sq.

Cette élévation de l’hostie au dessus de la patène dans la liturgie orientale n’est que l’invitation à la communion, faite par ces mots : Sancta sanctis ; et le peuple de répondre : un seul saint, un seul Seigneur, Jésus-Christ dans la gloire du Père. Ainsi soit-il.

c) La fraction et la commixtion. — A l’invitation du diacre le prêtre rompt la grande hostie en quatre en disant :

Est rompu et partagé l’agneau de Dieu, le Fils du Père, lui qui est rompu sans division, lui qui est mangé partout et jamais consumé mais qui sanctifie ceux qui le mangent.

II place les morceaux en forme de croix. (La liturgie gallicane fait de même.)

Le diacre : « Seigneur remplissez le saint calice. »

Le prêtre : « La plénitude de la foi du Saint-Esprit. »

et il jette le morceau portant les initiales du Christ, dans le calice, en faisant le signe de la croix. C’est le rite de la commixtion.

Le diacre présente dans une petite cuillère une goutte d’eau chaude appelée Çéov ; le prêtre dit : bénie soit la f erreur de vos saints… et le diacre verse l’eau en forme de croix dans le calice, en disant : la ferveur de la foi remplie du Saint-Esprit. Ainsi soit-il.

Pendant cette cérémonie le chœur chante une antienne propre au jour : Kinonikon. On a fait remonter l’usage de l’eau chaude à Justinien I er (527-565) ; et l’on en discute encore le symbolisme ; cependant les paroles du diacre semblent bien signifier l’action du Saint-Esprit. Cf. Le Brun, t. ii, p. 412-413 et l’art. Messe, t. x, col. 133 sq. Sur l’origine et la signification de l 'immixtion ; cf. M. Andrieu, Immixtio et consecralio.

d) Le rite de la communion. — Le prêtre fait une longue prière, demandant au Christ de le rendre digne de la communion, et rappelle tout au long l’amour du Christ pour les pécheurs. Il invite le diacre à s’approcher ; celui-ci s’incline profondément demande le précieux et saint corps de Notre-Seigneur, et tend sa main droite soutenue par l’autre main. C’est le rite primitif de la communion, même des fidèles, seulement les femmes avaient la main couverte d’un voile.

Le prêtre donc y dépose la parcelle d’hostie, en disant :

Le corps précieux, saint et immaculé de notre Seigneur, Dieu et sauveur Jésus-Christ est donné au diacre N. pour la rémission de ses péchés et la vie éternelle. Ainsi soit-il.

Le diacre va derrière l’autel pour prendre l’hostie. Le prêtre dit la même prière en prononçant son nom,

pour communier, prend par trois fois le précieux sang, faisant avant et après le signe de la croix, avec le calice ; enfin il fait boire le diacre au même calice et cela à trois reprises. Le diacre a déjà prononcé son acte de foi :

Je crois Seigneur et je confesse que vous êtes le Christ, le Fils du Dieu vivant qui êtes venu dans le monde, sauver les pécheurs, dont je suis le premier. Cf. Math., xvi.

Dans le rit uniate, le diacre met toutes les parcelles d’hostie dans le calice, pour la communion des fidèles. Les orthodoxes, comme il a été dit plus haut à la prothèse, réservent ces parcelles pour les consommer après la communion ; car ils ne les considèrent pas comme étant consacrées.

Le diacre élève le calice devant l’iconostase et invite les communiants : Approchez avec crainte de Dieu, foi et charité.

Debout, les fidèles reçoivent la communion, sous les deux espèces, à l’aide d’une petite cuillère. A l’origine on recevait la communion des deux espèces mais chacune à part. Les melkites donnent la communion avec la main. L’hostie est simplement imbibée de quelques gouttes du précieux sang.

Pendant la communion des fidèles le chœur chante une hymne.

e) Post-communion. — Le diacre porte la patène à la prothèse, alors que le prêtre encense le calice qu’il a rapporté à l’autel. Il l'élève, bénit le peuple, et le porte à la prothèse. Le diacre vient devant l’iconostase pour réciter avec le peuple une litanie d’action de grâces.

Le prêtre : Allons en paix.

Le chœur : Au non du Seigneur.

Le diacre : Prions le Seigneur.

Le chœur : Kurie eleison (ter). Seigneur, bénissez.

Le prêtre prononce une prière de bénédiction alors que le diacre consomme les saintes espèces et purifie les vases sacrés.

Les fidèles, qui n’ont pas communié, reçoivent du prêtre un morceau de pain bénit appelé Antidoron. Ce sont les fragments des pains laissés à la prothèse et dans lesquels le prêtre a découpé les hosties à consacrer. Le lecteur chante pendant cette cérémonie le ps. xxxiii, Benedicam Dominum ; à la suite de la distribution, le prêtre bénit le peuple a nouveau et va déposer ses ornements.

(Dans le rit arminien la prière de l’imposition des mains est plus significative, comme préparation à la communion :

Esprit-Saint, source de vie, effusion de miséricorde, ayez pitié de tout ce peuple ici présent, prosterné devant votre divinité, conservez-le dans l’innocence ; imprimez dans l'âme de chacun d’eux, cette humilité qu’il montre extérieurement, pendant qu’il demande à recevoir la sainte communion comme gage de son salut à venir. Cf. Dulaarier, op. cit., p. 160.

Les rites propres aux Arminiens sont d’abord de plonger l’hostie dans le précieux sang avant la com munion. En prenant chaque parcelle le prêtre rend grâces à une des personnes divines. Actuellement, les Arméniens récitent le prologue de saint Jean, à la lin de la messe. Quant à la communion des fidèles, les uniates ne la donnent plus que sous une seule espèce ; de même ils ont imité les Latins dins l'élévation du calice après l'élévation de l’hostie.]


IV. La messe dans le rit alexandrin. — 1° La prothèse. —

Comme dans le rit persan, le prêtre copte prépare le pain du sacrifice dans le four liturgique, contigu à l'église. Les Abyssins vont encore plus loin dans la préparation, puisqu’ils commencent par battre le blé offert par les fidèles. Cf. Le Brun, t. ii, p. 553. Le pain est fermenté, excepté le 12 juin pour les