Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 11.2.djvu/165

Cette page n’a pas encore été corrigée
1463
1464
ORIENTALE (MESSE). KIT ANT., COMMUNION


Le missel maronite de 1594 prescrit après la fraction de décrire un signe de croix avec la patène audessus de la pierre sacrée et un autre avec le calice. Depuis l'édition de 171 G ce geste s’est transformé en élévation du calice surmonté de l’hostie.

b. Le Paler. — La prière dominicale est introduite par un embolisme. Le célébrant demande à Dieu d’elle digne de réciter le Pater dont il prononce les premiers mots. Le peuple récite la suite. De nouveau le prêtre s’inspire des dernières paroles pour faire un second embolisme : il demande au Seigneur de ne pas succomber à la tentation.

Saint Cyrille de Jérusalem († 387) explique le Pater tout au long, dans sa description ce la messe C’aL, xxiii, P. G., t.xxxiii, col. 1118-1123. L’origine du Pater dans les liturgies orientales est donc très ancienne.

Il faut remarquer que saint Cyrille n’a pas la finale qui se trouve dans toutes les liturgies syriaques : … Sed libéra nos a malo, quia tmim est regnum, potentia et gloria in seecula sa-culorum. Amen. Cette eephonèse est chantée actuellement par le célébrant, dans le rit byzantin, alors qu’elle fait partie du Pater dans les rits syriaques. Il semble qu’au temps de saint Jean Chrysostome, elle se lisait dans le texte de saint Matthieu. In Mallh., nom. xix, P. G., t. lvii, col. 282.

c. L'élévation. — Le diacre invite l’assemblée à incliner la tête et à adorer le corps et le sang du Sauveur pour recevoir la bénédiction du prêtre. Cette bénédiction semble avoir été une imposition des mains préparatoire à la communion ; car la prière qui précède la bénéniction est une demande à Dieu pour que les cœurs des fidèles soient purifiés et préparés à recevoir la communion.

L'élévation était une invitation à la communion : Sancla sanctis in perfectione, purilale et sanctilale iraduntur et le peuple de répondre : Unus Pater sanctus, unus Filius sanctus…

Saint Cyrille de Jérusalem, loc. cit., col. 1123, mentionne le sancta sanctis ; mais les fidèles répondent : Unus sanctus, unus Dominus, Jésus Christus…

Le sancta sanctis est mentionné aussi bien dans Panaphore d’Hippolyte que dans la liturgie mozarabe. Cf. art. Mozarabe, col. 2537.

Le geste de l'élévation était mieux compris comme une invitation alors que le prêtre célébrait la liturgie, en se tenant de l’autre côté de l’autel, le visage tourné vers l’assemblée. L'élévation se fait chez les jacobites en élevant la patène elle-même. Les maronites ont adopté la manière de faire des Latins ; mais l'édition de Rome de 1594 ne prescrivait pas encore l'élévation du calice ; le prêtre devait simplement signer l’autel avec le calice.

[La fraction dans le rit maronite. — Actuellement les maronites font la fraction comme les latins. Avec la particule d’hostie, trempée dans le précieux sang, ils consignent trois fois les deux moitiés de l’hostie : Inspergitur sanguis Domini, corpori ejus sancto in nomine P. t et F. t et S. S. f. A l’immixtion faite avec la petite particule abandonnée dans le calice, le prêtre dit :

Miscuisti Domine divinitatem tuam cum humanitate nostra et humanitatem nostram cum divinitate tua, vitam tuam cum mortalitate nostra et mortalitatem nostram cum vita tua ; accepisli qure noslra erant et dedisti nobis tua, ad vitam et salutem animarum nostrarum, tibi gloria in sœcula. Cf. Renaudot, t. ir, p. 41.]

d. La communion. — Le prêtre jacobite communie en prenant avec la cuillère, la particule mise dans le calice pour la commixtion ; il la remplace par une autre ; ensuite il prend avec la cuillère le précieux sang seul. Les prêtres concélébrants et les diacres assistants reçoivent, dans la cuillère, l’hostie et le précieux sang. Les fidèles ne communient qu'à une particule

sur laquelle le célébrant a mis une goutte ùu précieux sang.

Après la communion, le célébrant bénit l’assistance avec les saintes espèces qui restent. Cette bénédiction remplace l’ancienne procession que l’on faisait avec les saintes espèces autour de l’autel.

Les actions de grâces terminées, le diacre dit : lie in pace et le prêtre bénit l’assemblée inclinée. Enfin après avoir consommé les restes des saintes espèces, il f : iit les ablutions et l’on distribue le pain bénit.

[Chez les Maronites le prêtre communie avec une moitié de l’hostie et un peu du précieux sang pris directement au calice, distribue la ce mmunion aux fidèles, bénit l’assemblée avec les mystères, et prend la seconde moitié de l’hostie avec le reste du précieux sang. L’usage de cette communion en deux temps n’a plus de raison d'être pratique, puisque les fidèles reçoivent la sainte communion de la sainte réserve comme dans le rit romain ; l’usage de donner la communion aux enfants sous l’espèce du vin et 'aux autres fidèles sous les deux espèces disparut entre 1644 et 1689. Cf. Le Brun, op. cit., t. ii, p. 642 sq. Le diacre assistant, comme le prêtre concélébrant, a droit à une moitié d’hostie trempée dans le calice. Pendant la communion des fidèles, on chante une hymne antiphonée ; cela a lieu entre les deux communions du célébrant. Le renvoi des fidèles ne se fait qu'à la fin de la messe. Voici la bénédiction finale, après le renvoi, qui a l’allure d’une absolution :

Bencclictio D. N..J. C. veniat de cælo, descendat super me et vos et remittat peccata vestra et expiet culpas vestras, et requiescat animas rlefunctoriim vestrorum, et in regni cselorum libro, nomma vestra inscribat…]

L’adieu que fait le célébrant jacobite à l’autel, en le baisant, est très touchant :

Mane in pace, altare sanctum et divinum Domini : nescio utrem reverlar ad te neene. Pra-stet Dominus mihi, ut te videam in Ecclesia primogenitorum cælesti, et super hoc testamentum fiduciam habeo. Mane in pace, altare sanctum et propitiatorium, corpusque sanctum et sanguis propitiatorius, quæ ex te suscepi, sint mihi ad expiationem delictorum et remissionem peccatorum et ad fiduciam coram throno terribili Domini Dei nostri in sa ?cula. Mane in pace, altare sanctum et mensa vitse, et deprecare prome miserieordiam a Domino nostra Jesu Christo ut nunquam cessem memoriam tui servare, ex hoc mine et usque in ssecula sseculorum. Amen. Renaudot, op. cit., t. ii, p. 28.

Le prêtre maronite fait ses adieux, presque dans les mêmes termes.

[La participation au sacrifice dans le rit persan. — Après l'épiclèse, le prêtre récite une partie du Misère ic, ps. i., 3-16, sous forme de litanie. Chaque verset est divisé en plusieurs invocations et après chacune il dit : Rex Christe, miserere mei.

La fraction est la même que dans le rit jacobite, sauf deux légères différences : le prêtre fait, en plus, une entaille, dans l’hostie, avec son ongle, pour que le précieux sang y pénètre mieux ; il veut exprimer par là, l’union des deux éléments du sacrifice ; par contre, il omet la commixtion proprement dite, c’est-à-dire qu’il ne met pas une particule d’hostie dans le calice. Après la bénédiction du peuple une seconde fraction est faite, pour préparer les hosties nécessaires à la communion des fidèles ; ces petites hosties sont appelées « charbons ardents ».

Deux rubriques sont fort étonnantes ; la première dit : il trempe un « charbon ardent », pour les enfants. La seconde vient après une prière dialoguée entre le diacre et le peuple pour demander pardon ; il y est dit : « S’il y a des calices non consacrés, il les consignera à ce moment. » Cf. Liturgia…, p. 25.

On ne sait pas trop ce que cela désigne. Peut-être est-ce la consignation des éléments non consacrés par