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ORIENTALE (MESSE). RIT ANT., AVANT-MESSE


pas si elle précédait ou suivait l’homélie dont on n’a plus aucune trace ; mais c’est après cette hymne que se termine la messe des catéchumènes, puisque le diacre, dans le rit maronite, les renvoie.

Ite in pace amlitores, abite auditores in pace ; accedite baptizati ad pacem ; fores claudite.

[La messe des catéchumènes dans le j-il persan. — Dans le rit persan, le prêtre dit le verset du Gloria in excelsis Deo, mêlé à des demandes du Pater et terminé par le Pater en entier. Les syro-malabares ont conservé mieux que les maronites les litanies diaconales avec des demandes générales, pour la paix, l'Église, la hiérarchie. (Le synode de Diamper, 1599, a introduit quantité de modifications, entre autres, il a remplacé le nom de la hiérarchie schismatique par le nom du pape et la liste des saints, le nom des chefs de l’hérésie, par des noms des docteurs de l'Église latine, le titre de « Vierge, mère du Christ et Sauveur », par celui de « Mère de Dieu, sauveur et rédempteur ».) Viennent après cela, des demandes pour la pluie et les fruits de la terre, pour les hérétiques, les veuves, les orphelins… et le peuple répond à chaque demande par la prière que lui a enseignée le célébrant au début. Domine nnster, miserere nobis.

C’est seulement après cette longue litanie que le prêtre syro-malabare prépare le calice de la même manière que le prêtre nestorien. Il fait ensuite l’offertoire en tenant les oblats comme dans le rit jacobite :

Offeratur et gloria immoletur Trinitati tuæ supergloriosfp in sæcula sæculorum, et Jésus Christus Dominas noster, Dei Filius qui oblatus est pro salute nostra, et præcepit nobis, ut sacrilicemus in memoriam passionis, mortis, sepulturæ ac resurrectionis ejus, suscipiat sacrilicium hoc, de manibus nostris, per gratiam et amores suos in sæcula sæculorum. Le Brun, op. cit., t. iii, p. 482.

Avec ces souvenirs, l’offertoire ressemble à l’anamnèse.

Une particularité très curieuse de la liturgie du .Malabar, est attestée par Le Brun, loc. cit., p. 486. Le prêtre bénit l’assemblée prosternée — c’est l’ancienne bénédiction des catéchumènes — ensuite le diacre renvoie les catéchumènes, fait fermer les portes ; et cela avant les lectures, pratique contraire à toute tradition liturgique ; car les auditores n’ont été admis que pour entendre la lecture des saints livres et l’homélie qui les explique, et voici que le diacre les renvoie. On peut en conclure que le texte a sûrement subi un déplacement :

Le diacre : Qui non suscepit baptismum cfiscedat.

Le chœur : Vere.

Le diacre : Qui non accepit vitæ signaculum discedat.

Le (lueur : Vere.

Le diacre : Qui non suscepit illud discedat.

Le jirêlre : Ite audientes. Et videte ostia.

Le trisagion est récité avant les lectures et, bien entendu, sans l’addition : qui cruci/lxus es des monophysites. Actuellement, deux lectures sont en usage chez les chaldéens, l'épître et l'évangile. Un mandement du patriarche Sabriso' II, rapporté par Assémani, Biblioth. orient., t. m a, p. 507, parle d’une lecture de l’Ancien Testament ; de fait les nestoriens ajoutent une lecture de l’Ancien Testament et une des Actes. Les lectures, dans le rit syro-malabare, semblent être toujours II Cor., v, 1-10 ; Joa., v, 10-29. Comme dans le rit jacobite, les saints livres sont portés en grande procession. Dans le rit persan le renvoi des catéchumènes se fait dans les mêmes termes que dans le rit syro-malabare, après une litanie diaconale et la bénédiction du prêtre, seulement il n’a lieu qu’après les lectures, ce qui est plus normal. L’oifertoire identique à celui du rit syro-malabare, est encore remis à ce moment, après le lavabo ; le prêtre pose les

dons sur l’autel en frappant trois coups sur l’autel et en disant :

Imponuntur mysteria præclara, sancta et vivifica super altare Domini potentis usque ad ejus adventum in sæcula. Amen. Cf. Daniel, Codex liturgicus Ecclesiæ universw, t. iv, p. 175.

Pendant la grande entrée — cérémonie empruntée à la liturgie grecque de saint Jacques et qui est la procession solennelle dans laquelle le diacre apporte les dons à l’autel — l’on chante un cantique correspondant au chërubicon et, par prolepse, le vin du sacrifice est déjà appelé, le précieux sang et le pain, le saint corps. Cela se retrouvera plus loin, dans la liturgie arménienne.]

Messe des fidèles.

1. Préliminaires : Litanies.

Une trace de l’ancienne prière des fidèles nous est conservée dans le rit maronite. Le diacre invite l’assemblée à s’unir dans une même prière pour implorer la miséricorde et la bonté de Dieu.

Stemus omnes orantes…

Et le prêtre de prier :

Mémento Domine defunctorum et requiem illis præsta, qui te in baptismale induerunt et te ex altare acceperunt.

Le diacre précise encore :

II 1 i qui comederunt corpus tuum sanctum et biberunt sanguinem tuum, calicem salutis, .cum Abraham recumbant ad mensam tuam et cum piis qui dilexerunt te… Da nobis et illis veniam.

Le Credo. — Le prêtre et le peuple chantent le Credo d’après le texte de Nicée-Constantinople. Credimus… Dans le texte arabe, le genitum non factum est remplacé par le genitum non creatum. Il va sans dire que les catholiques y ont introduit le Filioque. Pendant le chant du Credo, le prêtre encense l’autel, les oblats, les icônes et l’assistance. Dans les messes solennelles, le diacre fait lui-même ces encensements. L’introduction du Credo, dans la liturgie d’Antioche est due à Pierre le Foulon († 488), qui l’aurait introduit vers 486, d’après Le Brun, t. iii, p. 161, et en 471, d’après le Dictionnaire d’archéol., t. vi, col. 1614.

Le lavement des mains. — Le prêtre se lave les mains en demandant d'être purifié pour entrer dans le saint des saints, afin d’y offrir un sacrifice vivant qui plaira à la majesté divine. Après quoi il demande pardon à Dieu et à l’assemblée. « Mes frères et mes bien-aimés priez pour moi. »

[Le rit persan. — On a vu plus haut que la grande entrée avec les dons, le lavabo et l’offertoire se faisait à ce moment dans le rit persan, il reste à ajouter que le prêtre chante avec le peuple le Credo. Dans le rit syro-malabare, le concile de Diamper (1599) remplaça le texte du Credo persan par celui de la liturgie romaine. Le Credo des nestoriens ressemble sur plus d’un point, à celui de Nicée-Constantinople.

Credimus in unum Deum, Patrem omnipotentem factorem omnium : visibilium et invisibilium et in unum Dominum Jesum Christum, liliuni Dei unigenitum, primogenitum eorum quæ sunt in mundo, natum ex suo Pâtre ante omnia sæcula, et non factum, verum Deum de Deo vero, Filium naturæ Patris sui per quem mundi constituti sunt, et omnia creata sunt, qui proplernos hommes et propter nostram salutem descendit de cætis et incarnatus est de Spiritu Sancto et homo factus est ; conceptus est et natus ex Maria vii-gine, passus et crucifixus tenipore Ponlii Pilati et sepultus est ; tertia die resurrexit a morluis sicut scriptum est ; ascendit in cælum sedetque ad dextram Patris sui. Et iterum venturus est judicare mortuos et vivos. Et in unum Spiritum sanctum, Spiritum veritatis, qui procedit a Pâtre, Spiritum vivificantem ; et in unam Ecclesiam sanctam, apostolicam et catholicam. Confilemur unum baptisma in remissionem peccatorum et resurrectionem corporum et vitam sempiternam. Amen. Cf. Liturnia sanctoriim aposiolorum Adasi et Maris, Ourmiah, 1890, p. 8.]