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ORDRE. LES THEOLOGIENS MORALISTES


édité par Pamélius († 1587) (Jacques de Joigny de Pamèle) Liturgicon latinorum, Cologne, 1571. L'œuvre de Ménard vaut surtout par ses annotations. — L’ouvrage de dom Chardon, Histoire des sacrements… de l’ordre, ne saurait être oublié : il est édité dans Migne, Cursus theologicus, t. xx. — On a aussi, au xviii c siècle, du P. Merlin, S. J. († 1747), un Traité historique et dogmatique sur les paroles ou les formes des sept sacrements de l'Église, dans Migne, Cursus theologicus, t. xxi.

3. Autres auteurs. - — D’autres noms méritent d'être cités. Renaudot a édité les rites orientaux dans sa Collectio lilurgiarum orientalium, Paris, 1715, et en a tiré de précieuses indications pour la continuité de la tradition catholique sur l’ordre dans là Perpétuité de la foi, édition Migne, t. in. Le dominicain Goar a étudié spécialement la liturgie grecque, Euchologion sive rituale Graxorum, Paris, 1647. Il faut également mentionner Isaac LIabert, Archieraticon, scu Liber pontificalis EcclesicT grevcx, Paris, 1643. On ne saurait passer sous silence les recueils si importants des Assémani, voir ce nom, t. i, col. 2119 sq., et l’ouvrage du grec Arcudius († 1634 ?), De concordia Ecclesiw occidentalis et orientalis in seplem sacramentorum administratione, Paris, 1626. Mais ce dernier ouvrage ne doit être utilisé qu’avec précaution. Voici ce qu’en dit Renaudot : « Son ouvrage est plutôt une controverse continuelle contre les grecs, qu’une exposition fidèle de leur doctrine et de leur discipline sur les sacrements. » Perpétuité de la foi, édit. Migne, t. iii, p. 24.

4° La théologie dogmatique de l’ordre à partir du xviie siècle. — Ces études sur les rites anciens de l'Église devaient amener un renouveau dans la théologie du sacrement de l’ordre. Nous parlerons ici exclusivement des théologiens qui se sont avant tout préoccupés du côté théorique par opposition aux moralistes qui forment un groupe nettement distinct. Nous disons bien : qui se sont préoccupés avant tout du côté dogmatique, car il est rare de trouver désormais un auteur qui se cantonne exclusivement dans le dogme. La liturgie et la discipline occupent souvent une grande place dans l’exposé de la doctrine catholique sur l’ordre. On sent toujours, chez la plupart des auteurs, le souci de rétorquer les thèses protestantes, en se basant sur les documents de l’histoire et en justifiant les prescriptions de l'Église au sujet des clercs.

1. Le traité type du xviie siècle sur le sacrement de l’ordre nous paraît être celui de François Hallier, mort évêque de Cavaillon († 1659), traité de grande valeur et que Migne a inséré dans son Theologiiv cursus complétas, t. xxiv. L’ouvrage est intitulé : De sacris electionibus et ordinutionibus, ex anliquo et novo Ecclesiee usu. Il se divise en deux parties : Des élections et de tout ce qui prépare l’ordination ; l’ordination elle même. On conçoit que la première partie touche beaucoup plus à la pastorale, à la morale et au droit canonique qu’au dogme. Mais nous retrouvons ici quantité de questions déjà abordées par les anciens auteurs et mises en rapport avec les décisions disciplinaires de Trente. Rien des chapitres seraient encore aujourd’hui à relire, sur les soins particuliers à donner à l'âme des aspirants au sacerdoce, alors qu’ils sont encore dans le monde, sur les témoignages à demander, sur l’examen à leur faire subir, sur la culture de la vocation divine, sur la liberté à laisser à leur consentement, sur les ordinations plus ou moins forcées (et nous touchons ici à une plaie du xviie siècle, ce qui amène l’auteur à parler des ordinations simoniaques), sur le consentement à obtenir des parents de l’ordinand.

La deuxième partie est proprement théologique,

mais non encore exclusivement dogmatique. L’auteur, en effet, y traite successivement de la distinction des ordres, de l’existence du sacrement de l’ordre ; de la matière et de la forme du sacrement, et ici l’attention de l’auteur est constamment attirée vers les formes et matières des rites orientaux ; des effets du sacrement, caractère et grâce ; du sujet de l’ordination et des qualités morales et physiques requises en lui ; du ministre de l’ordination, valide et licite ; des règles concernant l’ordination des étrangers ; des qualités du ministre de l’ordination ; du lieu de l’ordination ; du temps ; enfin, des rites de l’ordination, dont le symbolisme est longuement expliqué.

2. C’est dans ce cadre très vaste que désormais, jusqu’au milieu du xviiie siècle, se présenteront nos meilleurs traités du sacrement de l’ordre. Aux considérations exposées par Hallier, un certain nombre d’auteurs ajouteront la justification de la loi de la continence imposée par l'Église aux clercs engagés dans les ordres majeurs. Voici quelques-uns des meilleurs traités parus à cette époque : Noël Alexandre, Theologia dogmatica et moralis secundum ordinem concilii Tridentini, Paris, 1703, De sacramento ordinis, t. i ; Juenin, Commentarius historicus et dogmaticus de sacramentis, Lyon, 1767, diss. VIII, de ordine ; Spir. Rerioli, Disserlatio dogmalico-liturgica de sacramento ordinis, Castelli, 1787 ; Gotti, O. P., Theologia scolastica… De sacramento ordinis, Venise, 1750 ; Roucat, O. M., Theologia patrum scholastico-dogmalica, sed maxime positiva, Venise, 1736, est surtout remarquable par le souci d’embrasser toute les questions dogmatiques, morales, pastorales, canoniques ; Tournély, De ordine, dans les Prrelectiones théologien', Venise, 1739. Au xixe siècle, un traité mérite une mention très laudative, celui de Holzclau, dans la théologie des Wirceburgenses.

De moindre envergure, mais très dignes d'être consultés, sont les ouvrages de Fabri († 1630), De sacramento ordinis, de pœnis et censuris ecclesiasticis, Venise, 1628 ; d’Ysambert, Disput. in III*™ part. S. Thomæ, t. iii, Paris, 1643 : De sacramento ordinis (en appendice, les indulgences) ; de Witasse, De sacramento ordinis, Paris, 1717 ; de L. Habert, De ordine, dans sa Theologia dogmatica et moralis, Venise, 1747 ; d’Obernhofer, O. S. R. († 1765), De sacramento ordinis, Frisingen, 1752 ; de Viva, S. J., De sacram. ordinis dans Cursus theologicus, Padoue, 1726. L'école thomiste est brillamment représentée, au xviie siècle par Gonet, Clypeus theol. thomist. ; au xviii par Drouin, De re sacramentaria, Venise, 1756, et Lilluart, dans sa Summa S. Thomx, et l'école scotiste, non moins brillamment, par Frassen, Scotus academicus, Rome, 1726.

3. Aux xix c et xxe siècles, l'ère des manuels s’affirme, La plupart du temps, la théologie de l’ordre, au point de vue dogmatique, est enclavée dans le traité général De sacramentis. C’est là qu’on ira le chercher chez Perrone, Hurter, De Augustinis, Tepe, Jungmann, Hermann, Billot, Ch. Pesch, Gihr, Van Noort, Lercher, Sanda, Tanquerey, Hugon, Hervé, Otten, Prevel, Souben, Goupil, Horace Mazzella, etc. Le P. Huarte a un traité De ordine et matrimonio et le cardinal Lépicier, un traité De extrema unctione et ordine. Mais il faut citer également, au point de vue liturgique, pour la connaissance des rites orientaux, le recueil de Denzinger, liitus orientalium… in administrandis sacramentis, Wurzbourg, 1863, 1864.

Moralistes depuis le concile de Trente.

 L’influence des études positives du xviie siècle s’est

fait moins sentir sur les traités des moralistes touchant le sacrement de l’ordie. Les questions purement spéculatives, qui sont l’ornement du dogme,