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NESTORIENNE (L'ÉGLISE), LES ORIGINES

ICO

nissait la bibliothèque Vaticane, a consacré à l'Église neslorienne les deux derniers volumes de sa Bibliotheca Orientalis ClementinoVaticana. La première partie du l.m, De scriptoribus nestorianis, Home, 1725, 36 pages non numérotées, p. 1-709, contient surtout une édition, enrichie de nombreuses notes, du catalogue des auteurs ecclésiastiques par Ébedjésus, p. 1-362 ; viennent ensuite, p. 363-610, diverses notices sur des ailleurs inconnus ou postérieurs à Ébedjésus, ei. p. 611-628, un 1res bref catalogue des patriarches nestoriens et chaldéens catholiques. La deuxième partie du même tome, Ile Syris nestorianis, Home, 172X, (censure de 1730), 3-1 pages non numérotées, p. i-cmlxiii, est formée par une dissertation ou plutôt une série de dissertations, où sont touchés la plupart des points qui doivent être considérés dans cet article.

Depuis Assémani, aucun ouvrage d’importance n’a traité dans son ensemble et à nouveaux frais l’histoire de l'Église nestorienne et celle de ses institutions. .Mais la première tranche, des origines à 632, ayant été étudiée avec une méthode très sûre par J. Labourt, Le christianisme dans l’empire perse sous la dynastie sassanide (224-632), Paris, 1901, son ouvrage mérite d'être cité ici comme intéressant plusieurs sections de l’arl icle.

De même, il faudra recourir d’un bout à l’autre de notre exposé à l' excellente histoire littéraire d' A. Baumstark, Geschichte der syrischen Literatur mit Ausschluss der christlich-paldstinensischen Texte, Bonn, 1922. Cet ouvrage, qui contient la bibliographie la plus complète des sources en langue syriaque, a le très grand mérite d’avoir distingué, pour chaque époque, les deux courants littéraires jacobite et nestorien, et d’avoir indiqué le plus souvent par laquelle des deux lignes de transmission nous sont parvenus les ouvrages neutres

Voici, pour terminer, l’indication de quelques ouvrages généraux et articles d’encyclopédies : A. Cirant, The Neslori<uis ; or, llw lost tribes : containing évidence <>/ Iheir identily ; an account <>/ Iheir manners, cusloms, and cérémonies…, Londres, 1841 ; G. P. Badger, 271r nestorians and their rituals, with Uie narrative nf a mission ta Mesopotamia and Coordislan in 1842-1844, and o/ a laie visit lo those countries in 1850 ; also, researches inlo Ihe pressent condition <>l ihe syrian Jacobites, papal Syrians, and Chaldœans, and an inquiry into Ihe rcliqioas tends of the Yczeedees, Londres, 2 vol., 1852 ; A..1. Maclean et W. H. Browne, The catholicos o/ the Hast and his people, being Ihe impressions of fine years' work in the < Archbishop o/ Caalerbury’s Assyrian mission' ; an account o/ the religions and secular life and opinions of the Eastern syrian ehristians o/ Kurdistan and Northern Persia (knomn also as nestorians), Londres, 1892 ; A. Fortescue, The lesscr Eastern Chnrches, Londres, 1913, 1°. 3-159 ; G. T. Stokes, Xeslorianisni, dans Smith and Wace, .4 dictionary of Christian biography, Londres, 18X7, t. iv, p. 28-33 (parle surtout de la période antique) ; von Funk, Sestorius und die Neslorianer, dans Kirchenlexikon, 2e édit., 1895, t. ix, col. 156-180 ; K. Kessler, remaniant Petcrmann, Nestorianer, dans Protest. Realencyclopàdie, 3e édit., Leipzig, 19(13, t. xiii, p. 723-736, voir aussi Persien (Christentum in), parN. Bonwetsch, ibid., 1904, t. xv, p. 1(13 sq., jusqu’au Ve siècle ; dans The catholic Encyclopædia, la matière du présent article est divisée sous les titres Chaldœan ehristians, par.1. Labourt, t. iii, New-York, 1908, p. 559-561 ; Nestorias canl nesiorianism, par.1. Chapman, t. x, 1911, p. 755-759 ; Persia, surtout par. III, Christianity m Persia, par G. Oussani, t. xi, 1911. p. 712-725 ; A..1. (irieve et.1. A. L. Hiley, Nestorians, dans Encyclopædia britannica, ll p édit., Londres et New-York, 19101911, t. xix, p. 408-109 ; A..1. Maclean, Nesiorianism, dans Pncyclopiicdia o/ religion <aul ethics, t. ix, 1917, p. 323-332.

II. ÉVANGÉUSATION DE L’EMPIRE PARTHE —

Aucun document ne pi ;  ; met de déterminer avec précision, quand et comment le christianisme fut introduit dans le domaine des Arsàcides. Au moment où

les apôtres s'éloignent de Jérusalem pour répandre l'évangile, la frontière entre l’empire romain et celui des Par thés est, sur l’Euphrate, simple ligne de démarcation politique. L’influence hellénique s'étend à l’est comme à l’ouest de cette ligne, s' enfonçant bien avant jusqu’au cœur de l’Asie. Les Arsàcides, affaiblis par des dissensions familiales, n’imposent à leurs peuples qu’une domination assez lâche, et, tandis que l'étendue et les ressources de leur empire leur permettraient d'être pour Rome de redoutables adversaires, ils s’appliquent à vivre en paix avec elle.

Rien ne semble donc s'être opposé à une prompte pénétration en Perse de la prédication évangélique. Parmi les convertis de la première heure, à Jérusalem, le livre des Actes, ii, 9, cite des pèlerins parthes et mèdes, des Élamites et des habitants de la Mésopotamie. On sait que les Juifs étaient nombreux en ces régions depuis le temps de l’exil, et s'él aient répandus très loin à l’est de la vallée du Tigre. Il se peut que certains néophytes de la Pentecôte, rentrés dans leur pays, y aient travaillé à la constitution de communautés chrétiennes. Aucune cependant des Églises mésopotamiennes n’a, dans les siècles suivants, revendiqué si ancienne origine. Bien plus, il ne s’est formé aucune vraie tradition autour du merveilleux pèlerinage des mages, adorateurs de l’Enfant-Dieu. Le patriarche nestorien, Timothée I er, vers la fin du vme siècle, voulant, pour appuyer sa doctrine, affirmer aussi solennellement que possible l’antiquité de son Église, en place l'évangélisation à la période apostolique, dans un texte, que l’on voudrait pouvoir innocenter d’un vigoureux anachronisme : « Car nous possédions le christianisme avant que naquît Nestorius, cinq cents ans à peu près, vingt ans environ après l’ascension au ciel de Notre-Seigneur. » Ms. Boryia syriaque 81, fol. 326 sq. Lorsque le même patriarche écrit un peu plus haut : « Chez nous, il est vrai, il n’y eut jamais de rois chrétiens, si ce n’est au début, d’entre les mages », il n’y a pas d’allusion à une évangélisalion. Ce silence de la tradition relativement à une action évangélisa'.riee des mages est d’autant plus frappant, que les chrétiens de Perse les ont toujours considérés comme leurs compatriotes. Salomon de Bassorah, dans son livre intitulé L’Abeille, consacre un long paragraphe au voyage en Palestine des douze princes dont il donne les noms, quatre pour chaque don, et il ajoute qu’ils rapportèrent en souvenir un lange de l’enfant ; il ne dit pas qu’ils se soient faits les propagateurs du christianisme. E. A. W. Budge, The Book of the Bee, dans Aneedota Oxoniensia, Semitic séries, vol. i, part. 2, Oxford, 1886, p. 84 sq. Cf. inscription de Si-ngan-fou, infra, col. 199 sq.

Les prétentions de l'Église de Perse à l’apostolicité reposent sur le nom de saint Thomas. Le premier échelon de la tradition écrite est constitué par Origène, cité par Eusèbe, H. E., t. III, c. i, 1, P. G. A. xx, col. 216 : à la dispersion des apôtres, Tnomas a reçu la Parlhie pour son lot. D’Eusèbe, ceve donnée a passé, en s’amplifiant, dans ces textes légendaires sur l’activité et la mort des apôties, que l’on trouve en grec sous les noms d’Hippolyte, Dorothée ou Epiphane, chez les principaux chroniqueurs syriens, Michel le Grand et Barhébra ?us, chez Denys bar Salibi et Salomon de Bassoiah, en Occident même dans l'œuvre encyclopédique d’un Isidore de Séville et ailleurs ; cf. Th, Schermann, Prophetenund Apostellegenden…, dans Texte und Unlersuchungen, t.xxxi, Leipzig, 1907, fasc. 3. p. 272-276. Thomas y est donné comme prédicateur de l'Évangile chez les Parthes, les Mèdes, les Perses, les Hyrcaniens, les" Bact riens, les Margiens ou, dans les lexles les plus brefs, chez les Parthes et les Mèdes seulement.

Il paraît étrange après cela que les Actes de Thomas