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NESTORIUS, L’ACCORD DE 433


démontraient les procès-verbaux de leur assemblée ; el les décisions que l’on avait prises ne visaient à rien d’autre qu’à défendre l’antique symbole contre les blasphèmes de Nestorius. Que les Orientaux consentissent à la condamnation de celui-ci, on ne leur demanderait pas autre chose, et la paix serait rétablie dans l’Église. — Toutefois, la lettre de Cyrille laissait, plus qu’il n’aurait semblé d’abord, une porte ouverte à des négociations ultérieures. Le patriarche émettait, sans l’accepter d’ailleurs, la supposition qu’il avait pu passer dans ses expressions quelques inexactitudes : ponamus quia secundum verilatem et transiit nos aliquid quod ad rectitudinem dogmulum pertinet, aut circa alios modos subjecti aliquibus culpis eramus sii>c peccatis, p. 95, 1. 20 ; mais surtout il faisait une profession de foi qui était de nature à satisfaire les Orientaux : Cyrille repoussait la christologie d’Arius et d’Apollinaire ; les anathématismes avaient été rédigés contre Nestorius et erntre lui seul ; c’est en fonction des blasphèmes de celui-ci qu’il fallait les interpréter. Du jour où les Orientaux auraient condamné l’archevêque de Constant inople, il n’y aurait nulle difficulté à les leur faire paraître blancs comme neige, tune et satis facillime quodeumque omnino eorum quæ a nobis scripta sunt… hoc excandidabitur.

Pendant quelque temps, néanmoins, les deux partis restèrent cramponnés à leur position. Dans le inonde ecclésiastique de Constantinople, on finit par trouver que Cyrille favoriserait singulièrement la cause de la paix en abandonnant les textes litigieux. Scripserunt et episcopie Constantinopoli, écrit Libératus, quia amiciliarum modum et pacem ecclesiarum sanctarum non aliter fieri conveniret, nisi omnia quie ab eo in causa scripta sunt epistolis et lomis et libris evacuarentur. Breviar., c. viii, P. L., t. lxviii, col. 983 A. Il ne peut guère s’agir que de .Maximien et de ses suffragants. A la cour également, la personne de Cyrille était violemment attaquée par certains fonctionnaires en vue. Or Théodose, on l’avait vu maintes fois, était si facile à retourner ! Très alarmé des nouvelles reçues de Constantinople, qui lui avaient causé d’ailleurs une grave maladie, l’évêque d’Alexandrie n’hésita pas à recourir à des moyens qui ne laissent pas de nous surprendre. D’amples gratifications, dont la curieuse liste s’est conservée, furent distribuées aux grands personnages de la cour. Les uns devaient agir sur Pulchérie, les autres sur Jean, les autres sur les fonctionnaires. Le syncelle de Cyrille, Épiphane, de qui nous tenons ces détails, suppliait Maximien de consentir pour cela un prêt à l’Église d’Alexandrie : De tua Ecclesia pnesta avariliee quorum nosti ne Alexandrina Ecclesia contristetur. Synod., n. 293 (203), et 294, A. C. O., i, 4, p. 222-225 ; P. G., t. lxxxiv, col. « 26-829 (le n. 294, liste des gratifications, que les éditeurs du xvii c siècle avaient volontairement omis, ne figure pas dans P. G. ; voir A. C. O., et Nau, Le livre d Héraclide, append., p. 367-368).

Plus encore que ces moyens, les explications, inlassablement fournies par saint Cyrille de ses anathématismes, contribuèrent peu à peu à rasséréner l’atmosphère. Jean d’Antioche finit par prendre une initiative qui lui fait le plus grand honneur. Dans sa lettre à Acace de Bérée, Cyrille se déclarait tout prêt à fournir des explications, dès que l’on aurait, de l’autre côté, renoncé à l’esprit d’hostilité ; pourquoi ne lui demanderait-on pas de se rallier à une formule qui mettrait en sûreté la doctrine dyophysile compromise, disait-on, par les anathématismes ? Libératus prétend que le patriarche aurait écrit en ce sens à l’empereur : Propler illa ipsius capitula fidem meam Cyrillo dirigam, lui aurait-il dit ; quam si

suscipiens subscripscril, conununicabo ci. Breviar., c. vin ; P. I, ., t. i.xviii, col. 983. C’est en tout cas le sens de la lettre qu’après entente avec Acace de Bérée, il lit porter à Alexandrie par Paul, évêque d’Linèse, l’homme de confiance du vieux prélat. Texte de la lettre dans le Synod., n. 169(80), .1. C. 0., i, 1. 1>. 115 ; P. G., t. i.xxxiv, col. 689-691. Cet envoi a dû prendre place à l’automne de 132.

2° L’accord de 433. — 1, Le formulaire. — Le texte du Synodicon ne contient pas le formulaire dont l’évoque d’Antioche demandait la signature comme une explication des anathématismes, mais celui-ci a été conservé par Libératus, Breviar., c. viii, el dans les deux lettres échangées finalement par Cyrille et Jean pour constater leur accord. Il faut le citer en entier, car il est un indispensable complément des décisions prises à Éphèse.

Flepl Se T7JÇ 0EOXOXOU

IlapOÉvou ôttwç xal cppovoùfxsv xal Xéyo[i.sv, xoû

TE TpÔ7tOU TTJÇ ÈvavGpCOTTY) aewç xoû ji.ovoysvoûç Ttoû xoû 0eoù, àvayxaîa>ç, oùx èv 7TpoCT0rjxv)i ; iipzi, àXX’èv 7rX7)pocpop(aç ei’Seï, obç àvto0sv ëx xe xwv 6sitov rpacpwv, sx ts Tïjç 7rapaSôoeoç xcôv ày’cov IlaxÉpcov TOxpEiÀTjçÔTEÇ èayjix.ot.J.zv, 81à Ppay_£<ov spoûjASv, oùSèv t6 aùvoXov 7rpoaxi.6évTEÇ —rTj xa>v àylcov IIaxÉpo>v tôSv èv Nixaîa exxeÔeIct ?) niazzi.’Qç yàp

£Cp6Y)[X£V SÎpYJXÔXEÇ, T : pOÇ

rcâaav ÈÇapxsï xai sùas6e[<xç yvtôtnv, tocctyjç xal alpexixîjç xaxoSo^ïaç oltzox /)puS ; iv.’EpoùpiEV Se où xaxaxoXfi.wvxsç xwv àvstplxxcov, àXXà xfj ôfxoXoyla tîjç oixsîaç àaŒVEtaç,

àTTOxXELOVTEÇ XOÏÇ £Tn.CpÔ£ a6ai pouXonévoiç, èv olç xà ôicÈp avOpcoTiov Siaaxs TTx6(JL£6a

Ce préambule n’est pas donné par Libératus ; à partir d’ici grec et latin marchent parallèlement.’0[i.oXoyoù|jiEV xoiyapoûv xôv Kùptov Y)(xwv’lr r aoùv Xpiaxôv, xôv Tîôv xoù

0EOÙ XÔV [i.OVOy£VÎj, 0EÔV

xéXsiov, xal àvOpcoTtov xÉ-Xsiov Ix’î>uyr>ç Xoy’.xYJç xal aw^axoç’Ttpô aîojvojv

(ASV ÈX XOÙ IlaxpÔÇ yEVVY] 0Évxa xaxà xyjv 6s6xr ( xa, £7r’Êa-/âxcov Se twv rjtAEpôjv xôv aùxôv ât’Y)[i.àç, xal Sià xyjv 7)ji.£xÉpav acoxr, plav, ex Maplaç xvjç LTap-Oévou xaxà xï]v àvOpcoTrô-Xïjxaô(iooûat.ov xo) Ilaxpl xôv aùxôv xaxà xyjv 6eô-XYjxa, xal ôjxooùaiov yj^ïv xaxà xyjv àv6pco7rôx7]xa. Auô yàp 9ÙUEOJV evedoiç (lat. : unitio) yéyovs’Siô â’va Xpiaxôv, Eva Tlôv, sva Kùpiov ôjjLoXoyoùpiEv.

Comment il faut penser et s’exprimer sur le compte de la Vierge mère de Dieu, et sur le mode de l’incarnation du Fils unique de Dieu, nous allons le dire brièvement, non dans le dessein de rien ajouter, mais dans celui d’expliquer ce que nous avons reçu et des saintes Écritures et de la tradition des Pères, sans prétendre absolument rien ajouter au symbole de foi proposé par les saints Pères de Nicée. Car, ainsi que nous l’avons déjà dit, ce symbole suffît parfaitement à l’expose de la religion et à la réfutation de toute hérésie. Ce que nous disons, d’ailleurs, est moins pour prétendre résoudre le mystère, que pour réfuter, par la confession de notre propre faiblesse, ceux qui nous reprochent d’expliquer les questions qui dépassent notre intelligence.

Nous confessons donc que Xotre-Seigneur Jésus-Christ, Bis unique de Dieu, est vrai Dieu et vrai homme composé d’une âme raisonnable et d’un corps, qu’il a été engendré du Père avant tous les temps quant à la divinité, et quant à l’humanité qu’il est né de la vierge Marie à la fin des temps, pour nous et notre salut ; qu’il est consubstantiel au Père selon la divinité, consubstantiel à nous selon l’humanité. Car il s’est produit une union des deux natures, aussi ne reconnaissons— nous qu’un seul Christ, un seul Fils, un seul Seigneur.