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ORATOIRE. ÉCRIVAINS SPIRITUELS


serons-nous persuadés « que c’est pour Dieu, et non pas pour nous, que nous devons faire oraison… La prière est un sacrifice, n’est-ce pas tout dire… On bâtit dans sa tête une étable et une crèche… une montagne de Calvaire… Rien qui occupe, pour ne pas dire qui amuse mieux que ces petits fantômes… On sort de son oraison, 1res content de soi-même… Dieu n’est rien de tout cela… La pauvre oraison que celle dont on peut faire une histoire, pour ne pas dire un conte, i Voir Bremond, op. cit., t. vii, p. 306-314.

Après ceux-là. qui mériteraient une étude à part, on ne peut plus ici que citer quelques noms, nous le ferons en suivant à peu près l’ordre donné par Batterel, ordre qui ne peut avoir rien d’absolu ni pour l’époque, ni pour la valeur.

Le P. Lcspagnol écrit : Le directeur spirituel, contenant des instructions très ulites à toutes sortes de personnes, in-18, Rouen, 1632, 6° édition, 1680. Jacques Perrin (1620-1705), a laissé un Traité de la science des saints ; Cloyseault dit de lui : « Il n’y a eu personne dans l’Oratoire qui ait mieux connu Jésus-Christ… Pour en être pleinement convaincu, il n’y a qu’à, lire ce qui a été écrit dans la huitième journée. » T. ii, p. 260.

Jean de Ncercassel (1626-1686), vicaire apostolique en Hollande, fait imprimer à Utrecht, en 1673, un Traité du culte des saints et de la Vierge, pour défendre le culte raisonnable des saints contre les protestants ; écrit en latin, l’ouvrage fut traduit en flamand et en français ; Traité sur la lecture de l’Écriture Sainte et sur le juge gui a le droit de l’interpréter, 1677 ; L’amour pénitent, 1683. Hugues Bouchard donne des Méditations sur le baptême, in-12. Paris, 1670 ; Retraite sur les perfections de Dieu… Les vertus chrétiennes, etc.

Après la mort du P. Yvan en 1654, Gilles Gondon a publié de lui : L’amoureux des souffrances de J.-C crucifié ou les lettres spirituelles du R. P. Antoine Yvan, fondateur et instituteur des rel. de N.-D. de la Miséricorde. 2 in-12, 1661, 1666 ; Conduite de l’âme à la perfection, trompette du ciel gui éveille les pécheurs, in-8°, 1662. Nicolas l’Archevêque a donné Les grandeurs suréminentes de la T. S. V. Marie, Mère de Dieu, participées des grandeurs divines et fondées sur le mystère de l’incarnation, in-4°, Paris, 1639, ouvrage qui, à quelques « traits singuliers près, contient, dit Batterel, t. ii, p. 150, ce que les Pères ont dit de plus élevé sur la Vierge. » Pierre Floeur ou Flour, Les grandeurs de saint Joseph, in-4°, Paris, 1657 ; Le prince de paix l’Enfant Jésus, in-12, 1662. Louis de Laurens, Trente journées de retraite en mémoire et à l’honneur des trente années de la vie cachée de X.-S. J.-C, in-4°, 1649 ; Quatre sermons pour le Vendredi saint, in-8°, 1651. Jacques Gassat, L’office du saint Enfant Jésus, in-12, 1653 ; Explication de la dévotion à la sainte Enfance de Jésus, in-4°, 1660. Jacques Esprit, La fausseté des vertus humaines, 2 vol. in-12, Paris, 1678. Jacques Talon traduit Les exercices du très pieux Jean Thaulère, in-12, 1669 ; Les œuvres spirituelles du R. P. Louis de Grenade, 10 vol. in 3°, 1658 ; La vie et les œuvres spirituelles de saint Pierre d’Alcanlara, in-12, 1670 ; compose La vie de la Mère Madeleine de Saint-Joseph, in- ! ". 1670. François Ruelle écrit Conduite facile pour la pratique de l’oraison, in-12, Lyon, 1670 ; Méditations sur la passion de N.-S. J.-C, 3 vol. in-12, 1674.

Jean Hanart, Recueil de plusieurs ecclésiastiques, religieux et séculiers qui ont été dévots aux âmes du Purgatoire. in-4°, Douai, 1670. Charles Desmarets, t 1675, Élévations à N.-S. J.-C. sur sa passion et sa mort, in-18, Paris, 1676. Daniel Hervé, La vie chrétienne de la V. Sœur Marie de l’Incarnation, fondatrice des carmélites en France, in-8°, Paris, 1666 ; Paraphrase de la messe. Jacques Estiennc, Des fondements de l’état et de l’esprit clérical et des obligations des ecclé siastiques, 2 in-12, Besançon, 1672 ; Catéchisme, dit de Besançon, que Batterel appelle « son chef-d’œuvre », Mémoires, t. iv, p. 156. César le Blanc, Vie de sainte Fleur, in-4°, 1649 ; Le four du chrétien, in-12, Lyon, 1665.

Batterel cite comme ayant une réelle valeur les ouvrages anonymes suivants : Élévations d’esprit sur les excellences de la vie de la grâce, par F. H. P. D. L., in-24, Paris, 1632, et à la suite : Élévation à N.-S. Jésus-Christ sur le mystère de sa croix, vive source de là vie de la grâce ; L’homme de douleurs ou Jésus-Christ souffrant et mourant continuellement pour les hommes, in-12, Bruxelles, 1658 ; Les principaux devoirs du chrétien envers N.-S. J.-C, par un prêtre de l’Oratoire de J.-C. N.-S., in-16, Paris, 1663. Mémoires, t. ii, p. 282, 336.

Le P. Richard, né en 1654, avait, dit Moréri, des opinions singulières qu’il fit passer dans ses ouvrages : Maximes chrétiennes pour les demoiselles de Saint-Cyr ; Choix d’un bon directeur et les gualilés qu’il faut avoir ; Lettre de consolation à une dame de qualité sur la mort de son directeur, 1688 ; Vie de Jean-Antoine le Vachel prêtre instituteur des Sœurs de l’Union chrétienne, 1692 ; Histoire de la vie du P. Joseph du Tremblay, PÉminence grise.

Edme Calabre (1665-1710) a fait une très délicate Homélie ou paraphrase du psaume L, « Miserere mei, Deus », avec une pratique de piété, pour adorer Jésus Christ expirant, 1695. Jean Durand, Le véritable caractère des saints pour servir aux prédicateurs qui veulent faire leurs éloges.

Au P. Thorentier († 1713), on doit, Les bienfaits de Dieu dans l’eucharistie et la reconnaissance de l’homme, expliqués en 8 discours, in-8°, 1682 ; Consolations contre les frayeurs de la mort, in-12, Paris, 1695 ; Dissertation sur la pauvreté religieuse, in-18, Paris, 1726.

Le P. Vauge a rédigé le Catéchisme de Grenoble ; Directeur des âmes pénitentes ou décisions de plusieurs questions importantes sur la pratique du sacrement de pénitence, in-12, Paris, 1721 ; De l’espérance clirélienne contre l’esprit de pusillanimité et de défiance et contre la crainte excessive, in-12, Paris, 1730.

Molinier, né en 1675, a écrit Instructions et prières propres à soutenir les âmes dans la pénitence avec les paraphrases du « De profundis » et du « Dilexi », le « Pater » et le psautier de la pénitence, in-12, Paris, 1724, ouvrage qu’il donne comme une suite du Directeur des âmes pénitentes du P. Vauge ; L’exercice du pénitent avec un office de la pénitence, in-18. Campmas, Essai d’exhortations avant et après l’administration du très saint viatique, in-8°, Toulouse, 1718.

Duranty de Bon Recueil (1662-1756), a traduit Les lettres de saint Jean Chrysostome, 2 vol. in-8°, Paris, 1732 ; les Œuvres de saint Ambroise sur la virginité, in-8°, Paris, 1729 ; Les lettres de saint Ambroise, 3 vol. in-12, Paris, 1741. Il a composé L’esprit de l’Église dans la récitation de cette partie de l’office qu’on appelle Compiles, in-12, Paris, 1734.

Le P. Guibaud (1711-1794) donne Gémissements d’une âme pénitente, in-18, 1777 ; Morale en action, in-12, 1787.

III. Prédication.

C’est encore avant tout Jésus-Christ que les prêtres de l’Oratoire prêchaient dans leurs sermons. Le fondateur leur répétait : « Les prédicateurs sont les témoins de Jésus, qu’ils rapportent ce qu’ils ont vu ou ce qu’ils ont ouï de sa parole. » Il faut lire sur ce sujet les avis qu’il donnait aux missionnaires, Maximes sur le ministère de la chaire du P. Gaichiez ; Directions pour les missions qui se font par la Congrégation de l’Oratoire… par François Bourgoing, in-8°, Paris, 1646. L’éloquence de la chaire était alors entachée de mauvais goût : on citait beaucoup plus les auteurs profanes que les auteurs sacrés ; Bérulle voulait qu’on citât peu les auteurs païens, peu les philo-