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ORANGE (DEUXIÈME CONCILE D’)


consecutus sunt, ut fidelis essem (I Cor., vii, 25 : I Tim., i, 13). Non dixit, quia cram, sed ut essem. Et litud : Quid habes, quod non acceptsti (I Cor., iv, 7) ? Et illud : Omnc datum bonum, et omne dnnnm perfeclum desurïiint est, descendent a Pâtre luininum (.lac, i, 17). Et illud : Nemo habet quidquam, nisi illi datum fuerit desuper (Joa., iii, 27). Innumerabilia sunt sanctanmi Scripturarum testlmonia, quæ possunt ad proli. uiiiam gratiam proferri, sed brevitatis studio prætermlssa sunt, quia et rêvera, cui pauca non sulliciunti pllira non proderunt.

Hoc. etiam secundum (idein catholicam credimus, quod accepta per baptismum gratia omnes baptizati Christo auxiliante et coopérante, quæ ad salutem anima ; pertinent, possint et debeant, si fideliter laborare voluerint adimplere. Aliquos vero ad mal uni divina potestate pnedestinatos esse, non solum non credimus, sed etiam, si sunt, qui tantum malum credere velint, cum oinni detestatione illis anatliema dicimus. Hoc etiam salubriter profitemur et credimus, quod in omni opère bono non nos incipimus, et postea per Dei misericordlam adjuvamur, sed ipse nobis nullis pra-cedentibus bonis meritis et linem et amorem sui prius inspirât, ut et baptismi sacramenta fideliter requiramus, et post baptismum cum ipsius adjutorio ea quæ sibi sunt placita, implere possimus. Unde manifestissime credendum est, quod et illius latronis, qiiem Dominus ad paradis] patriam revocavit (Luc, xxiii, 43), et Cornelii centurionis, ad quem angélus Domini niissus est ( Vct., x, 3), et Zachæi, qui ipsum Dominum suscipere meruit (Luc, xix, 6), illa lam admirabilis fides non fuit de natura, sed divins largitatis donum.

Ut quia definitionem antiquorum Patrum nostramque, quæ subscripta est, non solum religiosis, sed etiam laicis medicamentum esse et desideramus et cupimus ; placuit ut eam etiam et illustres ac magnifici viri, qui nobiscum ad præfatam festivitatem convenerunt, propria manu subscriberent.

miséricorde a /in que je sois fidèle. « Il De dit pas : parce que j’étais, mais a fin que je sois lidélc. Et encore : i {)u’as-tu que tu n’aies reçu ?’et : < Tout don excellent, toute grâce parfaite descend d’enluiut du l’ère des lumières ; » et : « Personne ne ]>eut avoir autre chose, que ce qui lui a été donné d’en-haut. » Innombrables sont les témoignages des Saintes Écritures qui peuvent être cités pour démontrer la grâce, mais pour être brefs, nous les avons omis ; car, en vérité, ceux auxquels ces quelques textes ne suffisent pas ne tireraient aucun profil de nombreuses citations.

Nous croyons aussi selon la foi catholique, qu’avec l’aide et la coopération du Christ, tous les baptisés peuvent et doivent, en vertu de la grâce reçue au baptême, accomplir tout ce qui est nécessaire au salut de l’âme, s’ils veulent fidèlement y travailler. Quant à la doctrine de la prédestination par la puissance divine de certains hommes au mal, non seulement nous ne l’admettons pas, mais s’il en est qui veuillent croire pareille énormité, nous leur disons anathème, avec notre enlière réprobation (pour leur erreur). Nous croyons aussi et confessons sainement que, dans toute bonne œuvre, ce n’est pas nous qui commençons, pour être ensuite aidés par la miséricorde de Dieu, mais que c’est Dieu lui-même qui, antérieurement à tout mérite de notre part, nous inspire d’abord la fin (à laquelle nous devons tendre) et l’amour (que nous devons avoir) pour lui, afin que nous recherchions le baptême et qu’après le baptême, nous soyons capables de faire, avec son aide, ce qui lui plaît. C’est pourquoi, nous devons manifestement croire que l’admirable foi du larron que le Seigneur a rappelé à la patrie du paradis, ainsi que celle du centurion Corneille, vers qui un ange fut envoyé, de même que celle de Zachée qui a mérité de recevoir le Seigneur, ne fut pas une œuvre de la nature, mais un don de la bonté divine.

Désirant vivement que cette définition des anciens Pères qui est aussi la nôtre et que nous avons signée contribue au bien des laïques comme à celui des clercs, il nous a paru bon de la faire souscrire par les hommes illustres et magnifiques qui ont assisté avec nous à la solennité susdite.

Suivent les signatures de Césaire et de treize évêques, après lesquelles se lisent celles du préfet du prétoire, Libère, et de sept viri illustres. Ce qui est à remarquer dans cette profession de foi, c’est qu’elle condamne la doctrine de la prédestination au mal, et qu’elle fait énergiquement ressortir, qu’en vertu de la grâce du baptême et de l’aide du Christ, tous les baptisés, s’ils veulent fidèlement y travailler, peuvent et doivent faire ce qui est nécessaire à leur salut.

Dans l’art. Augustivisme, l. i, col. 2526, le P. Portalié a donné l’économie des canons d’Orange. Ensuite, il constate que « l’augustinisme vrai est sanctionné dans la priorité assurée à la grâce contre le semipélagianisine. » Il démontre que « c’est l’augustinisme modéré qui est sanctionné. » (lbid.). Il voit les preuves de cette modération : 1° dans le fait que la profession de foi du concile déclare détester la prédestination au mal, sans parler directement de la prédestination des élus ; 2° dans la phrase de la profession de foi qui « proclame que tous les baptises ont la faculté pleine et entière de se sauver s’ils le veulent, possint… si voluerint. »

IV. L’approbation ? pontificale. — Après la clôture du concile, Césaire envoya à Rome l’abbé Arménius avec une lettre pour le diacre romain Boniface, afin d’obtenir par son intervention l’approbation du pape pour les décisions d’Orange. Boniface, devenu pape après la mort de Félix IV, répondit à Césaire par une lettre datée du 25 janvier de l’année du consulat de Lampadius et Oreste. Comme l’année de ce consulat est 530 de notre comput, et comme, d’autre part. Boniface ne devint pape qu’en septembre de l’année 530, il est généralement admis, depuis Sirmond, qu’il faut lire la date de cette lettre, non pas : vin kal. febr. Lampadio et Oreste consulibus, mais : vin kal. febr. post consulatum Lampadii et Oreslis, ce qui correspond au 25 janvier 531. Voir Jaiïé, Regesta pontificum, n. 881.

Boniface II avait été choisi par son prédécesseur Félix IV pour lui succéder ; il eut de ce fait de graves difficultés pour se faire reconnaître. Ce fait explique suffisamment le retard qu’il mit à répondre à Césaire.

Dans sa lettre, dont on trouvera le texte dans P. L., t. lxv, col. 31, et dans Mansi, t. viii, col. 735, le pape rappelle l’envoi de l’abbé Arminius par Césaire pour demander, par l’intermédiaire de Boniface alors diacre, la confirmation de la décision conciliaire qui proclame que la foi vient de la grâce du Christ et non de la nature. Le pape déclare ensuite que bien des Pères et, parmi eux, surtout saint Augustin, que bien des papes ont affirmé que la foi vient de la grâce et n’est pas dans la puissance de la nature, non de potestate naturæ. Comme preuves scripturaires de cette doctrine, il mentionne I Cor., vii, 25 ; Phil., i, 29. Il se réjouit que le concile de Césaire ait eu le sens de la foi catholique, surtout parce que les évêques ont été unanimes à confesser que la foi, par laquelle nous croyons au Christ, nous est conférée par une grâce prévenante et qu’il n’existe aucun bien, selon Dieu, qui puisse être voulu, commencé et accompli sans l’aide de la grâce, selon la parole du Sauveur, Joa., xv, 5. Car il est certain, continue le pape, que pour toute bonne action, et la foi est la première bonne œuvre, c’est la grâce divine qui nous prévient afin que nous voulions la faire lorsque nous ne le voulions pas, qui est en nous quand nous la voulons, et qui la suit afin que nous persévérions dans la foi. Boniface s’étonne qu’il y ait encore des tenants de la vieille erreur qui prétend qu’on peut venir au Christ sans la grâce, alors que le Sauveur a dit : « Nul ne peut venir à moi, si mon Père ne l’attire. » Joa., vi, 44,