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ORANGE (DEUXIÈME CONCILE D)

Ce canon résume les neuf premiers chapitres du De prædeslinatione sanctorum de saint Augustin, P. L., t. xliv, col. 959 sq. Fauste enseigne que le credulitatis affectas est inhérent à la nature humaine. De gratia, t. II, c. viii, Corpus de Vienne, t. xxi, p. 76. C’est donc lui qui est visé par ce canon.

Can. 6. Si quis sine gratia Dei credentibus, volentibus, desiderantibus, conantibus, laborantibus, vigilantibus, studentibus, petentibus, quærentibus, pulsantibus nobis miscricordiain

Quiconque dit que la miséricorde est conférée sans une grâce de Dieu, en raison de notre foi, de notre vouloir, de notre désir, de nos efforts, de notre travail, de nos prières, de nos

dicit conferri divinilus, non veilles, de nos aspirations,

autem ut credamus, velide nos recherches, de notre

inus, vel hœc omnia, sicut assiduité à frapper, et que

oportct, agere valeamus, per ce n’est pas l’infusion et

infusionem et inspirationem l’inspiration du Saint-Esprit

Sancti Spiritus in nobis fieri en nous qui fait que nous

confitetur et aut humilitati croyons, que nous voulons

aut obedientise humanas subjungit gratis adjutorium, nec, ut obedientes et humiles simus ipsius gratia ? donum esse consentit, résistif Apostolo dicenti : Quid habes, quod non accepisli (I Cor., iv, 7) ? et : Gralia Dei sum id, quod sum (I Cor., xv, 10).

et que nous devenons capables de faire toutes ces choses comme il convient ; quiconque fait dépendre l’aide de la grâce de l’humilité et de l’obéissance humaine et n’admet pas que c’est par le don de la grâce que nous devenons obéissants et humbles, celui-là résiste à l’Apôtre disant : « Qu’as-tu que tu n’aies reçu ? » Et : « C’est par la grâce de Dieu que je suis ce que je suis. »

Ce canon s’inspire du De dono perseveranlise de saint Augustin, c. xxiii, n. 64, P. L., t. xlv, col. 1032. Il vise Fauste qui a écrit : Ita Dominas invitât volentem, adtraliit desideranlem. De gratia, t. I, c. xvi, et : Gralise adsociandum famuli laboris conatum, ibid., t. I, c. m ; Orantibus ac vigilantibus misericordiæ benignitate succurritur, ibid., t. I, c. ix, Corpus de Vienne, t. xxi, p. 33, 15, 31.

Can. 7. Si quis per naturae vigorem bonum aliquid, quod ad salutem pertinet vita ? aHerna :, cogitare, ut expedit, aut eligere, sive salutari, id est evangelicaî prædicacioni consentirc possc confirmât absque illuminatione et inspiratione Spiritus Sancti, qui dat omnibus suavitatem in l’Esprit-Saint, qui donne consentiendo et credendo ve- à tous la suavité de l’assenritati, lweretico fallitur spitiment à la vérité de la foi, ritu, non intelligens vocem celui-là est trompé par un Dei in Evangelio dicentis : esprit d’hérésie et ne com Quiconque affirme pouvoir par la seule force de la nature concevoir, comme il convient, une bonne pensée visant le salut de la vie éternelle, ou la choisir, ou donner son assentiment à la salutaire prédication de l’Évangile, sans l’illumination et l’inspiration de

.Sine me nihil polesiis jacere (Joa., xv, 5), et illud Apostoli : Non quod idonei simus cogitare aliquid a nobis, qua prend pas la parole de Dieu déclarant dans l’Évangile : « Sans moi vous ne pouvez rien faire », ni celle de l’Apô si c.r. nobis, sed sufficientia tre : « Ce n’est pas que nous nostra ex Deo est (II Cor., soyons par nous-mêmes cam, 5). » ables de concevoir quelque

chose comme venant de nous-mêmes, mais notre aptitude vient de Dieu. »

Ce canon s’inspire d’un passage du De spirilu et littera de saint Augustin, c. xxix, où on lit : per /idem confugiat ad misericordiam Dei ut det quod jubet, algue inspirata gratia ? suavitate per Spiritum Sanctum faciat plus delectare quod præcipit quam délectai quod impedit. P. L., t. xliv, col. 233.

Can. 8. Si quis alios miQuiconque prétend que

sericordia, alios vero per les uns peuvent parvenir

liberum arbitrium, quod in à la grâce du baptême par

omnibus, qui de prsevaun effet de la miséricorde,

ricatione primi hominis nati les autres par le libre ar sunt, constat esse vitiatum, ad gratiam baptismi posse venire contenait, a recta fide probatur alienus. Is enim non omnium liberum arbitrium per peccatum primi hominis asserit infirmatum, aut certe ita lœsum putat, ut tamen quidam valeant sine revelatione Dei mysterium salutis œtcrnreper semelipsos posse conquirere. Quod quam sit contrarium, (ipse) Dominus probat, qui non aliquos, sed neminem ad se posse venire testatur, nisi quem Pater attraxerit (Joa., vi, 44), sicut et Petro dicit : Bealus es Simon Bar Jona, quia caro et sanguis non revelavit tibi, sed Pater meus qui in cœlis est (Matth., xvi, 17) ; et Apostolus : Nemo potest dicere Dominum Jesum (C/iri’sfurn) nisi in Spirilu Sanoto (I Cor., xii, 3).

La doctrine visée par Collationcs, xiii.

Can. 9. Divini est muneris, cum et recte cogitamus, et pedes nostros a falsitate et injustitia continemus ; quoties enim bona agimus, Deus in nobis atque nobiscum, ut operemur, operatur.

Ce canon reproduit la P. L., t. xlv, col. 1861.

Can. 10. Adjutorium Dei etiam renatis ac sanctis semper est implorandum, ut ad finem bonum pervenire, vel in bono possint opère perdurare.

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bitre, dont il est avéré qu’il est vicié en tous ceux qui sont nés de la prévarication du premier homme, démontre (par là) qu’il est étranger à la vraie foi. Il affirme, en effet, que ce libre arbitre n’a pas été affaibli en tous par le péc. du premier homme, ou bien il croit qu’il a été lésé de telle manière que certains hommes puissent encore par eux-mêmes, sans révélation divine acquérir le mystère du salut éternel. Le Seigneur lui-même enseigne que cette doctrine est contraire à la vérité, lui qui témoigne qu’aucun homme ne peut venir à lui si le Père ne l’attire point ; comme il a également dit à Pierre : « 7’ii es lieureux, Simon, fils de Jona, car la chair et le sang ne te l’ont pas révélé, mais mon Père qui est dans les deux. » L’Apôtre dit aussi : « Nul ne peut dire : Seigneur Jésus, si ce n’est en l’Esprit-Saint. »

ce canon est de Cassien,

C’est par un don de Dieu que nous avons de bonnes pensées, et que nous préservons nos pas de la fausseté et de l’injustice, car chaque fois que nous faisons le bien, c’est Dieu qui fait en nous et avec nous que nous le fassions.

22e sentence de Prosper,

Les régénérés et les saints doivent eux aussi toujours implorer l’aide de Dieu afin de pouvoir parvenir à une bonne fin, et pouvoir persévérer dans le bien.

Ce canon est l’œuvre de Césaire. Voir plus haut. Il tend sans doute à parer le reproche adressé par Fauste à la doctrine augustinienne, qu’elle rend la prière inutile. Fauste, De gratia, t. I, c. iii, Corpus de Vienne, p. 16 sq.

Can. 11. Nemo quidquam Nul ne peut dignement

Domino recte voverit, nisi consacrer quoi que ce soit

ab ipso acceperit quod vove- à Dieu, s’il n’a reçu de lui

rot, sicut legitur : Qux de ce qu’il veut lui consacrer,

manu tua accepimus, damus ainsi qu’il est écrit : « Ce

tibi (I Par., xxix 11). que nous avons reçu de ta main, nous te le donnons. »

Ce canon reproduit la 54e sentence de Prosper, qui l’a extraite du De civitate Dei, t. XVII, c iv, n. 7, P. L., t. xli, col. 530. Césaire y a ajouté la citation biblique.

Can. 12. Taies nos amat Deus, quales futuri sumus ipsius dono, non quales sumus nostro merito.

Dieu nous aime tels que nous serons par sa grâce, non tels que nous sommes par noire mérite.

Ce canon reproduit la 56° sentence de Prosper.

Can. 13. Arbitrium voluntatis in primo homme infirmatum, nisi per gratiam baptismi non potest reparari : quod amissum, nisi a quo potuit dari, non potest

La liberté de la volonté qui a été affaiblie dans le premier homme ne peut être réparée que par la grâce du baptême : une chose perdue ne peut être rendue que par