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OPHITES — OPSTRAET


Je rôle que joue le serpent dans la mythologie soit égyptienne, soit hellénique ; qu’il suffise de rappeler qu’il ligure comme l’un des attributs d’Esculape et d’Hygie chez les Grecs, de Knuphis chez les Égyptiens, qu’il intervient dans plusieurs religions de mystères. L’existence de confréries plus ou moins spécialisées dans le culte du serpent n’a rien de surprenant. Comme beaucoup d’autres pratiques rituelles plus ou moins magiques, les « mystères » de telle ou telle de ces confréries ont pu recevoir, à l’époque du syncrétisme, une interprétation symbolique par l’influx de nouveaux mythes. Le mythe d’Anthrôpos, qui se retrouve, Reitzenslein l’a montré, en d’autres groupements religieux relevant de l’hermétisme, a pénétré ainsi en quelqu’une de ces thiases dévouées au culte du serpent. Ces thiases on les imagine se développant en Syrie et en Egypte. En ces milieux éminemment favorables au développement des idées magiques, on ne peut s’étonner que, dès le début de l’évangélisation chrétienne, se soient introduits des noms, des idées même empruntés à la Bible. Savoir « nommer » telle puissance céleste, connaître la formule qui ouvre telle porte mystérieuse c’est la grande affaire en de tels milieux, où l’on s’habitue à prendre son bien de toutes mains. Des initiés ainsi munis de quelques bribes de données chrétiennes se croyaient-ils réellement disciples du Christ ? C’est possible ; ils en ont imposé à Celse et les naasséniens d’Hippolyte se présentent comme des chrétiens. Mais les vrais représentants de l’Église n’ont jamais hésité dans leur appréciation de ce monde, si peu intéressant en définitive. Ce sont des païens, dit Origène ; ce sont des païens dit Hippolyte. Sans doute Irénée et Épiphane donneraient plutôt l’impression que ce sont des hérétiques ; mais il y a là une erreur d’optique qui tient au point de vue spécial auquel se plaçaient ces deux hérésiologues. Même si elles ont duré jusqu’à la fin du ive siècle, les loges d’ophites de toute nuance n’ont jamais créé pour l’Église un bien grave péril.

1° Les sources ont été énumérées et analysées au cours de l’article.

2° Pour les travaux généraux relatifs au gnosticisme, se reporter à la bibliographie de l’art. Gnosticisme, t. vi, col. 1467, ù laquelle on ajoutera : C. Schmidt, Gnoslische Scliriften in koplischer Sprache, dans Texte und Unlersuch., t. viii, fasc. 1, 2, Leipzig, 1892 ; W. Anz, Zur Frage nacli dem Ursprung des Gnosticismus, même recueil, t. xv, fasc. 4, Leipzig, 1897 ; R. Liechtenhan, Die Offen’rirung im Gnosticismus, Gœttingue, 1901 ; E. H. Schmitt, Die Gnosis. Grundlagen der Weltanschauung einer edteren Kultur, t. i, Die Gnosis des Altertums, Leipzig, 1903 ; V. Bousset, Hauptprobleme der Gnosis, Gœttingue, 1907 ; E. de Faye, Gnosliqucs et gnosticisme, 2e édit., Paris, 1925 ; R. Reitzenstein, Poimandrès. Studien zur griechischenàgyptischen und frûhchristlichen Literatur, Leipzig, 1904 ; du même, Diehelle-Tiistischen Myslerienrcligionen, Leipzig, 1910.

Sur les ophites en particulier : A. Hilgenfeld, Der Gnosticismus und diePhilosophumena, dans Zeilsch. fur wissensch. Théologie, t. v, 1862, p. 400-464 ; R. A. Lipsius, Ueber die ophilischen Système, même revue, 1863, t. vi, p. 410458 ;.1. N. Gruber, Die Ophilen, (thèse de la faculté de théol. cath. de Wurzbourg), 1861 ; Ad. Honig, Die Ophilen. Ein Beitrag zur Geschichte des judischèn Gnosticismus, Berlin, 1889.

É. Amann.
    1. OPICINO DE CAIMISTRIS##


OPICINO DE CAIMISTRIS, appelé aussi parfois Opianus, Opicius ou Optimus de Cavisiis, est un des publicistes qui prirent le parti du pape Jean XXII dans son conflit avec Louis de Bavière.

Prêtre de Pavie, il avait pris la fuite devant l’invasion des impériaux et s’étail réfugi’en ci ;  :  ! ’d’Avignon, ("est la, en vue d’obtenir une compensation à ses sacrifices, qu’il dédia au pape un petit traite De prseeminenUa spintualis tmpezii dat ; du 2- octobre 1329. L’auteur s’y attaque à ces esprits dévoyés

qui, sous prétexte de défendre le pouvoir impérial, bouleversent la constitution de l’Église en soutenant la simple coordination du sacerdoce et de l’empire, voire même la supériorité de celui-ci. Après avoir rapporté leurs arguments, il leur oppose la thèse la plus stricte du pouvoir direct. Pontifex summus tamquam suballernalum Mi imperium sic temporali régi distribua ut spirilualis, quant prelatis injerioribus concedit in partent, pleniludinem sibi potestatis retineal et temporalem imperatori terreno relinquat…, ita [amen qund is qui est caput unicum Ecclesiæ sic semper ulriusque jurisdiclionis dominium hàbeat. Édition Scholz, p. 94. Ce traité valut à son auteur un poste à la Sacrée Pénitencerie. Il reste pour nous un témoin des théories les plus extrêmes qui régnaient, au xive siècle, sur la conception du pouvoir pontificol.

Étude littéraire dans R. Scholz, Unbekannle kirchenpolitische Strcilschri/ten ans der Zeit Ludwigs des Bayern, t. i, Rome, 1911, p. 37-43. Texte publié avec d’importantes coupures, au t. ii, Rome, 1914, p. 89-104, d’après le Vatic. lat. 4115 et le lat. 4046 de la Bibliothèque nationale.

J. Rivière.

OPSTRAET Jean (1651-1720), savant théologien flamand, naquit à Béringhen, le 3 octobre 1651 ; il lit ses études à Liège et à Louvain. Il se donna à la théologie et fut d’abord partisan des casuistes relâchés, qu’il attaqua plus tard violemment. Ordonné prêtre en 1681, il devint professeur de théologie au collège d’Adrien VI à Louvain, puis au séminaire de Malines, en 1686. Humbert de Précipiano, archevêque de Malines, sachant ses relations avec les disciples de Jansénius et spécialement avec Quesnel, le renvoya du séminaire en 1690. Revenu à Louvain, il prit part aux contestations provoquées par Steyaërt, dont il fut l’adversaire acharné ; par lettres de cachet, il fut banni en 1704, de tous les États de Philippe V. Il revint à Louvain, en 1706, lorsque le pays passa sous la domination de l’empereur Charles. Il fut nommé en 1709, principal du Collège du Faucon, emploi qu’il occupa jusqu’à sa mort, le 29 novembre 1720.

Opstraët fut l’oracle des jansénistes de Hollande, et la plupart de ses écrits sont consacrés à la défense des thèses jansénistes et gallicanes. Parmi ses ouvrages, on doit citer : Dissertatio theologica de conversione peccatoris, in-4° et in-12, Louvain, 1687. L’ouvrage a été traduit librement, en français, par l’abbé de Natte, sous le titre d’Idée de la conversion du pécheur, in-12, 1731 ; une autre édition française parut en 1732. en 2 vol. in-12, avec un Traité de la confiance chrétienne. — Dissertatio theologica de praxi adininistrandi sacramentum pœnitentix, in-12, Louvain, 1692 contre Steyaërt — Doctrina de laborioso baptismo, asserla ex sacris Scripturis, conciliis, sanctis Patrïbus et theologis, in-12, Louvain, 1692 et 1696, contre le même Steyaërt, avec un Appendix ad doctrinam de laborioso baptismo, in-12, Louvain, 1696 et 1697. — r.ocus concilii Tridentini vindicatus adversus Martinum Steyaërt. — Via arda cseli et via lata domini Steyaërt eversa, in-12, 1696. — Responsio pro responsione brevi adversus confutationem responsionis brevis pro Stei/aërt, 1696. — Ecclesia I.eodiensis summo pontifici Innocentio XII supplicans pro suo seminario, et doctrinaux patrum collegii Anglicani Socielatis Jesu Leodii denunlians, in-4°, Liège et in-12, Rouen, 1699-1701 : la première dénonciation est datée du 24 août 1699 et la dernière, la xvii°, du 21 juillet 1701. - - Doctrina de admiitislrando sacramento psenitentise, collectis tum eminentissimorum cardinalium, tum illustrissimorum episcoporum dissertationibus, institutionibus et decreiis, in-4°, Louvain, 1701, Rouen, 1704. — Clericus Belga clericum roma-