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O’LEARY — OLIER


vier 1802. Célèbre comme prédicateur, écrivain et controversiste, il a publié de nombreux ouvrages, qui se distinguent par la profondeur de la doctrine, par la tolérance avec laquelle il traite ses adversaires et par l’attachement à l’Église romaine. Mais son zèle exagéré pour la religion a été la cause qu’il admit trop vite des personnes au catholicisme et qu’il s’exposa inconsciemment au danger d’hétérodoxie. Parmi les nombeux ouvrages dus à la plume de O’Leary, citons : 1. A défense of the diuinity of Christ and the immorlalily of the soûl ; — 2. Logaltg asserled or the Test Oath vindicaled, s. 1., 1777 ; — 3. An address to the catholic people of Ireland concerning the appréhendée french invasion, Cork, 1779 ; —4. Three adresses tothe Whitebogs, s. 1. et s. d. (vers 1787) ; — 5. Sermon in behalf of the french refugees, prononcé à Londres le 8 mars 1797 et publié dans Monthlg review, t. xxiii, 1797, p. 119 ; — 6. Funeral sermon on pope Pius VI, prononcé à Londres, le 16 novembre 1799, devant le cardinal Erskine, de nombreux évêques, un grand nombre de nobles anglais et quelques aristocrates français exilés ; ce sermon a été imprimé dans Monthlg review, t. xxxii, 1800, p. 97. — 7. Address to the Lords spiritual and temporal of Greal Britain, Londres, 1800 : splendide défense du clergé catholique et des ordres religieux, prononcée au Parlement ; — 8. Tracts and sermons of O’Leary, Londres, 1781 ; cet ouvrage contient tous les tracts et les sermons de O’Leary, publiés jusqu’en 1781 ; — 9. Essay on toleration ; — 10. A replg to John Wesleg, dans Freeman’s Journal, 1786.

Jean de Ratisbonne Klein, Appendix ad Bibliothecam scriplorum capuccinorum, Rome, 1852, p. 14 ; England, Life of Reu. Arthur O’Leary, Cork, 1822 ; Froude, The English in Ireland in the eighteenth century. Life and limes of Henry Grattan, Londres, 1832-1846 ; Monthly revieiu, t. xxiii, 1797, p. 119, t. xxxii, 1800, p. 97 ; M. B. Buckley, Life of Reo. Arthur O’Leary, Dublin, 1868 ; Historical and archeolo g ical journal, Cork, septembre 1892 ; E. O’Leary, O’Leary Arthur, dans The catholic encyclopedia, t. xi, NewYork, 1911, p. 240 ; O’Leary (Arluro), dans Ënciclopedia universal ilustrada europeo-americana, Barcelone, t. xxxix, p. 991.

A. Teetært.


OLIER JeanJacques, ecclésiastique français, fondateur de la Compagnie de Saint-Sulpice (16081657). I. Vie. II. Œuvres. III. Doctrine.

I. Vie.

Il naquit le samedi 20 septembre 1608, à Paris, rue du roi de Sicile sur la paroisse Saint-Paul. Baptisé le même jour sous le nom de Jean, il fut vers sa dizième année, appelé JeanJacques dans la famille, en souvenir de son plus jeune frère, mort en bas âge ; usurpation de nom qu’il approuva lui-même en prenant à la confirmation le nom de Jacques. Sa famille était originaire de Chartres, mais, depuis le premier tiers du xvie siècle, plusieurs membres s’étaient fixés à Paris, en qualité de maîtres des requêtes et de conseillers au Parlement. Son père Jacques Qlier, seigneur de Verneuil, maître des requêtes, grand audiencier de France, s’était uni en 1599 à Marie Dolu, d’une famille noble du Berry.

L’enfant n’avait que 9 ans (1617) quand son père fut nommé intendant à Lyon. Ce fut au Collège de la Trinité, tenu par les jésuites, qu’il fit ses études classiques. En 1622, saint François de Sales, de passage à Lyon, le bénit et dissipa les craintes de la mère effrayée des saillies vives et impétueuses de son caractère qui lui semblaient s’allier difficilement avec l’état ecclésiastique, où on l’avait engagé par la tonsure et par des bénéfices : le prieuré de Saint-Georges de Bazainville, et le prieuré de la Trinité de Clisson. « Dieu prépare, lui dit-il, en ce bon enfant un grand serviteur à son Église. » De retour à Paris en 1624, il continua ses études au Collège d’Harcourt

où, durant les deux années réglementaires, il suivit les cours de philosophie sous deux célèbres professeurs, Pierre Padet et Jacques de Chevreuil. Il fut reçu maître ès-arts le 18 juillet 1627. Alors il s’inscrivit à la faculté de théologie, où, pendant trois années, il fut à l’école de maîtres éminents tels que André Duval, Pierre Leclerc, Nicolas Isambert, Jacques Hennequin, Jacques Lescot et Alphonse Lemoine. La « tentative » qu’il soutint dans les premiers jours de janvier 1630, terminait la série d’examens qui lui donnaient le titre de bachelier en théologie.

Ces trois années de sérieuses études théologiques lui préparèrent un solide fondement auquel il put rattacher plus tard les voies mystiques apprises dans les auteurs spirituels ou par ses propres expériences.

Durant ces études, s’il n’y eut pas dans sa vie d’écarts graves, il n’avait pas toutefois le souci de sa perfection. En février 1629, étant allé à la foire Saint-Germain avec deux de ses amis, étudiants ecclésiastiques, une sainte veuve inconnue de lui, Marie Rousseau, leur reprocha de se laisser entraîner aux divertissements et vanités du siècle. « Hélas 1 ajoutât-elle, que vous me donnez de peine ! il y a longtemps que je prie pour votre conversion. » Ce premier avertissement l’impressionna vivement, mais ne fut pas de nature à le jeter corps perdu dans la voie de la perfection. D’autres interventions semblables devaient bientôt suivre pour le livrer tout entier à la grâce.

Les règlements de la faculté imposant après le baccalauréat une relâche de deux ans avant d’être admis à suivre les cours de licence, il utilisa cette trêve scolaire pour un voyage et un séjour à Rome, avec la pensée d’y étudier la langue hébraïque. A peine arrivé, une maladie des yeux empêcha toute étude. Les remèdes humains s’étant montrés sans effet, il résolut de se rendre à Lorette pour demander sa guérison. Là, dans le sanctuaire de Notre-Dame, il reçut le coup décisif de la grâce qui le jeta désormais tout entier dans le chemin de la sainteté.

La mort de son père, qu’il apprit à son retour à Rome, le ramena à Paris. Les années 1631-1632 se passent dans les pratiques les plus audacieuses, souvent héroïques, du zèle et de la charité surtout envers les pauvres. Il reçoit le sacerdoce le 21 mai 1633. Saint Vincent de Paul, qui était alors son directeur, seconde les désirs d’apostolat qui le dévorent. Sa première mission fut, en Auvergne, la contrée aux environs de son abbaye de Pébrac. Il s’y prépare à Saint-Lazare par une fervente retraite, durant laquelle il fut favorisé de deux apparitions de la Mère Agnès, prieure des dominicaines de Langeac, qui avait reçu de la sainte Vierge la charge de prier pour l’abbé de Pébrac. A peine eut-il commencé sa mission à Pébrac (1634), que la réputation de sainteté de la prieure de Langeac lui fit désirer de la voir et de s’entretenir avec elle.

Dans la première entrevue il reconnut en elle la sainte visiteuse de sa retraite à Saint-Lazare et leurs deux âmes furent étroitement unies en Dieu, Les années 1636-1637 furent marquées par une seconde mission en Auvergne. En 1638-1639 le champ d’action fut la Bretagne, les environs de son prieuré de Clisson : tout près, se trouvait un monastère de l’ordre de Fontevrault, appelé la Régrippière, dont le relâchement était un scandale pour la contrée. Il le ramena à l’observance régulière et à la ferveur. Ces cinq années passées dans les missions lui avaient été ménagées par la Providence pour qu’il se rendît compte, avant la fondation des séminaires, du besoin que les peuples avaient de bons prêtres.

Mais pour devenir l’instrument de l’œuvre à laquelle