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OLAH — O’LEARY

couronnait Maximilien. Il mourut à Tyrnau le 14 janvier 1568.

Erudit et lettré, Nicolas Olah avait composé un certain nombre d’ouvrages qui ne furent pas tous publiés de son vivant. Mentionnons, à titre de curiosité, un Processus universalis, traité d’alchimie publié sous le pseudonyme de Nicolaus Melchior, dans le Musœum hermcticum imprimé à Francfort en 1525. Plus important est-il comme historien de la Hongrie : durant son séjour à Bruxelles, il avait composé une description de la Hongrie et une esquisse de l’histoire d’Attila. C’est ce dernier travail, Attila sive de iniliis Atilani per Pannonias imperii, qui vit d’abord le jour, à Bâlc, en 1568, puis dans les Rerum Hungaricarum décades de Bonfinius ; l’autre, Hungaria sive de originibus gentis, regni Hungariæ situ, habilu algue opportunitatibus, parut seulement dans l’Apparalus ad historiam Hungariæ de Matthias Bel, Prcsbourg, 1735, avec l’Atlila et un Compendarium suæ œlalis chro-. nicon ; édition séparée des deux ouvrages : Nicolai Olahi metropolitw Strigoniensis Hungaria et Attila, Vienne, 1763. On a publié, en 1876, dans les Monumenta Hungariæ hislorica, I" sect., t. xxv, le Codex epistolaris de notre auteur, comprenant les lettres reçues et expédiées par lui entre 1526 et 1538, cette correspondance est du plus vif intérêt. Mais c’est surtout le réformateur ecclésiastique qu’il conviendrait d’étudier. A ce point de vue la collection du P. C. Peterfy, S. J., rendra les plus grands services : Sacra concilia Ecclesiæ romano-catholicæ in regno Hungariæ celebrala, t. ii, Presbourg, 1742, p. 1-184. Outre les diverses actions judiciaires entreprises pour la réforme des monastères et des collégiales, outre la description des divers synodes célébrés par Nicolas Olah, on y trouvera un volumineux exposé de la doctrine chrétienne composé par le primat : Calholicæ ac christianæ religionis præcipua quædam capita de sacramentis, fide et operibus, de Ecclesia, de ulraque jusiiftcatione ac aliis, ibid., p. 45-127. L’exposé se limite aux questions que venait de soulever la controverse protestante, mais, dans son vigoureux raccourci, il donne une image très exacte des positions dogmatiques et disciplinaires prises par l’Église catholique ; on dirait d’une première édition du Catéchisme du concile de Trente. — On trouvera également, dans le recueil mentionné, la bulle adressée à N. Olah par Pie IV, l’autorisant à permettre dans sa province ecclésiastique la communion sub utraque à des conditions nettement définies ; de même le décret de l’empereur-roi Ferdinand I er réglant l’exercice de cette concession, décret à la rédaction duquel l’archevêque de Gran dut avoir quelque part. On sait que la concession du calice aux laïques fut, bientôt après, retirée par le pape Pie V.

Notices littéraires dans M. Bel, Hungaria nova, t. i, Vienne, 1735, p. 472 sq. ; N. Muszka, S. J., Séries palatinorum regni Hungariæ, Tyrnau, 1752 ; reproduite presque textuellement dans A. Horânyi, Memoria Hungarorum et provincialium scriptis editis nolorum, t. ii, Vienne, 1776, p. 694-705 ; pour les dates de l’épiscopat, Eubel, Hierarcbia catholica Medii JEvi, t. iii, Munich, 1910.

É. Amann.

OLAVIDÉ Pablo Antonio José, comte de Pilos (1725-1803), homme d’État et économiste, naquit à Lima, en 1725 ; il fut auditeur de la province de Lima et se dévoua au bien public, lors du tremblement de terre qui détruisit la plus grande partie de la ville, le 29 octobre 1746. Accusé de dilapidation et d’impiété, pour avoir simultanément fait ériger une église et un théâtre, il fut appelé à Madrid. Après des aventures romanesques, qui aboutirent à son mariage avec dona Isabella de los Rios, veuve opulente, il s’abandonna à la vie de plaisir et fit d’habiles spéculations commerciales, qui lui valurent une grande célébrité. Il travailla à l’expulsion des jésuites en 1767, et devint intendant des quatre provinces de l’Andalousie. Dans cette fonction, il enrichit le pays qui l’honora comme son bienfaiteur, mais ses railleries et ses attaques contre les pratiques de la religion catholique le firent soupçonner d’hérésie ; il fut enfermé dans les prisons du Saint-Office, en 1776, jugé le 21 novembre 1778 et condamné ; en 1780, il put s’échapper d’Espagne et se réfugia en France, où il fut accueilli comme un martyr de l’intolérance, et célébré par les poètes. Il se retira à Toulouse, puis à Paris, et, durant la Révolution, vécut sur les bords de la Loire. Il retourna plus tard en Andalousie, où il mourut en 1803. Revenu à la religion de son enfance, il entreprit d’en faire l’apologie tout en racontant sa propre histoire, dans un écrit qui eut un très grand succès en Espagne : El Evangelio en trionfo, 1798. Cet écrit a pour but de défendre la religion catholique contre l’incrédulité ; il eut de nombreuses éditions et fut traduit en français par Buynaud des Echelles, 4 vol. in-8°, Lyon, 1805, et 3 vol. in-8°, Lyon, 1821, sous le titre : Triomphe de l’évangile ou Mémoires d’un homme du monde, revenu des erreurs du philosophisme moderne.

Michaud, Biographie universelle, t. xxxi, p. 222-224 ; Hoefer, Nouvelle biographie générale, t. xxxviii, col. 588-591 ; Quérard, La France littéraire, t. vi, p. 478 ; Feller-Weiss, Biographie universelle, t. vi, 1849, p. 278 ; J.-F. Bourgoing, Tableau de l’Espagne moderne, 4e édit., Paris, 1807, t. i, p. 376-387, t. ii, p. 407 ; t. iii, p. 83-84 ; t. iv, p. 150, 385, 408 ; L’Ami de la Religion du 6 février 1822 t. xxx, p. 385-390 et du 15 juin, t. xxxii, p. 145-148.

J. Carreyre.

OLDOINI Augustin, de la Compagnie de Jésus (1612-1683). — Né à la Spezzia, il entra au noviciat en février 1628, prononça ses vœux à Naples où il professa quelque temps ; après avoir séjourné à Borne, il passa à Pérouse où il composa la plupart de ses ouvrages ; il mourut à Pérouse le 23 mai 1683. — Son œuvre littéraire est surtout d’ordre philologique et historique. Le théologien doit connaître ceux de ses ouvrages qui se rattachent à l’histoire des papes dont Oldoini s’était fait une spécialité : Necrologium pontificum ac pseudo-pontifteum romanorum, Borne, 1671 ; Athenœum romanum in quo pontificum et cardinalium scripta exponuntur, Pérouse, 1676 ; mais surtout la réédition, avec de nombreuses notes supplémentaires, de l’ouvrage capital de Ciaconi, O. P., Vitæ et res gestæ pontificum romanorum ; les deux infolios de Ciaconi, parus à Borne en 1630, deviennent ainsi 4 énormes in-folios, Borne, 1677. — G. Meuschen a publié en 1731, dans Ccremonialia eleelionis PP. B.R., Francfort, un Catalogus eorum qui de romanis pontificibus scripserunt, extrait de V Athenœum romanum.

Hoefer, Nouvelle biographie générale, t. xxxviii ; Sommervogel, Bibl. de la Comp. de Jésus, t. v, col. 1880.

É. Amann.

O’LEARY Arthur, capucin irlandais (17291802). — Né à Fanlobbus, près de Dunmanway (comté de Cork), en Irlande, en 1729, il prit l’habit des capucins à Saint-Malo en France, où il fit ses études et où il fut ordonné prêtre. Pendant la Guerre de sept ans, il fut chapelain des prisonniers de guerre irlandais, détenus en France. En 1771, il retourna en Irlande, où il s’adonna au ministère des âmes. Accusé, en 1789, de trahison envers ses compatriotes (ce que de sérieux historiens contestent cependant), le P. Arthur quitta sa patrie et s’établit à Londres, où il exerça, ’jusqu’à sa mort, les fonctions de chapelain de l’ambassade espagnole. Il fréquenta assez assidûment Burke, Sheridan, Fox, Fitzwilliam et d’autres grands personnages à tendances libérales. Il mourut à Londres le 8 jan T. — XI

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