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NESTORIUS, ŒUVRES

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2. Inventaire de ces rbliqviji.

Il a clé dressé avec beaucoup de soin pa^-’. Loofs, Nestoriana. Die

Fragmente des Neslorius gesammelt, iinlersucht uiul herausgegeben, Halle, 1905, qui restera longtemps [’ouvrage classique en la matière, a condition de le compléter au fur et à mesure des nouvelles découvertes. Nous adopterons son classement avec une légère interversion.

<n Lettres. — l.oofs en compte 1(5, dont 14 sont considérées comme absolument authentiques ; sur ce nombre. 10 paraissent complètes ; mais il faut ajouter le n. 12 (une dizaine de lignes dans Loofs, p. 197), qui est tout au long dans la Colleclio Casinensis, n. 209, .1. C. (>., i, 4, p. 150-153 ; pour le n. 15, considéré par Loofs comme très douteux, E. Schwartz a donné de bonnes raisons pour l’authenticité : Die Gegenunathematismen, p. 28, n. 2. Enfin Nau revendique l’authenticité du n. 10, Lettre de N. aux Conslantinopolitains, et, semble-t-il, sur bonnes preuves. Voir Le livre d’Héraclide, appendice, p. 370-377.

b) Sermons. — — Un petit nombre, une douzaine tout au plus, sont conservés in extenso ou à peu près ; en grec les quatre qui se sont abrités sous le nom de Jean Chrysostome (faire état de la publication de Nau, ci-dessus, col. 80) ; en latin les neuf (en réalité huit comme Loofs le démontre) qu’a traduits Marius Mercator. Mais il subsiste des fragments plus ou moins considérables de trois douzaines d’autres. Loofs a su résister à la tentation, à laquelle avait au xviie siècle succombé Garnier, de reconstituer à l’aide de ces fragments des sermons complets ; il s’est contenté de les ordonner suivant les indications fournies par les réfutations cyrilliennes et les Actes d’Éphèse.

c) Traités, —a. Nous —nous sommes déjà « expliqué sur les Contre-analliématismes, douze propositions très brèves qui s’opposent aux douze anathématismes publiés par saint Cyrille à l’automne de 430. Le texte n’est conservé que dans la Colleclio palatina, à la suite de l’ouvrage de Marius Mercator ; l’inauthenticité nous en paraît solidement démontrée par E. Schwartz. Die Genenanathematismen des Neslorius. dans les Sil : ungsberichle de l’Académie de Munich, 1922. Autant faut-il en dire de douze contre-anathématismes syriaques, tout à fait différents des précédents, Loofs, op. cit., p. 102, texte latin d’après Assémani, dans Loofs, p. 220-223.

b. Le Théopaschite. — Le traducteur syriaque du Livre d’Héraclide signale, comme analogue au traité qu’il traduit, deux autres ouvrages de Nestorius qui demandent à être lus avant ce dernier : le Théopasqitos (qu’il écrit Théopastiqos) et la Tragédie. Nau, Le livre d’Héraclide, p. 3. — De son côté, dans l’ouvrage contre Jean le grammairien (conservé en une traduction syriaque encore inédite), Sévère d’Antioche cite à plusieurs reprises des phrases de Nestorius empruntées à un dialogue intitulé « Contre les théopaschites ou les cyrilliens », où un orthodoxe (c’est-à-dire un partisan des deux natures) est aux prises avec un théopaschite (c’est-à-dire un partisan de la doctrine cyrillienne). Les mêmes citations, sous le même litre, dans une Catena Patrum en syriaque contenant de nombreux extraits de Nestorius et recouvrant en partie des fragments conservés par ailleurs. Voir Loofs, p. 71, 82, et les textes groupés, p. 208-211. C’est la seule connaissance que nous ayons de cet ouvrage de Nestorius ; peut-être conviendrait-il de le rapprocher du petit dialogue cyrillien : AiàXeÇtç 7îpoç NeoTÔpiov, ôti 0£otoxoç r) àyîa TOxpŒvoç xal où yptCTTÔTOxoç. P. G., t. lxxvi, col. 249-256.

c. La Tragédie. — Quand il rédigeait vers 448 ses mémoires sur les événements de 431-135, auxquels il donnait le titre suggestif de Tragédie, le comte Irénée, voir t. vii, col. 2533, l’ami fidèle de Nestorius, avait

déjà entre les mains des mémoires’personnels de l’archevêque déposé sur le même sujet. Voir Synodicon casinense, n. 80, dans A. C. U., i, 4, p. 25. Test imonium quod Irenœus postlit in opère suo, quod Tragœdiam nominavit, ex Nestorti diclis in libro de histcria el ivtiologia eorum] quai ad Ephesum pertinent. Ces derniers mots (la parenthèse est une conjecture de Schwartz) sont-ils le titre exact des mémoires de Nestorius, ou un sous-titre indiquant leur contenu’.’Ils se rencontrent, en tout cas, avec un titre donné par Sévère d’Antioche et qui se traduirait en grec : 17-Epl tcov év Tyj x<xt’"Eçeaov auvôSw Ysvofiivtov xai tîjç aÏTtaç TÎjç CTUvayoïjayjç aùxrjv. C’est à ce même livre qu’Évagre a fait quelques emprunts, II. E., I, vu (ci-dessus, col. 77), sans le désigner par un titre, mais en le caractérisant comme l’histoire du concile d’Éphèse et de ses suites immédiates. Le traducteur du Livre d’Héraclide et le catalogue d’Ébedjésus mentionnent comme traduite en syriaque, une Tragœdia (Liber tragœdiœ) qui ne peut être autre chose que lesdits mémoires de Nestorius. Ces derniers portaient-ils, comme ceux du comte Irénée, le titre de Tragédie, ou ce titre ne sera-t-il pas passé par confusion de ceuxci à ceux-là ? La question nous paraît encore ouverte. Les fragments sont rassemblés dans Loofs, op. cit., p. 203-208 ; à quoi, selon les conjectures de F. Nau, il conviendrait sans doute d’ajouter six fragments qui se lisent dans l’histoire de Barhadbesabba. Cf. P. O., t. ix, fasc. 5, p. 6C9.

d. Le livre d’Héraclide. — Évagre, nous l’avons dit, connaissait en dehors de la Tragédie, un autre livre de Nestorius « en forme de dialogue », qui développait les questions traitées dans celle-ci, discutait les actes du concile d’Éphèse et s’étendait jusqu’à l’exil dans l’Oasis. Ce ne peut être, selon toute vraisemblance, que le Liber Heraclidis mentionné par Ébedjésus et qui a été récemment publié en syriaque par P. Bedjan, Paris-Leipzig, 1910, traduit en français par F. Nau, Le livre d’Héraclide de Damas, Paris, 1910, en anglais par G. R. Driver et Léonard Hodgson, The Bazaar of Heracleides newly translaled from^the Syriac, Oxford, 1925. Antérieurement d’ailleurs à sa publication intégrale, le livre, venu en la possession de J. F. Betbune-Baker, avait été abondamment utilisé par celui-ci dans Neslorius and his leaching, Cambridge, 1908. Ce dernier ouvrage donnait, en une traduction anglaise que dom H. Connolly a plus tard avouée sienne (cf. Journal of theol. studies, 1926, t. xxvii, p. 200), un tiers environ du fameux traité.

On se demande pourquoi la nouvelle traduction anglaise a conservé le titre de Bazar qui repose sur une fausse interprétation du mot syriaque Tegourlà, lequel signifie à la fois « étude ou traité », et « commerce ». Il est beaucoup plus indiqué de prendre tout simplement le mot d’Ébedjésus : Le livre d’Héraclide. Ce titre est à la vérité singulier. Qui est ce mystérieux Héraclide ? Ce nom est-il celui du destinataire (l’Égyptien dont parle Évagre) ? Un pseudonyme inventé soit par Nestorius lui-même, soit par quelque adhérent pour prévenir la destruction du livre ? C’est le premier problème que pose ce mystérieux ouvrage ; ce n’est pas le seul, ni le plus difficile.

Tel qu’il se présente, le livre se divise en trois grandes parties : d’abord une introduction philosophico-théologique sur les diverses hérésies, avec insistance particulière sur les erreurs christologiques et spécialement sur les diverses formes de monophysisme. Nau, p. 1-88. Suit un commentaire des actes du concile d’Éphèse qui forme de beaucoup la partie la plus considérable de l’ouvrage. Nau, p. 88-259. S’attachant pas à pas aux procès-verbaux qu’il a certainement en main, l’auteur commence par discuter la question de la convocation irrégulière du