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NESTORIUS, ŒUVRES

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été traduits en.syriaque En définitive de l’œuvre de Nestorius il n’existe plus que des débris. Les uns se rencontreront chez des partisans de l’archevêque déchu, d’autres, et ceux-ci beaucoup plus fragmentaires, chez les adversaires suil de la première heure, soil des âges suivants. Sur ce dépouillement, voir l.oofs. Nestoriana, p. 1-85.

1. Où les rencontrer : 1 Dès le début de la querelle nestorienne, saint Cyrille, après avoir recherché dans l’œuvre à lui connue de l’archevêque de Constantinople les passages jugés par lui dangereux, les a rassemblés et réfutés : surtout dans les Adversus Nestorii blasphemias contradictionum libri V, P. G., t. lxxvi, col. 9-247 (et mieux dans l’édition toute récente de E. Schwarlz, dans les Acta conciliorum œcumenicorum [= A. C. O.]. i, 1, 6, 1928, p. 1-106) ; mais aussi dans le De recta jide ad Theodosium, P. G., ibid., col. 1133-1200 ; A. C. O., i, 1, 1, 1927, p. 4272 : dans l’Epistola X ad clericos suos, P. G., t. lxxvii, col. 64-69 ; A. C. O., ibid., p. 110-112 ; dans VApologia ado. Orientales, P. G., t. i.xxvi, col. 316-385 ; A. C. O., i, 1, 7. Athen., n.24. ; dans VApologia adv. Theodoretum, P. < ;.. ibid., col. 385-452 ; A. C. O., i, 1, 6, p. 107146 ; dans VEpisl. XL ad Acacium Melit., P. G., t. lxxvii, col. 181-201 ; A. C. O., i, 1, 4, p. 20-31 ; en fin dans le Dialogus cum Nestorio, P. G., t. lxxvi, col. 249-256.

La contribution que fournit Marins Mercator est plus importante encore. Voir ci-dessus, t. ix, col. 2481. II convient dorénavant de n’utiliser plus Marius Mercalor que dans l’édition de E. Schwartz, A. C. O., i, 5, 1924-1926 (ou tout au plus dans l’édition de Baluze ; s’interdire, en fait de texte, l’usage de Garnier). Comme nous l’avons indiqué précédemment, le nouvel éditeur a montré que dans la Colleclio Palatina, compilée à l’époque de la querelle des Trois chapitres, l’œuvre propre de Mercator n’occupe qu’une partie relativement minime, commençant avec le Commonilorium adv. hwresim Pelagii, et se terminant par le Commonitorium super nomine Cœlestii, édit. citée, p. ">-70. Dans cet ensemble où est traitée la question pélagienne aussi bien que la question nestorienne, les numéros suivants nous intéressent : n. 19-21, cinq sermons de Nestorius précédés d’une petite préface, p. 28-46 ; n. 25, la lettre de Nestorius à Cyrille, Injurias quidem, p. 46-49 ; n. 29, les excerpta faits par Cyrille dans divers livres et traités de Nestorius, p. 55-G0 ; n. 30-34, quatre sermons (ou extraits de sermons) de Nestorius sur la question pélagienne, précédés eux aussi d’une petite préface, p. 60-65 ; n. 35, la lettre de Nestorius au pape Célestin, Noli segre /erre, p. 65. Donc, en tout, deux lettres au complet, neuf sermons plus ou moins complets, et de nombreux extraits en grande partie identiques à ceux déjà fournis par Cyrille. Nous avons dit ailleurs que, d’accord avec E. Schwartz, nous considérions tout ce qui suit dans la Palatina comme étranger à l’œuvre de Mercator, et en particulier les Cyrilli et Nestorii capitula cum collectoris disputatione, ibid., n. 37, p 71-84, où le collecteur, après avoir mis en parallèle chacun des douze anathématismes cyrilliens et un soi-disant contre-analhématisme de Nestorius, exprime l’opinion « du catholique ». Resterait, il est vrai, la question de l’authenticité des contre-anathemalismes nestoriens ; mais nous la croyons définitivement tranchée par la négative, comme l’a montré E. Schwartz, Die Gegenanathemalismen des Nestorius, dans les Sitzu.ngsberich.te de Munich, 1922.

Les procès-verbaux du concile d’Éphèsc et les pièces annexes fournissent également un certain nombre de citations de Nestorius. Voir ci-dessous, col. 113.

On en dira autant des écrits polémiques de Cassien, De incarnatione Christi libri Vil, P. I.., t. i., col. 9 272, et mieux dans le Corpus de Vienne, t. xvii, p. 235-391, et de l’auteur anonyme du Conflictus Arnobii catholici et Serapionis de Deo trino et uno, P. L., t. lui, col. 239-320, qui tous deux semblent mettre en œuvre des matériaux fournis par les archives pontificales romaines.

Chose intéressante à signaler, le renouveau des querelles christologiques au vie siècle ne semble pas avoir alimenté la controverse de beaucoup de textes inédits. Ni Léonce de Byzancc, ni Justinien dans leurs réfutations de Nestorius n’apportent rien qui n’ait été déjà cité plusieurs fois. Par contre, les luttes monothélites du viie siècle ont attiré sur le vieil archevêque un regain d’attention. Pour discréditer le monénergisme, les catholiques n’ont rien trouvé de mieux que d’en attribuer à Nestorius la première expression ! De là un certain nombre de textes nestoriens, authentiques ou faux, qui furent versés aux débats du concile de Latran de 643 (voir art.MARTiNl er, t. x, col. 189), et d’autres dont il est fait état dans la Doctrina Palrum de incarnatione Verbi. Cf. édit. F. Diekamp, p. 304-305.

Les monophysites, dans leur lutte contre le concile de Chalcédoine, ont été amenés à parler fréquemment de Nestorius, puisqu’ils accusaient le « concile maudit » d’avoir adopté les doctrines mêmes de l’hérésiarque, l’n dépouillement minutieux des manuscrits duBritish Muséum a permis à F.Loofs de relever, dans les œuvres de la littérature syriaque, un nombre relativement considérable de citations nestoriennes dont plusieurs inédites. Nestor., p. 70-85. Nul doute qu’une connaissance plus complète de cette littérature n’enrichisse quelque jour cet inventaire, comme aussi le dépouillement de la littérature arménienne. Cf. W. Lùdtke, Armenische, Nestoriana, dans Zeilschrift fur Kirchengeschichte, 1908, t. xxix, p. 385-387 ; cf. aussi ibid., 1909, t. xxx, p. 363.

Jusqu’en ces toutes dernières années, la littérature de l’Église nestorienne n’avait apporté que de très maigres contributions à la connaissance de son docteur éponyme. Mais la publication presque simultanée de l’Histoire des Pères, ci-dessus, col. 78, et surtout du Livre d’Héraclide vient de jeter un jour tout nouveau sur l’affaire nestorienne.

Il convient enfin de rappeler que des œuvres authentiques de Nestorius peuvent se cacher sous d’autres noms que le sien, celui de saint Jean Chrysostome par exemple, ou d’autres docteurs dont la doctrine présente avec la sienne, du point de vue dyophysite, quelques affinités. Mais il serait dangereux de se laisser guider, en ces problèmes d’identification, par les seules données de la critique interne. La phraséologie christologique, dite nestorienne, est loin d’être spéciale à l’archevêque de Constantinople. C’est pourquoi les historiens n’ont pas admis certaines identifications faites par P. Batifïol, Sermons de Nestorius, dans Revue biblique, 1900, p. 329-353, qui proposait de restituer à Nestorius trois homélies du faux Athanase, une du faux Hippolyte, trois du faux Amphilochius, trente-huit du soi-disant Basile de Séleucie, sept du faux Chrysostome. Pour que de telles restitutions puissent se faire accepter, il faut que, dans les textes soupçonnés d’être nestoriens, se retrouvent des fragments appréciables et caractéristiques connus par ailleurs comme venant de Nestorius. C’est ainsi que F. Loofs a pu identifier un sermon sur le sacerdoce du Christ, porté au compte de Jean Chrysostome, P. G., t. lxiv, col. 480-492 ; de son côté, F. Nau a publié, en appendice au Livre d’Héraclide, trois homélies sur les tentations du Christ, soi-disant chrysostomiennes et dont F. l.oofs avait vainement cherché le texte complet. Cf. Nestoriana, p. 146 sq. De nouvelles trouvailles pourront s’ajouter à celles-ci.