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OBERNDORFER — OBERRAUCH


fesseur ordinaire, préfet des écoles, enfin conseiller ecclésiastique du même évêché. Bien que son nom figure encore, par erreur, dans VAddresskalendar, publié à Erlangen en 1768, et dans celui de 1769, il faut maintenir avec H. Hurter, qu’il mourut, jeune encore, le 18 septembre 1765.

Ses fonctions l’amenèrent à traiter de la méthode théologique, et à défendre d’abord, contre les docteurs protestants d’Allemagne, J. Urucker, Wolf, Gottscheid et Jean-Ernest Schubert, le procédé dialectique usité en philosophie et en théologie scolastique. Dans les dix dernières années de son enseignement, prévenu par ses propres apologies contre les excès de la méthode déductive, il s’efforça de concilier dans ses ouvrages la scolastique et la théologie positive. N’était cette orientation heureuse qu’il tenta de donner à l’enseignement théologique dans les écoles épiscopales de son pays, il faut bien avouer que les réalisations qu’il en présenta ne méritent guère de sortir de l’oubli. Voici les principaux ouvrages sortis de sa plume féconde : De carilalis inilio, dissertation théologique sur la qualité de la contrition nécessaire pour l’absolution sacramentelle, in-4°, publié à Ratisbonne en 1754 ; De usu formée conditionalse, in-4°, édité à Freising en 1752, réédité en.1757. Ce sont là deux fragments de son cours de théologie morale en son monastère. De son enseignement de la logique au séminaire de Freising, sont sortis deux opuscules polémiques : Scholse catholicorum tum philosophia, tum theologia propter suum quant in docendo usurpant dialecticam, nota pedanlismi, contra heterodoxos… vindicatæ, Freising, 1754. L’auteur avait adjoint à son apologie de la dialectique des spécimens d’argumentations soutenues par ses élèves au séminaire de Freising. Il poussa sa pointe dans ses Vindicise continualse, quibus J. Bruckeri duo asserta, unum quo S. Gregorium M. melioris philosophiee ruinam, alterum quo Lulherum reformatée philosophiee ducem scribit, Jalsa ostenduntur, Freising, 1757. Dans les années suivantes, prémisses de son cours de dogmatique, Oberndorfer donna : Resolutiones ex psychologia et theologia naturali, Freising, 1758, in-4° ; De sacramento ordinis, 1759, réédité en 1761. En 1760, il étudie les trois premiers lieux théologiques : l’Écriture, la Tradition et l’Église, et il en fait un juste volume : Brevis apparalus eruditionis, Vienne, 1760 ; en 1762, il se constitue une liste des meilleurs théologiens à consulter, et il la fait imprimer sous ce titre : Systema theologico-dogmalico-hislorico-crilicum, Freising, in-8°. Ces deux opuscules marquaient l’intention du jeune professeur d’adjoindre à la rigueur du raisonnement une sérieuse information positive ; ils venaient à leur heure compléter logiquement son bagage méthodologique. Ce juste équilibre faisait bien augurer de son enseignement magistral, lequel pourtant ne nous apporte qu’une déception de plus, en ce siècle de décadence théologique. Il se fixa en douze vol. in-8°, publiés à Freising, sous le titre : Theologia dogmatico-hislorico-scolastica ad usum episcopalis lyceei Frisingensis ; les cinq permiers tomes seuls furent édités par l’auteur, dans les années 1762 à 1765, avec la même régularitéqu’ilavait misejusque-là dans ses publications. Le premier tome contenait une mise au point des idées de l’auteur sur les fontes Iheologiæ ; les sept derniers volumes de la collection parurent d’après ses notes, mais par les soins de son collègue, dom Anselme Zacherl, de 1768 à 1780, à Freising. Tout ce qu’on peut dire en faveur de ce traité, c’est que le s prérogatives du souverain pontificat y sont vigoureuse_ ment affirmées, et entre autres l’infaillibilité du pape

Jôcher-Rotermund, Ge/e/ir/en-Lexi’con, t. v, 1816, col. 893 ; Meusel, Lexicon, t. x, p. 150 ; H. Hurter, Nomenclator, 3’édit., t. v, col. 29.

P. SÉJOURNÉ.

    1. OBERRAUCH Antoine-Nicolas##


OBERRAUCH Antoine-Nicolas, frère mineur (1728-1808), plus universellement connu sous son nom de religion Héracmen, fut un adversaire acharné delà secte des illuminés et jouit d’un grand prestige, tant comme moraliste et canoniste que comme directeur spirituel. Né au Sarnthal, dans le Tyrol, en 1728, il fit ses études à Innsbruck, où il étonna, en 1750, les franciscains par ses brillantes réponses. Il entra, la même année, chez les frères mineurs, dans le couvent de Kaltern, sur les invitations répétées des religieux de cet ordre et fut ordonné prêtre, en 1753. Il enseigna la philosophie à Innsbruck, Fussen et Botzen et le droit canonique à Halle et à Innsbruck. Ilfutégalement, dans cette dernière ville, professeur de théologie morale et de droit canonique depuis 1766 jusqu’en 1782. Il exerça, à plusieurs reprises, dans l’ordre, les fonctions de définiteur et, depuis 1781, il fut le confesseur de l’archiduchesse Isabelle qui résidait à Innsbruck. Le P. Héraclien fut surtout recherché comme directeur d’âmes. Il mourut à Schwaz, le 22 octobre 1808, à l’âge de 80 ans.

Malgré les nombreuses occupations qu’entraînaient le professorat et la direction des âmes, Oberrauch trouva encore les loisirs pour publier de nombreux ouvrages. Parmi eux, les Inslilutiones justitiee christianse vel Theologia moralis, occupent certainement une place d’honneur. Cet ouvrage, en 4 volumes, parut à Innsbruck en 1774 et 1775. Il fut mis à l’Index en 1796, parce que plusieurs assertions ne furent pas interprétées par tout le monde dans un sens catholique, comme le déclara le cardinal Borgia sur la demande des évêques allemands. Une nouvelle édition, intitulée : Theologia moralis, en huit volumes, parue à Bamberg et Nuremberg, en 1791-1798, resta sans critiques. La première édition de ce travail fut fortement critiquée et violemment attaquée dans la Noua bibliolheca ecclesiastica de Klilpfel, 1. 1, Fribourg, 1775, p. 168 sq. Oberrauch répondit non moins sévèrement et se défendit dans : Vindicise Iheologiæ moralis contra recensentem Friburgensem, Innsbruck, 1776.

Un autre ouvrage capital d’Oberrauch est : Theon und Amyntas, oder Gespràche ùber Religion und Gerechtigkeit, 4 volumes, Innsbruck, 1786-1788. Cet ouvrage attaque surtout l’indifférentisme et le scepticisme ; il attira à son auteur la haine et le courroux de la secte des illuminés, qui essayèrent, à plusieurs reprises, de le faire partir d’Innsbruck. Toutes leurs tentatives furent vaines ; le prestige d’Oberrauch l’emporta sur les ignobles accusations de ses adversaires. L’influence exercée par Oberrauch autour de lui était si grande, qu’il réussit, après la mort de Joseph II, à réintroduire les séminaires épiscopaux à la place des séminaires généraux, institués par l’empereur. Quelques thèses défendues dans Theon und Amyntas, furent attaquées par la revue : Krilik ùber gewisse Kriliker, t. viii, Augsbourg, 1794, p. 89 sq. et 337 sq. La réponse d’Oberrauch ne se fit point attendre ; elle porte comme titre : Vom Stande der Vernichtung an die Herren Kriliker zu Augsburg, s. 1., 1794.

En dehors de ces deux grands ouvrages, Oberrauch a composé encore un certain nombre de traités de moindre importance. Citons parmi eux : De eligendo vitse statu tractalus, 1800 ; De conlrilione, 1794 ; Anleitung zur christlichen Vollkommenheil, 1800 ; De passione Jesu Christi, 1800 ; Der heilige Kreuzweg, 1800 ; Das allerwichtigste und einzig Nothwendige, 1801, … tous publiés à Innsbruck, Dans tous ces ouvrages, l’auteur combat principalement l’indifférence religieuse de ses contemporains.

Th. Nelk, Herkulan Oberrauch, Eine merkwUrdtge Lebensgeschichte, 2’édit., Munich, 1834 ; Wurzbach, Biographisches Lexikon des Kaiserlums Œsterreich, t. xx, Vienne, 1869, p. 462 sq. ; A. Esser, art. Oberrauch, dans Ktrchenlexikon,