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NOTIONS (DANS LA THINITK) — NOTKKH LABEO


directement à la nature, puisqu’il s’agit d’expliquer, selon les deux modes de procession, que l’intelligence et la volonté marquent en Dieu, la communication de la nature divine au Fils et à l’Esprit ; et indirectement à la personne, car cette communication est faite de personne à personne. La nature est ici le princ pe par lequel (quo) est communiquée la divinité ; la personne est le principe qui (quod) communique. Remarquons encore une fois qu’à cette conception de notre intelligence ne répondent que deux réalités : la réalité absolue qui est l’essence divine ; la réalité relative qui est la personne, ibid., a. 4 et 5.

On consultera les commentaires des auteurs sur la Somme théologique, I a, q. xxxii, a. 2-4 ; q. xli.

A. Michel.

    1. NOTKER DE SAINT-GALL##


NOTKER DE SAINT-GALL. — Ce nom a

été porté par un certain nombre de moines de Saint-GalJ, qui ont été parfois confondus. Comme plusieurs intéressent au moins indirectement la théologie et son histoire, il convient de les recenser avec l’indication de leurs ouvrages.

    1. NOTKER LE BÈGUE (le bienheureux)##


1. NOTKER LE BÈGUE (le bienheureux), (840912), entré de bonne heure au monastère, y remplit les fonctions de bibliothécaire et d’hôtelier ; il fut aussi chargé de l’enseignement et forma des disciples qui lui firent honneur, entre autres, Salomon III, évêque de Constance en 890, et son frère Waldoqui fut évêque de Freising de 884 à 906. — Poète, Notker a composé un certain nombre de Séquences, P. L., t. cxxxi, col. 1003-1026 (et mieux dans Analecta hijmnica, t. lui, 1911), les premières, semble-t-il, qui aient, été mises en circulation ; des Hymnes en l’honneur de saint Etienne, P. L., t. lxxxvii, col. 5862 (et mieux dans Mon. Germ. hisl., Poetse. lai., 1. 1 v a, p. 337-339), sans compter quelques vers d’inspiration plus profane (voir E. Dummler, St. Gallische Denkmale, p. 225-229 ; du même, Mon. Germ. hist., Poet. lai., t. H, p. 474-475). — Historien et chroniqueur, notre moine a continué le Breviarium Erchanberti, arrêté en 827, jusqu’au couronnement de Charles Je Gros en 881, Mon. Germ. hist., Script., t. ii, p. 329-330 ; on a montré également par preuves solides qu’il est l’auteur de la fameuse histoire de Charlemagne dite « du moine de Saint-Gall », dont la valeur critique est plus que faible, mais qui a joué un rôle considérable dans le développement de la « geste » du grand empereur, texte dans P. L., t. xcvni, col. 1371 sq., et dans Mon. Germ. hisl., Script., t. ii, p. 726 ; la démonstration de l’appartenance à Notker a été faite par E. Zeppelin, dans Schriften des Vereins fur Geschichle des Bodensees, t. xix, 1890, p. 33-47, et par Zeumer dans Historischen Aufsâlzen dem An.denken an Georg Waitz gewidmet, p. 97-118 ; enfin, à son propre témoignage, Notker avait travaillé à une vie de saint Gall, dont il ne reste que d’assez médiocres fragments, édités dans H. Canisius, Lecliones anliquæ, t. v, p. 790-792 (P. L., t. lxxxvii, col. 69-72), et dans Weidmann, Gesch. der Bibliothek von St. Gallen, 1841, p. 482 sq. ; P. von Winterfeld a démontré l’exactitude de leur attribution à Notker et en a classé avec bonheur les diverses parties. Cf. Neues Archiv der Gesell. fur altère deutsche Geschichtskunde, t. xxvii, p. 744 sq., t. xxviii, p. 63 sq. Cette œuvre était rédigée en vers et en prose, comme le montrent les fragments conservés, et comme en témoigne l’incipit : Nolherus de vita S. Galli ad eundem Hartmannum per modum dialogi III libri prosaice metrieeque métro vario atque pulcherrimo. Plus important du point de vue ecclésiastique est le remaniement qu’a fait Notker du martyrologe d’Adon, édité par Canisius, op. cit., t. xi, p. 761 sq. (P. L., t. cxxxi, col. 1029-1164) ; le texte conservé est d’ailleurs incomplet, il manque du 13 au 18 juin, du 2 au 6 juillet, du

19 BU 27 août et toute la fin de l’année à partir du 27 octobre. Sur les caractéristiques, voir H. Quentin, Les martyrologes historiques, 1908, p. 679 sq. — Professeur, Notker a rédigé à l’usage de son ancien élève Salomon un aide-mémoire sur les principaux auteurs ecclésiastiques, Notatio de illustribus viris qui ex intenlione sacras scripluras exponebant aul ex occasione quasdam sententias divinie auctorilatis explanabant, texte publié d’abord par Pez, Thésaurus anecdol., t. I a, p. 1-14 (= P. L„ t. cxxxi, col. 993-1001) puis par Dummler, Dca Formelbuch des Bischofs Salomo III. von Konslanz, Leipzig, 1857, p. 64-78. C’est un traité de patrologieen miniature, fort intéressant en ce qu’il précise l’état des connaissances patristiques de l’époque carolingienne. Le recueil cité de Dummler contient également un certain nombre de lettres qui émanent de Notker, n. 29, 42, 44, 45, 47, 48 (et aussi dans Mon. Germ. hisl., Leg., sect. v, Formulée = n. 28, 41, 43, 44, 46, 47). — Les historiens de la musique se réfèrent volontiers à une lettre de Notker à un moine nommé Lantbert sur la valeur des diverses lettres de l’alphabet comme signes rythmiques et mélodiques. P. L., t. lxxxvii, col. 37 ; Dummler, St. Gallische Denkmale, p. 223. Sigebert de Gembloux attribue même à « l’abbé Notger » un livre de musicis nolis et symphoniarum modis, ut possit quivis videre et intelligere quomodo différant a se intervalla symphoniarum (De script, eccl., n. 108, P. L., t. clx, col. 571) ; ce livre, quoi qu’on en ait dit, semble perdu.

Ce très bref résumé montre combien fut grande l’activité de Notker, combien heureuse son influence. Il mourut le 6 avril 912 et ne tarda pas à être considéré comme saint ; son culte qui s’était perpétué à Saint-Gall, a été finalement approuvé par Léon X.

Tout l’essentiel est dans l’excellente notice de M. Manitun dans Gesch. der lateinischen Lileratar des M. A., t. i, Munich, 1911, § 48, p. 35 1-367 ; dans l’article de Mcyer von Knonau, de la Prot. Realencyclopâdie, t. xiv, 1904, et dans les notes de celui-ci au Casus SanctiGalli (voir ci-dessous) ; mais la vieille notice de Mabillon, Acl. sanct. O. S. B., t. vii, p. Il (= P. L., t. cxxxi, col. 983-994), reste toujours à consulter, comme aussi celle de dom Ceillier, Hisl. générale des auteurs sacrés et ecclésiastiques, t. xix, p. 500519 (2e édit., t. xii, p. 763-8).

2. NOTKER LE MÉDECIN.

La chronique de Saint-Gall, connue sous le nom de Casus Sancti-Galli, qui est une source importante pour la connaissance de Notker le Bègue, donne aussi d’abondants détails sur un autre Notker qui vivait quelque soixante ans plus tard et qu’elle appelle d’ordinaire le médecin. Ce moine, qui remplit diverses fonctions dans le couvent, cellerier en 956, hôtelier en 965, avait été surnommé Piperis gronum (grain de poivre), pro severitate disciplinarum. La chronique le loue comme docteur, peintre et médecin ; et lui attribue quelques pièces de vers qui se sont partiellement conservées : l’hymne de saint Otmar, Rector eeterni metuende sæculi ; l’hymne pour une vierge non martyre, Hymnum beatæ virgini, P. L., t. lxxxvii, col. 49-50, 48 ; d’autres poésies pour fêter la réception du souverain. Ce Notker était l’oncle d’un autre moine du même nom qui devint abbé de 971 à 975. Tous deux moururent la même année 975.

Tout l’essentiel est dans les notes mises par Meyer von Knonau à son édition des Casus SanctiGalli publiée dans les Mitlheilungen zur vaterlàndischen Geschichte herausg. vom hist. Verein in St. Gallen, fasc. 15 et 16, Saint-Gall, 1877. Je ne vois pas que Manitius fasse mention de ce Notker.

    1. NOTKER LABEO (à la grosse lèvre) dit##


3. NOTKER LABEO (à la grosse lèvre) dit, aussi NOTKER LE TEUTON IQUE, est de la génération suivante. Né en Thurgovie vers 950, il a été