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NOAILLES (LOUIS-ANTOINE DE,


Explications des maximes des saints, à la suite duquel est ladite constitution du pape, in-4°, Paris, 1699. Entre temps, avait paru un Traité de l’origine et de la perfection de la religion chrétienne, imprim ; par ordre de L. Antoine de Nouilles, évêque de Chûlons, in-12, Châlons, 1696.

Noailles intervint directement dans les polémiques jansénistes, par son Instruction pastorale portant condamnation du livre intitulé : Exposition de la foi touchant la grâce et la prédestination, in-4°, 1696. Noailles condamne, dans cet écrit, plusieurs propositions comme respectivement fausses, téméraires, scandaleuses, impies et hérétiques, et comme renouvelant la doctrine des cinq propositions de Jansénius ; il recommande de ne plus accuser personne de jansénisme, à moins qu’on ne soit convaincu d’avoir enseigné, de vive voix ou par écrit, quelqu’une des propositions condamnées, conformément à l’arrêt du Conseil du 13 octobre 1668 (Journal des savants du 12 nov. 1696, p. 433-435 de l’édit. in-4°). Cet écrit équivoque inaugura les déboires de Noailles et provoqua le fameux Problème ecclésiastique, proposé à M. l’abbé Boileau de l’archevêché : A qui l’on doit croire de Messire Louis Antoine de Noailles, évêque de Châlons, en 1695, ou de Messire Louis Antoine de Noailles archevêque de Paris en 1696 ? Dans cette courte brochure de 24 pages, on opposait l’évêque de Châlons, approuvant les Réflexions morales de Quesnel, à l’archevêque de Paris, censurant l’Exposition de la foi de Martin de Barcos. Les éternelles variations de Noailles se manifestaient déjà dans le premier écrit de l’archevêque de Paris (voir l’art. Quesnelltsme).

A partir de 1703, toutes les instructions pastorales et les ordonnances de Noailles ont pour objet les polémiques jansénistes, dans lesquelles l’archevêque de Paris se montra toujours favorable à Quesnel. On peut citer, parmi les principales : l’Ordonnance du 22 février 1703, portant condamnation d’un écrit intitulé : Cas de conscience proposé par un professeur de province, touchant un ecclésiastique qui est sous sa conduite et résolu par plusieurs docteurs de la faculté de théologie de Paris, in-4°, Paris, 1703. Cet écrit approuvait le silence respectueux, au sujet des propositions de Jansénius (voir Albert Le Roy, La France et Rome de 1700 à 1715, p. 93-116, et art. Quesnellisme ) ; Ordonnancedu 28avril 17Il portant défense de lire les ordonnances et mandements de MM. les évêques deLuçon, La Rochelle et Gap, 1711 ; une longue Relation des différends entre M. le cardinal de Noailles et les évêques de Luçon, La Rochelle et Gap, avec un recueil d’écrits sur ce sujet et sur ce qui s’est passé entre Son Éminence et les jésuites, in-8°, Paris, 1712, raconte en détail les incidents survenus entre l’archevêque de Paris et les trois évêques ; Mandement du 28 septembre 1713 portant condamnation du Nouveau Testament en français, confirme une ordonnance du 15 septembre 1702, qui condamnait estte traduction, publiée à Trévoux en 1792, par Richard Simon.

Le 8 septembre 1713 parut la bulle Unigeniius qui condamnait le livre des Réflexions morales de Quesnel ; désormais tous les écrits de Noailles se rapportent, plus ou moins directement, à cette fameuse constitution qui a soulevé tant de controverses, durant toute la première moitié du xviii° siècle. On peut citer : Lettre pastorale et mandement du 25 février 17 14 ; Acte d’appel du 3 avril 1717 et un nouvel Acte d’appel du 3 octobre 1718 pour la publication de l’appel qu’il a interjeté des Lettres du pape Clément XI du 8 septembre 1718. Pour justifier son appel, Noailles publia une longue Instruction pastorale du 14 janvier 1719 au clergé de son diocèse sur la constitution Unigeniius, in-4°, Paris, 1719. Cette instruction fut condamnée

par un décret du Saint-Office du 3 août 1719, lequel fut condamné par un arrêt du Parlement du 6 septembre 1719. Le 18 mars 1720, Noailles envoya à ses curés une lettre circulaire, avec des remarques, pour les engager à accepter un accommodement. La lettre circulaire fut suivie par un Mandement du 2 août 1720, pour la publication de l’acceptation de la bulle Unigenitus suivant les explications approuvées par un grand nombre d’évêques de France, in-4°, Paris, 1720 ; mais Noailles ne fut pas suivi par ses curés et lui même d’ailleurs ne publia son acceptation de la bulle qu’avec des restrictions qui furent jugées insuffisantes. On ne put jamais arrachera Noailles une acceptation pure et simple, en sorte que le diocèse de Paris continua à rester très divisé, à la suite de son archevêque, dont les écrits contradictoires ne permettent pas de découvrir la vraie pensée.

Noailles publia, en 1725, un Mandement à l’occasion du miracle, opéré dans la paroisse de Sainte-Mar guérite, le 31 mai, jour du Saint-Sacrement. En 1727, Noailles publia une autre instruction pastorale sur deux écrits intitulés : Dissertation sur la validité des ordinations des Anglais, 1722, et Défense de la Dissertation sur la validité des ordinations des Anglais, 1726, in-4°, Paris, 1727 (Journal des savants de 1728, p. 225-232 de l’édit. in-4°, et Journal de Trévoux, de nov. 1727, p. 2123-2125).

Outre ces ouvrages imprimés, il existe encore de très nombreux manuscrits dans diverses bibliothèques. Ce sont, en général, des lettres particulières, des projets ou des observations faites par le cardinal lui-même ou par des théologiens : leur objet est toujours la constitution Unigeniius. Les principaux se trouvent à la Bibliothèque nationale : mss. fr. n° 69496953, 10 505-10 509, 10 602, 10 605, 10 615, 13 91513 917, 17 748, 20 973, 23 209-23 229. L’éditeur des Œuvres de Fénelon, édit. de Versailles, a recueilli de nombreuses lettres de Noailles et des documents relatifs à ce cardinal, particulièrement au tome ii, p. 420-463, 467-554, et au tome viii, p. 8-107, 113115, 148-165.

Michaud, Biographie universelle, t. xxx, p. 617-619 ; Hœfer, Nouvelle biographie générale, t. xxxviii, col. 132138 ; Chaudon et Delandine, Dictionnaire historique, critique et bibliographique, édit. de 1822, t. xx, p. 338-341 ; Chaumeil, Biographie des personnages remarquables de ut Haute-Auvergne, 2e édit., Saint-Flour, 1867, in-8°, p. 196198 ; Nécrologe des plus célèbres défenseurs et confesseurs de la vérité au XVIII’siècle, I" partie, 1760, p. 132-134 ; Dictionnaire historique des auteurs ecclésiastiques, t. iii, Lyon, 1707, 4 vol. in-8°, p. 232-233 ; Barrai, Dictionnaire historique, littéraire et critique, 4 t. en 6 vol. in-8°, t. iii, Avignon, 1758-1762, p. 675-682 ; Ladvocat, Dictionnaire historique et littéraire portatif, t. ii, Paris, 1777, 3 vol. in-S°, p. 421-423 ; Encyclopédie théologique de Migne, Dictionnaire des hérésies, t. ii, col. 710-718 ; V. d’Avenel, Les évêques et archevêques de Paris depuis saint Denys jusqu’à nos jours, t. i, Paris, 1878, 2 vol. in-S ii, p. 381-135 ; Barthélémy, Le cardinal de Noailles, évêque de Cluilons, archevêque de Paris, d’après sa correspondance inédite, Paris, 1886, in-8° ; Albert Le Roy, La France et Rome de 1700 à 1715, Paris, 1892, in-8°, donne de nombreux renseignements sur Noailles et suit de très près les documents toujours.fort partiaux fournis par le Journal de l’abbé Dorsanne, secrétaire de Noailles, 2 vol., in-4° et 6 vol. in-12 ; il faut encore citer tous les écrits qui racontent l’histoire ecclésiastique du xvrne siècle, en particulier les Mémoires de Saint-Simon, les Mémoires clu-onologiques d’Avrigny, les diverses Histoires de Port-Royal, les Anecdotes sur la Constitution « Unigenitus de Villefore, l’Histoire de Thuiller et de Latîtau ; Gazier, Histoire générale du mouvement janséniste des origines jusqu’à nos jours, t. i, Paris, 1922, 2 vol. in-8°, p. 218-225, 234-238, 261-270, 273-275 ; Kirchenlexicon, t. ix, col. 106-41 1. Les Annales de P « Unigenitus », rédigées par Ledran, aux archives du ministère des Alîaires étrangères ; Rome, Mémoires et documents, t. xli-lxvi, montrent le rôle de Noailles dans les polémiques jansénistes, ainsi