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NIL L’ASCÈTE

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col. 095-712. Émigré d’Asie Mineure, Albianus se retira au désert de Nitrie en passant par Jérusalem et finit ses jours parmi les moines de ce bienheureux évoque Léontius, commémoré par Socrates, Hist. ecc,

t. VI, c. xvii, et par Sozomène, Hist. ecc, t. VI, c. xxxiv ; l. VIII, c. xx ; Tillemont, Mémoires, t. xiv, p. 215-218. Éditée à Paris, en 1639 avec une version latine par le P. Poussines, VOratio fut redonnée par Allatius à la fin de son édition des lettres. —

2. Le De monachorum præslantia, P. G., t. lxxxi, col. 1061-1094, compare, à la louange de la première, la vie monastique menée dans le désert à celle qui est possible dans les monastères urbains. Degenhart, op. cit., p. 93-95. — 3. Le De monastica exercitatione, appelé ordinairement l’Ascétique, publié à Venise, en 1557, par François Ginus, réimprimé en 1574 avec les œuvres de saint Éphrem, reproduit à Paris en 1575, dans la Bibliothèque des Pères, a été emprunté par Migne à Suarezius, P. G., t. lxxix, col. 720-809. Ce traité, qui donne une idée fort pessimiste du monachisme contemporain, se divise de lui-même en trois sections traitant respectivement de l’idée du monachisme ou de" la philosophie chrétienne (c. i-xx), des obligations monastiques (c. xx-xli) et de l’initiation préalable à la vie monastique. Schiwietz voit dans les premiers chapitres une refonte postérieure, pour cela seul que leur teneur ne cadre pas avec l’état connu du monachisme oriental au ve siècle. Das Morgent andische Mônchtum, t. ii, p. 59. Degenhart, op. cit., p. 10 sq., et Heusi, op. cit., p. 50 sq., sont, à juste titre, d’une opinion contraire. La nature des devoirs décrits, comme le ton général du traité, dénoncent un auteur d’âge mûr. Cet écrit étant par ailleurs plus court que celui Ad Magnam daté de 426 ou 427 qu’il semble inspirer, il en faut placer la composition vers 425. Saint Nil y a utilisé vingt-cinq passages de ses lettres plus anciennes. — 4. Le De voluntaria paupertate ad Magnam diaconissam Ancyræ, P. G., t. lxxix, col. 967-1060, que saint Nil nous aide lui-même à dater, col. 968 C et 997 A, développe, sous un jour moins noir, le thème du traité précédent. Degenhart, op. cit., p. 100 sq. 172 sq. — 5. Le De magistris et discipulis est une petite considération sur lemonachisme, adressée au maître des novices et aux novices dans le style des sentences. Il a été édité en grec et en latin par le P. van den Ven dans les Mélanges Gode/roid Kurth, Liège, 1908, t. ii, p. 7381. — 6. On a de saint Nil, au témoignage de Nicéphore Calliste, des chapitres ou sentences, Hist. ecc, t. XIV, c. liv. Photius en connaît plus de cent, Bibliotheca, cod. cci. Tout de même, Saint Maxime le Confesseur donne, sous le nom de Nil, des sentences tirées des Capita parœnelica, P. G., t. xci, col. 725 ; t. lxxix, col. 1252, n. 28. Par ailleurs, on cite sous le nom de Nil nombre de sentences qui, niliennes par le fond et la forme, ont été tirées plus tard de ses écrits. Citons les Sententiæ abducentes hominem, qui comptent dans Migne 98 numéros, P. G., t. lxxix, col. 1239-1250, et comprenaient dans les éditions antérieures 135 numéros. L’éditeur en a exclu les n. 98121 parce que tirés de l’écrit Ad Magnam et les n. 122-135 fournis par le De monachorum præslanlia. Fessler-Jungmann, Instit. patrol., t. n b, p. 116 sq. L’Institutio ad monachos n’offre pas de numérotation.

P. G., t. lxxix, col. 1235-1240. Les Capita parœnetica, P. G., t. lxxix, col. 1249-1254, comprenant 139 sentences et 8 aphorismes sans numérotation, sont authentiques, à l’exception des 25 premiers numéros qui forment un alphabet gnomique à restituer à Évagre le Pontique. A. Elter, Gnomica, 1, Sexti Pythagorici, Clitarchi, Evagrii Ponlici sententiæ, Leipzig, 1892. Krumbacher énumère plusieurs manuscrits à alphabet gnomique sous le nom de saint Nil numérotés Athos

1583, n. 10 ; Athos 2798 ; Athos 3230, fol. 178. Geschichte der byzantinischen Litteratur, Leipzig, 1897, p. 718-720. Trois autres recueils de sentences, mis autrefois sous le nom de Nil avant de passer dans les œuvres d’Évagre, peuvent lui être restitués, P. G., t. xl, col. 1263-1270.

4° Œuvres niliennes perdues. — L’histoire littéraire connaît certains écrits de saint Nil qui ne sont pas venus jusqu’à nous. Ce sont : Un Traité sur la Pénitence que saint Nil doit avoir envoyé au diacre Polychronius, dans une lettre, Epist., iii, 11, col. 373, dont on ne peut suspecter l’authenticité, Heusi, op. cit., p. 76 sq., encore que les extraits qu’elle nous livre de cet ouvrage rappellent par trop un traité similaire de saint Jean Chrysostome, De compunctione, P. G., t. xlvii, col. 393. — 2. Deux Chaînes témoignent en faveur de l’existence d’un commentaire nilien sur le Cantique des Cantiques. Celle de Procope de Gaza ne fait pas moins de 61 emprunts à Nil, P. G., t. lxxxvii, 2° part., col. 1545-1754. Zahn, Forschungen zur Gesch. des neutestamentl. Kanons und der altkirchl. Lileratur ; Erlangen, 1883, t. ii, p. 247. Le grand nombre de citations empruntées à Nil laisse penser à l’existence, au temps de Procope, d’un commentaire nilien dont l’authenticité est assez démontrée par l’identité de processus exégétique entre les citations susdites et les passages similaires des lettres. La Chaîne des Trois Pères de Psellos est un témoignage moins précieux, puisque Psellos néglige de citer le nom de ces Pères. P. G., t. cxxii, col. 537-586. Le docteur A. Souié, après la visite des bibliothèques et l’étude de 18 manuscrits, annonce qu’il a pu reconstituer le commentaire nilien du Cantique des Cantiques, De Nili monachi commentario in Cant. Cant. restituendo, dans Biblica, Rome, 1921, p. 45-52 ; il en donne d’ores et déjà un spécimen, O Kommentaru Nila mona/ia(† 430) Pjesmi nad Pjesmana, Zagreb, 1925, p. 18-22, et annonce qu’il publiera intégralement sa reconstitution dans les Monumenta biblica et ecclesiastica de Rome quand les circonstances le permettront ibid., p. 16. Par ailleurs la chaîne exégétique de Nicétas fait six emprunts à saint Nil. Mai, Scriptorum veterum nova collectio, Rome, 1837, t. ix, p. 626-722. R. Devreesse signale d’autres scolies de saint Nil qui devraient être étudiées pour une édition critique des lettres niliennes, Chaînes exégétiques grecques dans le Dictionnaire de la Bible, supplément, 1. 1, Paris, 1928, col. 1113, 1133, 1159, 1160, 1172, 1190, 1202, 1222. Nil serait, en exégèse, étroitement dépendant d’Origène. W. Riedel, Die Auslegung des Hohenliedes in der jiïdischen Ge meinde und der griechischen Kirche, Leipzig, 1898, p. 75. Au vrai, il est le tout premier à dévoiler sa méthode, Epist., ii, 223, col. 316 CD-31 7 A. — 3. Anastase le Sinaïte donne l’extrait d’un écrit de Nil sous le titre : Nili ex iis quæ scripsit ad Eucarpium monachum, Quæslio 3, P. G., t. lxxxix, col. 357. Or nous avons parmi les correspondants de Nil un certain Pionius dont le père, appelé Eucarpius, était un ami intime du moine d’Ancyre. Epist., iii, 31, col. 385-388.

— 4. Photius, Bibliotheca, codex cclxxvi, et Migne, P. G., t. lxxix, col. 1489-1502, donnent de longs passages des sermons de saint Nil, deux sur Pâques et trois sur l’Ascension. Mais la personnalité de l’auteur n’est pas tellement déterminée qu’il ne puisse s’agir d’un autre Nil prédicateur. Il semble même que le Nil du codex photien cclxxvi doive être distingué de notre Nil du codex cci — 5 Nicéphore Calliste fait mention d’un traité nilien Adversus gentiles dont il n’y a pas d’autre mention. Hist. ecc, t. XIV,

c. LIV.

5° Œuvres inaulhentiques. — Certains ouvrages, signalés comme l’œuvre de Nil, doivent lui être refusés comme apocryphes. Ce sont : 1. Le recueil des Sep-