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NIEREMBERG (JEAN^ — NIGER (ANTOINE)


seu de viclrice misericordia Deiparæ patrocinantis hominibus, in-fol., Anvers, 1658. Le Theopoliticus, in-4°, Anvers, 1641, rentre dans un genre un peu spécial, comme l’indique le sous-titre : Breuis illucidalio et rationale divinorum operum alque providentiel humanorum. Disserlantur prxcipua quæsita circa divinam providenliam et très cardines publicie rei pie administrante digeruntur.

Mais le P. Nieremberg a été surtout connu par ses innombrables opuscules et ouvrages de théologie ascétique et mystique. Sa vogue a été très grande au xviiie siècle, où beaucoup de ses productions ont été traduites en une demi-douzaine de langues, y compris l’arabe (à l’intention des maronites)..Cette vogue a persévéré jusqu’au xixe siècle, qui a vu rééditer ou réadapter plusieurs de ses œuvres. C’est dire qu’elles n’étaient pas sans mérite.

Nieremberg a lui-même rassemblé les nombreux ouvrages sortis de sa plume féconde en 3 gros volumes in-folio : Obras spirituelles y filosoficas, Madrid, 1651.

— En dehors de quoi, il demeure encore : De arte voluntatis librisex, in quibus platonicx, stoicx et christianx disciplinai medulla digeritur, in-8°, Lyon, 1631 ; Paris, 1639 ; traducl. française par Louis Videl, Paris, 1657 (L’art de conduire la volonté). — Doctrinte asceticæ sive spiritualium institutionum pandectie, in-fol., Lyon, 1643 ; in-4°, Cologne, 1664 ; et en 6 petits vol. in-8°, Augsbourg, 1756. De ces titres il ne faudrait pas conclure que notre auteur s’occupe exclusivement d’ascétique. Les traités proprement mystiques abondent dans son œuvre. Citons : De adoratione in spirilu et verilale libri quatuor, in quibus lotius spiritualis vilx, imitationis Christi et theologicx myslicæ nucleus eruitur, in-8°, Anvers, 1631, nombreuses éditions subséquentes ; trad. allemande, 1717 ; anglaise, 1673 et 1871 ; française par L. Videl, en 1650, sous le titre : L’esprit du christianisme ; italienne en 1662 et une autre en 1671 ; polonaise en 1663. — Et encore De la hermosura de Dios y su amabilidad, por las inftnilas perfecciones (tel ser divino (De la beauté de Dieu et de son amabilité), in-4°, Madrid, 1641 ; Prodigio del amor divino, in-4°, Madrid, 1641 ; Aprecio y estima de la divina gracia (le prix de la grâce), Madrid, 1638, qui a été remanié par J. Scheeben au xixe siècle sous le titre : Die II errlichkeilen der gôttlichen Gnade, Fribourg-en-B., 1862. Après la mort de Nieremberg on a encore publié une Hieromelissa bibliotheca, de doctrina Evangelii imitatione Christi et perfectione spiriluali expriscis Patribus et doctoribus, in-folio, Lyon, 1659.

A quoi l’on ajoutera divers écrits hagiographiques, à savoir : une Vida del glorioso Patriarca S. Ignacio, in-8°, Madrid, 1631 ; une vie d’un Père martyrisé au Japon, le P. Marcel-François Mastrilli, S. J., in-4°, Madrid, 1640 ; plusieurs vies de saints insérées dans le Flos sanctorum de Ribadeneira ; une traduction de Y Imitation de J.-C. qui a eu d’innombrables éditions en Espagne, en France et en Belgique. ;

Une notice sur la vie de P. Nieremberg figure en tête le la Hieromelissa bibliotheca ; utilisée dans N. Antonio, Bibliotheca hispana nova, t. i, p. 686-688 ; Moréri, édit. de 1759, t. vii, p. 1037 ; Sommervogel, Bibliothèque de la Compagnie de Jésus, t. v, col. 1725-1766 ; Hurler, Nomenclator, 3e édit., t. iii, col. 959-961.

É. Amann.
    1. NIDER ou NIEDER##


NIDER ou NIEDER. Voir Nyder Jean.

1. NIGER ou NIGRI est le nom latin du dominicain allemand Pierre-Georges Schwartz qui mourut à Bude vers 1481. Il avait étudié à Montpellier, à Salamanque où il était entré en contact avec les juifs, à Fribourg-en-Brisgauel à Ingolstadt où il perfectionna ses connaissances hébraïques et devint ba chelier formé. En 1474, se trouvant à Ratisbonne, pendant les fêtes de Pâques, il soutint à la demande de l’évêque contre les rabbins une dispute qui dura sept jours, où il eut l’avantage. Nigri en acquit une grande notoriété. Il écrivit là-dessus, quinze mois plus tard, en 1475, un livre intitulé Traclalus contra perfidos judxos de condilionibus veri Messiee scilicet Christi vel uncti, rarissime incunable, le premier, sinon dans le monde, du moins en Allemagne, à comporter des caractères hébraïques. L’auteur en avait surveillé lui-même l’exécution à Essling. Le livre fut réimprimé à Nuremberg, en 1497. Pierre Nigri en édita aussi la même année, à Essling, une version libre en langue allemande : Der Stem Meschiah. Le roi de Hongrie et de Bohême, Matthias Corvin, voulut confier à Nigri la direction des écoles de Bude. C’est là que Nigri rédigea son principal ouvrage théologique, le Clypeus Ihomislarum in quoscumque adversos… liber aculissimarum quæstionum super artem veteris Aristotelis… Venise, 1482. réimprimé en 1504. Ce bouclier du thomisme prétend défendre le thomisme non seulement en théologie, mais en philosophie naturelle. Cependant, il se maintient dans le genre de la scolastique de cette époque, au niveau de la logique formelle et de l’étude des prédicaments. Tout au plus, ajoute-t-il quelques problèmes de psychologie ou quelques éléments d’une théorie de la connaissance : intellect agent et intellect patient, différence entre l’intelligence et la volonté, relations des puissances et de l’âme. Ses ennemis sont les scotistesou bien les nominalistes qu’il appelle aussi terministes et même « conceptistes ». « C’est, dit-il, l’opinion de ceux qu’on appelle conceptistes que l’universel est un concept de l’esprit, et donc ils doivent dire que l’universel est toujours un accident. » Fol. 56 r°. La querelle des anciens et des modernes est surtout pour lui celle des thomistes et des nominalistes, qui et moderni dicuntur, fol. llr°. La nature de la logique, fol. 29-40, l’intéresse davantage que la théologie. Cependant il donne des renseignements intéressants sur les deux grands groupes qui s’affrontent : d’un côté ses adversaires, Duns Scot, François Mayron, Pierre d’Auriol, Pierre d’Aquilée, Guillaume d’Occam, Grégoire de Rimini, Antoine André et deux autres que sans lui nous ignorerions, Jean Catalan et Landulf ; de l’autre côté ceux qui représentent pour lui le thomisme, Albert le Grand, Hervé de Nédellec, Pierre de La Palud, Capréolus, Jean de Naples et un autre dont il nous révèle l’existence, Guillaume de Maricalm. Nigri est aussi une source intéressante pour l’étude des albertistes de Cologne, comme Heymeric de Campo. Il les avait rencontrés personnellement à Cologne et était renseigné sur leurs vains débats pour opposer, grâce à des différences de nuances, Albert le Grand et Thomas d’Aquin.

Prantl, Geschichle der I^gik im Abendlande, Leipzig, 1870 et 1927, t. iv, p. 221-223 ; Morgott, dans Kirchenlexikon, t. ix, col. 388-394 ; Sigism.Ferrarius, De rébus hungaricaprovincial O. P., Vienne, 1837, t. m c, p. 149 sq ; Touron, Histoire des hommes illustres de l’ordre des frères prêcheurs, t. iii, p. 523-529 ; Quétif-Echard, Scriptores ordinis precdicatorum, t. i, col/ 1016-1018 ; Hain, Repertorium bibliographicum, 1. 1, p. 506-507 ; Hurter, Nomenclator, 3e édit., t. H, col. 1010.

M. -M. GoRCE.

    1. NIGER Antoine##


2. NIGER Antoine, frère mineur de l’Observance. Appelé aussi Antoine Aretinus ou de Ncri ou Nereus. Il doit avoir vécu pendant la première moitié du xv siècle. Il est confondu quelquefois avec Ange Reatinus ou de Neri, et quelques auteurs distinguent Antoine Aretinus d’Antoine Niger et en font deux personnages différents, alors que ce n’est qu’un seul et même personnage (cf. L. Wadding, Scriptores ordinis minorum, 2e édit., Rome, 1906, p. 20, 24, 29, et Sbaralea, Supplementum, t. ii, p. 90). D’autres le