Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 11.1.djvu/327

Cette page n’a pas encore été corrigée

639

NICOLE (PIERRE’G40

avaient publié le 31 octobre 1661, un second mandement qui annulait les prescriptions du premier, mais le cardinal de Retz, ayant donné sa démission, et son successeur P. de Marca étant mort avant même d’avoir pris possession de son siège, le 29 juin 1662, le chapitre de Notre-Dame publia, le 30 juin, le siège étant vacant, un troisième mandement, qui prescrivait la signature du Formulaire. Ce fut l’occasion de l’écrit qui parut le 8 juillet 1662, sous le titre : Nullités et abus du troisième mandement pour la signature du Formulaire, publie à Paris le 2 juillet. Œuvres d’Arnauld, t. xxi, p. 459-482. Avec Arnauld, Nicole composa la Deuxième lettre de M. l’évêque d’Angers au roi, 1662, datée du 24 juillet, et la Lettre de M. l’évalue d’Angers à M. le nonce, 1662. Avec Arnauld encore, Nicole composa Les justes plaintes des théologiens contre la délibération d’une assemblée tenue à Paris le 2 octobre 1663, et la défense des évêques improbateurs du Formulaire, contre l’entreprise de cette assemblée, in-4°, 1663. Œuvres d’Arnauld, t. xxii, p. 109-171.

Nicole avait rédigé un petit traité qui devait servir de préface à l’Office du Saint-Sacrement qui s’imprimait en 1659. L’Office parut, mais sans le traité de Nicole. Cependant plusieurs copies avaient été prises de ce petit travail, dans lequel Nicole établissait la croyance constante de l’Église au sujet de la présence réelle de Notre-Seigneur dans l’eucharistie. Le ministre Claude connut une de ces copies et fit paraître une réponse. Alors Nicole se décida à donner au public son écrit qui était La perpétuité de la foi de l’Église catholique touchant l’eucharistie, avec la réfutation de l’écrit d’un ministre rontre ce traité. C’est la Petite perpétuité qui parut à Paris, en 1664, sous le nom de Barthélémy. Œuvres d’Arnauld, t.xii, p. 73-102. Nicole y montre qu’aucune innovation, ni brusque, ni lente, ne s’est produite dans cette croyance. Claude répliqua dans une Réponse aux deux traités intitulés ta perpétuité de la foi de l’Église catholique touchant l’eucharistie : Nicole reprit son travail (dont on trouve une ébauche avec des notes, à la bibliothèque Mazarine, manuscrit n » 2467) ; il parut sous le nom d’Arnauld, afin que le nom du célèbre docteur lui donnai plus de poids : ce fut La (grande) perpétuité de la foi de l’Église catholique touchant l’eucharistie, contre le livre du ministre Claude, 3 vol. in-4°. Le premier volume parut en 1669 ; l’auteur y développe l’argument de prescription, et montre qu’il n’y a eu aucun changement dans la doctrine de l’Église, en réfutant les objections du ministre Claude. Celui-ci répliqua par une Réponse au livre d’Arnauld intitulé : La perpétuité, 2 vol. in-8°, Cliarenton, 1671. Nicole fit une Réponse générale au livre de M. Claude, in-12, Paris, 1671. Œuvres d’Arnauld, t.xii, p. 211-442. Cependant Nicole, à la fin de son premier volume, avait promis de poursuivre son enquête : ce fut l’objet du second volume de La perpétuité, qui parut en 1672 ; on y trouve exposés l’enseignement de l’Écriture et la croyance de l’Église durant les’six premiers siècles de l’ère chrétienne. Enfin le troisième volume, in-l°, Paris, 1676, contient la réponse aux passages difficiles des Pères, objectés par les ministres, avec les preuves authentiques de la croyance des Églises d’Orient et d’Occident sur la présence réelle et la transsubstantiation. Cet écrit de La perpétuité de la foi a été souvent réédité, avec des additions importantes. Les éditions de 1702-1704 et de 17111713, contiennent 6 volumes in-4° et comprennent les trois volumes de Nicole et Arnauld ; le quatrième contient la Réponse générale à M. Claude, la créance de l’Église grecque touchant la transsubstantiation par Nicole. Les tomes v et vi renferment les travaux d’Etienne Renaudot qui réfute les objections faites à l’écrit primitif. Une

édition plus récente, 5 tomes en 6 volumes in-4°, Paris, 1781-1782, reproduit les deux éditions précédentes, et l’abbé Migne dans sa collection, 4 vol. in-4°, 1841, a publié La perpétuité de la foi sur l’eucharistie par Nicole, Arnauld et Renaudot, sûr la confession par Denis de Sainte-Marthe, sur les principaux points qui divisent les catholiques d’avec les protestants par Schelïmacher.

Les polémiques jansénistes, quoique atténuées, duraient toujours. Le P. Ferrier, S. J., considérait les adversaires du Formulaire comme vraiment hérétiques dans Vidée véritable du jansénisme. Nicole réplique par Les lettres sur l’hérésie imaginaire, qui sont au nombre de dix. Elles parurent d’abord séparément, du 24 janvier 1664 au 20 novembre 1665, et furent réunies sous le titre d’Imaginaires, et le pseudonyme de sieur de Damvilliers, in-12, Cologne, 1667. A la fin de ses Lettres, Nicole avait publié un discours contre les pièces de théâtre et les romans. Racine s’y crut visé et répliqua par deux lettres à Nicole. La seconde ne fut pas imprimée, à cause de l’intervention de MM. de Port-Royal, alors réconciliés avec Racine, mais cependant ces deux lettres de Racine furent éditées dans un Recueil de pièces diverses choisies, 2 vol. in-12, 1714 (voir Journal des Savants du 1 er juillet 1714, p. 435-441, et Mémoires de Trévoux, octobre 1714, p. 1716-1730). Pour l’humour et l’esprit, ces deux lettres de Racine valent les meilleures Provinciales. L’édition de Cologne contient, outre les Lettres imaginaires de Nicole, le Jugement équitable sur les contestations présentes, pour éviter les jugements téméraires et criminels, tiré de saint Augustin et un Examen de la réponse à la neuvième imaginaire, daté du 25 juin 1666. Une nouvelle édition de 1683 renferme aussi le Traité de la foi humai ne, publié en 1664, et une Lettre de M. d’Alet à M. de Péréfixe.

Nicole fut, avec Arnauld, le défenseur des religieuses de Port-Royal ; avec lui, il composa une Apologie pour les religieuses de Port-Royal du Saint-Sacrement, contre les injustices et les violences du procédé dont on vient d’user envers ce monastère, 1665. Œuvres d’Arnauld, t. xxiii, p. 165-834. La première partie de cet ouvrage était achevée au mois d’octobre 1664, et une préface, rédigée probablement par Claude de Sainte-Marthe, y fut ajoutée, en janvier 1665. La deuxième partie parut en janvier ou février 1665 ; la troisième est datée du 20 mars et la quatrième du 21 avril 1665. Arnauld collabora à cet écrit, mais il paraît bien que Nicole en fut le principal auteur ; c’est certainement lui qui a composé les deux Requêtes des religieuses de Port-Royal à M. de Péréfixe, qui sont insérées dans la troisième partie de l’Apologie, ainsi que les Réflexions sur la déclaration de M. de Péréfixe, 1664, auxquelles Arnauld concourut peut-être. Desmarets de Saint-Sorlin attaqua l’Apologie dans un écrit intitulé : Réponse à l’insolente Apologie pour les religieuses de Port-Royal, 2 vol. in-12, Paris, 1666. Cette critique provoqua l’écrit de Nicole : Les visionnaires contenant huit lettres dont la première est datée du 31 décembre 1666 ; les autres parurent successivement. Elles furent réunies, avec une préface, sous le titre : Les imaginaires et les visionnaires ou dix-huit lettres sur l’hérésie imaginaire, par le sieur de Damvilliers, 2 vol. in-12, Liège, 1667. Quelques-unes de ces lettres, par exemple, les iii, ive et v visionnaires, renferment des détails intéressants sur les religieuses de Port-Royal.

Nicole prit la défense des quatre évêques qui avaient refusé de signer le Formulaire. Il travailla aux Mémoires sur la cause des quatre évêques, in-4°, 1666. Œuvres d’Arnauld, t. xxiv, p. 193-362, qui sont l’œuvre collective d’Arnauld, de Nicole et de La Lane ; Nicole a rédigé probablement les sixième et septième, datés des l rr et 20 décembre 1666. Ces Mémoires,