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NICOLE (PIERRE)

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souvent rééditée, avec des additions importantes, dues, presque toutes, à Nicole.

Mais ce sont les écrits Ihéologiques qu’il faut particulièrement signaler. Beaucoup d’entre eux, surtout avant la paix de Clément IX, en K169, sont polémiques et sont dirigés plus ou moins directement contre les ennemis du jansénisme, et, tout spécialement, contre les jésuites. Après la paix de Clément IX et surtout après l’exil d’Arnauld dans les Pays-Bas, 1678, les écrits de Nicole sont beaucoup plus modérés, et même, sur certains points, ils sont en désaccord avec les thèses jansénistes.

De 1653 à 1657, Nicole prend part à la défense du livre et de la doctrine de.lansénius, condamnés par la bulle In eminenli, et aussi à la défense d’Arnauld que sa Lettre à un duc et pair venait de faire exclure de la Sorbonne. Avec Noël de La I.ane et Arnauld, il composa l'écrit intitulé : Innocenta papæ X brevissima quinque propositionum in varios sensus distinclio, uperlaque de iis, lum calvinistarum ac lutheranorum, tum pelagianorum ac molinistarum, tum S. Augustini ejusque discipulorum sententia, in-4°, 1653. Avec Arnauld, il composa Propositiones theologicse, de quibus hodie maxime dispulatur, clarissime demonstralæ, in-4°, 1656 et, Œuvres d’Arnauld, t. xix, p. 705-718. C’est la défense des deux propositions qui venaient de provoquer l’exclusion d’Arnauld de la Sorbonne. La thèse, soutenue par les deux amis, dans cet écrit, fut attaquée vivement ; une réponse parut, composée par Arnauld, Nicole et La Lane sous le titre : Vindiciæ S. Thomæ circa gratiam sufficientem, adversus P. Joannem Nicolaï, Ordinis PP. Prxdicatorum, ubi omnia S. Thomæ teslimonia de proposilione Antonii Arnaldi contenta exponuntur et a pcrverso sensu illis afjlicto pindicantur ; ac ejusdem Arnaldi proposilio et sententia S. Thomiv omnino conjormis ostenditur, in-4°, 1656. Cet écrit se trouve dans les Œuvres d’Arnauld, t.xx, ]). 591-741 et dans le recueil publié par Quesnel, sous le titre Causa Arnaldina, seu Antonius Arnuldus a censura anni 1656 vindicalus, suis ipsius aliorumque scriptis in unum collectis, 2 vol. in-12, Liège, 1699, t. ii, p. 445-638. Contre le même dominicain, Nicole et Arnauld rédigèrent l'écrit intitulé : Fratris Nicolai thèses molinisticæ notis thomisticis expunclie, in-4°, 1656, dans les Œuvres d’Arnauld, t. xx, p. 563-590, et dans la Causa Arnaldina, 1. 1, p. 407-442.

L’ouvrage intitulé : Responsio ad Holdenum est une réplique de Nicole à une lettre écrite par Holden à Arnauld, le 5 février 1656, pour justifier la censure de Sorbonne contre les deux propositions d’Arnauld. Nicole poursuit sa défense d’Arnauld dans la Défense de la proposition de M. Arnauld touchant le droit, contre la première lettre de M. Ch’imillart, docteur de Sorbonne, par un bachelier en théologie, in-4°, 1656. Il s’agit de la proposition, d’après laquelle le grâce n’est pas toujours accordée aux justes. Quelque temps après parut la Réfutation de la seconde lettre de M. Chamillart, où l’on fait voir que le passage de M. l'évêque d’Ypres, d’où il dit que la première proposition est extraite, ne contient rien que de catholique, par la propre confession de M. Chamillart, in-4°, 1656. C’est aussi pour défendre Arnauld que Nicole composa l'écrit intitulé : Vera S. Thomee de gratia sufjlcienle et efficaci doctrina dilucide explanata. Cet ouvrage, qui porte le nom d’Arnauld, est certainement, en grande partie, l'œuvre de Nicole, ainsi que l'écrit suivant : Antonii Arnaldi, super illa proposilione SS. Chrijsostomi et Augustini : Dcfuit Pelro tenlalo gratia, sine qua nihil paierai, Disserlalio theologica quadriparlita, in-4°, 1656. Ces deux écrits se trouvent dans les Œuvres d’Arnauld, t. xx, p. 39-77, et p. 159-314, et dans Causa Arnaldina, t. i, p. 107-144, et p. 166-406.

Nicole eut quelque part aux célèbres Lettres provinciales qui portent le nom de Pascal et qui furent publiées, du mois de janvier 1656 au 24 mars 1657 ; il revit et corrigea plusieurs de ces lettres ; en particulier, la seconde et les vie, viie, viiie, ainsi que les xme et xiv « ; il donna le plan de la ixe, de la xie et de la xiie et fournit la matière des xvi", xvii", xvihe. Plus tard Nicole reprit les accusations portées par les Lettres provinciales contre les jésuites. Le P. Pirot, S. J., avait publié une Apologie des casuisles. Nicole et Arnauld répliquèrent par les Avis de MM. les curés de Paris à MM. les curés des autres diocèses de France sur le sujet des mauvaises maximes de quelques nouveaux casuistes, in-4°, qui parurent de 1656 à 1659. Ces Avis sont au nombre de dix : le premier, daté du 15 septembre 1656, et le second sont l'œuvre commune de Nicole et d’Arnauld. Nicole seul composa les troisième et quatrième, 7 et 23 mai 1656, et les huitième et neuvième publiés en juin 1659. Arnauld composa les sixième et septième ; Pascal intervint aussi et c’est à lui qu’on attribue le cinquième daté du Il juin 1658. L’auteur du dixième est inconnu : il est probablement l'œuvre commune de Pascal, de Nicole et d’Arnauld.

Dans l'écrit intitulé : Tredecim theologorum ad examinandas quinque propositiones ab Innocentio X selectorum suffragia, seu, ut appellant, vota Summo Pontifici scripto tradita, ex quibus verus sensus Constitutionis innotescit. et ad oplatam inler catholicos theologos pacem slabiliendam via facilis aperitur, in-4°, ! 657, Nicole travaille à ramener la paix parmi les théologiens, tout en défendant les cinq propositions de Jansénius. Nicole reprend cette idée dans un nouvel écrit qui a pour titre : Pauli Irensei disquisiliones ad prxsenles Ecclesiir lumultus sedandot opportunse ; prima, an sinl in Ecclesia novæ alicujus hxresis sectatores ? secunda, de vero sensu Jansenii et multis commentitiis sensibus illi affliclis circa primam proposilionem ; tertia, sive Ecclesiæ lurbæ Fr. Annalo jesuita judice composites, in-4°, 1657. Cet écrit fut. réédité, comme le précédent, dans la Causa Janseniana, sive ficlitia heeresis, sex disquisitionibus theologice, historiée explicata et explosa a Paulo Ireneeo ; adjecti sunt insuper de eadem maleria alii tractalus et epistolæ, in-8°, Cologne, 1682. Dans ce même recueil, on trouve un autre écrit de Nicole, publié sous le pseudonyme de François Profuturus. C’est une réponse à un écrit de Pierre de Marca, archevêque de Toulouse, qui avait publié une Relation de ce qui s’est passé depuis 1653 dans les assemblées du clergé, au sujet des cinq propositions. Nicole conteste les affirmations de cette Relation dans le Belga percontator, sive Francisci Profuturi, theologi Belgec, super narraliones rerum geslarum in Conveniu cleri gallicani circa Innocenta X constitutionem, scrupuli, in-4°, 1657. Quelque temps auparavant, en collaboration avec Arnauld, Nicole avait composé une Réponse au P. Annat, provincial des jésuites, touchant les cinq propositions attribuées à M. l'évêque d’Ypres, in-4°, 1654.

Sous le nouveau pseudonyme de Guillaume Wendrock, Nicole publia, en 1657, une traduction latine des Lettres Provinciales, qui souleva de vives polémiques. L'écrit a pour titre : Ludovici Montalli Littenv provinciales de Morali et Politica jesuitarum, e gallico , latine versai cum notis per Guglielmum Wendrockium. Accesserunt Pauli Irenœi disquisitiones et alia quadam ejusdem argumenti, in-8°, Cologne, 1658. Avec le traduction de l’ouvrage de Pascal, on trouve des notes de Nicole lui-même, et celui-ci a ajouté à la cinquième lettre provinciale une dissertation d’Arnauld : Disserlatio theologica de probabilitate, et, à la dixième, une autre dissertation d’Arnauld sur l’amour de Dieu, écrite contre le P. Sirmond, S. J. L’ouvrage de Nicole