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NICOLAS D’OSIMO

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quelque temps, à la tête de la province de Saint-Ange.

Quand Bernardin de Sienne devint vicaire général de l’ordre, il choisit Nicolas comme commissaire et vicaire, et trouva en lui un collaborateur fidèle et un appui précieux. Pendant qu’il était vicaire de la province de Saint-Ange, Nicolas composa de doctescommentaires sur la règle, que Guillaume de Casale, sur le conseil d’un grand nombre de religieux, approuva le Il décembre 1439 et recommanda à tous les frères. Le même commentaire fut approuvé par le cardinal protecteur Jourdain et saint Bernardin l’envoya, en 1440, avec une lettre, à toute » les provinces des frères mineurs de l’observance, (’/est pourquoi on a souvent considéré ce commentaire comme l’œuvre de saint Bernardin de Sienne. Cf. L. Wadding, op. cit, p. 102-103.

La même année, Nicolas profita de l’absence du ministre général Guillaume, qui s’était rendu en France, pour solliciter d’Kugène IV l’exemption complète des frères mineurs de l’observance de la juridiction des conventuels. Cette grâce lui fut concédée mais, au retour du général, elle fut aussitôt retirée. Il assista aussi au quatrième chapitre général des observants, en 1449.

Nicolas d’Osimo fut aussi vicaire de la province des frères mineurs de l’observance des Marches, et il défendit la réforme contre les attaques répétées des conventuels, principalement de Robert Liciencis, qui s’insurgeaient continuellement contra la bulle l’t sacra ordinis minorum religio de 1446, par laquelle Eugène IV avait séparé les observants des conventuels, et avait permis aux premiers d’avoir un vicaire général que devait approuver le ministre général de l’ordre. Nicolas fit partie de la commission que le pape Nicolas V avait convoquée, en 1453, pour examiner la bulle d’Eugène IV et régler les relations et les rapports entre les observants et les conventuels.

Il mourut, à Rome, dans le couvent d’Ara cœli, en odeur de sainteté, après 1453 et nullement avant 1 145, comme plusieurs auteurs le soutiennent. A côté des preuves alléguées ci-dessus, à savoir, qu’en 1449 il assista encore au chapitre général et qu’en 1453 il prit part à la discussion, organisée à Rome par le pape Nicolas V, nous savons que le couvent d’Ara cœli, dans lequel Nicolas d’Osimo est mort, n’a été donné aux frères mineurs de l’observance, par le pape Eugène IV, qu’à la fin de 1444 ou au début de 1445. Il est cependent difficile de déterminer la date exacte de la mort de Nicolas.

Religieux exemplaire, Nicolas d’Osimo fut aussi un prédicateur célèbre et un théologien éminent, qui nous a laissé de nombreux ouvrages théologiques, ascétiques et homilétiques.

Ouvrages théologiques.

L’ouvrage le plus

important de Nicolas est sans conteste le Supplementum Summæ. Magislrutiæ seu Pisanellæ, ou la Summa casuum conscientiæ. C’est un supplément alphabétique à la Summa de casibus conscientiæ du dominicain Barthélémy de Pise ou de Santo Concordio († 1347), dans lequel il complète et corrige les matériaux traités dans l’ordre alphabétique par le prêcheur, d’après les Actes et les décrets des souverains pontifes, parus depuis la composition de la Summa Pisanella. Ce Supplementum ou cette Summa casuum conscientiæ, que L. Wadding, Scriptores ordinis minorum, 2e édit., Rome, 190(3, p. 176, considère à tort comme deux ouvrages différents, a été édité plusieurs fois : à Gênes, en 1473 et 1474 ; à Venise, en 1473, 1474, 1476, 1477, 1479, 1482, 1483, 1485 et 1489 ; à Milan, en 1479 ; à Cologne, en 1479 et 1483 ; à Reutlingen. en 1482 ; à Verceil, en 1485 ; à Nuremberg, en 1475, en 1478 et en 1488. D’après cette dernière édition, le Supplementum aurait été terminé dans le couyent de Sainte-Marie-des-Anges ou de Saint-Ange, près de Milan, le

28 novembre 1111. Nous y lisons, en^efïet, à la fin : Explelum apud locum noslrum prope Mediolanum S. Marias de Angelis, et vulgariter S. Angeli M.CCCC-XLIIII. novembris 28, die sabbati proximt antt adventum Iwru quasi sexla. Après cet expliclt, on a le texte suivant : Sacra docens populos oracula presbite aime fil tibi, ne dubiles, utilis iste liber. Denique cognasces, friterie dum clave superna solvere, conj’essor, quidve figure potes. Hœc alias multo tibi sunt scrutanda labore ; sed cito, sed breviter do Pisanella tibi. Incola Nurembergæ Anlonius Koburger ut illam imprimerel, Georgio Sluchs dédit œris opem. Edidil hanc Sullzbach, docuit Nuremberga polite imprimat ut libros : nunc decus artis habel. Anno Christi M.CCCC.LXXX.VII1., m. junii, d. XX.

Il aurait composé encore un Interrogalorium confessorum qu’il cite dans son Supplementum Summæ Pisanellæ, au mot Absolulio. Cet Interrogalorium aurait été publié à Venise, en 1489.

Prédication.

A la suite de Marc de Barcelone,

J. H. Sbaralea, Supplementum, t. ii, 2e édit., Rome, 1921, p. 261-268, attribue à Nicolas d’Osimo : 1. un Liber sermonum latinorum ; 2. un Liber sermonum vulgarium ; 3. un Quadragesimale. D’après le même témoignage, ces ouvrages seraient cités dans la Summa angelica et dans la Summa rosella.

Ouvrages ascétiques.

1. L’ouvrage le plus important

dans ce genre de littérature est le traité intitulé : Quadriga spirituale. Cet ouvrage, écrit en italien et qui débute par les mots : Dice l’ùpostolo, quello, el quale non sa cioè le cose necessarie alla salute, non è sapulo da Dio, cioè corne estraneo è reputato, porte comme titre : Quadriga spirituale, parce qu’il traite des quatre choses, les plus nécessaires au salut, à savoir : 1) la foi ; 2) les œuvres de charité, les préceptes et les péchés ; 3) la confession, et 4) la prière. D’après un ms. du couvent Saint -François d’Assise, allégué par Sbaralea, op. cit., p. 267, ce traité aurait été terminé le 5 décembre 1442. On y lit, en effet, Vexplicit suivant : Explicit spirilualis Quadriga édita per venerabilem virum fr. Nicolaum de Auximo, ordinis fralrum minorum de observantia regulari M.CCCC.XXXXII, die V decembris. Ce traité a été imprimé plusieurs fois. A côté de l’édition faite à Esii ou Aesii, en 1475, les éditeurs de Sbaralea (op. cit., p. 268), citent encore deux autres éditions, dont l’une doit être antérieure à 1475, l’autre, des environs de 1480. Le traité proprement dit du Quadriga spirituale est précédé, dans la dernière édition, d’un opuscule, en langue italienne, sur la confession, commençant par les mots : Renovamini in novitate sensus vestri… El glorioso apostolo, Il contient une brève exhortation à confesser les péchés et cinq considérations pour inviter à faire la confession de ses fautes. Cet opuscule n’est très probablement pas l’œuvre de Nicolas d’Osimo, mais de saint Bernardin de Sienne, auquel il est d’ailleurs attribué explicitement dans une édition, faite à Venise, en 1494, où il est imprimé, séparément du Quadriga spirituale, avec le titre : Sanclo Bernardino délia confessione. Le texte commence de la façon suivante : Incomincia una doctrina di Sancto Bernardino utile del modo, che se debba lo homo conjessare : e prima de la cagione, che hanno da inducere l’anima a la confessione. Renovamini in novitate sensus vestri et probetis quæ sit voluntas Dei beneplacens et perfecta. El glorioso Apostolo Messer San Paulo net sopradicto parlare ci dà una maravigliosa doctrina… Il existe encore une édition anonyme de ce traité sur la confession, faite à Naples, en 1481, et intitulée : Forma recognoscendi et con/itendi peccata. Ce dernier opuscule sur la confession doit donc être attribué à saint Bernardin de Sienne, et ne fait pas partie du Quadriga spirituale proprement dit.

2. Nicolas aurait composé, sous le pontificat de