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NICOLAS DE CUSA

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qui se rapportent à la neutralité allemande ; enfin la Reformatio generalis, projet de réforme de la Curie, publiée par Diix, op. cit., t. ii, p. 451-466, et mieux par S. Ehses : Das Re/ormentwurf des Kardiiials Nikolaus Cusanus dans Uistorisches Jahrbuch, t. xxxii, 1911.

2. Écrits scientifiques.

Ces écrits ne doivent pas retenir ici notre attention. Signalons seulement la Rejormalio culendarii, projet de réforme du calendrier soumis au concile de Baie en 143(5, Op., p. 1155-1167, et la série des opuscules relatifs aux sciences physiques ou mathématiques : De Iransmulalionibus geometricis, Op., p. 939-991 ; De arithmelicis complementis, Op., p. 991-1003 ; De staticis experimentis, Op., p. 172-180 ; De quadralura circuli, et notes connexes, Op., p. 10911105 ; De mathematicis complementis, Op., p. 10041090, avec son Complementum theologicum, Op., 11071119 ; De mathematica perfectione, Op., p. 1121-1154.

3. Écrits philosophico-lhéologiques.

Le premier,

qui reste le plus important est le De docta ignorantia ; il traite, en trois livres, de Dieu, de l’Univers, de Jésus-Christ, Op., p. 1-62, et fut achevé à Cues, le 12 février 1440. Une traduction française vient d’être publiée par L. Moulinier dans la collection des Textes et traductions pour servir à l’histoire de la pensée moderne ; De la docte ignorance, Paris, 1930. Le De conjecturis, qui, le complète, est une sorte de méthodologie générale des sciences, suivie d’applications aux divers domaines de la connaissance, y compris celle de soi-même. Op., p. 75-118.

"Viennent ensuite le De Deo abscondito, Op., p. 337339, petit dialogue sur l’incognoscibilité de Dieu, qui fut traduit par Ernest Hello ; le De quærendo Deum (1445), dont le titre indique assez le sujet : la recherche de Dieu, Op., p. 291-298 ; le De Filialione Dei (1445), explication du dédit eis potesialem filios Dei fieri du prologue johannique, Op., p. 119-127 ; le De dato patris luminum (1445-1446) où il est expliqué, à propos du texte de saint Jacques (Jac, i, 17), comment tout vient de Dieu, l’être et la connaissance, Op., p. 284-291 ; le De Genesi (1447), dialogue sur la création et le récit qu’en fait la Genèse. Op., p. 127-136.

Le De docta ignorantia ayant été attaqué par un professeur de théologie de Heidelberg, Jean Wenck de Herrenberg, dans un opuscule intitulé De ignota lilleralura (découvert par nous et publié à Munster en 1910), Nicolas de Cues défendit son orthodoxie dans ï’Apologia doctse ignoranliæ (1449), Op., p. 63-75, sous la forme d’un entretien avec un de ses disciples.

En 1450, pendant son séjour en Italie, le Cusan écrivit quatre dialogues qui portent le titre commun d’Idioiæ libri, parce que le personnage principal en est un « simple », idiola, porte-parole de Nicolas. Les deux premiers, De sapientia, traitent des voies qui conduisent à la sagesse. Op., p. 137-147. Le troisième, De mente, étudie l’âme humaine, Op., p. 147-172 ; il a été réédité par J. Kitter et traduit en allemand par H. Cassirer, dans E. Cassirer, Individuum und Kosmos in der Philosophie der Renaissance, Leipzig, 1927, p. 204-297. Le quatrième n’est autre que le De staticis experimentis signalé plus haut.

Les bénédictins de Tegernsee appréciaient beaucoup la Docte ignorance ; leur prieur, Bernard de Waging, écrivit même un Laudatorium doctse ignoranliæ, puis, après les attaques du chartreux Vincent d’Aggsbach, un Defensorium laudatorii (publiés par nous dans Autour de la Docte ignorance, Munster, 1915). C’est pour les aider dans leurs méditations sur Dieu, sur la Trinité et sur Jésus-Christ, que l’évêque de Brixen leur envoya une icône, en expliquant, dans le De visione Dei (1435), Op., p. 181-208, la manière de s’en servir. Une traduction française de cet opuscule a été publiée par nous sous le titre : Le traité de la vision de Dieu, dans le Muséum Lessianum, Paris Bruxelles, 1925. E. G. Salterena donné une traduction anglaise, intitulée : Nicholus o Cusa : The vision of God, Londres, 1928.

Le De Reryllo (1458) doit son titre à la « loupe mentale » dont l’auteur est censé faire usage pour voir dans la réalité, qu’il s’agisse de. Dieu, du monde, ou de l’homme, ce qui échappe au regard de la raison. Op., p. 267-284.

Dans le De Possesl (1460), Nicolas, revenant à la forme dialoguée, étudie les rapports de la puissance et de l’être, qu’il identifie en Dieu, Possesl. Op., p. 249-266.

Dans un autre dialogue, le De non aliud (1462), il propose une conception nouvelle de Dieu, dans laquelle il voit une synthèse des conceptions platonicienne et aristotélicienne : celle du « non-autre ». Cet opuscule a été découvert par J. Uebinger et publié par lui, dans Die Golleslehre des Nicolaus Cusanus, Munster et Paderborn, 1888.

Le De venatione sapientige (1463) traite de la sagesse, nourriture de l’intelligence, et des diverses voies par lesquelles il est possible d’en poursuivre l’acquisition. Op., p. 298-332. Il se présente comme une sorte de testament spirituel de l’auteur.

Nicolas de Cues donna encore un exposé d’ensemble de sa doctrine sur le monde et ses rapports avec Dieu, dans les deux dialogues De ludo globi (1463), où il tire d’un jeu de boules récemment inventé à Borne d’ingénieuses comparaisons. Op., p. 208-239.

Il écrivit enfin une introduction générale à la lecture de ses ouvrages : le Compendium (1463), Op., p. 239249, et résuma toute sa pensée, sous la forme d’un entretien avec son secrétaire, dans le De apice théorise (1463 ou 1464), Op., p. 332-337, puis dans une série de propositions que vient de découvrir B. Klibansky, et qui constituent peut-être la Dircclio speculantis signalée par Trithème.

Les sermons.

Nicolas de Cues a commencé de

prêcher étant encore diacre. Il a continué jusqu’à la fin de sa vie, avec un succès qui paraît avoir été dû à l’exemple de sa vie plutôt qu’à son art oratoire. La partie doctrinale tient une grande place dans ses prédications, et il ne craint pas de s’y livrer à des considérations parfois très élevées.

Des collections très incomplètes de ses seimons existent à Cues, à Wiesbaden, Munich, et ailleurs. Les plus importantes sont celles de Magdebourg, de Florence et de Borne. Les deux manuscrits de la bibl. Vaticane, lat. 1244 et 1245, ont été revus en partie du moins, par le cardinal. Ils contiennent de précieuses indications chronologiques, qui ont été utilisées dans la liste générale des seimons publiée dans notre Nicolas de Cues (p. 476-482). Des passages ont été tirés de ces mêmes manuscrits, pour être insérés dans l’édition parisienne des Opéra, sous le titre d’Exercilationum libri decem. Ils ont été reproduits dans l’éd. de Bâle, Op., p. 349-683.

L’académie de Heidelberg, qui se propose de publier intégralement et de traduire toutes les œuvres de Nicolas, a commencé par donner le texte d’un sermon de 1439. Cusanus-Texle, I. Predigten. 1° Dies sanciificatus, vom lahre 1439, Heidelberg, 1929.

La correspondance.

Quelques-unes seulement

des nombreuses lettres qui nous restent de Cusa ont été publiées, çà et là. L’édition de Bâle des Opéra en contient six. Seize autres, adressées aux bénédictins de Tegernsee figurent, parmi divers documents, dans notre volume Autour de la docte ignorance. Plus de cent cinquante, encore inédites, sont prêtes pour l’impression.

III. Ses idées.

Caractère général.

Nicolas

de Cues est à la fois métaphysicien, théologien et apôtre. Métaphysicien par tempérament, il se porte