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NAUSÉA (FRÉDÉRIC)


le chemin de Trente, et sur un ordre formel du roi) Ferdinand, le déléguant comme son mandataire et commissaire. Le 1 er septembre, Nauséa faisait son entrée en séance, et de suite il prenait une part importante aux discussions. Le concile s’occupait pt’ir lors du sacrement de l’eucharistie. L’évêque de Vienne intervint énergiquement dans la congrégation générale du 21 septembre en faveur de la communion sous les deux espèces ; il fallait, pensait-il, consulerc conscientiis piorum mullorum qui catholici eam expelunl. Il ne voyait pas seulement ici une question de rite : la grâce sacramentelle était donnée plus abondamment dans la communion sub utraque. Résumé dans Theiner, Acta concilii Tridentini, t. i, 1). 504, en attendant la publication des actes eux-mêmes Le 6 octobre, dans la discussion des canons, il proposait qu’on laissât de côté le mot de transsubstantiation ; le mot, dit-il, n’est pas ancien, ibid., p. 522. Voir aussi, p. 563, 593, 637. Toutes ces interventions témoignent chez l’évêque de Vienne d’un sens très aigu des difficultés soulevées par les novateurs.

Celte assiduité de Nauséa aux séances conciliaires ne doit pas donner le change sur son état de santé. Il était franchement mauvais dès l’arrivée, il ne fit qu’empirer dans les premières semaines de 1552 ; l’évêque de Vienne mourut le 6 février, Theiner, toc. cit., p. 652 : Die sabbati 6. ejusdem mensis februarii obiit Fridericus Nauséa, ep. Vienn., oralor régis Romanorum in concilio, vir optimæ vilse et spectatissimorum morum, ac scientiw omnis generis admirabilis : qui multa pro fide cathotica contra hæreticos hujus temporis scripsit. Son corps, comme il l’avait demandé, fut. transporté à Vienne et enterré dans la cathédrale.

IL Œuvres. — Comme le fait remarquer la notice des Actes conciliaires, Nauséa a beaucoup écrit, et ce n’est pas seulement contre les hérétiques. En mars 1547, pour couper court à diverses publications que l’on faisait circuler sous son nom, il composa un catalogue exact des écrits rédigés par lui, en distinguant ceux qui étaient publiés et ceux qui étaient encore inédits. Il donnait aussi des indications pour le cas où, après sa mort, on voudrait réunir l’ensemble de ses ouvrages : F. Nauséa ; lucubrationum ab ipso diversis rerum diversorum argumenlis conscriptarum catalogus. On le trouvera imprimé à la fin d’un volume où Nauséa avait rassemblé les lettres reçues par lui : Epistolarum miscellanearum ad Frid. Nauseam Blancicampianum… singularium personarum libri X, Râle, 1550. Ce catalogue n’est malheureusement pas très explicite sur les dates de parution des divers ouvrages ; et comme l’on n’a jamais eu l’idée de grouper en des Œuvres complètes les travaux de l’évêque de Vienne, comme son histoire littéraire semble encore à faire, il y a un peu de flottement sur certaines dates et certains titres. Les mss qui sont conservés à Vienne, à Munich, ne sont pas non plus classés suffisamment, ni suffisamment décrits.

Nauséa dans son Catalogus proposait de ses œuvres la répartition suivante : 1. Grammaire et poésie. — 2. Dialectique, rhétorique, histoire. — 3. Sciences de la nature. — 4. Jurisprudence. — 5. Théologie. Nous en adopterons une un peu différente.

Sciences profanes.

Ce n’est pas le lieu d’insister

ici sur les nombreux travaux que Nauséa leur a consacrés ; il a touché à bien des choses qui ne se rapportent que de très loin à la science sacrée. Mais il faut mentionner ses Libri mirabilium septem, petit in-4°, Cologne, 1532, fort caractéristiques de l’état d’esprit qui régnait à l’époque, même dans les milieux cultivés. On y trouvera, au t. V, toute une collection de prodiges arrivés en l’an 1531, et dont

l’auteur cherche à tirer des présages : apparitions dans le ciel d’hommes armés, de citadelles en flammes, pluies de pains et, naturellement, comètes et astres merveilleux. L’auteur ne doute pas que tout ceci n’annonce à brève échéance de terribles cataclysmes et sans doute la fin du monde.

Dans un genre tout différent et qu’il conviendrait de rattacher à l’hagiographie, signalons le Liber annotulionum instar scholiorum in cujusdam anonymi Philaleti Euscbiani rapsodias vilarum, miraculorum passionumque XII aposlolorum, Cologne, 1541, première publication de la série de textes relatifs aux Apôtres qu’on appellera plus tard le Pseudo-Abdias. Voir Supplément au Diction, de. la Bible, 1. 1, p. 512 sq.

Prédication et piété.

Nauséa, nous l’avons dit,

a été un infatigable orateur de la chaire. Il a publié lui-même, en latin, les esquisses de ses sermons.

Signalons au moins : In septem gloriosiss. Deiparæ virginis Mariée jerias heptalogus, Cologne, 1530.

— Evangelicæ verilatis homiliarum centuriæ quatuor, Cologne, 1530, 1532, 1534 (cette dernière est un petit in-fol. de 445 fol. d’un texte compact) ; il y a une édition allemande : Predigt euangelischer Warheit ùber aile Evangelien des Jahrcs, Mayence, 1535. — Sermones quadragesimales super evangeliis per sacrum quadragesimæ tempus occurrentibus, Cologne, 1544. — Scrmonum adventualium liber unus ; sermonum priorum quadragesim. liber unus ; posteriorum liber unus ; sacrarum homiliarum jragmentorum liber unus, in fol., Cologne 1536. — Homiliatica pro salutatione angelica adv. schismalicos apologia, Vienne, 1537, précieux pour l’histoire de la dévotion à Marie. — Catholicarum postillarum et homiliarum in tolius anni… euangelia, in-8°, Cologne, 1550. — On en rapprochera le suivant : Christlich Beltbiïchlein, in-8°, Leipzig, 1538, qui monnaie en prières et en courtes réflexions à l’usage du public les pensées des gros livres de sermons. — Il faut dire un mot aussi de sermons prenant pour thème : le ps. lxxviii, Vienne, 1539 ; le ch. i°" de saint Jean, Vienne, 1540 ; Tobie (paru après sa mort, Cologne, 1552). —. Il faudrait ajouter un nombre assez considérable d’oraisons funèbres (mentionnons au moins celle d’Érasme, Cologne, 1536 : Ad universos pietalis christianie pro/essores in magnum illum… Erasmium Roterod. nuper viia junclum monodia), de discours de circonstances (ex. : Homilia ad milites in bello contra hostes infidèles, Vienne, 1542). Nauséa avait composé une théorie de la prédication : Libri III melhodi de rationc concionandi, mentionnée par le Catalogue, mais qui n’était pas encore imprimée en 1547.

Je ne vois pas que l’on ait étudié sérieusement la prédication de Nauséa. Il y aurait là beaucoup de renseignements à recueillir aussi bien sur la théologie de l’époque que sur l’état des mœurs. Évidemment les canevas latins que nous conservent les livres imprimés, ne peuvent nous donner qu’une faible idée d’une éloquence que tous les témoignages s’accordent à caractériser comme extrêmement prenante.

Théologie proprement dite.

Sous cette rubrique

nous pouvons faire rentrer divers ouvrages soit de morale, soit de pastorale, soit de dogmalique.

1. Miscellanearum libri duo, quorum prior est pro horis canonicis, aller vero pro sacrosancta missa apologelicus, les deux ouvrages ont paru d’abord séparément, Mayence, 1527, puis réunis en un seul volume, avec en appendice une homélie in commendationem primitiarum missa : (messe de prémices = première messe), in-4°, Cologne, 1531. — 2. Cathotica in XII arliculos fidei christianæ sijmboli apostolici, in-4°, Mayence, 1529. — 3. De patienlia, in-8°, Mayence, 1530. — 4. Catliolicus calechismus, in-fol., Cologne, 1513. C’est une œuvre considérable, dédiée au pape