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NICOLAS D’AUTRKCOURT 562

1006, t. ii, p. 47 !) ; Augustin Biscareli, Palmites rincic Carmeli, nis. de 1638 conservé au collège Saint-Alberl à Rome, fol. 175 v-176 r" ; Alègrc de Casanate, Paradisus cannelitici decoris, Lyon, 1639, p. 437 6-438 a ; Daniel de la Vierge-Marie, Spéculum carmelitanum, Anvers, 1080, 1. 1, p. 324, n. 1332 ; t. ii, p. 1069, n. 3716 ; Aubert Mlræus, Bibllotheca ecclestasltca, sœc. xvi., c. 90, Hambourg, 1718, p. 180 ; Cosine de Villiers, Bibliotheca carnielilana, Orléans, 1752, t. ii, col. 476-478, n. 10 ; Mazzuelielli, Gtt scriltori ilaliani, Brescia, 1753-1703, t. ii, part. 4, p. 23842380 ; Hurter, Nomenclator, 3' édlt, t. iii, col. 013, n. 267 ; Benedict Zimmermann, Acia cd/jH. gêner. Ord. carmel., Rome, 1912, |>. 154, 489-491, 542, 541, 569, 575, 582.

P. ANASTASE DE SAINT-PaUI..

13. NICOLAS D’AUTRECOURT, d ont le

nom est diversement écrit : Nicolas, Nicholaus, de Altrlcuria, Aurituria, Autricort, Autricuria, Ulricuria, maître parisien du xiv » siècle. — I. Le problème de Nicolas d’Aul recourt. II. I.a polémique contre Bernard d’Arezzo et la cédule Ve michi. III. Le traité : Exigitordo. IV. Paradoxes logiques et moraux.

I. Le problème de Nicolas d’Autrecoukt. — 1° Éléments biographiques.

Nicolas est né à Aulrecourl, diocèse de Verdun. J. Lappe, Nicolas von

Autrecourt. sein I.eben, seine Phitosophie, seine Schriften, dans Beitrûge zur Geschickte (1er Philosophie des Mittelallers, t. vi, fasc. 2, 1908, p. 31*, 1. 1. (indiqué ci-dessous par L.) Étudiant à l’Université de Paris, hôte de la Sorbonne entre 1320 et 1327, L., p. 1, n. 2, voici les grades qu’il acquiert : Magister in artibus, baccalarius et licenciatus in theologia et in legibus. lbid., n. 3. Le 4 mars 1338, il reçoit une prébende à la cathédrale de Metz, ibid, n. 6, où il devient doyen du chapitre le 6 août 1350. L., p. 3.

2° Sa condamnation, — Entre temps (1346), Nicolas encourt la condamnation qui sauvera son ncm de l’oubli. Dès le 21 novembre 1340, Benoît XII demande à l'évêque de Paris d’envoyer à Avignon, sous un mois, Nicolas d’Autrecourt, parmi d’autres, appelés à répondre devant le pape de leur enseignement. Après la mort de Benoît XII (25 avril 1342), son successeur Clément VI (élu le 19 mai 1342) reprend l’affaire, qui nous est connue par la Discussio et reprobatio errorum magistri Nicolai…, publiée par Denifle, Chartularium universilatis Parisiensis, t. n a, Paris, 1891, n. 1124, et ensuite par Lappe. L., p. 31* sq.

A l’analyse, ce document présente d’abord : 1. Une prima cedula, que la Discussio nomme ensuite par son incipit, cedula « Ve michi », L., p. 36* 1. 31 : s’adressant à Clément VI, Nicolas se déclare prêt à réprouver 32 propositions, dont 27 sont expressément empruntées aux lettres écrites par lui contre Bernard d’Arezzo, O. F. M. ; — 2. Dans le texte suivant, alia cedula, L., p. 35*, 1. 10-33, Nicolas explique, à la demande de théologiens, quel motif l’a inspiré dans ses lettres contre Bernard ; — 3. Dans la discussio, L., p. 35*, 1. 34-p. 42*, 1. 18, et la reprobatio, L., p. 42*, 1. 19 sq., le cardinal Guillaume Curti, à qui l’affaire fut confiée, prend la parole ; la discussio rappelle la cedula « Ve michi », L., p. 36*, 1. 27 et 31 ; p. 42*, 1. 17, et nous apporte deux groupes de propositions nouvelles, d’abord 4 propositions avouées par Nicolas, L., p 36*, 1. 32 sq., suivies de 19 articles, quorum aliquos simpliciter, et aliquos sub forma qua ponuntur se dixisse negavit, L., p. 37*, 1. 17-19, dont l'énumération s’achève ainsi : omnes predicti arliculi exlracti fuerunt de libello qui incipit : Exigit, etc., L., p. 41*, 1. 13-14 ; ensuite secuntur arliculi missi de Parisius, articles au nombre de 10, L., p. 41*, I. 15 sq. ; — 4. La fin du document est occupée par la reprobatio errorum ; les écrits de Nicolas seront brûlés à Paris, tandis qu’il désavouera sa doctrine, le tout publiquement ; il est destitué du grade de maître ès arts, déclaré inapte à la maîtrise en théologie.

Denifle fait commencer la discussion des erreurs à la curie avant le 19 juin 1312 ; il date la condamnation de 1346, avant le 19 mai, le désaveu solennel du 25 novembre 1347. L., p. 46*, p. 47*, n. 15 et 25. Il conteste que Nicolas, pendant la discussion de ses erreurs, se soil enfui chez Louis de Bavière, L., p. 48* : point de vue que repousse Lappe, p. 3*, mais que confirme Hofcr, Studien ùber Wilhem von Pekhum, dans Archivum franciscanum historicum, 1913, t. vi, p. 664-669.

3° Son œuvre. — La Discussio et reprobatio errorum atteste l’activité doctrinale de Nicolas : enseignement à la Faculté des Arts, L., p. 42*, 1. 10, commentaire des Sentences, au moins du livre I er, L., p. 31*, I. 11-12, neuf lettres contre Bernard d’Arezzo, théologien de l’ordre des mineurs, L., p. 35*, 1. 13-15, un traité qui commence Exigit ordo execucionis, L., p. 41*, 1. 13-14, p. 43*, 1. 7-8, un commentaire sur la Politique d’Arislote et des questions sur le juste et l’injuste. L., p. 40*, 1. 20-30. Nous négligeons les références à des sermons ou des disputes.

De tout cela, nous possédons seulement : 1. La première lettre à Bernard d’Arezzo, une autre, qui est la seconde, cf. prima cedula, L., p. 31*, I. 11-11, p, 32*, 1. 1-11, auxquelles il faut joindre la lettre à Nicolas d’un certain Gilles, qui intervint dans la controverse après ces deux dernières lettres, et des fragments de la réponse de Nicolas à Gilles : le tout édité par Lappe, p. 2*-30* ; — 2. Un manuscrit du traité Exigit ordo execusionis, Oxford, bibl. Bodléicnne, Can. Misl., 43, fol. 1 r°-24 v° (= Bodl.) ; nous devons communication d’une photographie de ce texte capital à l’obligeance de Mgr Pelzer, scrittore de la Vaticane, qui l’avait à sa demande reçue d’Oxford en décembre 1922. — Lappe mentionne encore, p. 4, après Denifle, une question inédite, Bibl. nat., lat. 6559, fol. 191, Questio de qua respondit Magister N. de Ultricuria : Utrum visio créature rationalis beatificabilis per Verbum possit intendi naturaliler. Nous réservons l'édition et l'étude de cette question à un travail ultérieur. —Lappe attribue enfin à Jean de Mirecourt une notice sur la doctrine de Nicolas, touchant la causalité, L., p. 4, n. 8, qui se lit aux manuscrits Bibl. nat., lat. 16408, fol. 83 r°, et 16409, fol. 135 r°. Cette note, antérieure à 1364 (Hauréau, Notice sur le n° 16409 des mss. lat. de la B. N., dans Notices et extraits des mss. de la B. N. et autres bibliothèques, t. xxxiv b, Paris, 1895, p. 5 [319]), fait partie d’un ensemble de difficultés d'école, ainsi désigné à une table du ms. 16408, fol. 123 v : multa collecta pro quolibetis fuis, et que les deux mss. donnent sous le titre alique rationes difficiles hic colliguntur, ms. 16408, fol. 78 v » ; ms. 16409, fol. 126 v°. Après la question : Ulrrm divina voluntas sil nostree actionis régula directiva, fol. 82 r° et fol. 132 v°, paraît, sous le titre : pro quolibelis et infra, fol. 83 r°, et 134 v°, une série de thèses, parmi lesquelles : qued nulla demonstralio seu inquisitio de effectibus quibuscumque, unde proveniunt, vel causis naturalibus, quos vel quales effeclus producunt vel producent, est aliquo modo evidens sive certa : hoc salis deducit Autricort, et opposiium dicere esset divine libertati centradicere. La finale rattache la thèse de Nicolas à l’affirmation de la liberté divine, qui, d’après une thèse précédente, détermine toute causalité : literrime déterminât [causas ] ad suos effeclus et possel non sic determinare. Une autre thèse affirme : quod non est insistendum humanis inquisilionibus… quibus placuit vanitati philosophorum insistere. Il n’est pas inutile de noter à quels thèmes, pour ses contemporains ou ses successeurs immédiats, se référaient les thèses de Nicolas sur la causalité.

4° Questions d’histoire doctrinale. — Le problème de Nicclasd’Autrec-. urt, c’est d’abord, pour l’historien,