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NICOLAS AUDET — NICOLAS AURIFEX BUONFIGLI


en qualité de socius de la province carmélitaine de Terre sainte, à laquelle les couvents de l’île de Chypre appartenaient. Le général Pierre Terrasse lui accorda le baccalauréat, et lui fit lire les Sentences à l’université de Parme en vue du doctorat qu’il prit dans cette université. Le 12 janvier 1514, le bienheureux Baptiste de Mantoue, général de l’Ordre, nomma Audet provincial et commissaire général de Terre sainte. Cependant, avant de partir pour l’île de Chypre, il fut encore pendant quelque temps prieur du couvent de Borbiago (prov. de Venise). En 1517, il revint en Italie pour assister au chapitre général de Sienne (31 mai). Le général, maître Bernard Landucci, étant mort à Rome le 28 mars 1523, Adrien VI nomma Héliodore de Sienne vicaire général de l’Ordre ; celui-ci étant mort peu après, Nicolas Audet lui fut substitué par le même pape, et fut confirmé par Clément VII en la même année 1523. Audet vit le commencement de son gouvernement troublé par un schisme douloureux. Quoique le chapitre général de Sienne, 1517, eût stipulé que le futur chapitre se célébrerait à Lyon, le général Bernardin Landucci désigna Naples au lieu de Lyon. A la mort de celui-ci, nonobstant la nomination, par le souverain pontife, d’Héliodore de Sienne puis de Nicolas Audet comme vicaire général, Etienne Jovency, provincial de Narbonne, prétendit que le vicariat lui revenait de droit, puisque le sceau et le livre de l’Ordre étaient déjà à Lyon et que, par décision du chapitre antérieur, le chapitre prochain devait se tenir en cette ville, donc en sa province. Bien que le pape Clément VII eût à nouveau confirmé Nicolas Audet dans sa charge, Jovency persista dans sa prétention, réunit un antichapitre à Montpellier, 1524, auquel assistaient les délégués des quatre provinces françaises, et s’y fit élire général. La paix ne fut rétablie que par l’intervention de la cour de France. Nicolas de son côté convoqua le chapitre général à Venise en 1524, où il fut élu général à l’unanimité. Pendant son long généralat (1524-1562), il travailla avec ardeur et persévérance à réformer son Ordre, à y faire refleurir les études et à préserver ses religieux des doctrines protestantes. Ses procédés cependant, à cause de leur rigidité, n’atteignirent pas toujours le but désiré, bien des religieux, découragés, firent défection. Il fit approuver, par le chapitre de Venise et les suivants, et puis confirmer par le pape les règles à suivre dans la réforme, et il visita en personne les couvents d’Italie et de France. Il eut cependant quelques démêlés avec les réformés de Mantoue et d’Albi. De plus, il vit périr dans la tourmente protestante nombre de ses maisons et de ses religieux. Audet ne tint que quatre chapitres généraux : Venise 1524, Padoue, 1532, Vicenza, 1539, et Venise, 1548. Il assista aussi au concile à Trente puis à Bologne ; plus tard sa santé ne lui permettant plus d’y figurer, il se fit remplacer par Jean Etienne Facini de Crémone, provincial de Lombardie. Audet mourut à Rome le 7 décembre 1562, et fut inhumé d’abord en l’église de Sainte-Marie-Transpontine, puis (18 février 1587) en celle de Saint-Martin-des-Monts.

Nicolas Audet écrivit, probablement lors de sa lecture à l’université de Parme, un Commentaire sur les Sentences ; étant provincial de Terre sainte, il composa un poème à la louange de Jean Duns Scot. Il laissa aussi un volume de sermons et un autre de discours. Il corrigea les Constitutions de son Ordre, 2e édit., Séville, 1573. et fit imprimer à Venise le bréviaire (1542), l’ordinaire (1544) et le missel de l’Ordre (1545).

Jean Baie, Oxford, Bodléieime, Ms. Selden. supra 41, Ciilalogus priorum generalium, publié par le P. Benedict Zimmermann, dans ses Monumenla hislorica carmelitana, I. crins, 1007, p. 262-263 ; Pierre Lucius, Carmelitana

bibliotheca, Florence, 1593, fol. 65 r° ; Possevin, Appuralus sacer, Venise, 1606, t. ii, p. 479 ; Augustin Biscareti, Palmites vineve Carmeli, ms. de 1638 conservé au collège Saint-Albert à Rome, fol. 172r°-175v° ; Alègre de Casanate, Paradisus carmelitici decoris, Lyon, 1639, p. 388b-389<i ; Louis de Sainte-Thérèse, La succession du saint prophète Élie en l’Ordre des carmes, Paris, 1662, c. cci.x, p. 594 ; Daniel de la Vierge-Marie, Vinea Carmeli, Anvers 1662, p. 338, n. 968 ; Spéculum carmelitanum, Anvers, 1680, t. i, p. 136, n. 583 ; t. ii, p. 1066, n. 3689 ; Bullarium carmelilcutum, Rome, 1715-1768, t. ii, p. xix-xx, 1-123 ; Charles Vaghi, Commentaria Fratr. et Sor. Ord. Bmæ Virg. Mariæ de Monte Carmelo Congreg. Mantuanse, Parme, 1725, p. 6769 ; Cosme de Villiers, Bibliotheca carmelitana, Orléans, 1752, t. ii, col. 472-476 ; Gen. Calenzio, Saggio di sloria del concilio générale di Trenlo sotlo Paolo III, Rome, 1869, p. 355, 357, 362, etc. ; Augustin Theiner, Acta gencralia SS. cecumenici concilii Tridentini, Zagreb, 1874, t. i, passim, surtout 76, 83, 85, 146, 151, 181, 199, 216, 218, 302, 313, 368 ; Benedict Zimmerman, Monumenla historica carmelitana, Lérins, 1907, p. 262-263 ; Acta capit. gênerai., Rome, 1912, p. 326-327, 351, 352, 358-440 ; Acta concilii Tridentini, Fribourg-en-B., 1901-1916, t. i et ii, passim.

P. Anastase de Saint-Paul.

12. NICOLAS AURIFEX BUONFIGLI,

théologien carme italien du xvie siècle. — Il naquit à Sienne vers 1529, entra au couvent des carmes de sa ville natale, étudia à l’université et y obtint le doctorat en théologie. Le 1 er juin 1565, il fut inscrit parmi les théologiens de la faculté de Florence, dont il devint le doyen le 16 octobre 1578. Il fut prieur de son couvent de Sienne, régent du collège de Padoue (1575) et provincial de Toscane. Pendant les années 1575-1576, il donna à l’abbaye bénédictine de Plaisance un cours sur le livre IV des Sentences de Pierre Lombard. Il mourut à Sienne en 1601.

Ses œuvres sont : 1. Examen ordinandorum avec, à la fin : 2. De dignilate, vita et moribus clericorum prsecipue vero eorum, quibus animarum cura demandata est, Venise, 1567, 1568, 1570, 1574 ; Dillingen, 1571, 1576 ; Cologne, 1610 ; 3. Novum examen ordinandorum, Florence, 1586, 1589 ; 4. Spéculum missæ, œuvre recueillie des saints Pères par Jean Dobneck, dit Cochleus (1479-1552), revue, augmentée et éditée par notre Nicolas, qui y ajouta encore plusieurs opuscules et aussi : 5. Tractatus de antiquitate et cœremoniis missse, Venise, 1572, 1578 ; 6. Tabula prseparaloria ad missam cum ulilitatibus ex S. Patribus collectis, Florence 1591. Puis plusieurs œuvres en italien, tels : 7. Trallalo délia Passione del Signore. Venise, 1567 ; 8. Selua d’orazioni di diversi sancti dottori…, Venise, 1569, 1580, 1582, 1598, 1616 ; 9. Medilazioni di diversi dottori di S. Chiesa, 3 tomes, Venise, 1583, 1581, 1593, 1596 ; 10. Lo specchio délie monache, Florence, 1591 ; 11. Sommario délie indidgenze e grazie concedule ai Confralellie Sorelle del ! ’Ordinc carmelitano, Florence, 1592 : 12. Somma aurifiça (dite ainsi de son nom Aurifex), Venise, 1603. Plusieurs de ses œuvres ne furent point éditées, telles, par exemple : 13. In librum IV Sententiaruni lectiones ; 14. Expositio Euangeliorum quadragesimalium ; 15. Index sacræ Scripluræ, cum SS. Palrum expositione ; 16. Spéculum episcoporum ; 17. Examen confessorum ; etc. Nicolas Aurifex Buonligli écrivit aussi la vie de Thomas Netter de Walden, qu’il plaça au commencement de l’édition des œuvres de ce carme illustre qu’il publia en trois volumes à Venise, 1571. Il édita de même les Homiliæ quadragesimales du carme Thomas Beauxamis, Venise, 1572 ; il traduisit en outre en italien diverses œuvres d’Antoine di Guevara, Venise, 1568, 1570, et de Louis de Grenade, Venise, 1573, etc.

Gesner, Bibliotheca (Epilome de Simler), Zurich, 1574, p. 515 b ; Pierre Lucius, Carmelitana bibliotheca, Florence, 1593, fol. 65 r°-66 r° ; Possevin, Apparatus sacer, Venise,