Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 11.1.djvu/25

Cette page n’a pas encore été corrigée

35

NATA (HYACINTHE) — NATURE (ÉTATS DE ;

36

de 53 ans. Ses concitoyens lui ont érigé un monument en reconnaissance des services éminents rendus par cet humble religieux à l’Église catholique.

Octavius Rubeis, Epislolæ, Brescia, 1621, p. 190 ; Bernard de Bologne, Bibliotlieca scriptorum ordinis minorum capuccinorum retexta et exlensa, Venise, 1747, p. 125-126 ; L. Wadding, Scriptores ordinis minorum, Rome, 1650, p. 179 ; 2e édition, Rome, 1906, p. 122 ; J. H. Sbaralea, Supplementum et casligatio ad scriptores trium ordinum S. Francisci, pars I, Rome, 1908, p. 385-386 ; V. Mills, O F. M., A bibliography of franciscan asceiical wrilers, dans The franciscan educatinnal conférence, vol. viii, 1926, p. 305.

A. Teetært.

NATAL I Martin (1730-1791) naquit à Bussana, diocèse d’Albenga, dans l’État de Gènes, en 1730, et devint clerc régulier des Écoles Pies.. Il fui professeur de théologie à Pavie d’abord, puis au Collège Nazaréen de Rome en 1756 ; condamné par Clément XIII, il revint à Pavie où il enseigna les thèses jansénistes. Comme censeur, il refusa d’approuver le catéchisme de Bellarmin, et il fut excommunié par l’évêque de Pavie, le 5 mai 1775. Il mourut à Pavie le 28 juin 1791.

Les écrits de Natali se rapportent tous au jansénisme ou, du moins, sont imprégnés de jansénisme. 11 faut citer en particulier : Sentiments d’un catholique sur la prédestination des saints, avec des notes explicatives pour l’utilité des fidèles, in-8°, Pavie, 1782, où on trouve de nombreux extraits d’ouvrages jansénistes. — Prières de l’Église pour obtenir de Dieu sa sainte grâce, in-8°, Pavie, 1783, dans lesquelles l’auteur suit Arnauld (Nouvelles ecclésiastiques du 9 janvier 1785, p. 7, 8). — De l’injuste accusation de jansénisme ; plainte à M. Habert, 1783, avec des notes où il fait l’éloge des appelants français ; c’est une réédition d’un ouvrage de Petitpied (Nouvelles ecclésiastiques du 27 août 1784, p. 138, 139). — Complexiones augustinianæ de gralia Christi, 2 vol. in-12. — Traité de l’existence et des attributs de Dieu, de la Trinité, de la création et de la grâce, 3 vol. in-12. — Lettre au P. Mamachi sur les limbes, 1767. Le P. Mamachi avait publié en 1766, un écrit intitulé : De animabus justorum in sinu Abrahee ante Christi mortem expertibus bealæ visionis Dei libri duo, 2 vol. in-4°, où il réfutait des théories enseignées par Natali. Celui-ci, ou, peut être, un de ses disciples, répondit par cette Lettre, pleine d’invectives contre Mamachi, bien que ce dernier se fût abstenu soigneusement de nommer Natali dont il réfutait les thèses (Nouvelles ecclésiastiques du 13 novembre 1779, p. 182-184). — Lettre contre la théologie morale de Collet. — Critique du catéchisme de Bellarmin (Nouvelles ecclésiastiques du 30 octobre 1776, p. 173-175). — Natali a aussi publié divers opuscules : Deux Lettres à un ami de Rome sur la mort de Jésus-Christ et sa descente aux Enfers. — Il avait préparé un travail apologétique en faveur de l’Église d’Utrecht.

Feller-Weiss, Biographie universelle, t. VI, p. 176 ; Annales ecclésiastiques de Florence, du 2 juin 1792 ; Nouvelles ecclésiastiques du 8 mai 1793, p. 73-76 ; Picot, Mémoires pour servir à l’histoire ecclésiastique pendant le XVI II’siècle, 3e édit., 1853-1857, t. vi, p. 490-491.

J. Carreyre.

    1. NATTA Marc-Antoine##


NATTA Marc-Antoine, d’une famille considérable aux pays d’Asti et du Mont ferrai. Il était neveu du célèbre Georges Natta, d’abord professeur de droit a Pavie, ambassadeur de Boniface Paléoîogue, marquis de Mont ferrai, auprès du duc de Milan, puis auprès du pape Innocent VIII, qui le comblèrent de faveurs. Marc-Anloinc naquit à Asli, étudia d’abord le droit civil, et s’y distingua au point que les villes de Gênes et de Mantoue l’élurent pour auditeur de Rote. Il fut sénateur de Casale, mou rut en 1568, et fut inhumé dans la chapelle de sa famille en la collégiale de San-Secondo à Asti.

Outre des ouvrages de droit civil et de philosophie, il a laissé les œuvres suivantes, intéressant plus directement les sciences théologiques : De Deo lib. XV, Venise 1560 ; De doctrina principumlib. IX, Francfort, 1603 ; De passione Domini dialogi VII, Mondovi, 1561-1570 ; De eloquentia christianorum, Francfort, 1652 ; De oratione ad Deum, Venise, 1587 ; De humanilale Christi ; De Dei locutione, Venise, 1558.

Tenivelli, Biografia piemontese, 1785, t. ii, p. 78 ; De Rolandis, Notizie sugli scritlori Astigiani, 1839, p. 54 ; Hurter, Nomenclator, 3e édit., t. iii, col. 8.

F. BONNARD.

    1. NATURE (ÉTATS DE)##


NATURE (ÉTATS DE). — I. Définitions. IL État de justice originelle. III. État de nature déchue. IV. État de nature réparée.

I. Définitions.

Nature.

Le mot nature

vient de nasci et signifie primitivement la naissance. Par dérivation il a été appliqué au principe de la génération ; puis, comme dans les être vivants le principe de la génération est intrinsèque — car c’est dans le vivant lui-même que se prépare le fruit que la naissance mettra au jour — le nom de nature s’est étendu à tout principe intrinsèque de mouvement. C’est ainsi qu’Aristote définit la nature : « Le prin cipe du mouvement dans un être qui possède le mouvement par soi et non de façon accidentelle. » II Plu/s., c. i, n. 2. Mais ce principe est. ou la forme qui fait qu’un être est ce qu’il est, ou la matière qui est le fonds commun où conviennent entre eux les divers êtres que la forme distingue ; c’est pourquoi le nom de nature est donné tant à la forme qu’à la matière Et comme le terme de la génération naturelle est ce qui est produit, c’est-à-dire l’essence de l’espèce qu’exprime la définition, cette essence spécifique reçoit aussi le nom de nature. Sum. Theol., III a, q. ii, a. 1.

Il existe toutefois, entre les deux noms nature et essence qui désignent la même chose, une distinction logique qui apparaît nettement quand on remonte jusqu’à la substance. Il y a, en effet, deux manières de déterminer le caractère fondamental de la substance d’un être quelconque ; on l’envisage soit dans son existence, soit dans son activité. Sous le premier rapport, on désigne la substance par ce qu’elle a de plus intime ; et on l’appelle essence, essentia, quidditas ; sous le second rapport, on la considère comme principe d’une activité déterminée, et on l’appelle nature, natura. Le nom de nature inclut donc toujours un aspect dynamique et signifie l’essence spécifique dans son rapport avec l’opération ; elle est, dit Aristote, < l’essence des êtres qui possèdent un principe d’activité ». Met., IV, 4. L’essence se dit plutôt des principes d’une chose considérés en eux-mêmes ; elle en est le constitutif primordial, sa caractéristique première, ce qui la range dans l’échelle des êtres et fait qu’elle est foncièrement distincte de toute autre, enfin la source originelle de toutes ses perfections, car toutes les réalités ultérieures que l’être est susceptible de recevoir ou capable d’acquérir, sont le complément ou la manifestation de sa perfection essentielle.

Ici le mol nature sera pris pour signifier l’essence spécifique.

Avant d’appliquer ces notions aux différents états de la nature humaine, nous remarquerons que la théologie les utilise dans la recherche et la solution de plusieurs des importants problèmes qui sont de son domaine. En théodicée se pose la question de la nature de Dieu ou du constitutif formel de son essence ; l’exposé des mystères de la Trinité, de l’incarnation et de la rédemption emprunte aussi son