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NICEPHORE GREGORAS


saint personnage. Voir à ce sujet, H. Delahaye, Les légendes grecques des saints militaires, Paris, 1909, p. 91 sq., 234 sq. - 8. Vie de saint Démélrius, inédit, dans VAngelic. gr. 82, fol. 43r°-51 ru. Cf. R. Guilland, op. cit., p. 187-189. — 9. Éloge des saint Constantin et Hélène, publié en grande partie. Cf. Bibliothccu hugiographica græca, p. 54. Pour les mss. voir R. Guilland, p. xxxii et 189-192. — 19. Éloge des trois martyrs Démélrius, Georges et Théodore le Stratélate, conservé dans l’unique Leicest. 91, fol. 512517.

A cette catégorie se rattache un groupe de quatre oraisons funèbres, genre d’écrits où l’histoire a infiniment moins de part que l’éloge inconditionné du défunt. Toutes oui été insérées par l’auteur dans son Histoire ; on trouve à la suite. — 1. Éloge funèbre d’Andronic II, texte dans l’Histoire, t. X, c. i, P. G., t. cxlviii, col. 661A-668C. Des fragments de cet éloge se retrouvent en de nombreux mss. ; il en existe même une adaptation en dialecte ionien. — 2. Éloge funèbre du grand logothète Théodore le Mélochile, ibid.,

t. X, c. ii, loc. cit., col. 672 C-677D. — 3. Éloge funèbre d’Andronic III, ibid., t. XI, c. iii, loc. cit., col. 768772C. — 4. Éloge funèbre de Xéné, mère d’Andronic III, ibid., t. X, c. vi, loc. cit., col. 689 E-696.

Écrits philosophiques.

Ceux-ci ne sont pas

aussi nombreux que le laisserait supposer l’épithète de philosophe, décernée à leur auteur par l’admiration de ses contemporains. — 1. Commentaire des songes de Synésios, conservé au moins en 21 mss. Édité en 1632 par Petau, reproduit dans P. G., t. cxlix, col 521-642. Grégoras relève surtout les théories de Synésios sur l’âme et définit, d’après cet auteur, le rôle de l’imagination, considérée comme faculté prophétique. Incrédule et sceptique en ce qui touche aux oracles, indécis devant les songes, le commentateur a un faible pour les éclipses et les comètes, et il admet volontiers que les phénomènes astronomiques révèlent sûrement l’avenir à qui sait les observer. Cf. R. Guilland, op. cit., p. 209-216. —

2. Florenlios ou de la Science, récit, sous forme de dialogue, d’une discussion publique avec le scolastique Barlaam, cf. supra, col. 456. Édité par A. Jahn, Jahrbùcher fur Philologie und Pædagogik, Supplementband, t. x, 1884, p. 485-536. Nous avons là un des épisodes les plus intéressants de la lutte entre platoniciens et aristotéliciens qui, au siècle suivant, sera l’un des facteurs de la Renaissance. Grégoras plaide pour Platon contre le Stagyrite. Ce document est surtout précieux pour la connaissance de l’histoire

ittéraire de l’époque où il fut écrit ; cf. R. Guilland, op. cit., p. 165-169. — 3. Philomathès, autre dialogue, qui porte, dans le ms. de Paris, un sous-titre suggestif ïj TCpi. twv ù6piaTwv : ou des hâbleurs. Édité d’après deux mss. par Sleph. Bezdeki dans V Ephemevis Dacoromana, t. ii, 1924, p. 356-364. Pour les autres mss, voir R. Guilland., op. cit., p. xxxii. Il y a là, malgré certains défauts de jeunesse, une piquante et curieuse satire des sophistes, gens qui s’instruisent à la hâte, se moquent des vrais maîtres et font de la science dans un but utilitaire. Cf. R. Guilland, op. cit., p. 163164. — 4. Antilogia ou Réfutation ; c’est sous la même forme dialoguée, une seconde critique des sophistes. Cf. R. Guilland, op. cit., p. xxxii et 163-165. — 5. A la basilissa Hélène Paléologina solutions de questions théologiques. Inédit, conservé dans le Napolit. Miscel. xxi. Voir un échantillon dans Bezdeki., op. cit., p. 354, sous le numéro lxxx. Les huit questions dont se compose cet opuscule, sont, quant à leur objet, assez disparates ; elles traitent des marques d’intelligence chez certains animaux, de la sensation, de l’âme, de la notion de relation, de questions de physique, etc. En voir la description dans R. Guilland,

op. cit., p. 218-223. — 6. Sur l’univers. Essai de cosmogonie, traite seulement de l’unité du monde et, à ce propos, des fondements de la recherche scientifique. Inédit. Cf. R. Guilland, op. cit., p. xxxiii (manuscrits ) et p. 204-208 (description).

Histoire byzantine.

C’est l’œuvre capitale de

notre écrivain, racontant en 37 livres les événements politiques et religieux, survenus depuis la quatrième croisade (1204) jusqu’à la mort de l’auteur (1359). Cette chronique parut en entier d’abord en traduction latine, à Paris en 1567 et à Francfort en 1578. Les onze premiers livres du texte grec avaient été déjà édités en 1562 à Bàle ; Boivin en fit imprimer 24, en 1702, que reproduisit la Byzantine de Venise (1729). Le Corpus de Bonn en donna d’abord 23 livres (1829-1830) et ajouta les 14 derniers (24-37) en 1855. Le tout a été reproduit par Migne, P. G., t. cxlviii et cxlix, col. 1-502. Toute la partie de cette histoire consacrée au xiiie siècle et aux débuts du siècle suivant (1204-1308) tient dans les six premiers livres, et n’est qu’un résumé partial et fréquemment inexact de ce que nous apprennent d’autre part les ouvrages similaires de Georges Acropolite et de Georges Pachymère. On y trouvera cependant des jugements suggestifs que l’auteur, orthodoxe décidé, porte en matière d’union des Églises et, à cette occasion, sur les privilèges de l’Église de Rome. Mais ces mémoires sont surtout à consulter par qui veut connaître la vie de l’Église grecque, à une époque des plus troublées (1320-1360), et se rendre compte comment une partie si notable de la chrétienté médiévale, ait pu officiellement adhérer à une erreur aussi grossière que le palamisme. Le théologien, d’autre part, y étudiera avec intérêt le cas de ces rhéteurs byzantins qui, sous la double emprise du sentiment chrétien et des idées païennes, expliquaient, par un curieux mélange de croyance en une Providence et de déterminisme religieux, la conduite du monde et la marche des événements. Cf. R. Guilland, op. cit., p. 228-269.

Correspondance.

L’enquête toute récente

à laquelle s’est livré R. Guilland, nous a fait connaître 161 lettres de Grégoras ; j’ai dit ailleurs (Échos d’Orient, t. xxvi, p. 351) pourquoi je ne croyais pas ce chiffre définitif, l’auteur mentionné n’ayant pas consulté tous les mss. entre, autres l’important Yindob. theol.gr. 174. Surle nombre, sept pièces seulement sont, à ce jour, complètement inédites. Les recueils les plus accessibles sont ceux de Steph. Besdeki, dans Ephemeris Dacoromana, t.u, 1924, p. 239-377, où l’on trouvera le texte grec de quatre vingt-trois lettres et de R. Guilland, Nicéphore Grégoras. Correspondance, Paris, 1927, où sont éditées et traduites en français vingt et une lettres des plus importantes, toutes les autres sont résumées sous forme de regeste. Sur ce dernier recueil, voir les critiques de H. Grégoire dans Byzantion, t. iii, 1926, p. 465-478, et de. V. Laurent, dans les Échos d’Orient, t. xxvi, 1927, p. 350-361. La correspondance de Grégoras, comme, en général, toute correspondance byzantine, si décevante pour l’historien, est, au contraire, très instructive pour le mouvement des idées et l’étude psychologique de cette époque de renaissance artistique et littéraire. Plusieurs pièces nous renseignent sur les circonstances, où naquirent la plupart des ouvrages du polygraphe, et l’accueil enthousiaste que leur fit un cercle d’amis. Ainsi pour l’Éloge d’Andronic II, cf. R. Guilland, Correspondance, p. 19 ; sur les commentaires des Songes de Synésios, ibid, p. 249, etc. ; plusieurs nous dépeignent la situât ion intellectuelle de Byzance au xiv° siècle ; deux seulement, la 151e et la 159e, laissent entrevoir la part prépondérante que l’écrivain prit à la querelle du palamisme.

Aux ouvrages de caractère purement ecclésiastique