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NICÉPHORE GRKCOKAS


écrit avec fierté, pour sauvegarder mes idées et mon âme. Hist. liyz., 1. XV. c. vu. P. < ;.. t. cxxviii*, col. 772. Ainsi plus qu’aucune préoccupation d’académie, l’appel simultané de la piété et d’un orgueil tyrannique triomphèrent, au premier moment, de ses répugnances pour les subtilités doctrinales, et firent dans la suite de ce beau diseur l’adversaire redoutable du palamisme et l’un des théologiens les plus féconds, sinon le plus original, du xiv 1’siècle.

II. Œuvres. — Grégoras, vraie encyclopédie vivante, a écrit sur tout. Il serait hors de propos de relever ici les ouvrages de simple rhétorique ou de pure science, ainsi que les nombreux exercices de grammaire laissés par le professeur. Nous citons seulement ceux de ses écrits qui intéressent à un degré ou l’autre l’évolution de la pensée religieuse, en premier lieu les traités théologiques, puis à la suite. les compositions hagiographiques, philosophiques et poétiques. Il faut y ajouter l’Histoire byzantine et la Correspondance, précieux documents où apparaît à découvert l’âme inquiète de cette époque troublée.

Écrits théologiques.

1. Six discours dogmatiques

insérés par l’auteur dans son Histoire byzantine, dont ils forment les livres XXX-XXXV, P. G., t. cxlix. col. 233-442. Cette œuvre de polémique, dirigée contrel Palamas, traite uniquement de l’énergie divine et de la lumière thaborique. Il y a, d’autre part, disséminées dans cette même Histoire, de nombreuses parties doctrinales ayant le même objet, ainsi du t. XVIII, c. iii, au t. XXI, c. ii, P. G., t. cxi.vm, col. 1140-1285 13. Plusieurs de ces Xôyoi, en particulier le récit laissé par Grégoras de la discussion qu’il eut en 1355 avec Palamas en présence de Jean V Paléologue, existent également à part dans les manuscrits.

2. Premiers antirrhétiques, composés à la fin de 1346. D’après une souscription du Vaticanus graccus 1005, fol. 9 r°, ceux-ci seraient au nombre de dix. Mais nulle part, on ne trouve une suite si nombreuse de discours. La tradition manuscrite n’en connaît que trois : les sept autres se sont donc perdus.

3. Seconds antirrhétiques, inédits, conservés au nombre de dix dans le Laurent, gr. lvi, c, 14. Il est à noter toutefois que le Scorialensis gr. vie 22 n’en mentionne que huit. C’est contre cet ouvrage de Grégoras que sont dirigés les douze antirrhétiques du patriarche Philothée.

A la suite de Lambecius, trompé par une note marginale de Vindobon. theot. gr. 174, tous les bibliographes anciens et modernes ont attribué à Grégoras un certain nombre de traités théologiques ou « xégétiques. M. Treu, dans une brillante monographie (Matthaios Metropolit von Ephesos, Potsdam, 1901) les a restitués à qui de droit. Il faut donc corriger à l’aide de ce travail tous les catalogues parus des œuvres de Grégoras, depuis celui qu’a compilé Boivin et qu’a reproduit Migne, P. G., t. cxlviii, col. 43-58, jusqu’à celui que donne Krumbacher. Gesch.der byzant. Lit.. 2e éd., p. 195, 201, 295, 297, 480-482. En outre, il faut signaler deux ouvrages théologiques dont l’attribution à Grégoras ne présente aucune garantie. Le premier est intitulé : Quem inilio Deus hominem creaverit, morlalem an immortalem ? Ce traité, qui forme la pièce liminaire du ms. de Vienne, a été mis sous le nom de notre auteur par un lecteur récent. D’ailleurs, tout le morceau, qui date sûrement d’avant 1324, ne répond en rien ni aux préoccupations de Grégoras à cette époque, ni surtout à son style. Il y a donc tout lieu de croire que cet opuscule, comme tous ceux du même ms., appartient au même Matthieu d’Éphèse. Le second est une profession de foi hésychaste, éditée par Papamichaïl, dans’ExxXYjaiao-n.xôç Oàpoç, t. xi, 1913, p. 70-71 et conservée en entier,

semble-t-il, dans un ms. de 1363, l’Athon. 3728 Nous n’hésitons pas à voir dans ce factum un faux

lancé par les adversaires de Grégoras, pour le discréditer ou affaiblir la résistance de ses amis. On sail quel usage les hésychastes firent de cette méthode de polémique. Cf. R. Guilland, Essai sur Nicéphore Grégoras, Paris, 1926, p 50-52 ; d’autre part, à suppoposer, contre toute vraisemblance, que Grégoras se soit au dernier moment, comme l’insinue cette pièce, converti au palamisme, l’empereur n’aurait jamais permis qu’on jetât son cadavre à la rue.

A cette catégorie d’écrits se rattachent un groupe d’homélies laissées par Grégoras. Nous avons relevé : a) L’n sermon sur la Nativité et la Présentation de la sainte Vierge au temple. C’est le seul qui soit édité. Cf. Bulletin de l’Institut archéologique russe à Conslantinople, t. xi, 1906, p. 280-295. Particularité peu remarquée : cette homélie, prononcée à Chora, devant un auditoire de moines, constitue une brillante illustration des mosaïques correspondant aux sujets traités, aujourd’hui encore si miraculeusement conservées. — b) l’n sermon sur l’Annonciation, Inc. : ’Etxoi Se Ttôv Çcoypoccpcôv TroXXdcxiç, inédit dans le Yindob. hist. gr. 104, fol. Il sq. — c) l’n sermon sur a Nativité, conservé dans le codex Hamilton 453, fol. lr°-8r°. Inc. : … yévcç. xocl tôaTrsp z’( tiç. Le discours, comme on le voit, est mutilé du début. — d) Discours d’actions de grâces à la Vierge, Inc. : ’Ettoi Se toùç ài : ô yXa>TTY]ç que l’on trouvera dans le Mosquensis 441, fol. 334 sq.

Écrits hagiographiques.

1. Vie du patriarche

de Conslantinople Antoine Cauléas (883-893 ;. Inédite dans Angel. gr. 82, fol. 31v°-43r°. La vie latine, insérée dans les Acta sanctorum. février t. ii, p. 623629, et reproduite dans P G., t. evi, col. 177-182, ainsi que le début de l’original grec, publié par Norden dans Die antike Prosa, t. i, p. 371-373, ne doivent pas être confondus avec cet opuscule, car ils ne sont pas de Grégoras, contrairement à ce qu’affirme R. Guilland, op. cit., p. xxv et 174. L’éloge funèbre, auquel ils se rapportent, est connu depuis longtemps. Voir le texte intégral dans A. Papadopoules-Kérameus, Monumenla grseca et latina ad historiam Pholii palriarchse pertinenlia, t. i, 1899, p. 1-25. L’auteur de cet opuscule, Nicéphore philosophe et rhéteur, est bien distinct de Grégoras. — 2. Vie de Michel le Syncelle, éditée par Th. N. Sclimidt à la suite de son étude sur le monastère de Chora, dans le Bulletin de l’Institut archéologique russe à Conslantinople, t. xi, 1906, p. 260-279. Cf. R. Guilland, op. cit., p. 175177. — 3. Vie de sainte Théophano, femme de Léon’^V le Sage, éditée par Ed. Kurtz, dans les Mémoires de l’Académie impériale des sciences, t. m b, 1898, p. 2545. Cf. R. Guilland, op. cit.. p. 177-179. — 4. Vie de sainte Basilissa, martyre de Nicomédie, éditée par Steph. Bezdeki, d’après le seul Vatic. grsec. 1086, dans les Publications de l’Institut d’histoire générale de l’université de Cluj, t. i, 1927, p. 75-85. Pour les autres manuscrits, cf. R. Guilland, op. cit., p. xxxii. — 5. Vie de Jeand’Héraclée du Pont, oncle et précepteur de Grégoras. Inédite. Pour les manuscrits : voir R. Guilland, op. cit., p. xxxiii ; cette vie, où l’auteur expose longuement les idées ascétiques et mystiques de son parent et maître, paraîtra incessamment dans la nouvelle Bibliothèque byzantine et néo-grecque des augustins de l’Assomption de Kadikôy. — 6. La passion de saint Codral, éditée dans les Acta sanctorum, mars, 3’éd., t. ii, p. 895-898 et reproduite dans P. G., t. cxlix, col. 503-520. Cf. R. Guilland, op. cit., p. 183, 184.- — 7. Panégyrique de saint Mercure. Inc. : Kal xopepvyjTTjç Se. Inédit. Indication des mss. dans R. Guilland, op. cit., p. xxxiii et 185-187. Comparer cet éloge avec ce que l’on sait par ailleurs de ce