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NICEPHORE CALLISTE


du xv siècle : Toû [xaxapiwTaTOu xal Xoyicût<xto’j xupoû Nixrjepôpou KaXXlaTou toû SavGoTroûXo’j toû Six toû Œîou xal àyYS^i’^o’J ayr^aToç fisTOvofxaaOévToç NsîXou (et non NaXXou, comme a lu H. Stevenson, Codices manuscripti græci reginæ Suecorum et PU papie II, Rome, 1888, p. 123) (j.ovxxoû Suva^àpia. Peut-être a-t-il pris l’habit dans ce couvent de Couzéna (y] toû KouÇr ; vS [i.ovrj), dont il connaissait bien l’archimandrite, appelé Callinique, destinataire de plusieurs de ses ouvrages liturgiques.

II. Écrits.

Il est impossible de donner une liste complète et définitive des écrits de Nicéphore Calliste, tant que nous manquent des catalogues précis et détaillés des manuscrits grecs des bibliothèques de l’Athos, de Paris, de l’Escurial et du fonds Vatican. Ce qui nous est connu peut se ranger sous cinq rubriques : 1° Écrits historiques ; 2° Écrits liturgiques ; 3° Écrits exégétiques ; 4° Œuvres oratoires ; 5° Œuvres de littérature profane. Ce qui est remarquable, c’est que, sauf pour les œuvres oratoires, Nicéphore nous a laissé dans ces divers genres à la fois des spécimens en prose et des spécimens en vers.

Écrits historiques.

 1. L’œuvre la plus

considérable et la plus importante de notre auteur, celle qui a immortalisé sa mémoire est son Histoire ecclésiastique en dix-huit livres, allant des origines du christianisme jusqu’à la mort de l’empereur Phocas (618). Les premières lettres de chacun des livres forment l’acrostiche Ntx7)cp6pou KaXXlaTou. L’ouvrage est précédé d’une longue épître dédicatoire à l’empereur Andronic H’Paléologue (1282-1328). C’est un éloge pompeux et dithyrambique de tout ce qu’a fait ce prince. Il est comparé au grand Constantin pour plusieurs raisons, entre autres pour celle-ci : qu’il a fait triompher la vraie doctrine sur la procession du Saint-Esprit, tout comme le fils de sainte Hélène fit triompher la vraie doctrine sur la génération du Verbe. P. G., t. cxlv, col. 592 C. Ceci nous fait connaître l’attitude de Nicéphore à l’égard des Latins. — Le premier chapitre du livre I er est une sorte d’introduction à tout l’ouvrage, écrite après que le livre XVIIIe avait été terminé. P. G., ibid., col. 603-620. L’auteur y passe en revue les écrits des historiens de l’Église qui l’ont précédé, depuis Eusèbe de Césarée jusqu’à Évagre, et leur trouve à tous des défauts. Il ajoute qu’après Évagre, aucun historien n’a écrit d’œuvre d’ensemble sur l’histoire de l’Église, et il se propose de combler cette lacune. En fait, il n’a pas dépassé le règne de Phocas, bien qu’à la fin de son introduction nous trouvions le sommaire de cinq autres livres, en plus des dix-huit, conduisant le récit jusqu’à la mort de Léon le Sage (912). P. G., ibid., col. 617-620. Ce sommaire non exécuté est un phénomène assez curieux, dont Krumbacher, op. cit., p. 291 et 347, nous donne peut-être la véritable explication. D’après ce savant, Nicéphore, malgré sa déclaration sur l’absence d’une histoire générale de l’Église pour la période postérieure à Évagre, n’aurait fait que plagier, en lui faisant subir quelques légères modifications et interpolations, un grand ouvrage bipartite écrit au début du x » siècle et s’arrêtant à l’année 920. De cet ouvrage anonyme on a découvert des traces en plusieurs manuscrit s, notamment dans le cod. Baroccianus griec. 142 de la Bodléienne d’Oxford. Si cela est exact — et des travaux ultérieurs pourront éclaircir ce point — le mérite de Nicéphore en serait fort diminué, et aussi son autorité, en ce sens que l’utilisation des historiens ecclésiastiques, ses prédécesseurs, dont il parle ne serait que médiate. Bref, Nicéphore aurait fait pour cet Anonyme du x » siècle ce que Cédrenus a fait pour Skylitsès, Le procédé était courant chez les Byzantins, et il ne faudrait point s’étonner d’en rencontrer un nouvel exemple.

Quoi qu’il en soit, l’Histoire de Nicéphore est un ouvrage fort utile pour la connaissance des six premiers siècles chrétiens, l’histoire des controverses, l’exposé des hérésies, sans parler des légendes byzantines que l’auteur a, cousues çà et là au récit d’événements anciens. Des extraits parfois considérables d’historiens anciens, dont les œuvres ont disparu, nous sont conservés* dans cette compilation, où il ne faut point chercher l’esprit critique. C’est ainsi qu’on a tiré des livres de Nicéphore de nombreux passages de Théodore le Lecteur, écrivain du début du vie siècle. Cf. P. G., t. lxxxvi, col. 165-216. La valeur historique de la compilation est donc inégale et doit se juger à la valeur de la source utilisée, quand on peut la découvrir, ce qui n’est pas toujours facile.

2. Un autre écrit de Nicéphore, se rapportant à l’histoire ecclésiastique, est son opuscule sur les évêques et patriarches de Constant inoples, Ai/jy^aiç rcepl tûv £7uax67rwv BuÇav-rtou xal tûv Trarptap^wv rcàvTWv K<ùvaTocvTt, vou716Xscûç, édité par Anselme Banduri dans son Imperium orientale, t. i, p. 190 sq., d’après le cod. Paris. 1630, du xive siècle, avec de longues et savantes notes, le tout reproduit dans P. G., t. cxlvii, col. 449-510. La liste des évêques de Byzance, qui commence au légendaire Stachys disciple de saint André, suivi d’une vingtaine d’autres noms aussi légendaires, devient historique à partir de Métrophane, et se termine, comme nous l’avons dit plus haut, au second patriarcat d’Athanase I er (1304-1310). Cet opuscule en prose ne doit pas être confondu avec un catalogue en vers iambiques des mêmes évoques byzantins, composé également par Nicéphore et contenu dans plusieurs mss conjointement avec une liste également en vers des empereurs byzantins. La liste des patriarches s’arrête à Jean XII Cosmas (1294 1304) ; celle des empereurs à Andronic 11(1282-1328).

3. On peut rapporter aux œuvres historiques une série d’autres petits poèmes en vers iambiques ou politiques : a) Un poème sur la ruine de Jérusalem parTitus : "AXwaiç’l£poijoaXY)ji.côçô’IcÔCTY)7rTioç’.axopet, édité dans l’ouvrage intitulé : Expositio thematum dominicorum et memorabilium quæ Hierosolymis sunt, Paris, 1620, avec une traduction latine de F. Morel ; reproduit dans P. G., t. cxlvii, col. 601-606. — b) Une Liste des dignités de la cour impériale byzantine, en vers politiques, contenue dans le Paris, græc. 1790, du xvie siècle, fol. 295. — c) Une liste des Pères de l’Église, où ne figurent que les Pères orientaux, publiée dans l’ouvrage intitulé : Cyri Theodori Prodomi epigrammata, etc., Bàle, 1536, sous le titre : Oî xaXXûvavTsç Iv Xoyoïç’ExxX7)atav, reproduite par Fabricius-Harlès, Bibliotheca grœca, t. vii, p. 441, et dans P. G., t. cxlv, col. 553. — d) Une liste des mélodes, Ol xà [iiXT) tcXé-Çocvteç u|j.vwv èvOéwv, publiée dans le même ouvrage édité à Bàle, en 1536, et par Fabricius-Harlès à la fin du livre d’Allatius, De libris ecclesiaslicis Græcorum.

— e) Les autres listes suivantes, également éditées à Bàle en 1536 : a.’Acauplcov, Ilepatôv, AIyûtctou, Sùpwv, MyjScov, ’EXXyjvcov avaxTeç ; b.’AGrjvaîwv xal KpYjTwv ap^ovTsç ; c.’PcopiYjç paaiXe ïç ; d.’E680(jiy)xovtoc toû XpiCTToû xx>GTt-Kokoi ; e. EùaYY^aTal * a î Siâxovoi ; I. Al [i.uppoç6poi. xal xcStt ç>ia.i Aôyou ; g. 2uvo7ttlx7) aùvo^tç àyîtov "/pôvou ou Ménologe en vers des saints de l’année.

4. Nous joignons également aux œuvres historiques les écrits hagiographiques proprement dits, à savoir : a) Une Vie de saint André le Jeune, déjà signalée plus haut, transcrite en 1286 dans le cod. Paris. 1547, encore inédite. — b) Une histoire du sanctuaire de Notre-Dame de la Source et des miracles qui s’y sont accomplis, Ilepi ovarâczaç toû ae6aafiiou ol’xou ttjç èv KfuvaT~vTtvou7ToXei, ZcooSô^ou Iiy)y^Ç (aujourd’hui Baloukli, dans les faubourgs de Constant inople) xai