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NICÉE (lie CONCILE DE) — NICÉPHORE BLKMMYDE


col. 1792, que l’accueil de l’Église banque avait été bien différent. Il faudra du temps pour qu’y soit reconnue l’autorité du VII concile ; voir loc. cit., col. 781. Kn Orient même, le renouveau de l’agitation iconoclaste après l’avènement de Léon V remit en question les décisions de cette assemblée : elles ne furent définitivement acceptées qu’à partir de 842. Le VIIIe concile œcuménique. IV de Constanlinople (869-870), considère l’assemblée de Nicée comme œcuménique. Pour l’Église « orthodoxe » elle clôt la liste des « sept conciles ».

Pour la bibliographie se reporter à celle qui est donnée, très complète, a l’art. Image (CuUe des), et aux art. Caroi. ins (l.iurcs) et Iconoclasme. Un commentaire très sobre des décisions tant dogmatiques que disciplinaires dans I lefele-Leclercq, Histoire des conciles, t. iii, p. 741 sq.

G. Fritz.

1. NICÉPHORE BLEMMYDE.

I. Vie.

IL Écrits. III. Doctrine.

I. Vie.

Nicéphore Blemmyde naquit à Constantinople

en 1197, d’un père médecin. Il était le second de quatre enfants. Il fut témoin en 1201 de la prise de Constantinople par les Latins. En 1205, sa famille alla s’installer à Brousse. Après des études faites dans différentes villes d’Asie Mineure, Brousse, Nicée, Éplièse, Smyrne, Nymphée, Scamandre, où il s’initie et se perfectionne dans toutes les sciences de son temps, on le trouve établi en 1223 près du patriarche grec de Nicée, Germain II, de qui il reçoit le lectorat, le diaconat et la fonction de logothète. En 1223, il entre dans un monastère du Latros, et le métropolite d’Éphèse, Manassès, lui donne l’habit monacal pour deux ans. En 1234, il joue un rôle de premier plan au concile de Nymphée et c’est lui qui, en donnant la réplique aux Latins, fait échouer la tentative d’union des Églises qui s’y amorçait. En 1235, il embrasse définitivement la vie monastique ; ses parents, dont tous les autres enfants sont morts, imitent son exemple. Après quelques essais ailleurs, il se fixe au monastère de Saint-Grégoire-le-Thaumaturge à Éphèse. En 1237, il visite les Lieux saints. En 1238, il est élu archimandrite de son couvent. Jean Vatatzès lui envoie alors cinq jeunes gens à instruire : parmi eux est Georges Acropolite, l’historien. En 1239, le basileus le charge d’une mission scientifique qui consiste à parcourir la Thrace, la Macédoine, la Thessalie, pour y recueillir le plus de manuscrits pocsible. Blemmyde s’acquitta de cette tâche pour le plus grand profit de ses éludes personnelles. A son retour, il se voit offrir par Vatatzès le siège vacant d’Éphèse. Il refuse. En 1240, le basileus lui confie l’éducation de son fils Théodore Lascaris. Celui-ci garda toujours dans la suite, et jusque sur le trône, une grande vénération pour son maître, comme en fait foi la correspondance échangée entre eux. Blemmyde fonda ensuite un monastère à Émathia sous le vocable de « Celui qui est », 0eou toù ôvtoç. Il ne put l’inaugurer qu’en 1248 et lui composa un typicon. Vers 1242, il accomplit un acte de zèle qui mérite d’être relevé. La favorite de l’empereur, Fringa, dont la présence et le faste faisaient scandale à la cour, s’étant présentée en grande pompe au monastère de Saint-Grégoire, notre moine, au milieu de la stupeur générale, osa lui interdire l’entrée de l’église et fit aussitôt interrompre la liturgie. Il expliqua sa conduite que des courtisans taxaient de lèse-majesté par une lettre publique conservée jusqu’à nous. Vatatzès renvoya sa favorite, mais garda une certaine froideur à l’endroit de Blemmyde. En 1250, il y eut un nouveau concile à Nymphée pour l’union des Églises. Blemmyde y joua le même rôle. En 1254, le patriarche et l’empereur étant morts, le nouveau monarque, Théodore Lascaris, offrit à son ancien

maître le trône patriarcal. Blemmyde refusa, (.’est Arsène qui fut élu à sa place. Vers cette même époque, notre moine composa ses deux traités célèbres sur le Saint-Esprit, adressés, l’un, à Jacques, archevêque de Bulgarie, l’autre, à Théodore. Il y enseigne que le Saint-Esprit procède du Père par le Fils. Pour le même Théodore, il rédige un opuscule sur les devoirs d’un roi. Blemmyde passe les dernières années de sa vie dans son couvent d’Émathia. L’avènement de Michel Paléologue ne trouble pas sa tranquillité, et il ne prend aucune part à l’affaire arsénite. Quand le patriarche Joseph vint le visiter dans sa retraite pour le gagner à sa cause (1271), il lui manifesta quelque froideur, et se contenta de le prier d’obtenir del’cmpe reur un chrysobulle garantissant l’immunité de son monastère : il fut accordé. Blemmyde mourut en 1272. Ses biens furent transférés par ordre de Michel à la Grande-Église de Byzance. Quant au couvent d’Émathia, il passa bientôt à la condition de métoque d’un monastère du mont Galésios. Il n’en reste plus aujourd’hui aucune trace.

IL Écrits. — Nommons en premier lieu : 1° son Autobiographie. Elle se compose de deux récits distincts chevauchant l’un sur l’autre, composés le premier en 1204, le second en 1265, par manière de complément. Le premier rapporte surtout les circonstances et événements extérieurs, le second s’attache de préférence aux idées. De cette autobiographie Démétracopoulos a publié un fragment dans son’ExxX^o-iao-Tixrj, 616Xio6r)>a), p. 380-395. L’édition intégrale en a été faite par Heisenberg en 1876 (voir ci-dessous). On ne saisit pas bien le but de cet écrit de Blemmyde. Peut-être eut-il à répondre à certaines attaques (car il eut des ennemis), et pensa-t-il ne pouvoir le faire mieux qu’en leur opposant le spectacle d’une vie intègre et sans reproche. Cette autobiographie, précieuse pour les renseignements qu’elle fournit sur sa vie, l’est plus encore pour l’histoire de sa pensée théologique si discutée, et des essais d’union tentés alors entre les Églises latine et grecque.

Écrits théologiques et religieux. — Les plus célèbres sont les deux traités sur la procession du Saint-Esprit : l’un, 2° Ad Jacobum Bulgarise archiepiscopum : l’autre, 3° Ad Imperatorem C/polilanum Theodorum Ducam Lascarium. C’est là que Blemmyde enseigne la procession du Saint-Esprit a Pâtre per Filium. Ces deux écrits ont été publiés par Allatius, Grœcia orthodoxa, t. i, p. 1-60 d’où ils sont passés dans P. G., t. cxl, col. 533-584. Lammer en a donné une meilleure édition dans Scriptorum Grsecise orthodoxse bibliotheca selecta, t. i, p. 98-186. Vers la fin de sa vie, Blemmyde écrivit pour ses moines un court traité : 4° Ilepl niaxeutc, , où il expose principalement les vérités christologiques avec une netteté de style et de pensée des plus remarquables. Dosithée l’a publié dans son T6(i.oç’AyàTcrjç, p. 494-501, mais y a ajouté une page de son cru, ou du moins tirée d’ailleurs, sur la procession du Saint-Esprit. Cette édition a été reproduite dans P. G., ibid., col. 585-606, y compris l’addition de Dosithée considérée comme faisant partie du traité de Blemmyde. Une autre édition, sans cette fin, a paru dans un recueil (très rare) d’ouvrages deBlemmydepubliéà Leipzig (1784), HPlivre, p. 107-120. Les ouvrages suivants sont ascétiques et liturgiques : 5° Ilepl àpeTÎjç xal ào"xr]aea>ç, publié dans l’édition de Leipzig, IIP livre, p. 121-140 (absent de P. G.) ; 6° Éloge de saint Jean l’Èvangéliste, inédit (codex le plus ancien Monac. græc. 225) qui lui valut des attaques parce qu’il avait dit que tout vient du Père par le Fils. Il s’en explique dans une lettre à Lascaris, Festa, p. 314-316 ; 7° Epistola universalior, lettre publique pour justifier sa conduite à l’égard de la favorite Fringa ; 8° Acolouthie sur saint