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NARSAI — NAKY (CORNKILUv


syri homitiae et carmina primo édita, Mossoul, 2 vol., 190."), donne le lilre de quatre-vingt-une pièces qu’il avait sous la main en divers manuscrits. Ibid., t. i, p. 26-31.

Les pièces métriques Inscrites dans le rituel ncstorien des funérailles ne proviennent pas des mimrê, niais plutôt des discours paraciétiques ou bûyijâè. L’attribution d’une liturgie à Narsaï par Ébedjésus ne veut pas dire sans doute qu’il composa réellement une liturgie nouvelle ; elle signifie plutôt qu’il mit en meilleure forme la liturgie habituelle de l’Église persane, dite de Mari et Addaï. Rien ne permet de déterminer avec certitude celles des proclamalions diaconales, variables suivant les fêtes, qui remonteraient à Narsaï. Son nom couvre sans doute dans les livres liturgiques plus d’une composition tardive.

L’explication de la liturgie, après avoir été publiée par M. Mingana, homélie 17, a été traduite en anglais par dom R. M. Connolly, qui en a démontré magistralement l’authenticité et en a fait, avec la collaboration de Edmund Bishop, une étude approfondie, The lilurgical Iwinilies oj Narsaï, dans Texts and studies, t. viii, fasc. 1, Cambrige, 1909, Les mimrê sur le baptême et le sacerdoce, homélies 21, 22 et 32 de Mingana, très importantes elles aussi pour la connaissance de l’ancienne liturgie mésopotamienne, ont été traduites dans le même ouvrage, p. 33-74.

Il faut considérer comme œuvres douteuses les sngijâlâ ou courtes pièces métriques en forme de dialogues, qui suivent certaines homélies, ainsi que les mimrê sur Joseph, publiés en dernier lieu par le P. Bedjan, Liber superiorum… Homiliæ Mar-Narsetis in Joseph, Paris, 1901, p. ix sq. et 519-629.

III. Doctrine.

Narsaï suivait en tout Théodore de Mopsueste. Mari l’affirme par deux fois dans sa courte notice, loc. cit., p. 44 sq., trad., p. 39. Le zèle qu’il manifeste en faveur de Diodore de Tarse, Théodore de Mopsueste et Nestorius, les louant surtout de ce qu’ils ont séparé « le Verbe du corps », ne laisse aucun doute sur l’ardeur de ses sentiments pour la doctrine dyophysite nestorienne. Fr. Martin, Homélie de Narsïs sur les trois docteurs nesloriens, dans Journal asiatique, IX « série, t. xiv, 1899, p. 446492 et t. xv, 1900, p. 469-525. Mais M. Alphonse Mingana, dans sa publication des homélies de Narsaï, a choisi celles où le nestorianisme apparaît le moins, laissant de côté celles qui peut-être auraient été le plus intéressantes au point de vue de l’histoire de la théologie. J.-B. Chabot, Narsaï le docteur et les origines de l’École de Nisibc, dans Journal asiatique, X » série, t. vi, 1905, p. 158, n. 2.

Voici les propositions que M. Mingana présente en tête de son édition comme résumant le nestorianisme de Narsaï, loc. cit., p. 10-13 :

1° Notre-Seigneur Jésus-Christ est deux natures, deux personnes, un individu (7rp60- « 7rov) divin et humain, un seul individu dans une filiation unique.

2° Le Christ est homme complet, ayant comme tous les hommes un corps et une âme. Le Verbe et l’homme se sont réunis, ayant un seul amour et une seule volonté.

3° Il est impossible que Dieu s’unisse à un corps autrement que par l’amour, ou qu’un homme s’unisse à Dieu d’une union qui ne soit pas purement nominale. Nominalement, mais seulement ainsi, il est permis de dire que ces deux sont un en essence ; c’est dans ce sens que Narsaï les confesse un seul amour, qu’il confesse le Fils de Dieu et le Fils de l’homme un seul individu (Tcp600)7tov).

4° La situation spéciale et le nom que le Christ s’est acquis, proclament que lui seul entre les mor tels a été fait par Dieu héritier et Seigneur du ciel et de la terre. La grâce de Dieu a suppléé à son humilité et à ses déficiences, et l’a rendu, tout humain qu’il fût, participant des trésors du Saint-Esprit.

5° Le Verbe de Dieu descendit spontanément el sa vertu habita dans le corps immaculé conçu de Marie. Il ne s’est pas abaissé et il n’est pas né dans son essence ; sa charité a habité dans un autre (être), à qui il a communiqué son nom. Marie n’a pas enfanté une essence que personne ne peut atteindre, mais un homme, exactement semblable aux autres hommes. Marie est une femme de la race d’Adam : elle a enfanté un fils semblable à elle spirituellement el corporellement.

6° Narsaï se défend toutefois de dire qu’il y a deux Fils. Il n’y a qu’un Fils, le Fils de Dieu, consubstantiel au Père : « Je n’ai jamais pensé qu’il y ail deux Fils, mais je crois en un seul, qui est à la fois le Verbe de Dieu et corps (semblable au nôtre » )

7° « Je proclame le Christ homme, à cause de son corps, et Dieu à cause de son éminente situation. Je le crois un, Homme et Fils de Dieu, un par une essence que nulle division ne peut disjoindre. J’ai distingué les natures, non les Fils. Je le dis Christ et Fils pour deux raisons : parce que le Saint-Esprit l’a oint, et parce qu’il a été fait par l’amour un Fils avec le Verbe. »

8° « Si l’on admet que le Fils s’est formé un corps, s’est fait chair, pourquoi n’est-ce pas lui qui a oint cette chair, mais l’Esprit ? Si le Christ est égal au Père, en force et en amour, pourquoi Celui-ci lui a-t-il donné un nom par une bienveillance gratuite ? Si le Christ est esprit consubstantiel au Père et à l’Esprit-Saint, comment se fait-il qu’il ait été magnifié seulement après que l’un est descendu et que l’autre a rendu témoignage ? »

Le symbole de Narsaï, tel qu’il est expliqué dans les homélies liturgiques, est interpolé de formules qui en accusent le caractère nestorien, plus que le symbole actuellement en usage dans l’Église nestorienne. Cf. Connolly, loc. cit., p. lxxi-lxxvi.

A. Mingana signale aussi, comme digne d’attention, que Narsaï remet au jour de la résurrection des corps la jouissance de la vision béatifique pour les élus, et attribue au Saint-Esprit la transformation des éléments du saint-Sacrifice, op. cit., p. 15.

En dehors des articles cités, on peut voir W. Wright, Syriac lileralure, dans The Encyclopœdia britannica, 9e édit., t. xxii, 1887, p. 830, et la réimpression faite sous le titre A short historgof syriac literature, Londres, 1894, p.58sq. ; Rubens Duval, La littérature syriaque, 3e édit., Paris, 1907, p. 344 sq. Ces deux ouvrages sont a corriger d’après l’édition de Barhadbsabba citée au début de cet article, ainsi que tous autres travaux parus avant 1913. Excellente nomenclature des manuscrits et bibliographie très complète, dans A.Baumstark, Geschichte der syrischen Litcratur, Bonn, 1922, p. 109-113. On peut y ajouter M. Wolff, Drei Begràbnisgesange Narsais, dans Oriens christianus, neuc Série, 1925, t. xii-xiv, p. 1-29.

E. TlSSERANT.

    1. NARY Corneille##


NARY Corneille, ecclésiastique irlandais (16601738). — Né en 1660 dans le comté de Kildare, ordonné prêtre en 1682, il vint compléter ses études théologiques au collège irlandais à Paris, prit la licence en théologie et le doctorat en droit en 1694 En 1696, il quitte la France, vient à Londres pour faire l’éducation des enfants du comte d’Antrim ; rentré à Dublin en 1702, il fut nommé curé de Saint-Michon, fonction qu’il conserva jusqu’à sa morl. 3 mars 1738. — Son œuvre littéraire, assez importante, comporte des ouvrages de polémique et de pastorale. On retiendra les suivants : 1° A modesl and true account of the chief points in controversy belween the roman Catholics and the Protestants,