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MUZALON — MUZZARELLI


De Andron. Palœol., 1. [, c. viii, P. G., t. cxliv, col. 32 A. — 2° Une Réfutation de Nicéphore Blemniyde (Xoyixr, àv7Îppr, aiç). Le célèbre rhéteur est auteur de deux lettres dogmatiques, qui eurent sur le patriarche Jean Beccos une influence décisive. C’est dans les écrits de Blemmyde que le prélat catholique trouva la preuve de l’origine patristique et de l’équivalence des formules trinit aires, èx ITaTpôç xa’i T ! oû et êx IïaTpoç Si’Tloû. Blemmyde, mort récemment (1273), en imposait toujours à tous par sa science et sa vertu. Les catholiques se réclamant de ses écrits, Muzalon crut devoir les réfuter. Jean Beccos répliqua et fit une longue apologie de la pensée de son maître. L’ouvrage du patriarche, aujourd’hui perdu, nous a été longuement décrit par Georges le Métochite dans son Hist. dogmatic, t. III, c. v et vi, p. 321, 322. Le traité de Muzalon ne semble pas non plus conservé, à moins qu’il ne se trouve dans le Bucarest. (Biblioth. nation.) 560, fol. 338-370. L’attitude de Muzalon semble plaider de façon décisive, outre les considérations philologiques les plus impressionnantes, en faveur du catholicisme de Blemmyde ; il ressort en effet de cette polémique que la mentalité de l’écrivain, aujourd’hui très discutée, passait aux yeux de ses contemporains, adversaires ou disciples, pour conforme à la doctrine romaine. C’est une grave constatation qui n’a pas encore été versée au débat. Voir l’état de la question, dans les Échos d’Orient, t. xvii, 1914-15, p. 153-155 ; cf. aussi M. Jugie, Theologia dogmatica christianorum orienlalium, t. i, 1927, p. 419430. — 3° Un autre traité polémique intitulé : ’AvxippyjTixôç <Xôyoç> xaxà twv toû Bsxxou pXaatpr)[xiwv. Cet ouvrage, qui faisait l’admiration du patriarche Grégoire de Chypre (voir la lettre 145 dans’ExxXt]maoTtxôç Oâpoç, t. iv, 1909, p. 101), est conservé en entier dans le Chis. gr. 12, fol. 38 v°-46. La plus grande partie a été publiée à Jassy, en 1699, par Dosithée Notaras dans le T6p.oç’AyâmQÇ, p. 405-413, sous le nom de Grégoire de Chypre. La Patrologie grecque de Migne, t. cxlii, col. 290, a reproduit le fragment avec la même fausse attribution. Voir Échos d’Orient, t. xxvii, 1928, p. 447 et 448. — 4° Un éloge du patriarche Athanase I" (1289-1294 et 1304-1309). L’élection de ce pontife avait été très contestée. Afin de faire taire les mauvaises langues, le basileus Andronic II assembla le peuple, et ordonna à ceux qui pensaient du bien d’Athanase d’exprimer leur avis. Ce qui fut dit parut à Muzalon si merveilleux qu’il le mit par écrit sous forme d’éloge. Cf. Pachymère, De Andronico Palœol., t. II, c. xiv, P. G., t. exuv, col. 161 A. Mais plus tard, instruit des supercheries dont sa bonne foi avait été victime, le grand logothète brûla son panégyrique (cf. Pachymère, ! <><. cit., t. II, c. xxiv, col. 196 A). — 5° L’attribution à notre auteur d’une passion du néomartyr Nicétas reste problématique. On est cependant en droit de conclure d’une légende de VAmbrosianus {’.. 64, fol. 219 V, que le grand logothète toucha, comme beaucoup d’autres dignitaires de la cour byzantine, à L’hagiographie. Ci. II. Delehaye, Le martyre de saint Nicétas le Jeune, dans les Mélanges offerts à M. Gustave Schliiinben/cr, t. i, p. 207. Théodore écrivit-il le panégyrique de son saint homonyme ? Mgr Eustratiadès, l’éditeur de la cônes pondance de Grégoire de Chypre, semble l’admettre ; cf.’Ky.xA^aïaaTixôç àpoç, I. i. 1909, p. 82. Celle opinion n’est pas fondée ; la lettre 36 (ibid., p. 133) sur laquelle elle s’appuie est, en effet, adressée, non à Théodore Muzalon, niais a Georges Acropolite, son prédécesseur a la tête des affaires. 6° En dernier lieu, il faut signaler la Correspondance de.Muzalon. Celle-ci, qui et il t être Considérable, ne nous est pas parvenue en recueil séparé : on n’en rclrouve plus que de rares témoins disséminés dans les collecl ions épislo laires de son époque. Grégoire de Chypre ne nous a trans mis que trois lettres de son élève (cf.’ExxX. Oâpoç. t. iii, 1909, p. 284 (= 181e), p. 283 (= 116°) t. iv, 1909, p. 111 (= 156e), mais celles-ci durent être beaucoup plus nombreuses, puisque nous possédons quarante-neuf lettres adressées au ministre par le patriarche. Cet homme d’État, fut aussi en rapports suivis avec tout ce que Byzance comptait de lettrés, avec Nicéphore Chumnos qui lui adresse cinq lettres, Maxime Planude qui s’entretient longuement avec lui. Cf. Treu, Maximi monachi Planudis epistolæ, p. 81-85, etc.

Sources. — G. Pachymère, De Andronico Palwologo, 1. I et II, P. G., t. cxliv, col. 15-212 passim ; G. le Métochite, Tiropc’a £oyu.aTixr, t. III, édit. Mai, Nova Patrum bibliotheca, t. x a, p. 319 sq. ; Grégoire de Chypre, Correspondance, éd. Eustratiadès, dans’Ex.xk-nttxirriY.hi xpo :, t. i, 1908, p. 81 ; toutefois les six premières lettres relevées à cet endroit sont à reporter sous le nom de Georges Acropolite, leur véritable destinataire. Nicéphore Grégoras, Histor. Byzant., 1. V et VI, P. G., t. cxLvm, col. 260 sq.

Travaux. — Allatius ne fait aucune mention de Muzalon dans sa Diatriba de Theodoris et eorum seriptis, publiée par Mai, Nova Patrum bibliotheca, t. vi ; M. Treu, Maximi monachi Planudis epistolæ, p. 241-243 ; M. Jugie, Theologia dogmatica christianorum orientalium, t. i, p. 427 ; A. Démétracopoulos, ’Opôô’oîoç’EÀ/jç, p. 66.

V. Laurent.

MUZZARELLI Alphonse (1749-1813) naquit à Ferrare le 22 avril 1749. Il entra chez les jésuites à Venise le 20 octobre 1768, et, lors de la suppression de la Compagnie, il revint à Ferrare où il s’occupa d’œuvres de jeunesse. Pie VII l’appela à Borne comme théologien de la Pénitencerie, et, lorsque le pape fut arraché de Borne, en 1807, Muzzarelli déporté vint s’établir à Paris chez les Dames de Saint-Michel, à l’ancien couvent de la Visitation, rue Saint-Jacques. C’est là qu’il mourut le 25 mai 1813.

Muzzarelli a composé un très grand nombre d’écrits qu’on peut diviser en deux groupes : D’abord les écrits de dévotion dans lesquels il défend avec force, contre les attaques des jansénistes, le culte du Sacré-Cœur de Jésus et la dévotion à la sainte Vierge, et où il expose diverses questions de morale pratique. Parmi ces écrits, tous composés en italien, il faut citer : Instruction pratique sur la dévotion au cœur de Jésus, in-8°, Ferrare, 1788 ; Le mois de Marie, opuscule très souvent réimprimé et traduit en français avec quelques modifications : L’année de Marie, ou l’année sanctifiée en l’honneur de la très sainte Vierge, 2 vol., in-12, 1791 ; Examen critique des principales fêtes de Marie, in-12, Foligno, 1791 ; De la cause des maux présents et de la crainte des maux futurs et leurs remèdes, in-8°, Foligno, 1792 ; De la vanité et du luxe dans les vêtements modernes, iu-8°, 1794 ; Le carnaval sanctifié par le pieux souvenir des douleurs de Marie, in-12, Parme, 1801 ; Le lrt : sor caché dans le Coeur île Marie, in-12, 1806 ; Dissertation sur les règles à observer pour parler et écrire avec exactitude sur la dévotion et le culte dû au Sacré-Cœur de Jésus, in-12, Rome, 1806 ; Neuvaine pour préparer aux fêles des Cœurs de Jésus et de Marie, 2 vol., in-12, 1806 ; Le saint emploi des vacances propose aux étudiants, in-12, 1807.

Mais les ouvrages les plus nombreux de Muzzarelli se rapportent à Y apologétique, à la théologie dogmatique et inorale. Parmi ces écrits, il faut citer spécialement : Les recherches sur les richesses du clergé, in-8°, Ferrare, 1776 ; Deux opinions de Charles Bonnet sur la résurrection cl les miracles réfutées, in-8°, Ferrare, 1781 ; Emile détrompé, 2 vol. in-12. Sienne, 1782, avec une Suite en 2 autres volumes qui parut plus tard : celle

critique de Rousseau fut traduite en diverses langues ;