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MUTILATION - MUZALON


Ingolstadt, 1732, p. 56 ; Struggl, Theologia universa. Vienne, 1744, t. i, p. 411 ; Casajoana, Disquisiliones scholaslicc-dogmalicæ, Barcelone, 1888-1895, t. iv p. 306, et, plus récemment, Noldin-Schmitt, De prseceptis, n. 338, 2, b.’4. Ce qui a été dit de la vasectomie doit s’appliquer à l’opération correspondante chez la femme, Yoophorectomie. Cette opération consiste dans la division de l’oviducte (trompe de Fallope), de telle façon que l’ovule ne puisse plus passer des ovaires à l’utérus et le sperme viril pénétrer dans les ovaires. Cette opération constitue chez la femme une mutilation grave et empêche absolument la fécondation. Il faut donc juger de sa licéité comme on a apprécié celle de la vasectomie.

A. Michel.

MUYART DE VOUGLANS Pierre Fran çois (1713-1791), né en 1713 à Noirans, près de Saint-Claude, d’une famille de robe, fut avocat au parlement de Paris et devint conseiller au Grand Conseil. Il mourut à Paris le 14 mars 1791. Il a publié : Motifs de ma foi en Jésus-Christ, ou Points fondamentaux de la religion chrétienne, discutés suivant les principes de l’ordre judiciaire, in-12, Paris, 1776. Cet écrit, assez curieux, valut à son auteur les félicitations du pape Pie VI ; Preuves de l’authenticité de nos Évangiles contre les assertions de certains critiques modernes, in-12, Paris et Liège, 1785 ; Muyart s’occupa surtout de matières ciminelles, et ses écrits, sur ce sujet, ont gardé encore une certaine notoriété : Instilutes au droit criminel, ou Principes généraux sur ces matières avec un Traité particulier des crimes, in-4°, Paris, 1757. Une suite de cet ouvrage est intitulée : Instruction criminelle suivant les lois et ordonnances du royaume, in-4°, Paris, 1762 ; Réfutation des principes hasardés dans le Traité des délits et des peines, in-8°, Paris, 1767, et in-12, Utrecht, 1768. C’est la réfutation du Traité de Beccaria. Muyart s’applique à justifier la jurisprudence nouvelle usitée en Europe, et affirme que la peine de mort est un frein nécessaire à la violence des passions ; il veut qu’on tienne compte de la qualité des coupables, car l’éducation établit, entre les hommes, des différences profondes ; Les lois criminelles de France dans leur ordre naturel, in-fol., Paris, 1783 ; Mémoire sur les peines infamantes, in-8°, Paris, 1784 ; Lettre sur le système de l’auteur de l’Esprit des lois, touchant la modération des peines, in-12, Paris, 1785.

Michaud, Biographie universelle, t. xxix, p. 663-664 ; Feller-Weiss, Biographie universelle, t. vi, p. 159 ; Quérard, La France littéraire, t. vi, p. 374 ; Desessarts, Les siècles littéraires, t. iv, p. 468 ; Hurter, Nomenclator, 3e édit., t. v, col. 303.

J. Carreyre.

    1. MUZALON Théodore##


MUZALON Théodore. — I. Vie. — Homme d’État et écrivain byzantin, surnommé ô BotXaç (cf. Georges le Métochite, Hisl. dogmat., t. III, c. v et xi, édit. Maï, Nova Palrum bibliotheca, t. x a, p. 321 et 325) mort en 1295. Les Muzalons, nouveaux venus dans l’empire byzantin sous Théodore Lascaris (1254-1258), étaient, à la mort de ce prince, les premiers personnages de l’État. La noblesse indigène, jalouse d’une faveur, qu’elle ressentait comme une injure, fit massacrer par des mercenaires les ministres abhorrés. Ce meurtre politique ouvrit l’accès du trône aux ambitions du grand connétable Michel Paléologue, resté étranger au crime. Le nouveau basileus eut à cœur de rétablir la fortune de la famille déchue. Théodore fut distingué par lui et destiné aux plus hautes charges. Georges de Chypre, alors professeur de grand renom, reçut la mission d’instruire le nouveau favori qui gravit rapidement la hiérarchie des dignités. En 1282, il accédait à la charge suprême, celle de grand logothète, laissée vacante par la mort de Georges

Acropolite. Andronic II devait y ajouter les titres enviés de protosébaste et de protovestiaire ; il maria même l’un de se « fils, Constantin, à la fille de son ministre, Irène.

En matière de politique religieuse, Théodore resta toute sa vie un schismatique convaincu ; Michel Paléologue, dont la politique de rapprochement avec Rome est bien connue, dut user de contrainte corporelle pour amener à ses vues son protégé récalcitrant ; cf. G. Pachymère, De Michæle Palseol., t. VI, c. xxvi, P. G., t. cxliii, col. 957-959. La conversion du ministre parut complète, et on le vit pousser le zèle jusqu’à se faire théologien et défendre par écrit l’orthodoxie des Latins. Mais ce n’était là qu’une feinte intéressée, car, Michel VIII décédé, Muzalon circonvint l’esprit du faible Andronic II (1282-1328). La rupture avec Rome, la déchéance en bloc de l’épiscopat catholique se firent à son instigation. Cf. G. Pachymère, De Andronico Palœol., t. I, c. ii, P. G., t. cxliv, col. 19 B. Georges le Métochite, Histor. dogmat ic, t. III, c. v, édit. Maï, p. 322. Grâce à lui, son ancien maître, Georges de Chypre, fut élevé au siège œcuménique et, quand le nouvel élu eut en matière doctrinale émis des doctrines aventureuses, le ministre n’hésita pas à servir la cause et les idées du patriarche hérétique ; tandis que par des mesures de police il poursuivait les adversaires du prélat, il s’en fit par la plume l’apologiste le plus enthousiaste. Mais contre l’entêtement des moines la force et la logique furent impuissantes. Le ministre dut se désolidariser d’avec son maître, abjurer ses idées et implorer publiquement son pardon. A ce prix, il obtint une attestation d’orthodoxie. Sa fin fut triste ; atteint d’une maladie mystérieuse où tous et lui-même virent un effet de la colère divine, il mourut en confessant que le malaise dont souffrait l’Église byzantine était son œuvre. Au dernier moment, Théodore, comme beaucoup de dignitaires byzantins, avait endossé l’habit monacal. Ii fut enterré à Nicée dans le monastère de Tornikios sur lequel sa femme exerçait le droit de patronat. Cf. Pachymère, De Andronico Palseol., t. II, c. xxxiv, P. G., t. exuv, col. 212, 213, et Georges le Métochite, Histor. dogmatic. , t. III, c. xviii, édit. citée, p. 329, 330. Sur la date exacte de sa mort, voir Échos d’Orient, 1927, t. xxviii, p. 318, 319.

II. Œuvres. — Muzalon prit une part active aux conférences contradictoires, au cours desquelles fut débattu entre catholiques et orthodoxes le sens du fameux texte de saint Jean Damascène : 7tpoêoXe>jç Sià A6you èxçavTOpixoû IIveû(i.aTOÇ. Cf. De fide orthodoxa, t. I, c.xii, P. G., t. xciv, col. 848. Son action, à laquelle il fit servir toutes les forces de l’État, fut prépondérante. L’historien Grégoras note que, sans son intervention et celle de Grégoire de Chypre, le triomphe de l’orthodoxie eût été impossible. Cf. Nicéph. Grégoras, Hist. byzant., t. VI, c. ii, P. G., t. cxlviii, col. 317 B.

Ses adversaires ont loyalement rendu hommage à sa culture littéraire et à son talent d’orateur. Cf. Georges le Métochite, De processione Spiritus Sancti, lib. V (inédit). Voir aussi le propos de Jean Beccos rapporté par Pachymère, De Andron. Palœol., t. I, c. xxxv, P. G., t. cxliv, col. 106 B. Toutefois Muzalon semble avoir beaucoup plus parlé qu’il n’a écrit. Nous trouvons dans les sources mention des ouvrages suivants : 1° Un traité dogmatique, composé vers 1280, sur l’ordre de Michel Paléologue, et dans lequel l’auteur défend la parfaite orthodoxie des Latins. En 1283, Muzalon brûla solennellement cet écrit, protestant néanmoins que ce n’était pas qu’il contînt aucune mauvaise doctrine, mais parce qu’ayant été publié dans un temps d’orage, il n’avait servi qu’à entretenir le trouble dont l’Église était aaitée. Cf. G. Pachymère,