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MOURGUES MOYNE (PIERRE LE)


de ht Grèce, pour servir d’éclaircissement aux ouvrages polémiques des Pères contre les païens : avec la traduction de la Thérapeutique de Théodore !, où Ton voit Tabréqé de ces fameuses controverses, 2 in-8°. Toulouse, 1712. Le t. il contient, en plus de cette traduction, deux lettres apologétiques, dont la seconde sur les oracles du paganisme, contre Van Dale.

Moréri, Le grand dictionnaire historique, édit. de 1759, I. ii, p. S t."> ; Sommervogel, Bibliothèque de In Compagnie de Jésus, t. v, col. 1343-1347.

A. Fonck.

    1. MOYA (Mathieu de)##


MOYA (Mathieu de), de la Compagnie de Jésus, moraliste espagnol (1010-1(58 1). — Né à.Moral, diocèse de Tolède, le 10 septembre 1610, admis dans la Compagnie de Jésus le 23 mars 1020. professa la philosophie et la théologie à Murcie, Alcala et Madrid, pendant 21 ans ; il fui aussi confesseur de la Reine douairière d’Espagne. Il mourut à Madrid, le 23 février 1684.

Il est surtout célèbre par la part qu’il prit à la défense de la inorale des jésuites sous le pseudonyme d’Amadæus (ou Amœdeus) Guimenius. L’ « affaire d’Amadœus Guimenius » ayant été amplement racontée au t. ix, col. 51-58, nous n’en rapporterons ici que certains détails d’érudition qui pouvaient être omis dans le récit de « la querelle du laxisme en France ». Avant d’intervenir sous le nom de Guimenius, Moya avait déjà bataillé sous un autre nom. En 1653, sous le nom de Jean del Aguila (ou Aquila), dans un opuscule .-.pagnol intitulé : I.adreme et Perro y no me r rda, il avait répondu au Muni/este d’un adversaire des jésuites qui se cachait sous le pseudonyme de Grégoire d’Esclapes : Manifiesto a los pelés de Christo de las doctrinas perversas que ensenan, defîenden, y practican universalmente los jesuilas. Il montrait que les opinions reprochées aux jésuites avaient été professées avant eux, principalement par les dominicains. Les dominicains ripostèrent : sous le nom de François de la Piedad, Jean de Ribas dédia au pape Innocent X son Teatro jesuitico, apoloyetico discurso, con saludables y seyuras doctrinas, necessarias a los Principes y Senores de la tierra, Coïmbre, 1654, in-4, 421 p. « Là-dessus est intervenu Amadseus Guimenius ( 1657), qui a pris le parti d’Aquila, et ayant transcrit de son livre toutes les propositions qui étaient en contestation, il a maintenu que les unes sont faussement imputées à quelques auteurs par Esclapez, qu’il nomme toujours VAnonyme (rectifier ce qui est dit au sujet de l’Anonyme art. Laxisme, col. 55), et que les autres ont été auparavant enseignées par les plus célèbres disciples de saint Thomas. D’un autre côté, le P. Baron (dominicain) est aussi venu au secours de François de la Piété contre Guimenius, et il a fait ce livre pour prouver que toutes les citations que son adversaire allègue, sont ou fausses ou mal entendues : Manuduclionis ad moralem theologiam pars altéra, contra Ameduum Guimenium et Wendrochium, Paris. 1665 et 1000, 3 vol., in-8°. o Journal des Savants du 12 avril 1666.

On a dit ici, t. ix, col. 55-58, et la condamnation de VOpusculum de Moya par la Faculté de théologie de Paris, le 3 février 1665, et le conflit qui s’ensuivit entre Rome et Paris. Malgré son Supplcx libellas ad Sacra Congregationis Indicis eminentissimos ac reverendissimos 1)1). S. It. /-’. cardinales, cf. Sommervogel, col. 1355, le livre de Moya fut mis à l’Index le Kl avril 1666, censuré de nouveau en 1675, el cou damné au feu par une bulle expresse du pape Innocent XI du Pi septembre 11)80. Cf. Sommervogel. col. 1352, Moya écrivit à Innocent XI une lettre, qui fut rendue publique, par laquelle il applaudit à la Censure de son livre. Ibid., col. 1351.

La bulle d’Innocent XI et la soumission éclatante

de Moya ne mirent pas fin à l’affaire Guimenius. Sous le nom de Philalèthès, Gerberon traduisit et enrichit de notes la bulle pontificale et fît imprimer le tout sous ce titre : La morale des jésuites justement condamnée dans le livre du P. Moya, jésuite, sous le nom d’Amadeus Guimenius, par la bulle de X. S. P. Innocent XI, Liège, 1081-, in-8°, 31 p. Les jésuites y répondirent par divers écrits, soutenant que ce n’était nullement sur le P. Moya, ni sur sa doctrine, que cette censure tombait, mais uniquement sur les auteurs dont il citait les autorités. Philalèthès parut se rendre aux preuves qu’on en apportait ; pourtant la déclaration qu’il fit à ce sujet dans l’Histoire des ouvrages des savants de janvier 1688, p. 139, attestait qu’ « il tenait toujours pour détestable et pour très justement condamnée la doctrine du livre du P. de Moya ». Sommervogel, col. 1352-1353. D’où nouvelle riposte des jésuites, suivie de La défense des censures du pape Innocent XI et de la Sorbonne, contre les apologistes de la morale des jésuites soutenue par le P. Moya, jésuite, sous le nom à" Amadseus Guimenius, par le S’Oger Liban Erberg (Gabriel Gerberon), Cologne, 1690, in-12, 176 p. « Il y lit voir que la doctrine qu’on a attribuée au P. de Moya est en effet sa doctrine de la manière qu’on la lui a attribuée, et que les censures l’ont effectivement en vue. » Sommervogel, col. 1353.

Outre VOpusculum, Moya publia, mais cette fois sous son nom, des Seleclæ quæstiones ex præcipuis Iheologiiv moralis tractalibus, Madrid 1670, 3e édition, 1078, 568 p., fol. Une seconde partie y fut ajoutée plus tard. L’ouvrage fut mis à l’Index par décret du Il mars 1704.

Sommervogel Bibliothèque de la Compagnie de Jésus, t. v, col. 1349-1356.

A. Fonck.

    1. MOYNE (Pierre Le)##


MOYNE (Pierre Le), de la Compagnie de Jésus, littérateur français, 1602-1671. — Né à Chaumont en Rassigny le 4 mars 1602 : entré au noviciat de Nancy le 5 octobre 1610, enseigna les humanités au collège de Reims, la philosophie à Dijon, « fut appelé à faire partie de cette élite de prédicateurs et de régents qui, venus de tous les coins de la France, dirigeaient à Paris le collège de Clermont », H. Chérot, S. J., Étude sur la vie et les œuvres du P. Le Moync, Paris, 1887, p. 13 ; « la prédication et la direction remplissaient la meilleure partie de son temps », ibid., p. 20 : et il écrivait : « Il n’y avait de violent chez lui que la passion d’écrire, mais loin de se calmer avec le temps elle allait toujours croissant, » p. 25 ; « à partir de 1650, il ne prêche plus, mais il écrit toujours.. Cette ardeur se soutint jusqu’à la fin de sa vie, qu’elle abrégea peut-être », p. 27 ; il mourut pieusement le 22 août 1671, dans la maison professe de la rue Saint-Antoine ; son corps repose dans les souterrains de l’église Saint-Louis.

La production littéraire du P. Le Moyne ne nous intéresse pas ; nous ne mentionnerons, des nombreux ouvrages de cet écrivain fécond, que deux opuscules qui ont eu les honneurs des Provinciales : le Manifeste apologétique pour la doctrine des religieux de la Compagnie de Jésus, contre une prétendue théologie morale, el d’autres libelles diffamatoires publiés par leurs ennemis, Paris, 1644, in- 1°, 150 p. : Rouen, 1611, in-8°. 271 p. ; et La dévotion aisée, Paris, 1652, in-8°, 201 p. ; plusieurs fois rééditée, en particulier par le 1’. Doyotte. S. J., Paris, 1881, in-18, 210 p.

La prétendue théologie morale « , à laquelle riposlait le Manifeste théologique, n’était autre que le livre d’Ant. Arnauld, paru sans nom d’auteur sous le litre de : Théologie monde des jésuites, extraite fidèlement de leurs livres, contre la monde chrétienne en général, in 8°, Paris, 10 1 I. Laissant à d’autres, au 1’. Caussin, Apologie pour les religieux de la Compagnie de Jésus, à la