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MOREAU — MOREL (RORERT)

omniloquium, 3 vol. in-fol., Paris, 1658 ; en appendice du t. i »  », se trouvent les Vindictes pacificæ, dans lesquelles il fait un grand éloge de saint Augustin et répond aux objections qui lui sont faites. C’est d’ailleurs par les théories de saint Augustin qu’il corrige les erreurs de Tertullien. Le cardinal Noris (voir ce mot) cite souvent le P. Moreau dans sa Défense de saint Augustin.

Dupin, Table des auteurs ecclésiastiques du XVII’siè de, col. 2208 ; Hurter, Nomenclator, 3’édit., t.iv, col. 159°

J. Carreyre.

1. MOREL Claude († 1679), né à Vitry-le-François, licencié en 1624, docteur de Sorbonne, prédicateur du roi en 1640, chanoine de Paris et théologal en 1662, et enfin doyen de la faculté de théologie. Il mourut le 30 avril 1679. La plupart des écrits de Morel ont pour objet les controverses jansénistes, et il collabora probablement à la rédaction des cinq propositions qui furent dénoncées à Rome. G. Hermant, dans ses Mémoires, le prend souvent à partie, 1. 1, p. 458, 476-477, t. iii, p. 561-566, t. vi, p. 588-596, 617-618… Parmi ses écrits, il faut citer : Les véritables sentiments de saint Augustin et de l’Église touchant la grâce, in-12 ; cet ouvrage fut critiqué par Arnauld dans l’écrit intitulé : Apologie pour les saints Pères de l’Église, défenseurs de le grâce de Jésus-Christ, t. III, c. xin sq. (Œuvres, t. xviii). — Défense de la confession de la foi, citée dans le livre qui a pour titre : Les véritables sentiments de saint Augustin et de l’Église touchant la grâce, contre les erreurs d’un abbé et d’un docteur anonyme, in-4°, Paris, 1650. — Les jansénistes convaincus d’erreur et de mensonge, en ce qu’ils ont soutenu, depuis la bulle d’Innocent X, que les cinq propositions condamnées ne sont point dans Jansénius, in-8°, Paris, 1657. Cet écrit fut de nouveau réfuté par Arnauld dans un travail qui forme la seconde partie des Éclaircissements du fait et du sens de Jansénius, composé par Girard, sous le nom de Denys Raymond (Œuvres d’Arnauld, t. xxi, préface historique et critique, p. xviii-xix), et par Nicole, dans sa sixième Disquisition publiée sous le nom de Paul Irénée, le 26 novembre 1657 (ibid., p. xx). — La conduite de saint Augustin contre les pélagiens, in-12, Paris, 1658. Arnauld répondit de nouveau à cet écrit (Œuvres, t. xi.n, p. 419-512). — Enfin L’oracle de la vérité ou l’Église de Dieu contre toutes les hérésies, in-12, Paris, 1666. Les jansénistes, quoiqu’ils en aient dit, et malgré leur prétendu mépris pour Morel, lui répliquèrent parfois, par des pamphlets et des libelles si violents, que le parlement intervint, par exemple le 5 mai 1659 : arrêt du Conseil d’État par lequel Sa Majesté ordonne qu’il sera informé contre les auteurs, imprimeurs et libraires d’une lettre latine Ad Claudium Morel et plusieurs feuilles en vers latins et français (voir Bibliothèque nationale, ms. fr. 19 702). D’autre part, la Lettre d’un ecclésiastique à M. Morel sur le sujet de ses trois derniers sermons, s. 1., s. d., est vraiment un peu vive. — Morel publia aussi quelques écrits dans lesquels la polémique n’a presqu’aucune place : Rayons de la divinité dans ses créatures, ou Raisons de la créance d’un Dieu créateur du ciel et de la terre, tirées de la seule contemplation de tout ce qu’il y a de beau, de rare et de curieux en la nature, in-8°, Paris, 1654 ; Démonstration de la vérité de la religion chrétienne, in-8°, Paris, 1661.

Ilocfer, Nouvelle biographie Générale, t. xxxvi, col. 523524 ; Richard et Glraud, Bibliothèque sacrée, t. xvii, p. 214 ; Hurler, Nomenclator, 3e édit., t. IV, col. 68 ; Féret, La faculté de théologie tic l’uris et ses docteurs les plus célèbres, époque moderne, 1906, t. IV, p. 3.S7-394.

J. Carreyre,

2 MOREL Guillaume (1505 1564), né à Tilleul, dans le comté de Mortain, en Normandie, fut un des grands imprimeurs du xvp siècle ; il adopta, comme

marque typographique, un 6 entouré de deux serpents entrelacés avec un amour assis sur la barre du 6 et il est resté célèbre par la correction de ses ouvrages. D’abord favorable à la Réforme, il abandonna bientôt les doctrines nouvelles, par intérêt, dit-on, dans la crainte de perdre son titre d’imprimeur du roi. Il mourut à Paris le 19 février 1564.

Morel a imprimé un grand nombre d’ouvrages religieux, et il a édité : Notes sur saint Ignace, in-8°, 1558. — Notes sur saint Denys l’Aréopagite, in-fol., 1562. — Sententiæ Patrum de venerandis imaginibus, in-8°, 1562, en grec, latin et français, et une traduction française du Traité des images de saint Jean Damascène, in-8°, 1652.

Michaud, Biographie universelle, t. xxix, p. 272-273 ; Hœfer, Nouvelle biographie générale, t. xxxvi, col. 515517 ; Moréri, Le grand dictionnaire historique, édit. 1759, t. vii, p. 774 ; Baillet, Jugements des savants, in-4°, 1722, t. i, p. 368 ; Maittaire, Historia typographorum aliquot parisiensium vitas et libros compleclens, 2 vol., in-S°, Londres, 1717, t. i, p. 33-46, et t. ii, p. 42-50 ; de Fontenai, Dictionnaire des artistes, 2 vol. in-12, 1776, t. ii, p. 176 ; Le Breton, Biographie normande, 3 vol. in-8°, Paris, 1867, t. iii, p. 103-104 ; Oursel, Nouvelle biographie normande, 2 vol. in-8°, Paris, 1886, t. ii, p. 281 ; H. Sauvage, A 7 o(ice sur G. Morel, dans Annuaire de la Manche, 1851.

J. Carreyre.

3. MOREL Robert (1653-1731) naquit à La Chaise-Dieu en Auvergne, en 1653 ; il entra chez les bénédictins de Saint-Maur chez qui il fit ses vœux le Il mai 1671. Il était bibliothécaire de Saint-Germaindes-Prés en 1680, puis il fut supérieur de plusieurs maisons. En 1699, à cause de sa surdité, il se retira à Saint-Denys où il s’occupa d’ouvrages ascétiques, dans lesquels paraissent de nombreuses traces de jansénisme. Il mourut le 19 août 1731.

Presque tous les écrits de dom Robert Morel se rapportent à la mystique et à l’ascétique. On peut citer : Entretiens spirituels en forme de prières sur les évangiles des dimanches et les mystères de toute l’année, avec l’ordinaire de la messe, 2 vol. in-12, Paris, 1714, 1715, 1728. — Entretiens spirituels en forme de prières sur la passion de Jésus-Christ, distribués pour tous les fours de carême, in-12, Paris, 1714. — Effusion de cœur ou entreliens spirituels et affectifs d’une âme avec Dieu, sur chaque verset des psaumes et des cantiques de l’Église, 4 vol. in-12, Paris, 1716 (Journal des savants du 20 avril 1716, p. 247-249). — Méditations sur la règle de saint Benoît pour tous les fours de l’année, in-8°, Paris, 1717, dédié à l’abbesse de Chelles, fille du Régent. — Entretiens spirituels pour servir de préparation à la mort, in-12, Paris, 1721, 1727, 1730, dédié aussi à l’abbesse de Chelles. — Entretiens spirituels pour la fêle de l’octave du Saint-Sacrement, in-12, Paris, 1722. — Imitation de Notre-Seigneur Jésus-Christ, nouvelle traduction avec une prière affective, ou effusion de cœur à la fin de chaque chapitre, in-12, Paris, 1723 ; elle a été plusieurs fois rééditée, et le P. Colonia ; dans sa Bibliothèque des ouvrages jansénistes, t. ii, p. 259-261, cite plusieurs propositions empreintes de jansénisme. — Retraite de dix fours sur les principaux devoirs de la vie religieuse, avec une paraplrase sur la prose du Saint-Esprit : Yeni Sancte Spiritus, in-12, Paris, 1723, 1727, 1750. — Méditations chrétiennes sur les évangiles de toute l’année, et des principales fêtes des saints avec leurs octaves, 2 vol. in-12, Paris, 1726. — Du bonheur d’un simple religieux qui aime son étal et ses devoirs, in-12, Paris, 1727. — De l’espérance chrétienne et de la confiance en la miséricorde de Dieu, in-12, Paris, 1728, 1743. — Effusion de cœur sur le Cantique des Cantiques, in-12, Paris, 1730. Le P. Morel avait commencé un semblable travail sur le Livre de Job, mais il ne composa que les onze premiers chapitres. La plupart de ces écrits