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MONOPHYSITE (ÉGLISE COPTE), SACREMENTS
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dans la Zeilschrijt fur Kirchengeschichle, 1894, t. xiv, p. 97-118 ; voir aussi VHistoria orientalis de Jacques de Vitry, édit. de Douai, 1597, p. 145, où il est parlé de la confession sur l’encensoir. Le contemporain d’Abou’l Harakât, Jean Ibn Sabà, est un défenseur résolu de la confession. Il en proclame la nécessité pour se préparer à la communion. Il déclare même que personne ne peut recevoir l’absolution de ses péchés s’il n’en accuse les circonstances au confesseur, appelé directeur ou maître de la pénitence. A celui-ci il trace ses devoirs, parmi lesquels on est étonné de trouver celui de renseigner le patriarche sur les dispositions des ordinands : ce qui suppose la révélation du secret. Cf. le c. xevi de la Perte précieuse, et aussi le c. lxvii. Disons enfin que le patriarche d’Antioche, Michel le Syrien, sollicité, parles partisans de Marc Ibn al-Kanbar et ceux de Michel de Damiette, de dire son avis sur la querelle qui les divisait, écrivit pour toute réponse son Traité de la préparation à la communion, où il inculque fortement la nécessité du confesser ses péchés au père spirituel avant de recevoir l’eucharistie. Sur cette controverse copte au xiie siècle, voir Renaudot, Hislor. pat., p. 550-553 ; Liturg. coll., t. i, p. 184-185 et 160 ; Perpétuité, col. 847-853 ; Denzinger, Ritus Orientalium, t. i, p. 105-107, et surtout G. Graf, Ein Reformversuch, etc., où l’on trouvera une traduction allemande des deux opuscules de Michel de Damiette. Voir aussi le récit de cette controverse par Abou’l Salih l’Arménien, op. cit., édit. Evetts, p. 20-43. Il prend parti pour Michel de Damiette.

L’essai de réforme tenté par Marc Ibn al-Kanbar échoua sans doute, mais il ne fut pas inutile. L’intervention de Michel le Syrien donna courage à ses partisans. Si l’abandon de la confession sacramentelle resta longtemps encore presque général, s’il pénétra jusqu’en Ethiopie, où l’on en vint à pratiquer la confession sur l’encensoir jusque dans les maisons particulières, peu à peu cependant une réaction se produisit. On prit l’habitude de se confesser toutes les fois qu’on communiait. Les prêtres se confessaient aussi chaque fois qu’ils célébraient la messe. Cette ferveur a beaucoup diminué de nos jours. Le sacrement de pénitence est peu fréquenté. Gela vient sans doute pour une bonne part du manque de confesseurs éclairés qui inspirent confiance aux fidèles. On ne peut dire aujourd’hui ce qu’on a pu affirmer autrefois : que la rigueur des pénitences sacramentelles éloigne de la pratique de la confession. Les confesseurs coptes, en effet, ne tiennent plus guère compte des prescriptions sévères des anciens canons, sauf pour les cas exceptionnellement graves. Au témoignage du P. du Bernât, ils imposent habituellement comme pénitences quelques prières à ceux qui en savent, des prostrations, quelques jours de jeûne, qui sont souvent ordonnés par ailleurs. Lettres édifiantes, loc. cit., p. 585. Ils sont fort indulgents pour absoudre récidivistes, habitudinaires et OCcasionnaires. Généralement cependant, surtout quand il s’agit de péchés de haine, d’inimitié, de dommage causé au prochain, ils ne donnent l’absolution qu’après l’accomplissement de la pénitence imposée ; ou plutôt, ils n’admettent le pénitent à la communion qu’après l’absolution finale, qui lui est donnée, lorsqu’il revient trouver le confesseur après avoir fait sa pénitence. Dans le rituel copie, en effet, on trouve deux formules d’absolution : l’une prononcée soi’le pénitent après la confession des péchés : elle commence par les mois : Domine, Drus omnipotent, qui sumis corpora nostra ; l’autre, qui est la même qne VOratio abxolutlonls ad Filium du début de la messe, prononcée a la réconciliation finale. C’est cette dernière formule que les coptes catholiques ont retenue

comme forme sacramentelle. Cf. Denzinger, op. cit.,

t. i, p. 436-438. L’absolution est donc donnée deux fois : d’abord immédiatement après la confession, puis après l’accomplissement de la pénitence. Ajoutons que les deux formules absolutoires du rituel copte sont déprécatives.

A en juger par ce que nous avons rapporté plus haut du théologien Ibn Sabà, les confesseurs coptes ne paraissent pas avoir été toujours très scrupuleux pour garder le secret de la confession. Cependant, au début du xviiie siècle, les prêtres coptes déclaraient au P. du Bernât, qu’ils évitaient de donner comme pénitence des jeûnes extraordinaires pour ne pas trahir ce secret. Lettres édifiantes, toc. cit., p, 586.

5. L’extrême-onction.

Les coptes appellent

l’extrême-onction Kandit, c’est-à-dire la lampe, parce que l’huile qui sert de matière pour le sacrement est versée dans une lampe à sept branches, puis bénite suivant un rite long et compliqué. Ce rite de bénédiction ainsi que celui de l’administration du sacrement, tels qu’ils sont prescrits dans le rituel du patriarche Gabriel V, rappellent de si près l’office grec de VEucheheon, qu’on est invinciblement porté à croire à un emprunt de la part des coptes. Comme dans le rite byzantin, qui du reste s’est développé, assez tardivement, dans l’administration solennelle du sacrement, sept prêtres interviennent, récitent chacun leur épître, leur évangile, leur psaume, leur oraison. Chacun fait aussi au moins une onction sur le malade en prononçant une formule à peu près identique à la forme grecque. Conformément à certains anciens euchologes byzantins, tous les assistants à la cérémonie sont oints, et les prêtres eux-mêmes se font une onction, les uns sur les autres. La cérémonie a lieu régulièrement à l’église, où le malade doit se rendre. S’il ne le peut, un des sept prêtres va à sa maison pour l’oindre ; et il lui recommande de s’oindre lui-même pendant sept jours. Denzinger, op. cit., t. ii, p. 506. Cf. Renaudot, Perpétuité de la foi sur les sacrements, t. V, c. ii, col. 920-922.

Comme les grecs, les coptes donnent le Kandil non seulement aux malades, mais aussi aux personnes bien portantes, comme une sorte de supplément au sacrement de pénitence et une préparation immédiate à la communion. Dans ce cas, le confesseur est habituellement le seul ministre. Après avoir donné l’absolution au pénitent, il commence la cérémonie par des encensements, prend une lampe, en bénit l’huile et y allume une mèche ; puis avec l’assistance d’un diacre, qui lit les leçons tirées de l’Écriture, il poursuit toute la longue cérémonie telle qu’elle est décrite dans le rituel. A la fin, il fait au pénitent une onction sur le front en récitant la formule prescrite ; il oint de la même manière tous les assistants. Cf. Du Bernât, loc. cit., p. 587.

Il y a lieu de se demander si les coptes font une différence entre l’onction faite aux malades et aux infirmes, et celle que reçoivent les pénitents et les assistants bien portants. Ils ne paraissent pas s’être posé la question. En fait, les oraisons de la bénédiction de l’huile visent avant tout les malades, bien qu’il y soit question aussi des maladies spirituelles. Il faut considérer comme un sacramentel l’onction faite a un sujet bien portant, OU toute onction que se ferait le malade lui-même avec l’huile de la lampe.

(i. L’ordre. — Tout connue les grecs, les coptes n’ont <[ue cinq ordres proprement dits : le lectorat,

le sons-diaconat, le diaconat, le presbyténit et l’épiseopat. Ils en ajoutent deux autres : l’archidiaconat et l’higOUménat, qui ne peuvent être considères qne

comme des sacramentaux d’institution ecclésiastique. Aucune imposition des mains n’inlcrx lent dans l’ordination de l’archidiacre. H y en a une, comme dans le rituel byzantin, pour l’ordination de l’higou-