Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 10.2.djvu/446

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
2185
2186
MOLINISME

primæ partis divi Thomæ articulos, Lisbonne, 1588. — Appendix ad Concordiam liberi arbitrii, Lisbonne, 1589. — Liberi arbitrii cum gratiæ donis… concordia, altera sui parte auctior, Anvers, 1595 ; et les autres éditions de ces écrits citées à l’art. Molina.

Il faut consulter aussi les œuvres de Lessius, de Bellarmin, de Suarez pour replacer dans leur cadre les idées de Molina, et faire le départ de ce qui est essentiel et de ce qui est accessoire dans le molinisme de la Compagnie de Jésus. De Lessius, on ne négligera pas la Responsio ad antapologiam ven. facultatis S. Theologiæ universitatis Lonaniensis, écrite à Louvain le 17 octobre 1588, et non mentionnée à l’article Lessius. Cette importante réponse, adressée au nonce Frangipani, a été publiée par le P. Schneemann, Controversiarum de divines gratiæ liberique arbitrii concordia, p. 369-462. — Pour Bellarmin, on se rappellera que, depuis l’article publié sur lui, a paru, par les soins de son auteur, l'Auctarium Bellarminianum, Paris, 1913, qui contient des documents de première valeur pour la connaissance du molinisme, et Bellarmin avant son cardinalat, Paris, 1911.

Exposé et discussion.

Tous les traités de philosophie ou de théologie parlant de la science divine, du concours divin, de la grâce ou de la prédestination, exposent la réponse moliniste à ces questions, pour la défendre ou la critiquer. On en trouvera une longue série en consultant les tables de Hurter, Nomenclator litterarius. Nous en indiquons seulement quelques-uns, choisis parmi les plus récents.

1. Molinistes. — Card. Franzelin, De Deo uno secundum naturam, Rome, 1870 ; Chr. Pesch, S. J., Prælectiones dogmaticæ, t. ii, De Deo uno secundum naturam, de Deo trino, secundum personas, 4e et 5e éd., Fribourg-en-B., 1925 ; t. v, De gratia, 4e éd., 1916, in-8o ; L. Lercher, S. J., Institutiones theologiæ dogmaticæ, 2 vol., Inspruck, 1924 ; J. Muncunill, S. J., Traclatus de Deo uno et trino, in-8o, Barcelone, 1918 ; Tractatus de gratia Christi, in-8°, Barcelone, 1927 ; J. Van der Meersch, De Deo uno et trino, in-8o, 2e édit., Bruges, 1928, avec une abondante bibliographie ; J. Hontheim, S. J., Theodicea, sive theologia naturalis, Fribourg-en-B., 1926 ; A. Sanda, Synopsis theologiæ dogmaticiæ specialis, t. i, Fribourg-en-B., 1916.

2. Thomistes. — Fr Diekamp, Kalholische Dogmatik nach den Grundsdtzen des hl. Thomas, t. ii, 2e édit., Munster, 1921 ; A. Wagner, Doctrina de gratia sufficienii, in-8°, Graz, 1911 ; E. Hugon, O. P., Tractatus dogmatici, t. i, De Deo uno et trino, 5e éd., in-4o, Paris, 1927 ; t. ii, De peccato originali et de gratia, 5e éd., in-4o, Paris, 1927.

Voir aussi les art. Molinismus du Kirchenlexicon et de la Realencyklopädie et la bibliographie qui les suit ; et Jos. Schwane, Hist. des dogmes, trad. A. Degert, t. vi, p. 5869, 293-308.

II. Histoire.

Origines.

Luis G. Alonso Getino, O. P., Vida g procesos del maestro Fr. Luis de Léon, Salamanque, 1907 ; V. D. Carro, O. P., De Pedro de Solo a Domingo Banez, dans la Ciencia tomista, 1928 ; W. Hentrich, S. J., Gregor von Valencia und der Molinismus, Inspnick, 1898 ; Ger. Schneemann, S. J. Controversiarum de divinæ gratiæ liberique arbitrii concordia initia et progressus, Fribourgen-B., 1881.

Controverses De auxiliis.

1. Sources. — Il existe des Actes manuscrits de ces congrégations dans plusieurs bibliothèques de Rome, à l’Angélique, Fondo antico, t. 866 à 873, ceux de Grégoire Nunes Coronel, augustin, l’un des deux secrétaires des congrégations ; à la Casanate, outre les précédents. R. I. 15 et suiv., ceux de Thomas de Lemos, O. P. ms. 2447 et 2448 ; a la Civilta cattolica, ceux du doyen de la Rote, François Pena, qui se trouvent aussi à la Bibliothèque Sainte-Geneviève à Paris, ms. 260; au Vatican, bibl. Barbrrini, lat. 962 à 966, d’autres Actes des congrégations. Il est difficile de savoir au juste ce que valent ces documents, Innocent X ayant déclaré qu’aux actes attribués à Lemos, Pena et autres docteurs de ces congrégations, nullam omnino fidem adhibendam esse. Le P. Serry les a largement utilisés dans son Histoire citée ci-dessous. Seuls, ceux de Lemos ont été publiés, Louvain, 1702 : Acta omnia congregationum ac dispututionum quæ coram SS. Clemente VIII et Paulo V sunt celebratæ, in causa et controversiis de auxiliis gratiæ divinæ ; encore ne sait-on s’ils sont bien de lui et si l’imprimé est conforme au manuscrit.

Beaucoup d’autres documents se rapportant aux mêmes controverses : mémoires, plaidoyers, etc., existent à Paris ; Bibliothèque Sainte-Geneviève, et surtout à Rome : Bibliothèques du Vatican, Angélique, Victor-Emmanuel. Une indication plus détaillée en a été donnée par R. P. de Scorraille, François Suarez, appendices ii et iii, t. ii, p. 486493. Ceux qui émanent de Bellarmin ont été publiés par X. Le Bachelet, Auciarium Bellarminianum, Supplément aux œuvres de Bellarmin, Paris, 1913.

2. Quelques anciennes histoires ont pratiquement valeur de sources, à cause du grand nombre de pièces qu’elles reproduisent. L’utilisation, c’est-à-dire la mise en valeur et l’interprétation des faits et des paroles, varient du reste beaucoup, selon que les écrivains sont jésuites ou dominicains.

La plus ancienne, celle dont se servent peut-être trop exclusivement les historiens qui appartiennent à la Compagnie de Jésus, est restée manuscrite : c’est l’Hisloria controversiarum quæ inter quosdam e sacro prœdicalorum ordine et societatem Jesu agitatæ sunt ab anno 1548 ad 1612, sex libris explicata a Patre Possino ex eadem societate. L’autographe du P. Poussines († 1686) est conservé à Toulouse, mais il s’en trouve des copies à Paris, Bibl. nat., fonds lat. 9757 ; Bruxelles, Bibl. royale, F. 523, etc. Cette histoire fut approuvée par le général en 1659, mais non publiée, à cause de la défense portée par le Saint-Office pour tout ouvrage se rapportant à la controverse De auxiliis.

Viennent ensuite les volumes publiés par Gabriel de Henao, S. J., Scientia media historice propugnata, Lyon, 1655, Salamanque, 1665 ; Augustin Le Blanc (J. H. Serry, O. P.), Historiæ congregationum de auxiliis divinæ gratiæ sub summis pontificibus Clemente VIII et Paulo V, libri IV, Louvain, 1700 ; Théodore Eleutherius (Lievin de Meyer, S.J.), Historiæ controversiarum de divinæ gratiæ auxiliis… libri VI, Anvers, 1705. C’est le volume auquel nous renvoyons sous le nom de L. de Meyer. — Jacques Hyacinthe Serry, O. P., Hisloria Congregationum de auxiliis divinæ gratiæ… cui accedit liber quintus apologeticus contra Theod. Eleuiherium pseudo-historicum, Anvers, 1709, édition citée au cours de cet article ; Lievin de Meyer, S. J., Historice controversiarum de divinæ gratiæ auxiliis… ab objectionibus R. P. Hyacinthi Serry vindicatæ libri tres, Bruxelles, 1715. Des documents nouveaux, d’importance d’ailleurs très inégale, ont été utilisés par le P. Gérard Schneemann, S. J., Controversiarum de divinæ gratiæ, liberique arbitrii concordia initia et progressus, Fribourg-en-B., 1881 ; par le P. N. Del Prado, O. P., De gratia et libero arbitrio. Pars tertia. Concordia liberi arbitrii cum divina motione juxta doctrinam Molinæ ; Fribourg-en-Suisse, 1907, Appendice ; par le P. Raoul de Scorraille, François Suarez, Paris, 1912, t. i, l. III : Suarez et les controverses De auxiliis.

3. L’histoire de ces controverses a été écrite aussi, plus ou moins longuement et à des points de vue divers, par Thomas de Lemos, O. P., Panoplia gratiæ, Liège (Béziers), 1676 ; Ripalda, S. J., De ente supernaturali, éd. Vives, 1871, t. iv, p. 204-238 ; Arnauld et Quesnel, Tradition de l’Église ; Billuart, Le thomisme triomphant, 1725, Apologie du thomisme triomphant, Liège, 1731, Summa S. Thomæ, Arras, 1867, t. i, p. 209 sq. ; Tournely, Epilome reproduit dans la Theologia Wirceburgensis : De gratia, Paris, 1853, t. iv, p. 424-430. On la trouve résumée dans d’autres traités de la grâce, v. g. Montagne, De gratia, dans Migne, Cursus theologicus, t. x, col. 283-307 ; Mazella, Woodstock, 1878, Append., p. 496-502 ; Chr. Pesch, S. J., Prælectiones dogmatiræ, t. v, De gratia, 4e éd., Fribourg-en-B., 1916, p. 346-363 ; dans les historiens des dogmes ou de l’Église, ainsi Continuation de l’Histoire ecclésiastique de Fleury, par le carme Alex, de S.-Jean, Augsbourg, 1772, p. li-liv; Ranke, Die römischen Päpste in den vier letzten lahrhunderten, Leipzig, 1874 ; Hergenrother, Handbuch der allg. Kirchengeschichle, Fribourg, 1877 ; Jos. Schwane, Histoire des dogmes, trad. A. Degert, t. vi, Paris, 1904, p. 318-322 ; Mourret, Histoire de l’Église, Paris, t. v ; dans des articles des grandes encyclopédies religieuses : Kirchenlexicon, Fribourg, 1884, 2e éd., t. iii, art. Congregatio de auxiliis, de Morgott, col. 897-920 ; Realencyklopädie, Leipzig, 1903, 3e éd., t. iii, art. Molina und der Molinismus de Pelt, p. 256-260. On consultera aussi avec profit Ant. Astrain, Historia de la Compania de Jesus de la Asistencia de España, Madrid, 1913 ; et J. Brucker, La Compagnie de Jésus. Esquisse de son institut et de son histoire (1521-1773), Paris, 1919.

4. Sur là défense du molinisme du xviie siècle à nos jours, il n’y a pas d’ouvrage d’ensemble. On trouvera des indications dans ce dictionnaire, aux noms propres que nous avons cités et à l’art. Jansénisme ; dans C.de Henao, Scientia media historiæ propugnata, Lyon, 1655 ; Salamanque 1665 ; dans Mabille, Controverses sur le libre arbitre au XVIe et au